Voici une sélection, ce 3 août 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Vidéo du Hamas montrant
des otages du 7 octobre 203] Une cruauté abjecte, une inhumanité sans
limite : voilà ce qu’incarne le Hamas. Les images insoutenables diffusées
ce matin, montrant des otages israéliens détenus à Gaza, le rappellent avec
horreur. Nous pensons avec émotion à Evyatar David, à Rom Braslavski, à tous
les otages encore retenus, ainsi qu’à leurs familles et leurs proches plongés
dans l’enfer depuis plus de 660 jours. La priorité absolue et l’impératif pour
la France est la libération immédiate de tous les otages. Nous continuons
d’agir sans relâche en ce sens, pour obtenir cette libération inconditionnelle,
pour rétablir sans délai le cessez-le-feu, et pour permettre l’acheminement
massif de l’aide humanitaire, toujours bloquée aux portes de Gaza. Mais cela ne
suffira pas : ce travail doit s’accompagner d’une solution politique pour
le jour d’après. Cette solution, c’est celle des deux États, Israël et la
Palestine, vivant côte à côte en paix. C’est le seul chemin possible vers un
avenir où justice, sécurité et dignité sont garanties pour tous les peuples de
la région. Qu’il n’y ait aucune ambiguïté : dans cette perspective
politique que nous portons, nous exigeons la démilitarisation totale du Hamas,
son exclusion complète de toute forme de gouvernance, et la reconnaissance
d’Israël par l’État de Palestine.
> Je viens d'échanger avec le Président Vucic. Je lui ai redit ma conviction que le destin de la Serbie était européen et mon espoir qu'elle puisse progresser, dans un esprit de dialogue, sur le chemin des réformes et de l'adhésion. Nous avons fait un tour d’horizon des relations entre la Serbie et la France et avons décidé de renforcer encore notre coopération. Nous avons également longuement évoqué la situation dans la région. J'ai souligné tout le prix que la France attachait à la stabilité, à l'unité et à la souveraineté de la Bosnie-Herzégovine, ainsi qu'au respect de l’État de droit. J'ai rappelé l'importance du dialogue entre la Serbie et le Kosovo et notre condamnation de toutes les actions unilatérales susceptibles de lui nuire. Avec les pays des Balkans occidentaux, notre Europe se réalisera et embrassera son destin — dans l’unité, la solidarité et la responsabilité.
► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est
dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de
reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité
d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ;
néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres
centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de
coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne
disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]
● Ministres
centristes/centraux
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères)
> [Vidéo du Hamas montrant des otages
du 7 octobre 203] Images ignobles, insupportables, des otages israéliens
détenus depuis 666 jours à Gaza par le Hamas. Leur calvaire doit cesser. Ils
doivent être libérés, sans condition. Le Hamas doit être désarmé et exclu de la
gouvernance de Gaza. L’aide humanitaire doit y entrer massivement.
> [Conflit au Moyen-Orient] A notre initiative, les pays arabes ont fait cette semaine à New-York un geste historique en direction de l'Etat d'Israël. En proclamant leur aspiration à établir des relations et à concourir avec lui à la sécurité régionale. En condamnant pour la première fois les crimes du Hamas et en appelant à sa reddition.
> [Crise humanitaire de Gaza] Avec la Jordanie et l’Allemagne, nous poursuivons nos largages humanitaires sur Gaza. Un second largage est prêt. Nous continuerons. Sans relâche. Mais seule l’ouverture immédiate des points de passage terrestres permettra un acheminement massif et sans entrave.
Astrid
Panosyan-Bouvet (ministre
déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des
Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> [Fake news d’un militant communiste accusant la ministre de la
déclaration: «Nous instaurerons une taxation sur l’ensemble des séniors
bénéficiant d’une retraite supérieure à 2 000 euros, car il est
inacceptable de vivre dans l’opulence en cette période.»] Les fake-news qui
jouent de la disqualification par la calomnie abaissent le débat public,
affaiblissent encore la confiance dans le politique et minent la démocratie.
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Hydroélectricité : la relance des investissements est une priorité En
déplacement aujourd’hui à Montezic, dans l’Aveyron, je veux saluer le potentiel
immense de l’hydroélectricité pour notre souveraineté énergétique. Le rapport
récent de députés propose une solution pour sortir des pré-contentieux avec la
Commission européenne : remplacer le système actuel de concessions par un
régime d'autorisation. Les discussions sont en cours avec la Commission
européenne. J'espère pouvoir trouver un accord rapidement pour enfin relancer
les investissements dans l'hydroélectricité. À Montezic, EDF prévoit
d’augmenter la puissance de près de 500 MW. C’est un projet majeur.
L’hydroélectricité est une énergie locale, propre, pilotable. Elle a toute sa
place dans notre stratégie énergétique. L’État est mobilisé pour lui redonner
un nouvel élan. Merci au PDG d’EDF, aux équipes régionales, ainsi qu’à celles
des centrales hydrauliques de Montézic et de Brommat, pour leur accueil et la
qualité des échanges lors de notre visite. Située à plusieurs centaines de
mètres sous terre, la station de transfert d’énergie par pompage de Montézic
est la deuxième plus puissante de France. En deux minutes, elle peut produire
massivement la première des énergies renouvelables : l’hydroélectricité. Un
site impressionnant, au service de notre souveraineté énergétique.
Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> Face à l’urgence de la santé mentale chez les jeunes, je lance une
réponse inédite dans les quartiers prioritaires. Dès l’automne 2025, les
premières Maisons de l’Enfance et de la Réussite Éducative (MeRe) ouvriront
pour accompagner les fragilités psy dès le plus jeune âge.
● Autres
ministres
Gérald Darmanin (ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice)
> [Loi judiciaire] Après une première phase essentielle d’augmentation
considérable des moyens grâce à Éric Dupond-Moretti sous l’autorité du
président de la République, il était temps de passer à une nouvelle
étape : celle de l’organisation. Pas pour faire une réforme de plus, mais
pour simplifier drastiquement, comme lorsque je l’ai fait pour l’impôt à la
source. Dans cette loi, je propose dix articles très simples, visant à
supprimer des contraintes absurdes, qui, en réalité, ralentissent tout et
rendent donc la justice très lente. Aujourd’hui, entre le moment où un
magistrat prononce une peine et son exécution effective, il peut se passer plus
d’une année ! Donc nous opérons un changement profond. Ce que je veux,
c’est une justice plus rapide, plus lisible, et surtout, plus certaine. Quand
la peine tombe, elle doit être exécutée. Telle qu’elle a été prononcée. (…)
J’ai parlé de bon sens parce que la politique oublie souvent ce que les gens
comprennent intuitivement. À Bercy, on payait l’impôt avec un an de décalage. À
l’Intérieur, on ignorait le solde de points sur son permis de conduire, on
était obligé de se déplacer au commissariat pour porter plainte. J’ai changé
tout cela par bon sens. La justice n’échappe pas à ce manque de bon sens. Quand
la moitié des peines de prison ne sont pas exécutées car aménagées, que les
détenus à l’isolement en prison peuvent téléphoner avec des portables, les
Français entendent clairement que les mots ne correspondent plus à leur
définition. La justice doit faire peur aux délinquants et renvoyer un message
de fermeté à la société.
