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jeudi 11 septembre 2025

Chronique centriste. Bayrou a découvert à ses dépens que son union nationale est largement un fantasme


Depuis des années François Bayrou affirme que devant les difficultés de la France, la seule solution pour vraiment s’attaquer aux défis que le pays doit relever est l'union nationale et il se faisait fort de la réaliser s'il parvenait au pouvoir.

C’était même le cœur d’une de ses campagnes présidentielles où il faisait souvent référence au Général de Gaulle pour s’y comparer…

Les deux conditions, les défis et le pouvoir, étant réunies, son passage à Matignon a démontré que celle-ci était largement un fantasme.

Sans doute qu'elle peut exister en temps de guerre et encore mais a peu de chances d'être réalisable dans les autres circonstances comme celle que connait, selon lui, le pays actuellement.

Parce que les différences partisanes normales en démocratie et les jeux politiciens habituels ne sont pas compatibles avec cette idée d’une nation réunie contre des défis qui n’engagent pas son existence vitale.

Mais peut-être est-ce même la personne de François Bayrou qui n’est pas compatible avec cette union nationale, de toute façon.

Le président du MoDem a voulu se présenter devant les Français comme quelqu’un capable de réunir autour de lui au-delà de son camp.

Or, tout dans son parcours politique dit le contraire, lui qui a été souvent en conflit même personnel avec ses opposants, on pense ici à Nicolas Sarkozy mais pas seulement.

Et il a souvent créé la division dans son propre camp, le Centre dont il est le premier responsable de son morcellement en 2007, après la présidentielle où il crée le Mouvement démocrate, provoquant l’implosion de l’UDF qui perdure encore actuellement.

Tout cela, d’ailleurs, s’est concrétisé avec un MoDem coquille vide pendant des années où il lui était impossible de prendre de l’importance et où des personnalités qui le rejoignaient, s’en allaient quelques mois plus tard pour incompatibilité avec son président.

Il n’était donc pas la personne la plus légitime, au-delà de son discours qui ne recoupe pas ses actes, pour réunir face à un paysage politique morcelé.

Par ailleurs, le Centrisme, même s’il souhaite comme tout autre pensée politique, regrouper le plus de gens autour de ses idées et idéaux, n’est pas l’idéologie de l’union nationale mais du juste équilibre qui ne sont pas des synonymes.

Enfin, sa tentative de regrouper autour de lui l’ensemble des forces politiques ou, tout au moins, celles qui sont républicaines, en demandant la confiance par rapport à sa propre démarche qu’il a voulu présenter comme la seule possible, a démontré qu’il cherchait moins à unir qu’à rallier, ce qui n’est pas la même chose.

Pour un homme politique qui est à la tête d’une formation politique qui est sous les 10% aux élections et dont la popularité tourne autour de ce pourcentage, c’était mission impossible voire une certaine prétention.

Jean-Louis Pommery
Alexandre Vatimbella

 


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