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samedi 7 juin 2025

Chronique centriste. Un an après la dissolution, toujours les mêmes déchainement contre Macron et incohérence des Français


Fallait-il dissoudre après les élections européennes qui avaient vu le triomphe du RN?

La question divise encore et une majorité de politiques et de médias continuent à se déchaîner contre la décision de Macron avec des arguments souvent fallacieux et, de plus, connaissant le résultat…

De même, les Français continuent à accabler le Président de la République pour avoir dissout mais dans une incohérence qui frise le ridicule.

Ainsi, LCI a publié un sondage Ifop dans lequel 60% des sondés reprochent cette dissolution à Emmanuel Maceron et 81% estiment qu’elle a fait perdre du temps au pays mais 41% en veulent une nouvelle!

Comprenne qui pourra…

Toujours est-il que nombre d’éléments étaient en faveur d’une dissolution qui, rappelons-le, donnait la parole au peuple, ce que beaucoup des critiques de Macron lui reprochent alors qu’ils parlaient d’une présidence impériale, voire illégitime!

D’abord la défaite aux européennes qui marquait une défiance du pouvoir en place même si cela n’avait aucune incidence sur la gouvernance du pays d’autant que ce n’était pas la première fois qu’une majorité présidentielle perdait ces européennes ou d’autres élections «intermédiaires».

Ensuite le climat délétère depuis 2022 et la réélection sans discussion d’Emmanuel Macron malgré les attaques en illégitimité du RN et de LFI avec l’absence d’une majorité à l’Assemblée pour le camp présidentiel mais également pour la Gauche ou la Droite ce qui permettait à toutes les intrigues, toutes les rumeurs, toutes les déstabilisations de fleurir, empêchant une gouvernance stable et efficace.

Parmi ces attaques, il y avait sans cesse des appels à la démission de Macron par LFI et Mélenchon, le RN et Le Pen mais, nouveauté, par certains à droite et à gauche qui pensaient pouvoir en profiter.

Puis, il y avait cette volonté à peine cachée, de toute l’opposition de censurer le gouvernement lors du Budget 2025 avec un vote pour des extrêmes (LFI,RN, Les écologistes), bien sûr, des socialistes, évidemment, mais aussi des droitistes de LR et de ses alliés.

Tout cela concourait à ce qu’il y ait besoin d’une clarification alors qu’il restait trois ans avant la prochaine présidentielle.

A cela s’ajoutait, un élément essentiel: un RN qui ruait dans les brancards avec ses menaces mais qui ne voulait pas de législatives anticipées, Marine Le Pen répétant sans cesse que seule la présidentielle l’intéressait.

Or, Emmanuel Macron, justement, ne voulait surtout pas qu’en 2027, alors qu’il ne pouvait se représenter, un candidat d’extrême-droite puisse gagner l’élection et s’installe à l’Elysée.

Pour lui, s’il devait y avoir la victoire du RN, autant qu’elle soit lors de législatives, trois ans avant l’élection présidentielle, ce qui aurait permis aux Français de se rendre compte de la totale incompétence de l’extrême-droite de gouverner le pays et de le rejeter majortiairement.

D’ailleurs, le RN s’appliqua à faire en sorte de bâtir une justification qui lui permettait de refuser de gouverner en cas de victoire avec comme élément central qu’il lui fallait une majorité absolue à l’Assemblée ce qu’aucun sondage alors ne lui prédisait…

Oui, il faut rappeler tous les éléments qui ont conduit Emmanuel Macron à dissoudre, non pas de manière impulsive mais par une analyse construite qui peut ne pas être partagée mais qui n’a rien d’incompréhensible malgré les dires de ceux qui s’y sont opposés même dans son propre camp.

Cela suffisait-il à agir de la sorte avec tous les aléas qui pouvaient en résulter mais dont aucun n’était sûr?

Le résultat de l’élection dit sans doute le contraire mais pas autant que ça car il a démontré que les Français ont voté avec leurs émotions et non leurs raisons, venant confirmer un refus de prendre leurs responsabilités face à la crise mondiale et son rejaillissement sur le pays, Macron sachant que cela pourrait aboutir à ce constat.

Mais le résultat a dit également que ces mêmes Français devant leur inconséquence du premier tour qui offrait quasiment le pouvoir à l’extrême-droite qui, rappelons, n’obtint autour de 33,42% des intentions de vote et plafonne à 35% d’intentions de vote actuellement dans les sondages, pouvaient se mobiliser lors du deuxième tour et empêchait ce scénario catastrophe.

Encore faudra-t-il répéter cette prise de conscience dans deux ans exactement.

Enfin, pour ceux qui pensent que ces élections ont changé le climat politique en pire, invitons-les à lire les sondages qui n’ont rien changé à la donne électorale avec le RN favori de la prochain présidentielle, pas plus, pas moins qu’avant la dissolution…

Dès lors ce que l’on peut reprocher à Emmanuel Macron c’est plus un coup dans l’eau qu’une faute ou même une erreur.

En revanche, la responsabilité du «peuple» français est bien engagée si l’on considère que c’est lui et lui seul qui s’exprime lors d’une élection démocratique et honnête comme a été celle de 2024.

Jean-Louis Pommery
Alexandre Vatimbella

 


1 commentaire:

  1. Oui mais les 74% des Français interrogés qui critiquent toujours la décision de la dissolution intervenue il y a un an ont-ils seulement réfléchi à ce qu’il se serait passé si Emmanuel Macron ne l’avait pas fait ? Car dans ce cas même pas un mois après qu’il ait confirmé une baisse d’impôts de 2 milliards d’euros pour 2025 pour les classes moyennes l’on se serait aperçu qu’il manquait au bas mot une centaine de milliards suite à un dérapage non maitrisé de la dette publique. Vous imaginez le Président ou du moins ses ministres de l’époque annoncer ça ? Dans ce cas son équipe et son parti auraient été tenus pour responsables et je ne sais pas quelle aurait été vraiment l’ampleur des réactions mais nul doute que les critiques auraient été assassines. Tandis qu’en choisissant de dissoudre tout ceci a été noyé par les nouveaux problèmes qui sont apparus (absence de majorité, risque permanent de renversement du Premier ministre par la gauche ajoutant ses votes à ceux du RN et impossibilité de convaincre ces 2 blocs d’accepter de faire le moindre effort pour réduire la dette etc.). D’où l’utilité de la dissolution qui a permis de faire oublier les responsabilités du dérapage de la dette.

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