► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Déclaration conjointe des dirigeants de la France, du Royaume-Uni
et du Canada sur la situation à Gaza et en Cisjordanie] Nous nous opposons fermement à l'extension des opérations
militaires israéliennes à Gaza. Le niveau de souffrance humaine à Gaza est
intolérable. L'annonce faite hier par Israël d'autoriser l'entrée d'une
quantité minimale de nourriture dans la bande de Gaza est tout à fait
insuffisante. Nous demandons au gouvernement israélien d'arrêter ses opérations
militaires à Gaza et d'autoriser immédiatement l'entrée de l'aide humanitaire
dans la bande de Gaza. Cela doit inclure un engagement avec les Nations Unies
pour assurer la reprise de l'acheminement de l'aide dans le respect du droit
humanitaire. Nous demandons au Hamas de libérer immédiatement les derniers
otages qu'il retient si cruellement depuis le 7 octobre 2023.
Le refus du gouvernement israélien d'apporter une aide humanitaire
essentielle à la population civile est inacceptable et risque d'enfreindre le
droit international humanitaire. Nous condamnons le langage odieux utilisé
récemment par des membres du gouvernement israélien et la menace agitée d’un
déplacement forcé des civils confrontés à la destruction désespérante de Gaza.
Le déplacement forcé permanent est une violation du droit international
humanitaire.
Israël a subi un attentat atroce le 7 octobre. Nous avons toujours soutenu
le droit d'Israël à défendre les Israéliens contre le terrorisme. Mais cette
escalade est totalement disproportionnée.
Nous ne resterons pas les bras croisés pendant que le gouvernement
Netanyahou poursuit ces actions scandaleuses. Si Israël ne met pas fin à la
nouvelle offensive militaire et ne lève pas ses restrictions sur l'aide
humanitaire, nous prendrons d'autres mesures concrètes en réponse.
Nous nous opposons à toute tentative d'expansion des colonies en
Cisjordanie. Israël doit mettre fin aux implantations qui sont illégales et
compromettent la viabilité d'un État palestinien ainsi que la sécurité des
Israéliens et des Palestiniens. Nous n'hésiterons pas à prendre d'autres
mesures, y compris des sanctions ciblées.
Nous soutenons fermement les efforts déployés par les États-Unis, le Qatar
et l'Égypte pour obtenir un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Seuls un
cessez-le-feu, la libération de tous les otages restants et une solution
politique à long terme offrent le meilleur espoir de mettre fin à l'agonie des
otages et de leurs familles, d'alléger les souffrances des civils à Gaza, de
mettre fin au contrôle du Hamas sur Gaza et d'ouvrir la voie à une solution à
deux États, conformément aux objectifs de la conférence du 18 juin à New York,
coprésidée par l'Arabie saoudite et la France. Ces négociations doivent aboutir
et nous devons tous travailler à la mise en œuvre d'une solution à deux États,
seul moyen d'apporter la paix et la sécurité durables que méritent les
Israéliens et les Palestiniens et d'assurer la stabilité à long terme de la
région.
Nous continuerons à travailler avec l'Autorité palestinienne, les
partenaires régionaux, Israël et les États-Unis afin de parvenir à un consensus
sur les dispositions à prendre pour l'avenir de Gaza, en s'appuyant sur le plan
arabe. Nous affirmons le rôle important de la conférence de haut niveau sur la
solution à deux États qui se tiendra aux Nations unies en juin pour dégager un
consensus international autour de cet objectif. Nous sommes déterminés à
reconnaître un État palestinien en tant que contribution à la réalisation d'une
solution à deux États et nous sommes prêts à travailler avec d'autres à cette
fin.
> [Déclaration au Sommet de la Communauté politique
européenne / Albanie]
(…) Je suis heureux de retrouver ici tous
et toutes pour ce sixième sommet de la Communauté politique européenne et le
premier dans la région des Balkans. (…)
Derrière le rêve européen et ce qui nous
unit, l’Europe n’est pas simplement une géographie, mais elle est toujours une
mythologie, un récit et une traversée. Et de rappeler que cette Europe de la
Renaissance, des Lumières, celle de la paix, du progrès et de la culture est
celle qui nous a inspirés et qui, au fond, donne envie.
Néanmoins, nous nous retrouvons dans un
moment de la vie de nos nations et de cette région qui, je crois, emprunte une
certaine gravité la rencontre d’aujourd’hui, compte tenu des enjeux qui sont
les nôtres. Et au fond, en essayant de préparer cette rencontre, je suis frappé
de voir à quel point et de manière sans doute inédite, on a aujourd’hui sur
notre Europe un défi sur toutes les sécurités. Et réunir cette Europe large,
au-delà de l’Union européenne, réunir justement entre égaux, tous les chefs
d’État et de gouvernement et toutes les nations qui sont ici représentées,
c’est essayer de donner une chance à notre grand continent de faire face aux
défis qui sont les siens à travers l’unité. Et je pense que l’unité, entre nous
tous, est indispensable aujourd’hui compte tenu des menaces et des risques de
division qui pèsent sur le continent.