> [Loi judiciaire] Aujourd’hui, une peine de prison sur deux n’est pas exécutée. On cumule les sursis comme on collectionne des avertissements sans lendemain : c’est devenu une seconde chance qu’on accorde de très nombreuses fois. Je veux revenir à l’esprit initial : un sursis, c’est un seul avertissement, comme un carton jaune au football. En cas de récidive, il est révoqué automatiquement et la personne va en prison. Même logique pour les courtes peines : leur aménagement automatique a en fait aggravé la surpopulation carcérale. Désormais, une peine de prison, même de trois semaines, sera réellement appliquée. Le juge pourra toujours adapter en fin de parcours, en connaissance de cause mais, initialement, la peine prononcée doit être respectée. Enfin, les étrangers sous OQTF ne bénéficieront plus d’aménagements de peine. On aménage pour favoriser la réinsertion, pas pour quelqu’un censé quitter le territoire. C’est le bon sens. Leur seul aménagement, ce sera l’expulsion.
> Ce qui compte, c’est en effet la certitude de la célérité du jugement. La lenteur frappe d’abord la justice civile : un divorce, une garde d’enfants, un contentieux lié à son logement… À Lyon, il faut parfois quatre ans pour une décision de prud’hommes. C’est insupportable pour les salariés comme pour les chefs d’entreprise. J’ai donc lancé une grande réforme de la justice civile par décrets, discrète mais essentielle : simplification, recours à l’amiable, renforts humains, médiations et arbitrages, outils numériques. Du côté pénal aussi, on doit accélérer. D’où notre réforme sur l’exécution rapide des peines. Les Français attendent plus de réactivité et c’est ce que je mets en place.
> Je propose des peines minimales (il y a un maximal dans le Code pénal) dès le premier acte pour les atteintes à l’autorité – policiers, gendarmes, surveillants pénitentiaires, magistrats, douaniers, sapeurs-pompiers, médecins. Pas besoin d’attendre une récidive quand on s’attaque aux policiers ! Il faut une réponse claire et immédiate, sinon on alimente l’impunité. La justice doit réagir vite. Ce qui compte n’est pas la lourdeur de la peine, mais sa certitude.
> Pour que les peines aient du sens, encore faut-il que l’univers carcéral reflète la gravité des faits. Aujourd’hui, tous les types de détenus sont mélangés et ça n’a aucun sens. Je mets donc en place une hiérarchie des détenus, de 1 à 5. Les « 5 », profils les plus dangereux, iront dans des établissements de haute sécurité comme Vendin-le-Vieil. Les « 4 », délinquants violents, resteront dans les prisons classiques. Les « 3 », moins dangereux, dans des établissements à la sécurité plus allégée. Les « 2 », non dangereux, mais devant être privés de liberté par la décision du juge, iront dans des structures fermées mais non sécuritaires. Les « 1 » seront en semi-liberté, sous contrôle renforcé. Ce changement de gestion des détenus, existant déjà en Angleterre ou en Allemagne, déjà en cours, sera pleinement opérationnel d’ici à la fin de l’année.
> [Loi judiciaire] Ce projet est attendu : par les Français, par les magistrats, par les policiers, par la société. Dans une société aussi violente que la nôtre, une loi de fermeté doit être rapidement adoptée.
> [Régime carcéral pour les narcotrafiquants les plus dangereux] C’est une réussite. On a construit un régime juridique unique et une prison en cinq mois, validés par le Conseil d'État et le Conseil constitutionnel – preuve que, quand on travaille sérieusement, on peut faire bouger les lignes et que notre État de droit n’est pas un empêcheur de vivre en sécurité. On a mobilisé les moyens, formé les personnels, recruté. Résultat : une soixantaine de détenus déjà transférés à Vendin, sans aucun incident, et cent d’ici début août. L’autorité de l’État est respectée, les recours sont rejetés. Le 15 octobre, la seconde prison de haute sécurité, à Condé-sur-Sarthe, ouvrira à son tour. C’est un immense tournant. On montre qu’on peut être fermes, rapides et efficaces. Un ministre n’est pas là pour commenter, il est là pour faire. Ici et maintenant.
> Les critiques sont normales et utiles en démocratie. Mais mon rôle n’est pas de défendre des intérêts particuliers, aussi légitimes soient-ils. Mon rôle, c’est de garantir l’intérêt général. Deux choses me guident. D’abord, l’assassinat de deux agents pénitentiaires à la kalachnikov à Incarville : la République a failli, mon devoir est que cela ne se reproduise jamais. Ensuite, la montée de la criminalité organisée, qui déstabilise déjà des pays comme la Belgique ou les Pays-Bas. La France ne peut pas rester passive. Oui, je tiens une ligne de fermeté. C’est la seule qui peut aider la France devant le danger de la drogue.
> La force de l’État doit toujours être supérieure à l’argent sale qui corrompt jusqu’au cœur des hommes, pour paraphraser le président Mitterrand. À condition de ne pas céder à la peur. Les attaques récentes contre les prisons et les agents sont des représailles, commanditées depuis les prisons, par des trafiquants. C’est révoltant, mais surtout révélateur : on ne tire pas sur la République quand on n’a rien à craindre. Ces intimidations prouvent que, pour la première fois depuis longtemps, notre politique de fermeté les fait trembler.
> Dès mon arrivée place Vendôme, j’ai voulu refonder en profondeur notre politique carcérale. Il s’agit à la fois de mieux protéger les personnels pénitentiaires face aux nouvelles menaces, et d’accélérer la construction de places de prison. Plusieurs chantiers ont été lancés, dont un en particulier : les prisons modulaires. Construites en béton armé, elles offrent les mêmes garanties de sécurité et de fonctionnement que les prisons classiques, mais avec deux avantages majeurs : elles sont livrables en 18 mois au lieu de sept ans, et coûtent deux fois moins cher. Le premier site ouvrira à Troyes à l’automne 2026. Par ailleurs, 1 400 places de prison supplémentaires seront mises en service d’ici à cinq mois.
