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dimanche 21 décembre 2025

La Quotidienne centriste du 21 décembre 2025. Parler à Poutine mais pourquoi


En arrivant au Conseil européen du 18 décembre, Emmanuel Macron a fait une déclaration dans laquelle il disait à propos de l’Ukraine:
«
Et donc en même temps qu’on soutient, qu’on finance, qu’on donne cette visibilité, qu’on continue les discussions, si elles sont sérieusement menées par la Russie, ce dont nous pouvons légitimement douter après les derniers propos du président Poutine et de ses équipes.

En sortant de ce conseil, à une question posée par un journaliste, il affirmait:
«J
e pense qu’il va redevenir utile de parler à Vladimir Poutine. Oui. De toute façon, je constate qu’il y a des gens qui parlent à Vladimir Poutine. Donc je pense que nous, Européens et Ukrainiens, on a intérêt à trouver le cadre pour réengager cette discussion en bonne et due forme. Sinon, on discute entre nous avec des négociateurs qui vont seuls discuter avec les Russes. Ce n’est pas optimal. Donc je pense que là, il faut finir la session, si je puis dire, en cours. Il y a des discussions qui vont se faire dans les prochaines heures pour voir les avancer. Il y a un cycle qui est en cours. Soit une paix robuste, durable, avec toutes les garanties requises, peut être obtenue formidable, et de toute façon, on se mettra à ce moment-là autour de la table avec tout le monde. Soit il faudra, tout en continuant de financer, d’engager, de résister et d’aider l’Ukraine, il faudra dans les prochaines semaines trouver les voies et moyens aussi pour que les Européens, dans la bonne organisation, réengagent un dialogue complet avec la Russie en toute transparence et association avec l’Ukraine.»

Or donc, en quelques heures, le Président de la République a changé d’avis sur l’intérêt de discuter avec Poutine.

Ainsi du «doute légitime» de la volonté du dictateur russe de vouloir réellement négocier, Emmanuel Macron est passé de l’«utilité» de parler avec lui.

Un retournement qui a évidemment ravi le Kremlin qui s’est dit prêt à des échanges entre les deux hommes, ce qui permettrait à Poutine de sortir un peu plus de son isolement sans bouger d’un iota de ses positions.

En revanche, on se demande de l’intérêt de discuter avec quelqu’un dont on dit qu’il ne veut pas discuter…

Car la seule communication de Poutine jusqu’à présent avec les Européens dont Emmanuel Macron, a été un monologue où il exige que toutes ses revendications suite à son agression de l’Ukraine lui soient octroyées.

Aucun observateur n’a décelé une volonté du dictateur de mener de véritables négociations de paix mais une seule obsession: obtenir la reddition des Ukrainiens et le départ de Zelensky puis faire de l’Ukraine une sorte de colonie russe.

Les propos du président français sont donc assez maladroits même s’il faut ajouter, d’une part, qu’il répondait à une question, et, d’autre part, qu’il y a une nécessité de la part des Européens d’être partie prenante dans la résolution de cette guerre et de ne pas être marginalisés par le duo Trump-Poutine.

Reste que cette ouverture à des discussions, en l’espèce, ne profite qu’à une personne: Poutine.

Ce qui est une erreur.

 

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

 


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