Évidemment, la première sécurité est la sécurité géopolitique. Vous l’avez
exprimé l’un et l’autre. Et les menaces de guerre, de division qui frappent
l’Europe et qui, parfois, menacent sa propre unité.
C’est d’abord, évidemment, la guerre d’agression russe en Ukraine. Et Volodymyr
sait combien ici il a notre solidarité. Et je pense que la bataille que nous
menons tous, que nous avons porté nos collectifs la semaine dernière avec Keir,
Donald et Friedrich, la coalition des volontaires qui s’est constituée et unit
beaucoup ici autour de cette table pour soutenir l’Ukraine, est importante.
D’abord pour obtenir le cessez-le-feu. Et si besoin était, je crois que les
dernières heures ont montré à cet égard que la Russie n’avait pas envie de
cessez-le-feu. Et s’il n’y a pas une pression accrue des Européens et des
Américains pour obtenir ce résultat, il ne sera pas spontané. Et au fond, la
Russie veut reprendre des discussions qui sont connues, celles qui se sont
tenues entre février et mai 2022, qui n’ont pas empêché les crimes de guerre à
Boucha et ailleurs et qui n’ont donné aucun résultat. Et nous devons pousser
sur ce chemin et bâtir une paix juste et durable pour l’Ukraine.
C’est aussi tout le travail qui est en train d’être finalisé et j’espère qu’il
sera parachevé et qui permettra un traité de paix entre l’Arménie et
l’Azerbaïdjan. Et je veux dire ici vraiment à Nikol et Ilham, notre plein
soutien à tous pour obtenir sur ce chemin la signature de ce traité de paix.
C’est d’avancer sur des questions qui restent entre Belgrade et Pristina.
C’est d’apporter notre soutien à la Moldavie, victime chaque jour des
ingérences russes.
Et c’est rappeler l’importance d’échéances électorales en cours qui, là aussi,
on le sait très bien, font l’objet de telles ingérences.
Et enfin, comme vient de le dire Antonio, c’est nous coordonner pour apporter
une réponse tous ensemble à la situation humanitaire inacceptable à Gaza.
Obtenir là aussi un cessez-le-feu immédiat, une réponse humanitaire puis une
réponse politique qui est la seule possibilité d’avoir un chemin, qui est clé
pour l’unité de nos pays et les principes que nous défendons, mais qui est
aussi le seul moyen, au vu du reste du monde, d’être compris sur ce que nous
faisons sur l’Ukraine. Et je ne compare aucune situation, mais je veux insister
pour nous tous sur cela.
L’essentiel de l’humanité, la Chine, l’Inde, le continent africain, le Proche,
Moyen-Orient, le Pacifique et l’Asie et l’Amérique latine nous regardent.
Parfois, elles ne comprennent pas totalement ce qu’on fait sur l’Ukraine,
soyons lucides, mais il faut l’assumer et l’expliquer. Mais elles ne nous
comprennent plus du tout sur l’Ukraine quand nous restons silencieux sur Gaza.
Ce qu’elles nous disent, vous êtes étranges, vous nous dites que notre vie est
en jeu quand il y a la souveraineté territoriale qui est attaquée, puis vous
fermez les yeux quand il y a un massacre. Et je ne compare rien, je sais les
histoires, mais je veux vraiment ici nous réveiller collectivement sur la
cohérence que nous devons tenir sur ces points.
Au fond, nous le voyons, toutes ces situations montrent le besoin de paix, la
nécessité évidemment de revenir par la diplomatie, mais c’est le chemin sur
lequel nous devons trouver l’unité pour notre sécurité et sur lequel nous
devons construire aussi une réponse collective. Et derrière, pour être
crédible, là aussi, avoir une réponse commune. Une large majorité d’entre nous
font partie de l’OTAN, mais nous avons aussi besoin d’avoir un pilier européen
fort dans l’OTAN et d’agir en européen pour notre sécurité collective. Et les
dernières semaines et les derniers mois l’ont montré. Et l’Europe, l’Europe
large, prend encore plus de force et de pertinence dans le moment que nous
vivons pour justement assurer sa propre sécurité.
