Voici une sélection, ce 29 novembre 2020, des derniers
propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en
France.
► Emmanuel Macron
(Président de la République)
[Communiqué à propos de la bavure policière de Paris]
Les images que nous avons tous vues de l’agression de Michel Zecler sont
inacceptables. Elles nous font honte. La France ne doit jamais se résoudre à la
violence ou la brutalité, d’où qu’elles viennent. La France ne doit jamais
laisser prospérer la haine ou le racisme.
Je crois en la République exemplaire : une police exemplaire avec les Français,
des Français exemplaires avec les forces de l’ordre comme avec tous les
représentants de l’autorité publique.
Des Français exemplaires avec les forces de l’ordre. Je n’accepterai jamais les
violences perpétrées envers nos policiers et nos gendarmes, tous ceux qui
portent l’uniforme. Ne jamais se résoudre à ce que des femmes et des hommes qui
se sont engagés pour défendre l’ordre républicain soient blessés ou tués dans
l’exercice de leur mission.
La France est un pays d’ordre et de liberté, pas de violence gratuite et
d’arbitraire.
Les valeurs de la République ne sont pas négociables. Notre
responsabilité collective est de les défendre et de les promouvoir.
Il nous faut savoir regarder les réalités de notre pays en face et conduire
avec détermination, calme et respect les débats qui sont aujourd’hui ceux de
notre société. Ni l’invective, ni l’opprobre, ni les manipulations ne sauraient
y contribuer.
Toujours. Ensemble. Dans la concorde.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Jean Castex (Premier
ministre)
Je ne signe pas de mots d’absence...mais je continuerai à me
battre pour que nos lycéens puissent poursuivre leur scolarité dans les
meilleures conditions. Plus qu’un choix, c’est notre devoir !
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
Le « Grenelle de
l'Éducation » a commencé depuis un mois! Des idées et des propositions
pour faire progresser la condition matérielle et le bien-être professionnel des
personnels de l’éducation. De belles perspectives pour tous.
Florence Parly
(ministre des Armées)
- Un accompagnement dédié (coaching)
à l’entrepreneuriat féminin : Défense mobilité s’associera avec un réseau
d’incubateurs leader en la matière pour encourager et soutenir les femmes qui
souhaitent créer leur entreprise.
- Fière d’annoncer de nouvelles
mesures pour renforcer le Plan Famille. Objectif du jour : faciliter l’accès à
l’emploi pour les conjoints de militaire. Nous allons payer un abonnement à
tous les parents du ministère afin qu'ils aient un accès gratuit à un site
(sélection en cours) d'aide à la garde d'enfants et à toute la gestion
administrative qui en découle (CAF, fiche de paie, accès aux aides, etc.).
L’accompagnement des conjoints de militaire vers l’emploi : en anticipant mieux
les mutations, en créant des parcours personnalisés et en permettant l’accès à
la fonction publique.
Gérald Darmanin (ministre
de l'Intérieur)
37 policiers et gendarmes blessés en
bilan provisoire lors des manifestations [contre la loi Sécurité globale]. Je
condamne, une nouvelle fois, les violences inacceptables contre les forces de
l’ordre.
Elisabeth Borne
(ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
- Ce n'est pas le moment d'envoyer
des salariés sur un marché du travail où l'on a moins de chance de retrouver un
emploi qu'en temps normal. Il faut être responsable. - J'appelle donc les entreprises à se saisir des dispositifs
existants pour ne pas licencier.
[1jeune1solution] On a aujourd'hui des premiers signaux positifs. Par exemple,
sur août-septembre-octobre, on a eu près d'un million d'embauches en CDD de
plus de 3 mois ou en CDI. Soit le même niveau que l'an dernier.
Frédérique Vidal
(ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
Je consulte cette fin de semaine les
principaux acteurs sociaux de l’enseignement supérieur et de la recherche pour
évoquer la lutte contre la précarité étudiante et la santé mentale des
étudiants. J’en ai profité pour rappeler les mesures annoncées hier par Jean Castex (création de 20 000
emplois étudiants pour des missions de tutorat, doublement des aides d’urgence
des CROUS,...) et le versement de l’aide exceptionnelle de 150€ pour les
étudiants boursiers dès le 05/12.
Julien Denormandie
(ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
Sortie du glyphosate : "Nous
allons accentuer l'aide financière aux agriculteurs.
Marc Fesneau
(ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation
citoyenne)
La violence est la loi de la brute.
Celle qui s’exerce contre Michel [Zecler] et les forces de l’ordre aujourd’hui. Rejeter toute
forme de violence est un impératif démocratique. Sans mais, sans si, sans
chercher des excuses. Jamais. Pour que la loi ne soit jamais la loi du plus
fort.
Elisabeth Moreno
(ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité
et de l'égalité des chances)
- [Violences policières] En tant que
citoyenne, je suis choquée. En tant que femme noire, je suis blessée, triste,
en colère.
- Nous devons ardemment condamner les
policiers qui tabassent.
- La police n'est pas raciste. Mais il y a des policiers
racistes.
Jean-Baptiste
Djebbari (ministre chargé des Transports)
- Télétravail, report sur la marche,
la voiture, le vélo : le virus a changé notre rapport aux transports en commun.
J’ai confié à Philippe Duron la mission de réfléchir à leur modèle économique. Pour nous permettre
d’anticiper les mutations à venir, et non de les subir.
- Nous installerons des bornes de
recharge ultra-rapides pour véhicules électriques sur les aires de service des
autoroutes et routes nationales.