> Pour la première fois, le nombre de détenus étrangers a commencé à baisser en proportion. C’est encore modeste – quelques dizaines de personnes – mais c’est un signal. J’ai créé une mission dédiée au sein de l’administration pénitentiaire, renforcé le recours aux retraits de titres de séjour en prison et les expulsions de détenus étrangers progressent très fortement. Nous avons relancé la coopération internationale : douze extraditions vers la France ont été obtenues par les Émirats en six mois parmi les plus gros profils qui nous échappaient, alors qu’aucune extradition n’avait été obtenue depuis 2020. Des accords avancent avec le Maroc et le Brésil. Je vais me rendre en Roumanie pour le retour de plus de 1 000 détenus roumains, grâce aux textes européens qui les facilitent. Enfin, je prépare des accords pour louer ou construire des places de prison dans les pays d’origine, à la demande du président de la République, très en soutien de ma politique de fermeté. C’est une question de justice. Et de bon sens.
> Dès mon arrivée place Vendôme, j’ai donné des instructions très claires : mettre fin aux activités qui choquent les Français. Il fallait remettre l’église au milieu du village. La prison est un lieu de privation de liberté et de réinsertion. Réinsertion ne signifie pas distraction. Les activités doivent être tournées vers l’apprentissage de la langue, le travail, la formation professionnelle. Pas vers des loisirs que beaucoup de Français, qui travaillent et respectent la loi, ne peuvent même pas s’offrir. Ce type de proposition est donc proscrit et ne se déroulera pas.
> Lorsqu’on a la chance d’être accueilli par la France, on en respecte les lois et les valeurs. Tenir des propos antisémites ou faire l’apologie du terrorisme est inacceptable – a fortiori quand on bénéficie de la générosité de la République. Cette personne n’étant pas française, il me semble évident qu’elle doit quitter le territoire. J’avais moi-même, comme ministre de l’Intérieur, obtenu un accord du Conseil d'État pour l’expulsion en Égypte, d’une militante palestinienne en octobre 2023 pour des raisons identiques. La main ne doit pas trembler.
> La France a besoin d’un projet de long terme :
nous sommes plus proches de 2050 que de l’année 2000 ! Il faut redonner du
sens et nous projeter. À Tourcoing, j’ai choisi de parler de l’enfance et de la
jeunesse. Trois tables rondes structureront la journée – sans responsables
politiques, uniquement avec des experts et des acteurs de terrain. On y
abordera la difficulté d’être parent, la solitude des mères isolées, véritable
prolétariat moderne. Cette jeunesse de 20 ans, souvent submergée d’angoisses.
Et une question centrale : notre code postal détermine-t-il encore notre
destin ? C’est une réflexion sur la méritocratie, la transmission, et mon
discours viendra y apporter des réponses concrètes. (…)
Je suis un homme politique, pas un technicien. Mon rôle ne se limite pas à
gérer un portefeuille : il consiste à penser l’avenir de mon pays dans son
ensemble. Quand on a été maire d’une grande ville populaire, comme je l’ai été
à Tourcoing, on gère tout : l’école, l’écologie, la sécurité, la culture,
le sport… Un maire rassemble, il ne divise pas. Je crois qu’un ministre doit
faire la même chose : porter une vision positive, réfléchir à ce qui fonde
une société, à un projet collectif, à un récit national. Mon ambition,
c’est d’agir.(…)
L’échéance présidentielle est encore lointaine, mais l’offre politique actuelle
ne correspond pas totalement à mes convictions, ni à ce que je crois nécessaire
pour la France. Je vois des conservateurs, des sociaux-démocrates, des
libéraux. Aujourd’hui je ne vois pas encore le Philippe Séguin ou l’Emmanuel
Macron de 2027. Je défends trois choses : une autorité très forte – dans
la rue, à l’école, dans la famille ; une politique de l’offre qui valorise
le travail et la création de richesse ; et une vraie empathie sociale, car
des millions de Français vivent avec peu, élèvent seuls leurs enfants ou
affrontent la maladie ou le handicap. Si je travaille à un projet, c’est parce
que, comme beaucoup de Français, je ne trouve pas encore chaussure à mon pied.
Je crois dans une ligne politique gaulliste sociale modernisée, l’héritage du
catholicisme social. De l’ordre mais aussi du progrès.
> Le budget de la Justice est respecté à l’euro près, comme prévu dans la loi de programmation. J’ai obtenu 200 millions d’euros supplémentaires, et les effectifs – magistrats comme personnels pénitentiaires ou agents de la protection de la jeunesse – continueront d’augmenter. Je remercie le Premier ministre pour ces arbitrages.
> 7 nouveaux détenus ont été incarcérés ce matin dans la nouvelle prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil. Merci aux agents pénitentiaires et aux forces de l’ordre qui, en plein été, organisent ces transferts dans des conditions de sécurité inédites. Pour la sécurité des Français.
Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des
Solidarités et des Familles)
> [Lutte contre la fraude sociale] La fraude sociale [de 13 milliards d’euros]
est une trahison de celles et ceux qui cotisent pour financer notre modèle
social. Dès cet automne, nous défendrons un projet de loi pour aller chercher
chaque euro fraudé. (…)
Aujourd’hui, nous avons la capacité à détecter et empêcher que la fraude ne se
produise, mais il nous faut aussi améliorer notre capacité à récupérer l’argent
fraudé. (…)
On ne récupérera pas 13 milliards d’euros en claquant des doigts, mais nous
devons y travailler. (…)
Notre objectif, c’est que le projet de loi sur la fraude soit débattu à la fin
du deuxième semestre, entre les textes budgétaires, en commençant par
l’Assemblée nationale. (…)
Nous voulons faciliter le contrôle des allocataires de prestations sociales. Nous
savons qu’il y a de fortes chances qu’une personne ou un groupe de personnes
qui organisent une fraude sur une prestation fraudent également sur d’autres. (…)
Nous souhaitons que les caisses de Sécurité sociale aient accès à l’ensemble du
patrimoine du bénéficiaire, par exemple ses propriétés, données bancaires ou
assurance vie afin de s’assurer qu’il n’a pas des revenus non déclarés. (…)
Cette loi devra améliorer les capacités de recouvrement sur les allocations
chômage. Si fraude avérée il y a, il sera possible de demander le remboursement
de l'intégralité des sommes indûment perçues, ce qui n'était pas possible
aujourd'hui pour le dispositif d'aide au retour à l'emploi, par exemple. Si
cela ne suffit pas, nous pourrons également récupérer l'argent dû en débitant
le compte bancaire du fraudeur. (…)
Par exemple, aujourd’hui, dans le cas d’un trafiquant qui fait l’objet d’une
procédure au cours de laquelle on a trouvé des revenus illicites d’une valeur
de 100.000 euros, la Sécurité sociale ne peut récupérer que 9.200 euros au
titre de la CSG. Avec un taux à 45 %, on récupérera 45.000 euros (…)
Les agents de contrôle « pourront enquêter de manière anonyme pour
détecter les formations professionnelles frauduleuses, celles qui ne donnent
pas réellement accès à une formation. (…)
Je veux «mettre un terme aux arrêts de travail prescrits de manière abusive,
les arrêts de travail non justifiés.
Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Avec nos partenaires jordaniens et émiriens, un C-130J de l’escadron
franco-allemand de la base aérienne d’Evreux a participé à une première
rotation de largage de fret humanitaire à Gaza. Nos armées restent engagées
pour participer à la réponse à l’urgence humanitaire des populations civiles.
François Rebsamen (ministre de l’Aménagement du
territoire et de la Décentralisation)
> [Loi sur l’autonomie de la Corse dans la République] Il faut avant tout
insister sur l'essentiel. Et l'essentiel, c'est la double victoire, pour l'île
et pour la démocratie, que constitue ce projet de loi constitutionnelle relatif
à une Corse autonome au sein de la République. En faisant rentrer le territoire
insulaire dans la Constitution, on reconnaît à l'île des spécificités propres,
motivées par son histoire, ses caractéristiques historiques, culturelles et
linguistiques. Et par un lien singulier à sa terre. Aucune autre collectivité
n'a droit aux mêmes qualificatifs. Cette forme de reconnaissance, les Corses
l'attendaient depuis longtemps. Il s'agit, en outre, d'offrir de l'espérance à
une jeunesse qui en a besoin dans la région la plus pauvre de France. (…)
D'autres collectivités, ayant une histoire elles aussi, peuvent souhaiter
évoluer. Il n'empêche, elles ne peuvent se prévaloir d'une quelconque
insularité. Or, cette identité insulaire nourrit d'incontestables
particularismes dont les conséquences ne sont pas anodines. Quand l'on ne
parvient pas à se loger en Corse où l'on enregistre un taux de 30 % de
résidences secondaires, on est souvent contraint de traverser la mer pour aller
vivre ailleurs, tandis que lorsque l'on n'arrive pas à trouver un logement à Bordeaux
ou Toulon, on peut rayonner dans un périmètre de 20 à 30 kilomètres alentour.
Cette différence génère, de facto, une réalité distincte, pour ne prendre que
cet exemple.
Annie Genevard (ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté
alimentaire)
> [Guerre commerciale de Trump et accord UE-Etats-Unis] Très préoccupée
par la signature du décret par Donald Trump visant à imposer des droits de
douane supplémentaires de 15 % sur certains produits européens, notamment les
vins et spiritueux, particulièrement exposés. Ces filières d’excellence,
piliers de notre patrimoine et de nos exportations, ne doivent pas être les
victimes de tensions commerciales. Le gouvernement est pleinement mobilisé dans
les négociations pour défendre nos intérêts.
> [Guerre commerciale de Trump et accord UE-Etats-Unis] La France est pleinement mobilisée. Nous défendons une exemption pour nos vins et spiritueux et demandons un retour à des conditions équitables. La négociation reprend à l’automne et nous serons très fermes. Il n’est pas question que nos producteurs paient le prix d’un déséquilibre commercial.
> Les Français mangent de plus en plus souvent à
l’extérieur ? La restauration hors domicile est un nid à importations.
Près de 80 % du poulet consommé en dehors du foyer n’est pas produit en
France – il vient de Pologne, de Belgique ou des Pays-Bas, où transitent des
poulets de Thaïlande, d’Ukraine, du Brésil – et nous importons plus de 50 %
des agneaux qui sont consommés, venus majoritairement de Nouvelle-Zélande. Il
faut que l’agriculture française retrouve sa place dans la restauration.
Bien sûr, sans doute pas chez certains chefs étoilés qui ont les moyens de
sélectionner leur approvisionnement. Mais qu’en est-il partout ailleurs ?
C’est ce qui se joue dans le débat autour de la loi Duplomb : produire
Français, maintenir des productions en France pour continuer de nourrir nos
concitoyens avec du local. Sinon, nous continuerons de consommer de la noisette
étrangère qui n’obéit pas forcément à nos standards, du cornichon indien, de la
cerise turque, du poulet ukrainien ou brésilien. (…)
Nous devons aider ces producteurs à ne pas disparaître, à l’instar de la
filière noisette, menacée. Cela fait 10 ans que des alternatives sont
recherchées. Or, une fois les noisetiers arrachés, il sera trop tard. Il faut
donc les aider temporairement à passer le cap d’une attaque sanitaire. Toute la
recherche est mobilisée, comme l’Institut national de recherche pour
l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), l’Agence nationale de
sécurité sanitaire (Anses) ou les instituts techniques des filières. J’ai, par
ailleurs, demandé à l’Inrae de nous donner la liste des filières en impasse de
traitement. Tous les experts rendront désormais annuellement un avis sur lequel
nous nous appuierons pour prendre des décisions d’interdiction ou d’autorisation.
Nous devons également convaincre les restaurateurs d’afficher la provenance de
leurs produits, ce qui est déjà obligatoire pour les viandes depuis un décret
que j’ai pris en début d’année. Mais, pour que l’ensemble de la profession
ouvre la voie et indique ses lieux d’approvisionnement, encore faut-il disposer
d’élevages de volailles, de viande bovine, de viande ovine, de viande porcine
français et préserver notre savoir-faire de transformation pour faire des jus
de fruits, des compotes, des fromages, de la charcuterie ou des pâtes. Il
s’agit du premier vivier d’emplois en France, soit 500 000 personnes.
> La loi d’orientation agricole que nous avons fait voter à l’hiver dernier a introduit le principe de sensibilisation des enfants au monde agricole, en organisant des visites de fermes et la venue de producteurs dans les classes.