La communauté politique européenne est aussi l’espace qui permet de bâtir la
sûreté pour nos populations. Et à cet égard, la lutte contre les trafics de
drogue, le narcotrafic, la lutte contre l’immigration illégale sont des sujets
essentiels que nous avons commencé à évoquer tous ensemble et sur lesquels je
souhaite que nous puissions ensemble commencer à structurer des coalitions
d’État, d’organisations internationales, d’agences européennes spécialisées
pour lutter contre les trafics, notamment portuaires et fluviaux et bâtir des
échanges de données, lutter contre le financement illicite, le blanchiment et
la corruption, et renforcer les programmes de prévention. C’est une bataille
qui est clé, qui est attendue par nos populations. Tous ces trafics sont liés
entre eux et la Communauté politique européenne est aussi l’espace qui permet
de bâtir des coopérations très concrètes en la matière.
Troisième élément, c’est la sécurité démocratique. Alain berçait la porte au
combien dans tous ses discours et à travers son organisation. Mais nous voyons
à travers nos élections, la Roumanie le vit en ce moment, je l’évoquais, la
Moldavie l’a vécu il y a très peu de temps, nous avons très clairement des
menaces qui sapent l’intégrité de nos démocraties, qui minent leur résilience,
et nous subissons des manipulations lors des périodes électorales, mais des
ingérences informationnelles étrangères à peu près tout le temps. Et c’est
quelque chose qui sape la sécurité démocratique de notre Europe. Et donc face à
cela, et à ces fameuses FIMI’s (Manipulation et Interférences de l’Information
Étrangère), nous avons lancé à Blenheim l’initiative qui a été portée avec Maia
SANDU en créant un réseau de points de contact au niveau de la CPE pour
améliorer la coopération entre nous. Et il faut aller plus loin en protégeant
mieux nos infrastructures critiques face aux cyberattaques, en renforçant nos
cadres réglementaires sur les contenus illicites en ligne, en traquant les flux
financiers qui alimentent ces actions hybrides, mais cette sécurité
démocratique est essentielle. Sinon, en particulier la Russie, continueront de
déstabiliser nos opinions publiques pour bouger les lignes. La Commission
européenne, je le sais, a des initiatives en cours, mais ce qui a été porté par
Maia à Blenheim, je pense que c’est un point important sur lequel on peut
accrocher tout ça.
Puis le dernier point, c’est la sécurité économique. Je l’évoquais à Budapest,
mais je pense qu’on n’a pas encore suffisamment pris la mesure que nous
constituons un marché de 700 millions d’habitants. Et ce marché a une puissance
extraordinaire. Il est beaucoup plus gros que le marché américain, il est
beaucoup plus cohérent, et en fait, compte tenu du niveau de vie moyen, il est
plus structurant que le marché chinois. Si nous savons agir tous ensemble,
c’est une énorme puissance de feu. D’abord, en renforçant les coopérations, en
abattant les barrières tarifaires, en ayant de la convergence réglementaire, pour
faire de notre grande Europe, de notre large Europe, quelque chose de beaucoup
plus uni, sur le plan commercial et sur le plan de l’intégration économique.
C’est tous les débats qu’on a entre Union européenne et Royaume-Uni, et qui
sont menés en ce moment, mais c’est aussi les débats qu’on avait eus et que
vous aviez structurés, en particulier, Alexander et Edi, sur toute la région.
Mais je souhaite qu’on puisse vraiment aller beaucoup plus loin sur cette
intégration économique de la région, indépendamment des sujets d’élargissement
et d’Union européenne, et je pense que nous devons nous coordonner très
fortement pour faire face à toutes les attaques extérieures ou, au fond, à tout
ce qui crée de la concurrence déloyale. On est tous face aux tarifs américains,
coordonnons-nous. On sera beaucoup plus forts si on se coordonne avec un marché
de 700 millions d’habitants et de consommateurs. On fait tous face à la
concurrence déloyale de certains produits venant d’Asie, en raison de
différences de règles ou de la sur-subvention, de la surcapacité.
Coordonnons-nous. On sera beaucoup plus forts pour protéger nos marchés et ceux
communs. Et donc, je souhaite qu’on essaie de structurer aussi une réflexion et
un travail autour de la sécurité économique à l’échelle du continent et donc
autour de la communauté politique européenne.
Voilà les quelques mots que je voulais dire. Mais, au fond, on le voit bien,
notre grande Europe est à un moment de réveil géopolitique. Si, justement, on
veut éviter le rapt et la renaissance à continuer de peindre les mythes et, au
fond, le grand risque que Europe court. Alors, je ne sais pas si c’est Zeus
transformé en taureau qui la ravira. Ce que je sais, c’est que les risques se
multiplient face à nous et que la Communauté politique européenne est un espace
qui nous permet de structurer, sur le plan géopolitique et militaire, sur le
plan des sécurités et de la sûreté de nos pays, sur le plan économique et sur
le plan démocratique, des réponses très concrètes par des coalitions d’action.