- Je veux que, partout en France (et
pas juste dans les grandes villes), on puisse se dire que le vélo est un vrai
moyen de transport. Nous créerons 600 pistes cyclables en 2 ans et 1000 abris
sécurisés près des gares.
- 1 autoroute ferroviaire = 20 000
camions en moins par an sur les routes. Nous en créerons 3.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
- Les travailleurs sociaux et les
bénévoles de la Fondation Le refuge œuvrent pour qu'aucun jeune LGBT+ ne soit en danger ou à la
rue, que tous puissent s'y reconstruire et rebondir. Le confinement a doublé le
nombre de jeunes hébergés. Plus que jamais nous devons être à leurs côtés.
- [Violences policières] C'est un
problème pour la République, il faut être intransigeants.
Alain Griset
(ministre chargé des Petites et moyennes entreprises)
[Covid19]
Toutes les entreprises fragilisées par la crise sanitaire sont et seront au
cœur de nos préoccupations tant que cette crise durera. Dès le 1er décembre,
nous réadaptons les mesures d'aide et continuons d'apporter un soutien massif
et total.
Marlène Schiappa
(ministre chargée de la Citoyenneté)
- Ce n’est pas ma police celle qui fait un croche pied à un
Sdf ou tabasse un homme noir. La police que je soutiens, celle avec qui je
travaille, c’est celle qui sauve des enfants de violences intra familiales,
résout les enquêtes, protège les plus fragiles. C’est ça notre police.
- Dans un débat public très caricaturé, je veux rendre
hommage à une personne qui a tenu des paroles sages et mesurées: Michel Zecler
[le producteur victime de violences policières]. Il refuse que des violences
soient commises en son nom, qu’on jette l’opprobre sur tous les policiers: c’est
admirable.
- Gérald Darmanin est un ministre courageux qui essaye de
régler des problèmes importants du pays, terrorisme, conditions de travail des
policiers, sécurité publique... Je le soutiens évidemment.
- Dans cette période de crises, nous sommes mobilisés
collectivement, sous l’autorité du Premier ministre. Je travaille avec Jean Castex
sur les enjeux de citoyenneté et les liens entre les citoyens et les forces de
l’ordre.
- Dès que j’ai su qu’un campement était installé à République,
avec Emmanuelle Wargon nous avons mobilisé les administrations pour reloger
tous les exilés et réuni les associations. La Fraternité est une valeur
essentielle.
- En France, toutes les citoyennes doivent être protégées,
aucune coutume ou tradition, aussi ancienne soit-elle, n'est supérieure aux
lois de la République
Ce week-end c’est la Collecte nationale des Banques Alimentaires,
vous pouvez aider ceux qui en ont besoin en faisant vos courses et même en
ligne ! http://monpaniersolidaire.org. Merci
à tous les Gilets orange bénévoles et aux donneurs au grand cœur! C’est ça, la citoyenneté.
- Les questions de citoyenneté, ces dernières années, se
sont beaucoup incarnées par le négatif, c’est-à-dire par les atteintes à la
citoyenneté, que ce soit l’antisémitisme, les agressions d’élus, les
attaques des forces de l’ordre ou encore les violences intrafamiliales. On a
moins évoqué la citoyenneté de manière positive. Aujourd’hui, la société
française est confrontée, et c’est un de nos grands défis, à une violence qui
s’aggrave. Il peut y avoir un débat sur les chiffres, mais nous pouvons tous
être d’accord sur le fait que la nature de la violence a dérivé : elle est
beaucoup plus aiguë que par le passé. Prenons quelques exemples :
l’année dernière, nous avons passé des jours entiers à essayer de faire retirer
des réseaux sociaux la vidéo du viol collectif d’une jeune fille dans une cage
d’escalier. On voyait des gens passer à côté sans intervenir. Les personnes qui
commettent ces violences utilisent les réseaux sociaux, qui n’existaient pas il
y a vingt ans, mais ce n’est pas tout. Quand on voit ce chauffeur de bus
tabassé à mort, cet été, à Bayonne, quand on voit les phénomènes de violence
gratuite qui augmentent, c’est bien aussi la nature de la violence qui change
et pas simplement son degré. Je l’attribue à une forme de repli sur soi :
il est de plus en plus difficile de faire débattre les gens, de les faire
s’écouter, de mettre autour d’une table plusieurs personnes en désaccord pour
qu’elles expriment, dans le respect de l’autre, leur propre vision. Quand on ne
se rencontre plus, quand on n’a plus d’espace pour échanger, cela veut dire que
la menace, la violence deviennent des formes d’expression. On le constate sur
les réseaux sociaux comme dans le débat politique. Il n’y a souvent plus
d’échanges – « J’entends votre point de vue, je ne suis pas d’accord avec
vous, je vais vous expliquer pourquoi » – mais des menaces, des insultes
ad hominem.
- [Terme « d’ensauvagement »] Au-delà des mots,
parce que je ne veux pas rouvrir le débat sémantique, ce qui est important,
c’est de regarder avec lucidité ce qu’on combat. Ce qu’on combat, ce sont des
faits terribles, dramatiques et parfois, oui, d’une sauvagerie extrême.
J’observe que ce mot n’est pas nouveau, il a été utilisé par beaucoup :
Richard Ferrand, Jean-Pierre Chevènement… Il y a, en Corse, une plaque
d’hommage au préfet Erignac qui indique qu’il a été « sauvagement
assassiné ». Je crois que le débat n’est pas tant de savoir si on peut
utiliser ce terme ou pas, il est surtout de se demander ce qu’on fait pour
combattre cette violence : et cela, Gérald Darmanin et moi-même y
travaillons.
