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lundi 12 mai 2025

Une Semaine en Centrisme 2025/18 (5-11 mai). 80e anniversaire de la reddition des nazis / 75e anniversaire de la déclaration Schuman / Le couple Poutine-Xi se raffermit / L’esclavage n’a jamais été éradiqué


Il fut un temps où un président de la république française voulut supprimer la commémoration du 8 mai 1945 et la victoire du monde libre (et de l’URSS) sur la barbarie nazie.
Ce président était Valéry Giscard d’Estaing qui estimait, entre autres, qu’avec la construction de l’Europe et le couple franco-allemand, il fallait voir vers le futur et fêter les morts des guerres mondiales le 11 novembre.
Même si cette initiative avait du sens, heureusement qu’elle n’a jamais été mise en place.
Dans ce 21e siècle, quelques 50 ans après cette volonté de Giscard d’Estaing, cette commémoration garde toute sa légitimité et est même indispensable face au monde qui nous entoure et à la mémoire défaillante des peuples quand ce n’est pas à leur inculture historique.
Oui, le 8 mai doit demeurer pour toujours une journée où l’on se rappelle de ce que fut la boucherie de cette Deuxième guerre mondiale aux massacres et génocides qui ont fait plus de 60 millions de morts (une estimation qui pourrait être bien en deçà de la réalité) et où on n’oublie pas ce que furent le fascisme et le nazisme.
Cet épisode des plus noirs, si ce n’est le plus noir, de l’Humanité s’est déroulé il y a moins de 90 ans seulement et nous n’avons pas le droit de ne plus en faire un épisode mémoriel pour toujours.

Pour que plus jamais les Européens ne s’entretuent, ni ne provoquent des guerres mondiales et, dans le même temps, puissent avoir un avenir de progrès et de paix, l’idée d’une Europe unie était à nouveau très présente à la fin de la Deuxième guerre mondiale.
Evidemment, les rancœurs étaient également fortes face à tous ces morts dont des millions de civils parmi lesquels tant d’enfants.
Mais il fallait tenter de dépasser ces sentiments légitimes pour bâtir une Europe qui ne vivrait plus jamais ce que certains considèrent comme une seule et grande guerre mondiale qui s’étale de 1914 à 1945.
Alors des personnes de bonne volonté se levèrent pour proposer de construire l’édifice européen.
Ce fut le cas du ministre des Affaires étrangères français, le centriste Robert Schuman qui, le 9 mai 1950, dans le salon de l’Horloge, au Quai d’Orsay, proposa à l’Allemagne de mettre en commun avec la France sa production de charbon et d’acier et qui aboutit en 1951 à la signature du traité de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) entre six États européens.
Cette proposition visait à redresser l’économie en lambeaux des Etats européens mais, plus profondément, à créer un lien entre eux qui, dans l’esprit de son initiateur, devait devenir au fil du temps politique, ce qui est survenu tout au long des années d’existence de cette Europe qui s’appelle aujourd’hui Union européenne.
C’est une des plus belles, sinon la plus belle réalisation d’union entre des Etats indépendants – si l’on exclut le cas un peu particulier des Etats-Unis d’Amérique – qui est enviée par de nombreux pays qui ont essayé de mettre sur pied des communautés du même genre sans y réussir.
Ce 9 mai, dont nous venons de fêter le 75e anniversaire, a fait ce que l’Europe est aujourd’hui et dont nous devons nous réjouir même s’il est grand-temps de finaliser cette union politique et de faire en sorte qu’elle occupe la place qui devrait être la sienne parmi les grandes puissances.

Cette semaine, Vladimir Poutine a reçu Xi Jinping pour la commémoration de la victoire lors de la Deuxième guerre mondiale.
Mais pas n’importe quelle victoire quand on lit la tribune du dictateur chinois dans les médias russes, celle de la Russie sur l’Allemagne nazie et celle de la Chine sur le Japon.
Exit donc les Etats-Unis, le Grande-Bretagne et tous les pays, dont la France, qui ont participé à la victoire!
Ce n’est évidemment pas un oubli de Xi, seulement la volonté de réécrire l’Histoire afin de justifier le présent en tentant de bâtir pour l’avenir un nouvel ordre mondial dominé par la Chine et sa vassal, la Russie.
Car cette énième rencontre entre les deux despotes aux mains remplies de sang, consacre un rapprochement de plus en plus fort entre eux et qui est principalement dirigé contre les démocraties républicaines libérales du monde entier, surtout celles de l’Europe et de l’Amérique.
Cet axe Pékin-Moscou est bien la menace la plus dangereuse pour la liberté et les valeurs humanistes.

L’ignominie de l’esclavage existe toujours et n’a jamais été éradiqué, une réalité que nous ne devons pas oublier lorsque nous Français, nous fêtons La Journée nationale des mémoires de la traite et de l'esclavage et de leurs abolitions chaque, 10 mai (la Journée internationale pour l'abolition de l'esclavage, elle, a lieu chaque 2 décembre).
Parce que s’il faut commémorer toutes les victimes des traites de l’Histoire et notamment la traite négrières, une des plus terribles, sinon la plus terrible, il ne faut pas oublier que l’esclavage est encore bien présent aujourd’hui et que ses formes «modernes» qui ne sont pas loin souvent de ressembler aux anciennes, touchent autour de 50 millions de personnes.
Oui, l’esclavagisme est une des pires hontes de l’Humanité que rien ne peut justifier, ni dans le passé, ni dans le présent et il devrait nous obliger à agir plus que ce que nous faisons parce qu’il est la négation de cette idée si simple que tout humain est égal à un autre et que donc tout humain a droit comme n’importe quel autre à sa liberté.

 

[Retrouvez chaque semaine ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du Centre en France et dans le monde] 

 

 



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