Et donc, pour ça, je pense qu’il est temps, comme ça avait été proposé par
Viktor et comme est dit, la suivie, en effet, de formaliser par un secrétariat
léger une équipe de coordination de soutien pour suivre les projets concrets de
la CPE qui pourrait être assurée par la Troïka des présidences et le Président
du Conseil européen. Et du coup, à chaque fois, de pouvoir prévoir les deux
présidences à venir qui permettraient d’avoir en permanence des Troïkas et un
suivi des projets que nous lançons dans ce cadre. En tout cas, Edi, merci de
nous permettre de nous retrouver à Tirana et merci pour l’hospitalité et
l’amour lyrique de notre robe que tu portes."
> [Albanie] La place de l'Albanie dans l'Union européenne nous importe.
Je veux ici redire la conviction profonde exprimée, celle au fond de la
réunification du continent européen pour faire face à nos défis communs.
L'Albanie montre le chemin. Elle a accompli des progrès considérables ces
derniers mois, marqués par l'ouverture de plusieurs blocs de chapitres de
négociation.
J'ai confiance dans ce que vous allez faire, ce que vous avez obtenu ce mandat
très clair, que l'avenir de l'Albanie est sur ce chemin, vers l'Union
européenne, la modernisation dans tous les secteurs, les réformes ambitieuses
que vous conduisez et que derrière ces réformes ou ces blocs de négociations
qui peuvent paraître très techniques pour souvent nos compatriotes, il y a le
chemin d'une aventure qui elle est très sensible, dont on reparlait hier soir,
qui est ce chemin européen.
La France sera à vos côtés pour vous accompagner sur ces réformes mais surtout
pour vous défendre et vous accompagner pour que vos mérites soient reconnus et
que l'agenda soit tenu parce que vous tiendrez le vôtre et donc nous tiendrons
le nôtre pour que cette perspective de 2027 ne soit pas simplement une
perspective mais une réalité.
Depuis le début de mon premier mandat, et en particulier aussi ce que nous
avons en 2019 restructuré avec cette stratégie française pour les Balkans
occidentaux, j'ai la conviction profonde de la destinée de cette région. A cet
égard, l'Albanie montre le chemin de manière remarquable.
> Nous n'avons
jamais eu de naïveté et que cela n'a jamais cessé. Les propositions de
cessez-le-feu, dont je rappelle que c'est une initiative américaine, n'ont pas
été respectées par le président Poutine et ses armées. Donc les choses sont
simples. Nous, nous sommes aux côtés des Ukrainiens depuis le premier jour.
Depuis 2014, avec des sanctions, un processus qui avait été fixé à Minsk et un
format dit de Normandie où nous avons accompagné.
Depuis la guerre d'agression massive lancée en février 2022, nous sanctionnons
la Russie, nous sommes aux côtés de l'Ukraine.
Un président a été élu par le peuple américain. Il est arrivé avec une ambition
salutaire, faire la paix. Il a dit qu'il allait engager tout le monde pour
faire la paix. C'était une déclaration importante et les Etats-Unis d'Amérique
doivent être respectés. Le président américain a d'abord fait une proposition
de cessez-le-feu en février. Nous avons alors réagi en disant que le
cessez-le-feu ne serait pas suffisant, nous devons avoir une paix robuste et
durable.
C'est comme ça que nous avons construit, dès le premier rendez-vous de Paris en
février, puis par des rendez-vous successifs et un travail extrêmement intense
avec le Premier ministre Starmer, cette coalition des volontaires.
Mais c'est une proposition américaine, le cessez-le-feu. Elle a été ensuite
agréée par le président Zelensky, quoique agressé en mars 2025 à Jeddah. Depuis
mars, nous attendons la réponse de la Russie. Vous avez rappelé très justement
l'effet, c'est non. Puis, réengageant tout cela, encore, samedi dernier à Kiev,
il y a exactement une semaine, nous étions là avec le Premier ministre Starmer,
le Premier ministre Tusk, le chancelier Merz, aux côtés du président Zelensky.
Nous avons rassemblé la coalition des volontaires, puis appelé ensemble le
président Trump en disant : voilà, on est tous derrière le cessez-le-feu, on
réengagera tous derrière une coalition des volontaires avec des garanties de
sécurité.
Maintenant, il faut mettre la pression sur la Russie. Accord du président
Trump. C'est une force, c'est une chance que nous soyons alignés. Là-dessus, la
proposition du président Poutine a été de dire, rencontrons-nous à Istanbul. Le
dimanche accord du président Zelensky. Et aujourd'hui, qu'avons-nous ? Rien.