- [L’attentat contre Samuel Paty] Cet attentat islamiste est
un traumatisme collectif. Assassiner un enseignant, dont le rôle premier est
d’éveiller les consciences, développer l’esprit critique, c’est une manière
d’assassiner l’école de la République. Il est clair que cet événement nous fait
franchir collectivement un nouveau seuil dans l’horreur. L’obscurantisme et le
fanatisme pensent pouvoir prospérer sur la peur. Mais c’est méconnaitre la
France que de croire que nous accepterons de courber l’échine. Nous sommes un
pays de liberté et nous le resterons. La bataille sera longue et notre réponse
n’en sera que plus déterminée. Notre victoire réelle passera par le
rassemblement de tous les républicains, j’en suis convaincue. L’histoire nous a
déjà montré combien la France sait faire bloc dès qu’elle est atteinte en son
cœur, dans sa liberté.
- Les principes fondamentaux de notre République sont remis
en cause depuis trop longtemps par des courants intellectuels et relativistes.
Cela fait trente ans que les professeurs, les élus, les agents territoriaux,
l’ensemble des premières lignes alertent de la montée en puissance d’un certain
nombre de problématiques de terrain liées à l’islamisme et au communautarisme,
ou plus largement à un certain relativisme. Le rapport Obin de 2004, les
tergiversations des hiérarchies, le manque de courage des politiques… le
constat est amer, et je ne peux que le déplorer. L’heure n’est plus au
diagnostic mais à l’action. La liberté d’expression est « précieuse car toutes
les autres en découlent », comme le dit très bien Richard Malka [avocat
de Charlie Hebdo]. Ce que nous avons entrepris est un changement de
trajectoire majeur. Il y aura un avant et un après. Le temps est au
rassemblement et à la défense de notre liberté et de nos institutions.
- Si on regarde la chronologie politicienne, l’opposition,
notamment LR, a commencé à parler de sécurité et à faire comme si c’était un
thème qui la passionnait et pour lequel elle avait plein de propositions,
justement, à partir du moment où le gouvernement a souhaité se faire davantage
entendre sur le sujet. Xavier Bertrand court après le gouvernement pour essayer
de jouer la surenchère. S’il a des propositions concrètes, qu’il les mette sur
la table.
- Nous essayons de valoriser tout ce qui peut être positif.
Le 3 septembre, par exemple, j’ai remis des prix et des médailles à des
policiers et à des gendarmes qui se sont engagés, pendant le confinement,
contre les violences intrafamiliales. J’ai voulu valoriser ce rôle de la police
qui protège les plus fragiles, qui sauve des vies. Il en va de même pour les
élus : le discours populiste atteint un tel degré qu’on voit des maires
tabassés après avoir demandé à leurs administrés de respecter les règles. Il
faut au contraire valoriser leur action. Je suis venue à la politique par
Jean-Claude Boulard, sénateur-maire du Mans. Il répétait que le grand enjeu du
siècle, ce serait le respect des règles. C’était prophétique ; il a eu
raison. L’enjeu, aujourd’hui, est de savoir quelles règles nous sommes prêts à
accepter collectivement. Avec le Covid19, la question se pose avec plus
d’acuité encore. Comment se donne-t-on des règles communes et comment
accepte-t-on collectivement de les suivre ? Que ce soit le respect de la
distanciation sociale, le paiement des impôts ou le respect de la prérogative
des élus.
- Il est difficile de définir ce qu’est la citoyenneté. Je
l’ai vu quand ce ministère a été créé : on m’interrogeait sur le
sujet : « C’est quoi la citoyenneté, exactement ? ». C’est
presque un débat philosophique. Quel sens lui donne-t-on ? Le président de
la République a voulu que tous les enjeux « positifs » de
prévention, d’engagement des forces de l’ordre contre les violences conjugales,
de lutte contre les dérives sectaires, de prévention de la délinquance ou
encore de valorisation des initiatives citoyennes soient incarnés par un
ministère délégué au ministère de l’Intérieur. C’était audacieux d’y nommer une
féministe! Personne ne naît citoyen : la citoyenneté s’acquiert et se
protège, que ce soit par le droit d’asile pour les personnes étrangères qui
viennent en France, qui s’intègrent et qui ensuite peuvent avoir un accès à la
citoyenneté, ou que ce soit par le principe de laïcité. La première phrase de
mon décret d’application est d’ailleurs : « La ministre fera
respecter et défendra le principe de laïcité ». Pour moi, la laïcité est
le ciment de la citoyenneté ; c’est ce qui nous permet d’être considérés
comme des citoyens à part entière et à égalité. A l’inverse de pays
anglo-saxons où l’on est considéré comme le représentant d’une communauté, dans
la République française, il n’y a qu’une communauté : la communauté
nationale. Il n’y a pas de citoyen corse, musulman ou juif. Il y a des
citoyens, point.
- Je ne dirai pas que nous sommes dans une crise de
l’autorité, mais une crise du respect des règles et de la compétence de chacun.
Aujourd’hui, le rôle de chacun est remis en cause dans la société. Par exemple,
celui de l’enseignant est de transmettre le savoir et de faire respecter
l’ordre dans sa classe pour pouvoir enseigner. Mais de plus en plus de parents
s’en prennent aux enseignants. Normalement, quand un enfant a des mauvaises
notes, on lui demande des comptes. Désormais, on demande des comptes à
l’enseignant. C’est une remise en cause des compétences, que j’explique par
l’ère du tout se vaut. Rien n’a de valeur, il n’y a pas d’échelle. A la parole
d’un scientifique, on oppose désormais celle de l’oncle Gégé qui a lu trois
posts Facebook et Doctissimo, et qui a un avis très précis sur l’épidémiologie.