Par ailleurs, je travaille, avec ma collègue Élisabeth Borne, à un plan pour améliorer le déploiement des dispositions prescrites par la loi Egalim dans les cantines scolaires. C’est-à-dire servir au moins 50 % de produits de qualité française ou du label « produits de qualité » [AOC, AOP…] dont 20 % de bio. Nous souhaiterions, par exemple, travailler directement avec les intendants chargés des commandes d’aliments. Pour l’instant, ceux-ci relèvent exclusivement de l’Éducation nationale.
> [Loi Duplomb] Le parcours législatif n’a pas effacé
l’Assemblée nationale. Les députés ont adopté le texte par 316 voix pour et 223
contre. En revanche, une poignée d’élus qui a sciemment empêché le débat de se
tenir. C’est pourquoi la majorité a décidé de renvoyer le texte en commission
mixte paritaire. Bien sûr, je regrette que le débat n’ait pas eu lieu car il
aurait permis de faire comprendre aux Français le fond de cette loi.
L’acétamipride demeurera interdit en France, ne sera rétabli que sur dérogation
et concernera moins de 2 % de la surface agricole pour les filières qui
n’ont pas d’alternative. Notre situation reste celle d’une surtransposition
européenne.
Ce texte aborde aussi la question de l’eau, sans laquelle il n’y a pas
d’agriculture. Il faut pouvoir la stocker raisonnablement pour pouvoir produire
et cultiver. Cela se fait partout en Europe, sauf en France où nous le faisons
de façon très limitée. Vous avez, par exemple, en Occitanie des vergers morts
de soif. On n’y stocke pas assez l’eau et, lors de fortes pluies, le Rhône part
dans la mer. Avec cette loi, nous pourrons en retenir ne serait-ce qu’un peu,
sans toucher naturellement aux nappes profondes.
> [Mercosur] Des garanties, susceptibles de mieux
protéger les producteurs français, manquent à cet accord : une étude
d’impact sur nos quatre filières qui sont menacées à savoir le bœuf, la
volaille, le sucre et l’éthanol ; une de clause de sauvegarde robuste,
c’est-à-dire capable de freiner l’accord en cas de grave menace sur nos
productions – comme nous l’avons fait dans le cadre de l’accord signe avec
l’Ukraine le 30 juin – ; une clause de réciprocité (ou bien les
clauses miroirs ne sont pas suffisamment explicites) ; un suivi du
déploiement de cet accord.
Avec mes collègues Benjamin Haddad et Laurent Saint-Martin, nous avons parcouru
les capitales européennes : la Pologne, l’Autriche, la Hongrie, la
Roumanie, l’Italie, la Belgique, l’Irlande. Tous ces pays ont émis des
réserves. À date et en l’état, cet accord n’a pas de majorité d’adoption car il
n’est pas satisfaisant. Pour l’heure, le président de la République conduit le
débat avec ses homologues européens. Mais notre résistance a permis le report
de la présentation de l’accord avec le Mercosur par la Commission européenne,
alors que les rumeurs parlaient de fin juin, puis début juillet. C’est une
première victoire.
Yannick Neuder (ministre délégué auprès de la ministre du
Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargé de la Santé et
de l’Accès aux soins)
> Notre Sécurité Sociale qui fête ses 80 ans, est au cœur de notre
solidarité nationale. Face à des déficits croissants qui mettent en péril la
protection qu’elle apporte aux Français, nous proposons des actions mesurées
qui nous engagent collectivement.
> [Remboursement santé] On a une franchise à 50 euros par an, si elle est doublée, ça fait 100 euros. Si on rapporte ça mensuellement, cela fait 8 euros.
Véronique Louwagie (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique,
chargée du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et moyennes entreprises et de
l’Economie sociale et solidaire)
> [Guerre commerciale de Trump et accord EU-USA] Réunis à Bercy ce
mercredi autour d’Eric Lombard, mes collègues ministres et moi-même avons
convié l’ensemble des acteurs économiques français directement concernés par
l’accord entre l’Union européenne et les États-Unis. Cette réunion, d’une
ampleur inédite, incarne aussi une méthode : celle de la concertation et du
collectif, à l’heure où les tensions commerciales se multiplient à l’échelle
mondiale.
Est-ce un bon accord ? Non. A-t-il permis d’éviter le pire ? Oui. Dans ce
moment de vérité, nous avons fait le choix de l’unité nationale.
Notre objectif est clair : défendre les intérêts de nos entreprises et de nos
salariés, en particulier ceux de nos TPE, de nos PME et de nos artisans —
souvent les plus exposés, mais aussi les moins entendus.
Nous devons désormais entrer dans le temps de la précision et de la défense
active. Car chacun le sait : le diable se cache dans les détails. C’est ligne à
ligne, filière par filière, que nous devons poursuivre le travail : pour
élargir la liste des secteurs exemptés, garantir une véritable réciprocité et
limiter les concessions qui fragiliseraient notre tissu économique.
La France ne sera ni passive, ni isolée. Ce combat est celui de l’équité, de la
compétitivité, de la justice économique. Et je le mènerai, pour chaque
entrepreneur de France.
> Face aux professionnels de la restauration, un message
clair : vous pouvez compter sur mon engagement.
J’ai reçu Thierry Marx, président de l’UMIH, et ses représentants pour un
échange franc et direct sur les grands défis du secteur. Notamment le
titre-restaurant qui a été profondément modernisé : suppression des remises de
fin d'année, dématérialisation, utilisation le dimanche… autant d’avancées
concrètes que que j'ai présentées auprès de l'UMIH.
Mais au-delà, c’est toute la filière CHRD (cafés, hôtels, restaurants,
discothèques) qu’il faut accompagner : accès à l’emploi, simplification,
fiscalité, transition écologique, transparence, fait maison… les chantiers sont
nombreux.
L’UMIH continue à me formuler de nombreuses propositions. Nous y répondons
point par point, en lien avec les autres ministères concernés. Objectif : des
règles claires, justes et adaptées aux réalités du terrain.
Merci à Thierry Marx et à son équipe pour leur engagement constant. Ce dialogue
de fond est essentiel pour défendre un modèle de restauration à la française,
synonyme de convivialité, de qualité… et d’emplois dans tous les territoires.
> Protéger l’origine, valoriser la qualité : J’ai reçu le
président de l’Institut national de l'origine et de la qualité (INAO). L’INAO
est un pilier de notre politique de valorisation des produits agricoles et
agroalimentaires sous Signe d’Identification de la Qualité et de l’Origine (ou
SIQO regroupant les AOP, IGP, Label Rouge, Agriculture Biologique…).
