On pouvait se demander si l’organisation d’un «conclave des retraites» entre partenaires sociaux afin d’amender dans plusieurs domaines la réforme votée par le Parlement avait des chances de réussite sachant que le dialogue social en France entre patronat et syndicats n’a jamais brillé par la recherche et la signature de compromis.
On pouvait se demander si son instigateur, François Bayrou, ne jouait pas la montre sachant, tout de même, qu’il avait toujours indiqué que cette réforme initiée par Emmanuel Macron et présentée par le gouvernement d’Elisabeth Borne, était loin d’être parfaite pour lui et que nombre de ses dispositions pouvaient faire l’objet d’une nouvelle écriture.
Ce que l’on savait, c’est que, à gauche comme à droite, beaucoup avait la volonté de torpiller ce conclave, ce qu’on a d’ailleurs vu avec le départ de syndicats et de d’organisations patronales peu de temps après le début des travaux.
Ce l’on savait c’est qu’une réforme des retraites était indispensable et que, quoi qu’en dise la Gauche et l’extrême-gauche, les travailleurs français s’en tiraient à meilleur compte que la plupart de leurs homologues européens en particulier pour l’âge de départ, de nouvelles études montrant d’ailleurs qu’il faudrait sans doute encore plus retarder celui-ci.
Mais il n’est pas possible de rendre responsable François Bayrou de l’échec des négociations sachant qu’il n’est pas intervenu directement dans les travaux et que ce sont les partenaires sociaux qui n’ont pas réussi à s’entendre.
En faire le bouc émissaire de l’impossibilité d’un accord est une manœuvre politicienne visant à le décrédibiliser et à pouvoir mener la charge contre le gouvernement en témoigne le dépôt d’une motion de censure par le Parti socialiste qui, une nouvelle fois, choisi le camp de LFI plutôt que celui de la responsabilité.
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