La parole d’un élu de terrain engagé a désormais la même valeur que celle du
caïd du coin qui a décidé que tel endroit lui appartenait. L’expression
du « vivre ensemble » est très utilisée, elle est pour moi un peu
creuse. Qu’est-ce qui fait qu’on peut vivre ensemble et partager un même espace
de vie ? C’est le respect des règles. C’est aussi ce que nous voulons
valoriser dans ce ministère, en défendant les valeurs de la citoyenneté.
Souvenons-nous, pendant le confinement, des démonstrations de solidarité, de
civisme, de fraternité ; elles ont explosé. Il faut s’en féliciter. Raison
pour laquelle j’ai demandé qu’on accélère la naturalisation des travailleurs
Covid étrangers – caissiers, cuisiniers, livreurs, éboueurs, etc.- qui ont
démontré leur volonté d’appartenance à la nation et leur volonté d’être
citoyens.
- [Il faut renouer le lien et faire nation] par
l’éducation. Les politiques, les journalistes ou les enseignants ont tous eu la
possibilité, par l’accès à l’éducation, de développer une liberté de conscience
et d’esprit critique. Ils peuvent réfléchir et analyser ce qui se passe. Qui
sont les gens les plus démunis face à la pandémie, au-delà de la crise
économique et sociale ? Ce sont ceux qui ne comprennent pas et qui, pour
trouver une explication à la situation, se réfugient dans une forme de
complotisme. La fracture se situe entre ceux qui peuvent recevoir un discours
scientifique basé sur la raison, l’analyser et se faire leur avis, et ceux qui
ne le peuvent pas, par manque d’éducation.
- [Faire de la politique dans le contexte actuel] cela
commence par ne pas tomber dans la facilité et par miser sur l’intelligence des
individus. C’est ce que nous essayons de faire en essayant d’aller dans la
nuance. Malheureusement, dans le débat public actuel, la nuance n’existe plus.
On retient trois mots d’un raisonnement que vous avez pu exprimer, on les
compile pour en faire une phrase. Tant pis si c’est à l’opposé de ce que vous
avez pu dire, tout est raccourci et répété jusqu’au contresens. L’expression
politique est devenue très difficile pour s’adresser à tout le monde. Pour moi,
cela passe par le choix des médias : c’est ce que j’ai fait dans
l’émission de Cyril Hanouna. Cela a marqué les gens, alors que je me suis
rendue plus souvent à la matinale de France Culture. De même, quand je suis
allée sur le plateau de Miss France pour parler des violences conjugales et
utiliser ce canal pour adresser un message. Je crois beaucoup à cette stratégie
pour faire passer des messages plus forts. (…) Jusqu’à présent, ce qui a permis de se faire
entendre, c’est la capacité du président de la République à ne pas tomber dans
le piège manichéen de l’époque : oui/non, blanc/noir. On s’est beaucoup
moqué du principe du « en même temps ». Il me semble pourtant être
une réponse aux enjeux de l’époque car il apporte une pensée plus complexe,
plus nuancée. On le voit sur le sujet du séparatisme : entre ceux qui
pensent que tous les musulmans sont des terroristes, et ceux qui pensent que
c’est stigmatisant de s’en prendre aux terroristes, nous faisons le choix d’une
voie équilibrée en développant un raisonnement politique et en nous adressant à
l’intelligence.
- J’ai adressé, il y a peu, une note à Stanislas Guerini. Je
lui ai écrit que, pour moi, l’enjeu numéro 1, c’est de retrouver cet
enthousiasme de la campagne présidentielle. Ce qui nous a caractérisés, en
2016, c’est la rupture avec les partis traditionnels et la valorisation de l’esprit
d’initiative. C’était dynamisant et rafraichissant par rapport aux vieilles
formations politiques. C’était une approche positive : on faisait campagne
pour et non contre, avec de l’enthousiasme et de la confiance. C’est plus
difficile aujourd’hui, premièrement parce que nous sommes au pouvoir,
deuxièmement parce que le parti LaREM a forcément évolué dans son
fonctionnement. Le président de la République a toujours dit au
gouvernement : « Je ne veux pas avoir des ministres assis ».
C’est une manière de nous appeler à innover, « à disrupter », comme
on dit chez nous ! Or, le parti ne le fait pas assez. Il est vrai que le
contexte a changé. Ce sera difficile de refaire la même campagne en pleine
crise sanitaire, économique et sociale. On doit surtout redonner confiance.
Quand un peuple a confiance, il consomme, il entreprend, il fait des
enfants.
- Il faut arriver à proposer une vision de long terme. Il
sera l’un des enjeux de la prochaine élection présidentielle : quelle
vision du pays propose-t-on, quelle place des Français dans la France et de la
France dans le monde ? Face aux solutions de repli sur soi, d’assignation
à identité que proposent les extrêmes, notre enjeu sera de proposer un projet
commun qui libère chacun de son assignation identitaire.
- J’ai grandi dans une cité où rien ne me prédisposait à
devenir ministre. Quand je ne suis pas contente de ce que l’on fait
collectivement, je le dis, j’agis, je m’engage pour que l’on fasse autrement.