Donc, je vous le dis, face au cynisme du président Poutine, je crois que, je
suis sûr même, que le président Trump, soucieux de la crédibilité des
Etats-Unis d'Amérique, va réagir. Parce qu'en fait, la proposition de
cessez-le-feu, la proposition de rencontre à haut niveau, ce sont des
propositions américaines. Elles sont importantes. Elles ne peuvent pas avoir
une telle réponse. Nous, nous continuerons de vrai pour que l'Ukraine résiste
et pour qu'il y ait les garanties de sécurité le jour où la paix sera signée.
> [Kosovo] Pour
avoir passé beaucoup de temps sur le dialogue entre Belgrade et Pristina,
l'Union européenne est légitime à demander qu'il y ait des avancées concrètes
sur la question politique, les élections dans les communes où celles-ci n'ont
pas été satisfaisantes, les questions de sécurité, le cadre d'ensemble, tout ça
est connu, il n'y a rien de nouveau.
Je pense que l'exigence, ce n'est pas la perte de crédibilité. Il faut sortir,
en quelque sorte, d'un face-à-face qui va simplement bloquer la situation. Je
souhaite que dans les prochaines semaines, on puisse reprendre le dialogue, et
avec Pristina et avec Belgrade, puisque chacun des pays ont été confrontés à
des difficultés aussi politiques, sociales, pour pouvoir avancer. Je pense que
c'est très important pour toute la région. Je pense que les demandes qui sont
faites sont légitimes. Je pense qu'il ne faut pas laisser s'installer le fait
qu'il y aurait un dialogue biaisé, parce que ce n'est pas la manière correcte
d'avancer sur ce sujet.
Il y a une volonté, en tout cas, vous pouvez me faire confiance, je la porte,
de pouvoir avancer, parce que je pense que pour la sécurité de notre Europe,
pour son unité, il nous faut faire ce chemin. Simplement, il est légitime
d'avoir des exigences quand la situation est devenue instable. Je pense que ce
n'est jamais une bonne idée quand on essaie de diviser les lignes ou de mettre
en doute, en quelque sorte, le processus.
Donc on va avancer avec force, on va réengager, et nous allons en particulier,
aux côtés de nos partenaires européens, réengager pour que les choses puissent
avancer en Serbie et au Kosovo.
> [OTAN] La France a
l'armée la plus efficace d'Europe. Nous avons une armée complète sur laquelle
nous avons réinvesti depuis 2017 avec deux lois de programmation militaire qui
auront doublé le budget de nos armées. Nous avons une capacité de dissuasion
nucléaire. Nous avons une autonomie stratégique dans tous les segments du jeu,
ce qui est inédit en Europe. Et nous avons une expérience opérationnelle, là
aussi inédite, sur des théâtres d'opérations du Proche-Moyen Orient à
l'Afrique, et j'en passe.
Nous sommes aujourd'hui à 2,1 % du produit intérieur brut. Nous continuons
d'augmenter. Nous allons augmenter. J'annoncerai dans les semaines à venir des
décisions pour l'année en cours et l'année prochaine. Mais je n'ai jamais
considéré que le pourcentage en produit intérieur brut était une fin en soi. Ce
qui compte, c'est d'analyser les défis qui sont les nôtres et d'avoir, à côté
de ça, le bon niveau d'engagement.
Ensuite, nous avons besoin, tous, de continuer à augmenter nos dépenses.
Pourquoi? Pour renforcer notre autonomie stratégique, pour renforcer ce pilier
européen de l'OTAN. C'est une chance d'avoir les Etats-Unis d'Amérique depuis
que l'OTAN existe. Elle porte environ un tiers de l'effort de défense de
l'Alliance, en particulier sur son flanc Est. Mais soyons lucides, nos alliés
américains de manière croissante regardent ailleurs.
Donc, ils nous demandent de prendre davantage en charge notre propre sécurité.
C'est légitime. Mais donc, ça ne se chiffre pas simplement en pourcentage de
produits intérieurs bruts, et ça ne doit pas se traduire simplement en achat de
matériel américain, parce que ça n'aurait qu'une conséquence, accroître notre
dépendance à l'industrie américaine.
Donc, il faut que nous, Européens en investissant davantage pour nous former,
pour recruter pour certains pays davantage, pour nous équiper davantage, mais
aussi pour construire une base industrielle et technologique de défense
européenne qui renforcera vraiment notre autonomie en complémentarité et en
confiance.
L'horizon des 3,5 % du produit intérieur brut est un bon horizon pour les
années qui viennent. Il ne se fera pas en 6 mois et il doit se faire en ayant
de la substance, de la cohérence.