Chaque terroir, chaque savoir-faire est une richesse pour notre économie, notre
culture, notre souveraineté. 10 % de nos exploitations sont engagées dans une
démarche SIQO : c’est un levier puissant pour l’attractivité de nos filières.
Nous avons évoqué ensemble le dispositif Origin’Info, qui permet d’afficher la
provenance des ingrédients dans les produits transformés. Je tiens à le
rappeler : il ne s’agit pas de concurrencer les labels d’excellence, mais de
compléter l’information donnée au consommateur.
Origin’Info et les signes de qualité poursuivent un même objectif : la
transparence, la confiance, et le soutien à notre agriculture.
Je resterai vigilante à garantir leur complémentarité. Chaque signal clair et
vérifié envoyé aux consommateurs est une avancée pour la loyauté de notre
marché, la protection de nos producteurs et le respect des engagements pris par
les industriels. Merci à l’INAO pour son travail exemplaire au service des
filières françaises.
Valérie Létard (ministre déléguée auprès du ministre de
l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, chargée du Logement)
> Depuis mars, je déploie le plan d’action pour restaurer la confiance
dans le DPE, pilier de notre stratégie de rénovation énergétique.
Nouvelle étape : un arrêté renforce les contrôles et permettra dès le 1er
octobre 2025 de suspendre les diagnostiqueurs réalisant plus de 1000 DPE/an
sans justification. Nous avançons étape par étape pour garantir la qualité des
diagnostics, lutter contre les fraudes et offrir aux Français un DPE fiable, à
la fois levier de transition énergétique et outil essentiel pour les
particuliers, les professionnels et l’ensemble du marché immobilier.
Philippe Tabarot (ministre délégué auprès du ministre de
l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, chargé des Transports)
> [Rappel d’airbags défectueux de Takata] Ce scandale industriel est premièrement
de la responsabilité de l’entreprise japonaise Takata, qui a falsifié des tests
et dissimulé la vérité pour vendre son « innovation majeure ». Cette
entreprise n’existe plus. Il y a ensuite la responsabilité des constructeurs,
dont certains ont été très lents pour organiser les rappels malgré le danger
avéré. Quand je suis arrivé au ministère des Transports, j’ai découvert le
sujet et j’ai voulu réagir immédiatement. D’abord en haussant le ton, puis en
mandatant une mission d’inspection pour identifier les leviers d’action. Les
rappels ont considérablement augmenté entre mars et juin, jusqu’au drame du
11 juin, quand une femme meurt à Reims à cause de l’explosion de son
airbag. Son véhicule n’avait pas été identifié par le constructeur comme devant
faire l’objet d’un rappel immédiat. (…)
De mars à juin, près de 400 000 airbags ont été changés. Je n’avais
donc pas attendu ce drame pour agir car d’autres l’ont précédé, essentiellement
en outre-mer. Mais ce drame-là a fait voler en éclats l’évaluation des risques
à la charge des constructeurs. J’ai donc imposé ce rappel massif, en sachant
qu’il serait impopulaire. (…)
L’essentiel de l’arrêté pris le 29 juillet est la transcription en droit des
annonces faites après l’accident du 11 juin. Parallèlement, l’Inspection
générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD) m’a remis son
rapport qui pointe un certain nombre d’insuffisances passées. Ces nouvelles
mesures y apportent un grand nombre de réponses. Les constructeurs doivent
désormais informer le public, proposer un rendez-vous sous deux mois pour les
rappels urgents et un véhicule de remplacement pour tout rendez-vous au-delà de
quinze jours… Le tout avec menace de sanctions financières. J’assume d’exercer
la pression maximum. (…)
Nous aurons les résultats à la fin de l’été. Mais tout le monde est mobilisé,
avec un renfort de main-d’œuvre nécessaire et l’engagement des revendeurs et
garages. D’autant que les peines encourues sont lourdes – en cas de non-mise à
disposition d’un véhicule de remplacement pour les usagers éligibles, c’est
1 000 euros par jour par véhicule. (…)
Ça ne m’amuse pas du tout de voir des entreprises industrielles implantées en
France en difficulté, mais nous n’avions pas le choix. Cela aurait dû être fait
plus tôt et ils le savent. Lors de mes premières réunions, j’ai rencontré
beaucoup de nouveaux dirigeants qui reconnaissaient la légèreté des réactions
précédentes. Les États-Unis ont réagi voilà des années, même si certains drames
arrivent encore. (…)
Le rapport le dit mieux que moi : jusqu’en janvier 2023, les
informations dont disposait le service français de surveillance du marché ne
lui ont pas permis d’apprécier la gravité et l’importance des risques. Il a
ensuite dû, seul dans un premier temps, concevoir et appliquer des mesures.
Depuis début 2025, il y a un changement significatif d’approche par l’État. La
prise de conscience et l’intensification des actions ont permis d’accélérer
significativement les rappels d’airbags défectueux.
> Certains contrôleurs aériens se sont mis en grève en raison de l’installation d’une pointeuse pour s’assurer de leur présence effective dans les tours de contrôle sur leurs heures de travail ! Cette réforme avait été acceptée par le syndicat majoritaire. Nous avons eu l’accord de la Cnil, nous attendons en septembre le retour du Conseil d'État. Quand une réforme a été décidée, on va jusqu’au bout. C’est une nécessité pour la sécurité des passagers.
> [Loi sur la sécurité dans les transports] Il y a plus de 110 000 vols ou violences chaque année dans les transports, 87 % des femmes ne s’y sentent pas en sécurité et les agressions envers les agents augmentent… J’ai donc souhaité donner un cadre plus sécurisant aux agents de sûreté des transports en leur permettant de faire des fouilles ou palpations sans arrêté préfectoral ou en leur permettant d’intervenir aux abords des gares par exemple. Quelques mesures ont été retoquées par le Conseil constitutionnel, sans dénaturer le texte. La loi a été promulguée en février et nous travaillons sur les derniers décrets d’application. J’attends également avec impatience la loi Buffet sur les polices municipales, qui sera un bon complément.