Par exemple, sur le deuil périnatal : je me suis engagée pour que les
parents qui perdent un enfant aient un congé payé par leur entreprise. J’ai
obtenu gain de cause. La politique, ce sont des rapports de force sur le
fondement des idées. C’est une chance incroyable qui nous est donnée, pendant
un temps très court, de pouvoir défendre nos idées et nos valeurs dans le
sillage du président de la République. Nous ne devons pas avoir un rapport
passif à la politique, et attendre de voir ce que le gouvernement propose.
Chacun doit penser à ce qu’il peut apporter au collectif plutôt que de savoir
ce qu’il peut obtenir individuellement. Je le dis à chacun :
retroussons-nous les manches ensemble ! Nous ne sommes pas des rentiers.
- Une élection, en particulier présidentielle, tient
toujours un peu du référendum. L’enjeu, c’est qu’on arrive à mobiliser, et on
ne mobilise pas toujours sur un bilan. On mobilise surtout sur un projet, un
objectif, du sens.
- La France d’après sera celle qu’on fera. Si on pense
collectivement qu’elle sera pire, il y a beaucoup de chances qu’elle le soit.
Si on se demande plutôt comment parvenir à vivre avec le virus et le dépasser,
on y arrivera. Mon travail, c’est de préparer cette France de l’après.
J’observe déjà que, pendant la crise, nombre de professions se sont
réinventées. Je pense notamment aux restaurateurs qui ont réorganisé leur
activité pour faire de la vente à emporter et de la livraison. Plus que jamais,
l’urgence va être d’avoir des objectifs positifs dans une société où tout est
chamboulé, où tous les rituels qui la fondent et qui marquent la temporalité de
la vie – les mariages, les enterrements, les naissances – volent en éclats. Il
est urgent d’inventer de nouveaux rites pour continuer à faire société dans le
respect de la distance sociale. Aujourd’hui, on subit la crise. On n’a pas
encore inventé ce fameux monde d’après ni défini collectivement ses
contours.
- Dès lors qu’on s’engage dans la vie politique, on veut la
renouveler. Nous sommes les premiers à l’avoir souhaité à la dernière élection
présidentielle. Il y a forcément des permanences. Par exemple, à l’occasion des
débats sur la laïcité, je relisais les textes de Jean Jaurès au moment de la
loi de 1905. L’une de ses phrases m’a fait sourire. Il a dit : « Au
moins, juridiquement, cette question est réglée une bonne fois pour
toutes ». Juridiquement, peut-être, encore que… Politiquement, la question
se pose toujours en 2020. Ce qui ne changera pas, en revanche, c’est la passion
des Français pour la politique. Ce que j’aimerais réussir à développer, c’est
le passage à l’acte : que chacun se sente libre de s’engager dans la
politique. Le renouvellement de la vie politique, tel qu’Emmanuel Macron l’a
impulsé, ne peut pas se contenter de remplacer ceux qui ont exercé des mandats
pendant trente ans par des élus qui resteraient trente ans à leur tour. Je n’ai
pas vocation à rester encore vingt-sept ans en politique. La démocratie est
saine à partir du moment il y a un roulement.
- [Macronisme] Si j’observe ce qui a été fait depuis trois
ans, le mot d’ordre, c’est l’émancipation, de chacun et de tous,
collectivement. Peut-être n’a-t-on pas encore assez réussi à le communiquer aux
Français… Il est pourtant le fil rouge de l’action de ce quinquennat. Cette
émancipation passe par une lutte contre les assignations identitaires et les
assignations à résidence. Le macronisme, c’est de permettre à chacun de
s’émanciper, de s’élever dès le plus jeune âge, quel que soit son milieu
d’origine.
Nadia Hai (ministre
chargée de la Ville)
- Le budget que je porte est en
augmentation de plus de 10%. Nous allons donner plus de moyens dans les
territoires!
- Quand on est une femme issue des
quartiers, effectivement, il faut multiplier les efforts pour montrer que nous
sommes capables que nous sommes compétentes. Si certaines parlent de plafond de
verre, les nôtres sont en béton armé.
- Il faut aussi revoir l’image des
quartiers qui sont des territoires où l’on a de l’innovation, où l’on a de
belles réussites : il y a des avocats, des journalistes, des ministres qui en
sortent.
- Je veux dire aux femmes qui
s’engagent en politique que je serai toujours à leurs côtés pour les
accompagner. La parité en politique ne doit plus être un objectif mais une
réalité.
Brigitte Bourguignon
(ministre chargée de l'Autonomie)
«L’Histoire de notre protection
sociale est faite de constructions successives, de la volonté (...) de
construire ensemble cette solidarité que nous avons reçue en héritage.» a dit Simone Veil Avec le Budget social de 2021, nous écrivons
une nouvelle page de cette histoire.
Jean-Baptiste Lemoyne
(secrétaire d’Etat chargé du Tourisme, des Français de l’étranger et de la
Francophonie)
À Erevan, rencontre avec le Premier
ministre arménien Nikol Pashinyan: une amitié profonde entre l’Arménie et la France qui s’enracine
dans des liens humains forts. La France, coprésidente du groupe de Minsk,
résolument engagée dans la recherche d’une paix durable.
Clément Beaune
(secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
- L’Europe dispose des atouts d’une
puissance, mais elle ne sait pas toujours s’en servir.
- [Violences policières] En France,
c'est un sujet que nous n'avons jamais su traiter de manière complète et
apaisée (...) Je suis favorable à ce qu'on réfléchisse à des modalités de
contrôles, de vérifications. Ouvrons ce débat.