Enfin, je rappellerai juste deux choses. D'abord, c'est un pourcentage de
produit intérieur brut, donc c'est un taux d'effort qui est proportionnel au
PIB pour chaque pays, ce n'est pas un montant absolu. La deuxième chose,
l'engagement d'une armée ne se mesure pas à l'argent dépensé, mais aux noms qui
sont gravés sur nos monuments aux morts et à celles et ceux qui tombent.
Je n'aime pas ce débat entre alliés qui ne regardent que les chiffres. Je
connais beaucoup de pays dans notre Europe qui ont perdu beaucoup de soldats
sur des théâtres d'opérations et s'étaient engagés à côté des autres. Ils ne
méritent le respect, au moins autant que ceux qui dépensent beaucoup d'argent.
> [Europe] Cette époque que nous vivons est à certains égards assez
chaotique. Et je pense qu'il est très important d'avoir une stratégie claire
pour la France, pour l'Europe et pour cette Europe plus grande, c'est ce que
nous incarnons au sein de la communauté politique européenne.
Ma conviction pour l'Europe dans ce contexte est qu'il nous faut saisir cette
opportunité pour accélérer et avoir une stratégie claire de compétitivité. Les
investissements sont la toute première priorité pour nous permettre de devenir
véritablement une puissance. Nous avons besoin de beaucoup accélérer, la
compétitivité est absolument essentielle. Mario Draghi a rédigé un rapport
exceptionnel. Nous indiquons clairement la marche à suivre, mais cette
compétitivité doit tout d'abord se poser sur la simplification. Nous devons
rationaliser notre réglementation afin de nous resynchroniser avec le reste du
monde. C'est l'une de nos premières priorités. La Commission a entrepris un
certain nombre de choses. Peut-être de façon encore un peu timide, mais il faut
absolument nous aligner, en particulier avec le chancelier Merz. Et nous avons
partagé un papier, il y a quelques jours, au terme duquel nous nous sommes
engagés, ensemble, à rationaliser les deux réglementations, précisément pour
nous synchroniser. Un certain nombre de choses doivent être, non seulement
revues, mais même écartées de la table.
Deuxièmement, le renforcement du marché unique. Nous avons certes 27
réglementations différentes. C'est trop compliqué pour de nombreux acteurs dans
le marché européen. Et de fait, le marché de l'Union européenne représente 450
millions d'habitants. Pour autant, il n'est pas perçu comme tel et pas traité
comme tel par les entrepreneurs. Donc, le renforcement du marché unique, c'est
de faire profiter au mieux des impôts que nous levons. Et il ne faut pas nous
imposer des tarifs douaniers. Deuxièmement, le marché unique doit s'appliquer à
3 domaines essentiels : les télécoms, l'énergie et la finance qui,
initialement, ne faisaient pas partie du marché unique. Il nous faut, en
conséquence, créer un marché unique dans ces 3 domaines. C'est la meilleure
façon d'intégrer nos modèles, de disposer de plus grandes capacités
d'investissement et de le déployer en tant que véritable place financière. Alors,
l'union des marchés de capitaux en fait partie, et c'est l'une de nos priorités
essentielles et clairement dans le domaine de forte convergence entre
l'Allemagne et la France, parce que nous sommes absolument convaincus que nous
avons, et ça, c'est en plus du fait que nous sous-utilisons notre propre marché
unique, mais nous ne tirons pas le meilleur parti non plus de l'épargne
européenne. Si on se compare à la Chine, les Etats-Unis, l'Europe a beaucoup
plus d'épargne. Le problème, néanmoins, c'est que cette épargne est entre les
mains d'institutions qui sont trop réglementées. Et la beauté du continent
depuis 15 ans, en quelque sorte, c'est qu'à la suite de la crise financière,
nous avons décidé ensemble finalement de trop réglementer les institutions financières
en Europe. Et ça, c'est le résultat clair des 15 dernières années. Nous avons
appliqué Bâle, nous avons appliqué les règles sur les faillites. L'essentiel,
de ce fait, l'essentiel de l'épargne, va vers les banques et les compagnies
d'assurance. Or, nous avons, ce faisant, bloqué l'investissement en faveur du
capital et des investissements. Et c'est la principale explication de la
différence de croissance entre les Etats-Unis et l'Europe. Donc, il nous faut,
non seulement, simplification, renforcement du marché unique, et accélération,
mais il nous faut également créer cette union de marché de capitaux, cela veut
dire qu'il nous faut resynchroniser notre réglementation avec celle des
Etats-Unis sur les banques et les compagnies d'assurance, il nous faut
clairement également nous assurer que notre épargne soit utilisée à bon
escient, au bon endroit et dans les bons secteurs. C'est absolument essentiel.