> [Sécurité dans les transports scolaires] Le plan Joana – prénom d’une jeune adolescente tuée dans un accident de car scolaire, avec un chauffeur contrôlé positif aux stupéfiants – est en cours. Il va permettre des contrôles aléatoires au sein des entreprises de transport scolaire, des « stupotests » rendant impossible le démarrage du car en cas de résultat positif, la possibilité de signaler un mauvais comportement, l’installation systématique de ceintures de sécurité…
> Plus de 80 % des déplacements se font par la route
et il nous faut l’entretenir. L’idée est donc d’augmenter le niveau
d’investissement en y fléchant une partie de l’argent récolté par les
autoroutes. Après avoir rétribué les actionnaires (sans superprofit), entretenu
les autoroutes, nous pourrions récupérer 2,5 milliards d’euros pour nos
routes, mais aussi les voies ferrées et le réseau fluvial. Nos concessions
autoroutières doivent être renouvelées à partir de 2031 et je veux que les
taxes sur le transport reviennent… aux transports. Je l’ai obtenu et je veux le
graver dans le marbre avec cette loi-cadre. (…)
Je veux remettre l’État au cœur de la gestion des autoroutes. Pour cela, revoir
leur périmètre géographique, prévoir une durée de concession plus courte,
encadrer leur rentabilité… tout ce qui n’avait pas été fait dans le contrat de
2005.
> [Gratuité des autoroutes] C’est démagogique et mon homologue espagnol – qui n’est pas du tout de ma sensibilité politique – reconnaissait qu’ils ont fait une erreur et qu’ils n’ont pas les recettes nécessaires à l’entretien des autoroutes. D’autant qu’il faut garder à l’esprit que si ce n’est pas l’usager qui paie, ce sera… le contribuable.
> Taxe de solidarité sur les billets d'avion: "Une hausse peut avoir des répercussions sur le tourisme dans notre pays"
Françoise Gatel (ministre déléguée auprès du ministre de
l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ruralité)
> Echange avec la Confédération des Buralistes. Leur ancrage territorial
important et le fonds de transformation proposé par l’Etat aux buralistes
permet aujourd’hui de consolider un commerce de proximité et de services
diversifié et nécessaire en ruralité.
Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de
l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> Pour la première fois, plusieurs pays arabes appellent à désarmer le
Hamas, à l’exclure de toute gouvernance future à Gaza et à libérer tous les
otages. Une avancée diplomatique majeure, obtenue grâce à la mobilisation de la
France pour relancer un chemin vers la paix et la solution à deux États.
> En première ligne face à la Russie, la Finlande est un
modèle pour mobiliser l’intégralité de la société face aux menaces hybrides.
Éducation à l’utilisation des médias et réseaux sociaux, culture militaire
inculquée à l’ensemble de la population, préparation aux crises, etc. À
Helsinki, j’ai visité l’abri de défense civile de Merihaka. En Finlande, ces
abris peuvent accueillir plus de 85 % de la population en moins de 72 heures.
J’ai également échangé les équipes du centre d’excellence de lutte contre les
menaces hybrides, qui permet d’identifier et d’anticiper les nouvelles formes
d’agression. Pour y faire face, nous devons continuer de développer un
véritable réseau européen d’alerte face aux cybermenaces.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Jean-René Cazeneuve (député)
> Pour lutter contre le surtourisme, il faut que l'Etat et ces
métropoles arrêtent d'investir dans les musées, salles de concert et autres
infrastructures touristiques et que cet argent soit investi dans les
territoires ruraux qui se vident.
Prisca Thevenot (députée)
> [Guerre commerciale de Trump et accord EU-Etats-Unis] Les Etats-Unis taxent
nos biens ? Alors taxons leurs services ! Il est temps que l’Europe prenne
conscience de sa force. Face à Trump, elle peut, et doit, répondre. Gabriel Attal
le rappelle : rien n’est joué, la messe n’est pas dite.
Pieyre-Alexandre Anglade (député)
> La démarche initiée par la France conduit à l’isolement international
et définitif du Hamas.
> L’initiative française au Proche-Orient fait bouger les lignes pour la première fois depuis longtemps. Le scepticisme des uns, les critiques et le mutisme des autres dans notre vie politique, sont anecdotiques face aux mouvements en cours pour sauver la solution à deux États.
Violette Spillebout (députée)
> Restaurer la confiance des citoyens dans la Justice : voilà un
objectif que je partage pleinement. Il y a même urgence à le faire. Merci à Gérald
Darmanin pour la préparation du projet de loi, véritable révolution pénale,
visant à assurer une Sanction rapide, utile et effective (SURE). Remettre du
bon sens dans l'exécution des peines, redonner de la cohérence aux décisions,
désengorger les juridictions, mieux accompagner les victimes. Nous serons au
rendez-vous de ce texte à l'Assemblée nationale dans les mois à venir !
> Je me sens très concernée par la question de la désinformation, pour que nos jeunes générations développent leur esprit critique.
> [Reconnaissance de l’Etat de Palestine] Face à la famine utilisée comme arme de guerre à Gaza, il devenait déshonorant de ne rien faire. Je partage la position d’Hubert Védrine qui salue la décision de la France d’entamer le chemin de reconnaissance de l’État palestinien : un geste moral autant que politique. Sans jamais oublier les otages israéliens et les crimes odieux commis par le Hamas, il est plus que temps d’avancer vers la dignité de chaque peuple et de tourner la page de la logique mortifère pour avancer vers la paix.
Thomas Rudigoz (député)
> Fier d’avoir agi, en lien avec le gouvernement de Gabriel Attal, pour
la dissolution [des groupes d’extrême-droite] des Remparts, de la Traboule et
de l'Agogé, confirmée par le Conseil d’Etat. Cette décision montre que la
haine, le racisme et les appels à la violence n’ont pas leur place dans notre
République.
● MoDem
Bruno Fuchs (député)
> Si Trump consacrait autant d’énergie à sanctionner la Russie
qu’à s’en prendre à ses alliés, il obtiendrait effectivement la paix en Ukraine
en 24h.
> Le ministre des Affaires étrangère a pris la bonne décision en annonçant que l’étudiante Marwa Bouamama devra quitter le territoire, en gelant les évacuations des Gazaouis et en lançant une enquête administrative. Il faut maintenant attendre les résultats avant toute conclusion.
Cyrille Isaac Sibille (député)
> [Guerre commerciale de Trump et accord UE-Etats-Unis] Comment perdre
une bataille sans avoir voulu la mener ? L’Union européenne est la première
puissance économique du monde … mais ne réalise toujours pas que son poids peut
lui permettre d’affirmer sa souveraineté et de résister à la pression du
président des États-Unis !