- [Producteur tabassé] Quand il y a
des actes qui manifestement ne sont pas des actes de police mais de
délinquance, il faut les sanctionner (...) Il n'y aura aucune complaisance.
- Le 26 novembre 1974, Simone Veil,
ministre de la Santé, présentait le projet de loi sur l’IVG. « Aucune
femme ne recourt de gaité de cœur à l’avortement » - un discours qui
changera l’histoire des femmes, et de la France. Un combat pour les droits
encore à mener.
Bérangère Abba
(secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité)
Riches échanges ce matin avec
Jean-Luc Angot, président de l'Académie vétérinaire sur les liens entre santé et biodiversité mais aussi la nécessaire
synergie de nos politiques pour une approche globale préservant la santé
humaine, animale et environnementale.
Cédric O (secrétaire
d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)
Vous êtes déjà plus de 10 millions à
avoir téléchargé TousAntiCovid! Objectif 15 millions!
Olivia Grégoire (secrétaire
d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable)
- Collecte des banques alimentaires:
Les Gilets Orange
vous attendent dans tous vos supermarchés: en leur donnant chacun quelques
denrées, nous pouvons en un week-end leur constituer plus de 10% de leur stock
annuel au service des personnes en difficulté.
- Ne jamais se résoudre à la violence
ou la brutalité d’où qu’elles viennent.
- Il y a des images, et ce sont les
mots qui manquent : comme tous les Français, j'ai été terriblement choquée par
cette violence policière, qui entache injustement toute une profession. Chaque
coup porté par ces policiers était un coup à l'institution autant qu'à un être
humain.
- Face au Black Friday, faisons confiance
aux Français ! Avec Bruno Le Maire, plutôt que d'interdire, nous voulons montrer qu'il y a des
alternatives pour acheter auprès d'entreprises locales, solidaires,
responsables.
- Le gouvernement
n'a pas attendu la Covid19 pour se battre contre la pauvreté: prime d'activité,
+90€/mois ; minimum vieillesse, +100€/mois ; allocation handicapés,
+90€/mois ; complémentaire santé à 1€max/jour ... et j'en passe! Cela fait
3 ans qu'on se bat!
Adrien Taquet
(secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)
La consultation de la pornographie
par des mineurs est passée de 37% en 2013 à + de 50% aujourd'hui. Saisie du Csa pour bloquer 6 sites en infraction avec le droit français : c'est
inédit et je soutiens cette démarche [de plusieurs associations]. Cette
démarche est rendue possible par la loi votée cet été sur les violences conjugales et qui
comprend des dispositifs de#protection des mineurs. Mais une réponse plurielle reste indispensable si on veut
lutter efficacement contre l'exposition des enfants à la pornographie. Le
contrôle parental est un autre outil de prévention : avec Cédric O, les acteurs du numérique,
le CSA et l'Arcep nous travaillons à son
développement.
► Assemblée nationale
Richard Ferrand
(président)
L’agression de Michel Zecler par des policiers
est tout aussi indigne que le déchaînement de haine contre les forces de
l’ordre. Nous combattrons toujours ceux qui abîment la République et la France.
Sans merci, sans faiblesse, sans répit.
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini
(délégué général)
- Aucun déchaînement de violence
n'est acceptable. Aucun. Ces 37 agents blessés ne méritent que notre respect.
Notre pays a besoin d'apaisement.
- [Vaccin covid19] C'est parce que
nous avons pensé en Européens que nous avons pu avancer aussi vite [...] Si
nous faisions ce que le RN nous pousse à faire, produire en territoire national, nous
n'aurions pas de précommandes.
- [Covid19] Je ne crois pas à
l’amende mais crois dur comme fer à l’isolement. Cela doit faire partie de
notre stratégie de sortie de ce virus. Ce débat doit avoir lieu!
- [Covid19] Les décisions que nous
avons prises ont été efficaces. Parce que les français ont respecté les règles,
nous avons fait en sorte que nos hôpitaux tiennent et nous avons sauvé des
vies.
- [Covid19] Il n’y a pas un pays au
monde qui a plus aidé ses entreprises et ses salariés que la France. Nous
l’avons fait avec le chômage partiel, les exonérations de charges avec le fond
de solidarité qui a été multiplié par 10. Nous ne laisserons pas tomber tous ces
acteurs!
- [Covid19] La réouverture des
commerces est une bonne nouvelle, qui nous fait du bien à tous. Si cela est
possible aujourd’hui c’est grâces aux mesures fortes que nous avons prises et
aux efforts des Français. La France est le pays d’Europe qui a mis le plus gros
coup de frein à ce virus.
- Ce qui sape la confiance c’est
l’alimentation d’une société de défiance. Notre responsabilité est de prendre
des mesures fortes pour sortir de cette épidémie.
Christophe
Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
Ce déchaînement de violence est
insupportable! Ceux qui lynchent nos forces de l’ordre sont loin de défendre
nos libertés. Ils les piétinent. La République ne tolère aucune haine.
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
- "Charge des forces de
l'ordre" = ils sont en train de reculer. "Un individu à terre est
interpellé" = un individu à terre est mis à l'abri par les forces de
l'ordre alors qu'il risquait d'être au cœur des débordements.
- [Violences contre les policiers] Ces
images sont insupportables. Aucune hiérarchie ne devrait exister quand la
violence se déchaîne. Elle devrait tout le temps, pour tous ceux qui la
subissent, et par tous ceux qui la constatent, être condamnée clairement.