Pour moi, c'est vraiment la top priorité de l'Union européenne et c'est une
question de vitesse, à quel rythme sommes-nous en mesure d'y parvenir et à une
échelle suffisante.
Ensuite, il faut que l'Europe investisse en technologie verte, intelligence
artificielle et sécurité. Ce sont trois domaines qui vont requérir beaucoup
plus d'investissements du secteur privé. C'est pour ça qu'il nous faut
redessiner notre budget, on a besoin de plus encore de financement commun,
déployer également plus de capacités en provenance du secteur privé dans ces
domaines.
Troisième point, lorsque j'ai parlé de l'Europe qui doit devenir une puissance
en la matière, des deux précédents points, nous sommes à l'heure de vérité. Et
Edi nous l'a dit, et cette intuition de la politique que Donald Trump peut être
non seulement bonne pour les Etats-Unis, mais d'une certaine façon également
pour l'Europe, eh bien j'en suis convaincu, parce que je pense que ça peut
ouvrir la voie vers l'autonomie stratégique de l'Europe. Il ne s'agit pas de
tactique, mais je crois qu'il nous faut choisir nos partenariats et réduire
notre dépendance.
À l'époque de la covid19, ensuite, depuis le début de la guerre menée par la
Russie contre l'Ukraine, la crise énergétique, nous avons vu quel était le prix
à payer de notre dépendance. Et la question qui nous est posée aujourd'hui est
de savoir si nous pouvons devenir une puissance économique et financière, une
puissance en matière d'IA, de technologie verte et être en mesure de nous
protéger nous-mêmes. Voilà quelles sont les questions posées aux Européens. Et
la réponse doit être : oui, absolument. Mais c'est une nouvelle phase du voyage
européen. Tout d'abord, nous mutualisons les éléments clés. Nous avons d'abord
mutualisé l'acier et le charbon pour éviter un nouveau conflit en Europe.
Deuxièmement, nous avons créé dans les années 80 un marché. Eh bien, maintenant,
il nous faut créer une puissance géopolitique. Et voilà quel est notre progrès.
Je souhaitais simplement ajouter un point sur la communauté politique
européenne et l'importance de l'Albanie dans ce contexte. Je suis convaincu
qu'au-delà de l'Union européenne, nous avons cette plus grande Europe, avec la
Norvège, le Royaume-Uni, les Balkans occidentaux et l'Ukraine. La réalité de
l'Europe, c'est que c'est un lieu qui représente 650-700-750 millions
d'habitants qui ne sont pas pris en compte ni d'un point de vue géopolitique,
ni en termes financiers, ni en termes économiques. Alors intégrons mieux cette
région. Qu'il s'agisse d'énergie, de migration, de commerce, de défense,
travaillons ensemble, coordonnons-nous. Si nous créons cette zone avec des pays
très stables, sans guerre, sans déstabilisation, et si nous intégrons mieux
cette région, au-delà et en plus de l'élargissement de l'Union européenne, je
suis, comme vous le savez, tout à fait favorable à l'entrée de votre pays dans
l'Union européenne. Mais au-delà des 27 actuels, nous avons cette capacité,
avec 750 millions d'habitants, de faire en sorte que cette Europe soit
respectée par les autres. Et c'est une opportunité unique, d'où l'importance de
la CPE. Je ne vais pas regarder la parole plus longtemps. Je vais rester
maintenant pour répondre à vos questions.
> [Choose France] Il
y a 8 ans, nous avons mis en œuvre un grand programme de réformes : réformes du
droit du travail, imposition des plus-values, impôts sur les sociétés, etc.
Donc, nous avons ajouté toutes ces réformes afin que la France soit un lieu
plus propice aux investissements et pour accroître notre compétitivité, notre
attractivité. Nous avons vu les résultats et nous avons, nous connaissons comme
dernier le classement par EY. Nous sommes premiers dans tous les classements
d'attractivité en Europe depuis 6 ans. Donc c'est cohérent. Les résultats sont
là. Nous avons créé plus de 2,2 millions d'emplois dans le pays. Nous avons
réduit le taux de chômage. Nous avons commencé à réindustrialiser nos
économies. Nous sommes numéro 1 en termes de création de startups. Nous sommes
également numéro 1 en termes d'intelligence artificielle. Donc, en termes de
macroéconomie, nous avons des résultats.
Deuxièmement, j'ai pris une décision politique l'année dernière. Je veux que,
d'ici la fin de mon mandat, toutes les forces économiques travaillent ensemble
et apprennent. Car nous connaissons le prix de l'instabilité. Donc, pour moi,
l'obsession, désormais, c'est la stabilité de cette compétitivité et de cette
attractivité.
