► L’Histoire
remettra dans son bon sens les événements politiques qui se déroulent
actuellement en France.
Surtout, elle remettra dans la bonne perspective la séquence qui a conduit à la
dissolution par Emmanuel Macron de l’Assemblée et à la chute des ministères
Barnier et Bayrou par une alliance des extrêmes au-delà des polémiques médiatico-politiciennes
et des «vérités» partisanes.
Toujours est-il que le gouvernement Bayrou n’a pas obtenu la confiance que recherchait
son chef dans l’espoir d’éviter d’être automatiquement censuré lors du vote du
Budget ou même avant comme avaient prévu de le faire les extrêmes, le RN et LFI.
Un pari raté par le centriste mais qui avait du sens malgré ce qui est dit ici ou là.
En revanche, la dramatisation totale voulue par François Bayrou se discute et
est discutable même si la France est face à des défis réels et immédiats.
Des défis que va reprendre Sébastien Lecornu qu’Emmanuel Macron a nommé dans la
foulée de la démission de celui qui est redevenu le président du MoDem avec une
nouvelle tentative d’unir tous les partis «de gouvernement», c’est-à-dire ceux
qui défendent la démocratie républicaine libérale, voire un peu plus puisque le
nouveau premier ministre, s’il exclu une majorité avec le RN ou LFI, ne ferme
pas la porte à un accord avec le PC, par exemple.
Un Sébastien Lecornu qui consulte mais qui parle aussi aux Français pour
expliquer sa méthode et ses objectifs ainsi que sa volonté de trouver des
compromis.
Une tâche ardue puisque François Bayrou avait toujours déclaré que tout était
négociable à l’Assemblée même si, de manière un peu paradoxale, il était hors
de question selon lui de raboter les 44 milliards d’euros d’économie
budgétaires.
Un dernier mot pour faire un sort aux prédictions des experts médiatiques qui
ne cessent d’affirmer que Lecornu est la dernière carte de Macron avant une
dissolution ou un démission.
Le Président de la république peut très bien nommer un premier ministre de
gauche ou d’extrême-droite et leurs échecs annoncés démontrera où se trouve le
réel blocage politique du pays.
► Après la Pologne,
c’est la Roumanie qui a vu son espace aérien violé par la Russie.
Ce n’est pas la première fois que Vladimir Poutine test l’Union européenne et l’OTAN
afin de voir quelles sont leurs réactions face à d’évidentes provocations.
Les réactions des Européens, France en tête qui a envoyé trois avions Rafales
en Pologne pour assurer la sécurité du pays, ont été immédiates et fermes même
si on aurait souhaité encore plus de fermeté et, surtout, de concret dans la
mise en place de mesures plus fortes pour contrecarrer les velléités du dictateurs
russes.
En revanche, la réaction de Donald Trump qui n’est pas une condamnation des
menées de son ami du Kremlin montre une nouvelle fois que les Européens doivent
faire les efforts nécessaires pour être prêts à agir et se défendre avec un
appui hypothétique des Etats-Unis.
Sans doute que c’est une indication que recherchait Poutine et qui doit,
évidemment, le satisfaire.
Néanmoins, il devrait se méfier de son hubris qui le mène d’escalades en escalades
car les peuples européens, même s’ils ne souhaitent pas un conflit généralisé,
sont de plus en plus convaincus que c’est ce que la Russie recherche et leur
soutien à leurs gouvernements pour résister à ses projets guerriers est de plus
en plus important.
► Le Brésil a condamné son ex-président d’extrême-droite qui avait tenté un
coup d’Etat pour demeurer au pouvoir après sa défaite à la présidentielle à 27
ans de prison.
Voilà qui est une saine décision d’un pays qui fut, par le passé, victime de périodes
de dictature et d’un coup d’Etat militaire en 1964.
Une décision que toute justice d’une démocratie républicaine doit et devrait
prendre devant de tels agissements.
Une décision que les Etats-Unis, non seulement, n’ont pas prise mais qui a
permis à celui qui l’avait fomenté de se retrouver au pouvoir quatre ans après
et de conduire son pays vers l’autocratie, voire pire.
La différence de traitement entre le brésilien Bolsonaro et l’américain Trump
est criante et démontre, au-delà de la réaction légitime de la démocratie
brésilienne, le dysfonctionnement profond de la démocratie américaine.
Un Trump qui d’ailleurs
a immédiatement réagi après la condamnation de son ami et admirateur Bolsonaro
en menaçant le Brésil de mesures de rétorsions d’autant plus fortes que le
jugement du Tribunal suprême fédéral de Brasilia est une sorte de miroir à
celui qui aurait le frapper.
Des Etats-Unis qui glissent vers cette autocratie rêvée par Bolsonaro pour le
Brésil.
[Retrouvez chaque semaine ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du Centre en France et dans le monde]
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