► Au-delà
d’une hypothétique brouille entre Emmanuel Macron et Gabriel Attal qui fait les
choux gras des journalistes politiques qui, trop souvent, privilégient le
people sur le fond, il y a une réalité: l’un est le président de la république
et l’autre est son ancien premier ministre.
Dès lors, le leadership du parti présidentiel, Renaissance, est naturellement
dévolu à Emmanuel Macron et la gestion quotidienne à Gabriel Attal qui en est
le secrétaire général.
Les grands principes et les grandes orientations doivent
venir du président de la république ce qui n’empêche pas le secrétaire général
d’avoir ses propres opinions et ses priorités mais qui ne peuvent primer sur la
voie à suivre insufflée par le chef de l’Etat.
Cependant, Gabriel Attal a un avenir politique à court terme qui s’appelle
l’élection présidentielle de 2027, ce qui n’est pas le cas d’Emmanuel Macron
qui, lui, ne pourra pas se représenter et dont le futur est plutôt à moyen
terme.
Sauf que si ce dernier se veut un avenir politique, il ne doit pas se laisser
marginaliser au risque de ne plus peser une fois son mandat terminé.
En attendant qu’il redevienne simple citoyen, le chef s’appelle Macron.
► Amélie de
Montchalin, la ministre des Comptes publics, a affirmé qu’elle avait un Budget
à présenter au Premier ministre, François Bayrou, dans lequel les 40 milliards
d’économie sont inscrits et, ce, sans augmentation d’impôts.
Alors, soyons clairs, il est toujours possible de faire un projet de Loi de
finance qui intègre tous ces paramètres.
La question est de savoir s’il est politiquement acceptable!
On en sera plus dans les prochains jours avec le dévoilement des grandes lignes
du Budget 2026, le 15 juillet prochain.
Au-delà de la capacité de la ministre à bâtir un Budget qui soit, à la fois,
financièrement et politiquement acceptable, la réduction des déficits n’est pas
une option.
Tous les gouvernements et tous les pays qui ont estimé qu’ils n’avaient de
compte à rendre à personne et qu’ils pouvaient allègrement augmenter la dépense
publique dans une fuite en avant populiste et clientéliste, ont été rattrapé
par la patrouille avec des exemples emblématiques comme celui de la Grèce.
Il faut sans doute s’appeler les Etats-Unis pour pouvoir faire supporter son
déficit par l’ensemble des autres pays de la planète même si cela n’empêche pas
son gouvernement de devoir rendre des comptes.
A ce titre, il sera intéressant de voir comment Donald Trump pourra se sortir
du déficit monstrueux qu’il est en train de creuser avec sa loi qui va
permettre à tous les milliardaires, dont lui-même, de s’enrichir sur le dos du
pays et de sa population.
► Chaque
semaine, un média publie son sondage sur l’impopularité de François Bayrou en
tant que premier ministre.
Nous avons décidé depuis longtemps de ne pas rendre compte de ces sondages dont
les questions sont le plus souvent biaisées et qui ne font que rendre compte
d’une humeur des sondés sur celui qui gouverne, que ce soit en bien ou en mal.
Toujours est-il que pour expliquer ces mauvais scores du centriste, la raison
en est mécanique: il est le président du Mouvement démocrate.
Or, si l’on prend les bases électorales de ce dernier, il est autour de 9%-10%.
Dès lors, lorsque sa cote de popularité se situe entre 17% et 27%, qu’il
suscite autour de 80% de mécontents, faisant de lui un des premiers ministres
les plus impopulaires de la Ve république et le moins apprécié de l’ère Macron,
au vu de ses résultats électoraux et des intentions de vote qu’il recueille dans
les sondages, cela n’est pas particulièrement étonnant.
D’autant que nous sommes dans une période de polarisation extrême et que Bayrou
n’a pas été le choix de l’évidence au poste de Premier ministre mais celui de
dernier recours.
Pour autant, par son action et sa manière de gouverner, le président du MoDem
aurait pu engranger de la popularité, ce qui s’est déjà produit pour un premier
ministre.
Cependant, il partait de très bas alors que généralement un premier ministre
bénéficie d’une certain bienveillance et il n’a pas su attirer de la sympathie
très au-delà de son socle électoral.
[Retrouvez chaque semaine ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du Centre en France et dans le monde]
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