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Sandro Gozi (député)
> [Tribune: « Pour une Europe puissance : l’heure des transformations »]
« Pour être respectés, il faut être craints. Nous ne sommes pas assez
craints », aurait dit le président Macron à propos de l'accord sur les
tarifs douaniers entre Donald Trump et Ursula von der Leyen. Vrai. Et pour être
crainte, l'Union doit devenir plus puissante, plus efficace et plus
démocratique. Elle se trouve à un tournant historique : la transformation
de l'ordre mondial met à l'épreuve la maturité du projet européens, les
négociations sur les tarifs avec le président américain ne sont qu'un épisode
d'une nouvelle histoire.
Avec l'unification du continent, de l'Ukraine à la Moldavie, de la Géorgie aux
Balkans occidentaux, cette transformation n'est pas seulement un nouveau
chapitre de l'histoire européenne. La question dépasse la géopolitique car elle
touche aussi la solidité institutionnelle, la cohérence démocratique et
l'efficacité de l'action collective.
Sans réforme en profondeur, sous la pression croissante des enjeux
géopolitiques, l'élargissement risque de se transformer en désagrégation
silencieuse, en paralysie décisionnelle et en perte de crédibilité. Le poids de
l'unanimité sur des dossiers clés (politique étrangère, défense, budget et
investissements) devient insoutenable. Une Europe à trente-cinq États membres
ou plus, où un seul peut tout bloquer, est vouée à l'impuissance voire à
disparaître de la carte géopolitique du monde.
Il est urgent de changer de paradigme.
Il ne s'agit pas d'imposer à tous les pays les mêmes objectifs ni d'accélérer
uniformément, mais de cesser d'empêcher ceux qui souhaitent progresser vers une
Union politique, notamment par les vétos qui sont incompatibles avec l'Europe
dont nous avons besoin. Ceux qui veulent une Europe plus efficace, plus
puissante et plus démocratique doivent pouvoir avancer à leur rythme. Il faut
une Europe du libre choix politique, avec un noyau politique très dense et des
niveaux d'intégration différents, où certains États peuvent approfondir leur
union selon leurs désirs - notamment en matière de défense, de diplomatie et
d'investissements - tandis que d'autres restent dans le marché unique.
L'Union ainsi réformée devra aussi construire une nouvelle architecture de
stabilité continentale en lançant, après la guerre en Ukraine, un nouvel
« Acte d'Helsinki », avec des partenaires comme le Royaume-Uni, le
Canada, la Norvège et les États-Unis.
Face à l'unification européenne et au désordre mondial, la question est :
quelle Europe voulons-nous ? Une simple plateforme commerciale avec des règles
minimales et des intérêts divergents, destinée à subir les choix des autres ?
Ou une puissance politique capable de protéger, d'investir, de défendre et de
guider ? Pour rester fidèles au projet européen, nous devons choisir la seconde
option. Et pour y parvenir, il nous faut les bons outils.
Il faut repenser nos modes de fonctionnement : privilégier un exercice
partagé de souveraineté, plus efficace et plus démocratique. Cela implique
d'utiliser pleinement les traités pour décider à la majorité, de modifier ces
traités en cas d'adhésion, d'accroître nos ressources propres, et de doter le
budget européen d'une capacité fiscale autonome. L'Union doit devenir un moteur
stratégique pour l'investissement, l'innovation, la sécurité et la cohésion.
Il faut aussi construire une véritable démocratie transnationale, avec un
Parlement légiférant sur toutes les compétences partagées, une élection directe
partielle de députés via des partis européens, et un vrai président à la fois
de la Commission et du Conseil européen. Une telle démocratie renforcée
permettrait à l'Europe d'agir face aux grands défis : guerre en Ukraine,
pression migratoire, compétition technologique, transition écologique,
instabilité mondiale, et logiques impériales - de la Chine, de la Russie et
désormais des États-Unis. Dans un monde où la force prime sur les règles,
l'Union doit devenir une puissance ou se soumettre voire disparaître.
La souveraineté européenne, garante de liberté, de respect de la diversité et
du pluralisme, ne consiste pas à brandir un drapeau, mais à transformer la
réalité selon nos valeurs et intérêts. Sur les enjeux majeurs, cette
souveraineté ne se retrouve que dans l'action commune, tout en respectant les
identités nationales, régionales, communales et celles des minorités. La
doctrine sociale de l'église, le fédéralisme et la subsidiarité constituent
d'importantes garanties de pluralisme et de décentralisation.
Les résistances existent. Certains gouvernements craignent de perdre le
contrôle. Mais la vraie perte serait l'incapacité à répondre aux attentes des
citoyens. Une Europe qui promet sans agir, qui parle sans décider, nourrit la
défiance. L'euroscepticisme croît là où l'Europe manque. La solution : une
Union qui fonctionne, qui protège et qui guide. Une Union qui montre que
démocratie et efficacité ne s'opposent pas mais se renforcent mutuellement. Et
qui, contrairement à certaines initiatives comme celles d'Ursula von der Leyen
dans le domaine économique et commercial, ose faire preuve de puissance.
Ce chemin vers une nouvelle Europe doit commencer immédiatement. Il faut cesser
les ambiguïtés. On ne peut pas aspirer à une influence mondiale, à
l'unification du continent et à plus de puissance sans réformes. L'idée d'un
noyau politique dense qui avance plus vite ne renie pas l'unité mais la
préserve. La coopération renforcée doit devenir un moteur de progrès, ouverte à
tous, dans le respect de l'égalité entre États et peuples.
Soit nous avançons résolument dans cette direction, parfaitement réaliste, soit
les États les plus volontaires auront raison de tracer une nouvelle voie en
dehors des traités actuels. Les grandes tendances de l'histoire ne se bloquent
pas par des vétos, elles se surmontent par du leadership et une vision.
Notre ambition ne peut pas être de subir. Elle doit être de conduire.
L'unification offre l'opportunité de passer d'une Europe purement règlementaire
à une véritable Europe politique ; d'un marché intérieur à une communauté
de destin ; d'une simple coexistence à une citoyenneté pleinement
politique.
C'est le temps des choix. Voulons-nous être parmi les bâtisseurs du nouvel
ordre mondial ou disparaître de la scène ? Le statu quo mène à l'impuissance.
En revanche, le libre choix politique garantit efficacité, puissance,
démocratie, respect des identités et des diversités.
Les pères fondateurs de l'Europe ont construit la paix face aux puissances
nationalistes. Notre génération, celle des bâtisseurs de demain, a le devoir de
bâtir une nouvelle puissance démocratique.
Ce n'est pas le moment des ajustements timides, mais celui des transformations
profondes.
L'Europe adulte ne peut être une somme d'égoïsmes et de réticences. Elle doit
être une puissance politique volontaire de peuples libres.
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