- Personne ne mérite de subir de
telles injures et interpellations. Personne ne devrait trouver cela normal ou
légitime que nos forces de l'ordre affrontent cela. Soutien à nos forces de
l’ordre qui ne pourront jamais être réduites à ceux qui les ont déshonorées
dans le 17e.
- Condamner le racisme, c'est
condamner tous les racismes. Et ne pas avoir l'indignation à géométrie variable
[comme la députée Aubry de LFI].
Laetitia Avia (porte
parole)
- [Violences contre les policiers] Ces
images sont, comme celles du passage à tabac de Michel Zecler, insoutenables.
Ne nous accoutumons pas à cette violence. Notre pays a terriblement et
urgemment besoin d’apaisement.
- Il nous faut agir, vite, et trouver
des solutions pour raviver une cohésion nationale animée.
Yaël Braun-Pivet
- [Mise en place par le premier ministre d’une commission
visant à faire des propositions autour de la loi Sécurité globale] Cette
commission ne peut avoir en aucun cas pour objectif de réécrire
l’article 24 de la proposition de loi. Ce travail parlementaire est
peut-être long pour certains mais il est entouré de toute la légitimité que
l’élection nous confère. Il est normal que le gouvernement cherche les voies de
l’apaisement et du dialogue, mais il n’est pas question qu’une commission
composée de personnes désignées puisse se substituer à la mission que le
Parlement remplit de façon démocratique. Cette commission ne pourrait avoir
qu’un intérêt, celui de permettre une réflexion beaucoup plus large que le
cadre de l’article 24, sur le droit d’informer en France en 2020, sur
les relations entre la presse, la police et la population, etc. Dans ce cas,
cela serait tout à fait envisageable de s’appuyer sur ses conclusions. Mais en
aucun cas elle ne doit avoir pour but de réécrire la loi à notre place. J’ai
échangé avec le premier ministre et le ministre de l’intérieur. Je leur ai
exposé la position qui est celle du Parlement car je suis extrêmement attachée
aux équilibres entre les institutions. Et le premier ministre m’a assuré de son
respect pour ces équilibres. (…) Je crois que les députés de la majorité
expriment aujourd’hui le souhait que leurs positions qui naissent de cette
délibération collective ne soient pas remises en cause par l’exécutif. Le
premier ministre est pleinement dans son rôle, mais j’aurais apprécié qu’il
consulte au préalable le Parlement.
- [Article 24 de la loi Sécurité globale] Cet article a
un objectif extrêmement clair, celui de protéger nos forces de l’ordre, qui
parfois sont jetées en pâture sur les réseaux sociaux. Il doit être ardemment
poursuivi. Il n’est pas acceptable qu’on puisse s’en prendre à eux de façon
malveillante. Maintenant, nous voyons bien que la rédaction que nous avons
adoptée et qui est née d’un compromis entre le gouvernement et le Parlement est
mal comprise et qu’elle suscite beaucoup d’émotions et d’inquiétudes. Quand je
lis le texte de l’article 24, je ne pense pas qu’il empêchera quiconque de
capter et de diffuser des images de forces de l’ordre. Mais je comprends aussi
qu’une partie de la population ne le perçoive ainsi. C’est la raison pour
laquelle il faut discuter. Là encore, le principe même de la navette
parlementaire doit permettre de concilier les voix de nos concitoyens à
l’élaboration du texte. Le Sénat va l’examiner en janvier et il reviendra
ensuite devant l’Assemblée. Entre-temps, continuons à réfléchir pour enrichir
le texte. Il faudra aussi examiner la compatibilité de l’article 24 avec
l’article 25 du texte « confortant les principes républicains »,
qui va bientôt être discuté au Parlement et qui comporte des dispositions
similaires.
- Il m’a semblé extrêmement important que le ministre de
l’intérieur puisse venir devant la commission des lois rendre compte de la
gestion qui est faite du maintien de l’ordre durant les manifestations et aussi
de son action à l’aune des violences commises par les trois policiers contre
Michel Zecler, à qui je veux d’ailleurs adresser tout mon soutien. Nous
souhaitons savoir ce que le ministre entend faire pour répondre à cette
situation qui interpelle la population. On voit bien que des questions
sérieuses se posent et il est impératif que la représentation nationale s’en
saisisse. Nous verrons quelles actions la commission des lois pourra initier à
l’issue de cette audition.
- La question de la déontologie des forces de l’ordre et des
organes qui les contrôlent se pose avec acuité, et nous devons entamer cette
réflexion pour faire des propositions. Il y a à l’Assemblée nationale d’autres
travaux, menés notamment par la commission d’enquête relative à l’état des
lieux, la déontologie, les pratiques et les doctrines de maintien de l’ordre
présidée par Jean-Michel Fauvergue [rapporteur
de la proposition de loi de « sécurité globale »]. Au
sein de la police, il existe parfois des comportements qui méritent des
sanctions et notre condamnation. Il faut s’assurer que ces comportements sont
évalués de façon parfaitement indépendante et neutre. Il faudra probablement
une évolution de l’IGPN, avec une indépendance et une neutralité plus
affirmées. Maintenant, il faut agir vite car on ne peut pas laisser la défiance
s’installer. Les Français sont attachés à notre police républicaine. Nous
devons être fiers et à ses cotés mais cette fierté s’accompagne de l’exigence
d’exemplarité.
● UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]
Jean-Christophe
Lagarde (président)
● Mouvement radical
Laurent Hénart
(Président)
Je condamne l’inexcusable agression
de Michel Zecler par
des policiers. Généraliser les caméras piétons filmant les interventions
policières est indispensable. Elles protègent les libertés des citoyens
défendues par le Mouvement radical. L’expérimentation que j’ai décidée dès 2016 et mise en œuvre à
Nancy a montré que
le port de la caméra piéton est bien perçue par les policiers comme par les
citoyens. L’État n’a que trop tardé à le généraliser depuis 10 ans malgré les
engagements pris!
Bertrand Pancher (député)
- Je condamne fermement ces attaques
contre les forces de l'ordre, toutes les violences sont inacceptables.
- J'ai à plusieurs reprises demandé
au gouvernement d'abroger la réforme injuste de l'assurance-chômage qui va
renforcer la précarité et la pauvreté.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
Une semaine qui commence par des
violences commises par des policiers et se termine par des violences commises
contre des policiers et des commerces abîme notre pays et ne sert que les
extrêmes. Il est temps de revenir au respect et à la responsabilité.
Stéphane Séjourné
- Il était primordial de s’insurger
contre le passage à tabac de Michel Zecler, il faut aussi se scandaliser de
l’image horrible de ce policier roué de coups par des black blocs.
- Assez de ces scènes choquantes !
Mes pensées pour Michel Zecler, victime de cette agression à Paris. Il est temps que le préfet
de police fasse en sorte que ceux qui font respecter la loi la respectent
eux-mêmes. Que certains, par leurs actes odieux, n'entachent plus l'image de
tous.
Pascal Canfin
- La Banque centrale européenne a
annoncé aujourd’hui que toutes les banques de la zone euro devront stress
tester leur exposition au risque climatique au plus tard en 2022. Seule 3% le
font correctement aujourd’hui. Voilà qui va sérieusement accélérer la pression
sur les banques!
- Cher Yannick
Jadot, les Verts gouvernent depuis 5 ans en Suède
avec les sociaux-démocrates et tjs pas d’interdiction du glyphosate en vue.
Aucun objectif de sortie non plus en Irlande où les Verts gouvernent aussi. Et
si vous arrêtiez l’écologie donneuse de leçons?
Christophe Grudler
- Rapport pour la stratégie industrielle européenne] L’adoption
de ce rapport est un très bon signal, notamment dans le contexte actuel de
crise sanitaire et économique. Nos industries doivent entamer une transition en
profondeur pour répondre à cette nouvelle réalité. Cela ne pourra se faire
qu’au travers de la mise en place d’un cadre règlementaire adapté, et d’un
soutien adéquat de la part des pouvoirs publics pour soutenir les emplois
industriels. Donc oui, je pense que les
institutions européennes ont pleinement pris conscience de l’importance du
secteur industriel, en particulier depuis l’arrivée de la nouvelle Commission
en 2019 et du Commissaire européen Thierry Breton. Surtout, l’UE prend
conscience que travailler sur les questions industrielles, c’est aussi protéger
les intérêts stratégiques européens. Par exemple en étant autonomes sur
certains produits indispensables comme ceux liés aux technologies médicales,
spatiales ou numériques, ou encore par la sécurisation de notre indépendance
énergétique.
- Les PME, souvent qualifiées de « colonnes vertébrales
de l’UE », représentent 99% des entreprises européennes. C’est pour cela
que nous sommes bien conscients qu’une solution unique ne fonctionnera pas
compte tenu de la diversité de l’industrie européenne. J’ai donc été
particulièrement investi au cours de mon travail sur ce rapport pour que leur
soit accordée une place très importante, avec des solutions ciblées. Avant
toute chose, la stratégie industrielle doit permettre une simplification de
l’exercice de leurs activités pour les PME. Il s’agit donc de réduire le
fardeau bureaucratique, de faciliter leur accès aux financements qu’ils soient
publics ou privés. Beaucoup de ces entreprises fonctionnent avec 1 ou 2
salariés, elles n’ont donc pas les ressources pour gérer ces obligations
administratives et assurer à la fois le développement de leurs activités. Notre
but est qu’elles puissent se concentrer sur le développement de produits et
services de qualité. Les mesures contenues dans ce rapport doivent aussi leur
donner les clés pour devenir les moteurs de la transition numérique et
écologique. Pour cela, la recherche et l’innovation jouent un rôle central.
Cela permettra à nos PME d’être proactives et se placer comme chefs de file
pour faire face à la compétition internationale.
- [Principaux défis et perspectives auxquels ont à faire
face les industries européennes] J’en vois plusieurs qui, je pense,
sont traités de manière très pertinente dans le rapport que nous allons
adopter. Tout d’abord, le défi de la transition écologique. L’industrie aura
évidemment un rôle clé à jouer pour remplir les objectifs du Pacte Vert
européen. Répondre à nos objectifs environnementaux passe par des actions
multiples : mettre en place des cycles de production basés sur l’économie
circulaire, améliorer l’efficacité énergétique de nos processus de production,
ou développer les énergies renouvelables. Ensuite, il y a le défi de la
transition numérique dans l’industrie. C’est un tournant que nous ne devons pas
manquer si nous voulons être capables de faire face à la concurrence
internationale. De la plus petite PME au grand groupe industriel, nous devons
étendre l’utilisation des outils et des données numériques, car cela facilitera
les différents processus. Répondre à ces défis ne peut que se faire grâce à une
coopération renforcée entre les acteurs situés tout au long de la chaîne de
valeur. C’est ce que nous faisons par exemple via la création d’alliances
européennes, par exemple sur les batteries ou sur l’hydrogène. Celles-ci
permettront de structurer de nouvelles filières industrielles et de parvenir à
la création de véritables champions européens, nous en avons besoin !