Troisièmement, nous avons de bonnes qualifications. Nous sommes très bien
placés en Europe à ce titre. Nous avons monté nos investissements dans
l'éducation supérieure, la recherche. Toutes les compétences dont nous avons
besoin en matière de l'IA, nous sommes numéro 1, de loin, en Europe. Et autrefois,
les talents partaient pour les Etats-Unis. Maintenant, nous les gardons.
Troisièmement, l'énergie. Ne sous-estimez pas le fait qu'en France, vous avez
un pays où vous avez une énergie bas-carbone à un prix compétitif qui peut être
piloté. Nous sommes les seuls à l'heure actuelle. Nous l'avons déjà décarboné
grâce à notre mixte qui est à hauteur de 75 % nucléaire. Nous avons ajouté en
plus, non seulement des énergies renouvelables, mais nous développons plus
encore de l'énergie nucléaire. Et donc, grâce à ces programmes, nous sommes
extrêmement compétitifs en termes de coûts de l'énergie. Et puis, l'année
dernière, pour vous donner un exemple, nous avons exporté 90 TWh. Cela veut
dire que l'énergie est totalement décarbonée en France, sans pour autant que
nous ayons pris aucun risque sur l'énergie disponible pour les ménages. Donc,
pour toutes ces raisons, un bon paquet macroéconomique, ce moment de
stabilisation et de visibilité, les talents, l'énergie, je pourrais, bien
entendu, y ajouter des infrastructures fortes et un bon système d'enseignement
et de santé. Eh bien, pour toutes ces raisons, la France est un pays très
attractif. Alors, il nous faut pour autant obtenir des résultats. Et, comme je
l'ai dit, simplification, compétitivité. Et si nous combinons le tout, nous
serons véritablement une destination de tout premiers choix pour les
investissements.
> [Déstabilisation
de l'ordre international] Je pense que nous sommes clairement à une époque de
déstabilisation de l'ordre international. Il est clair que si vous regardez le
siècle passé, je ne suis pas certain que c'était un siècle de démocratie, mais
en tout cas, durant la deuxième partie du 20e siècle, il y a eu une constante
expansion de démocratie. Et je pense probablement qu'il y a eu une trop grande
naïveté et que l'on a pensé que c'était une expansion naturelle, spontanée des
démocraties, en particulier à compter des années 90. Maintenant, nous avons
commencé à entrer dans une nouvelle époque et les démocraties sont menacées.
Nous avons des raisons internes et externes au demeurant de les savoir menacer.
Je pense qu'il y a tout d'abord une crise d'efficacité des démocraties
elles-mêmes, car elles sont devenues trop lentes, probablement trop
compliquées, et je ne vais pas entrer trop dans les détails, mais nous avons
tous vécu le fait qu'il nous faut réaccélérer, changer nos démocraties, être à
disposition de nos populations et non pas mettre en place trop de régulations.
Donc, il faut un équilibre du risque et la paralysie.
Le problème, dirais-je, on sait que si nous sur-réagissons, eh bien, nous
risquons de détruire tous les mécanismes de contre-pouvoirs et détruire tout
cela. Alors moi, je suis très en faveur des contre-pouvoirs, mais je ne pense
pas non plus que nous puissions avoir un pays sans réglementation et sans
contre-pouvoir, mais il nous faut véritablement un équilibre dans notre pays.
Donc c'est bon à long terme, mais il nous faut rendre nos démocraties et nos
pays beaucoup plus efficaces. Deuxièmement, il y a eu, je pense, que nous avons
vu des modèles nouveaux avec un leadership à long terme. On voit ce qu'a fait
la Chine. On a vu les pays du Golfe, leur succès. Et donc aujourd'hui, nous
sommes un petit peu dans un environnement qui nous défie. Et la question que
nous posent de nombreux pays est : êtes-vous sûrs que les démocraties soient le
bienvenu ? Troisièmement, il y a cet effondrement de l'ordre international du
fait qu'il y a un manque d'efficacité de l'ordre international, l'OMC,
résultat, nous avons vu les tarifs douaniers arriver. Pour être honnête, je
préfère notre bonne vieille OMC, mais encore faut-il qu'elle soit efficace.
Ensuite, les questions de paix, de guerre, et effectivement, le risque avec ces
superpuissances est celui-ci. Et à la fin de la journée, finalement, il nous
faut prévenir tout risque. Ce sera un désastre. Il nous faut recréer un ordre
international, défendre un ordre international qui ne soit pas anodin et
défendre nos démocraties. Il ne faut pas un ordre international dans lequel on
aurait partout des tarifs douaniers, la loi du plus fort imposée aux autres.
C'est la raison pour laquelle, dans une telle situation, il nous faut
renforcer, faire en sorte que notre Europe soit beaucoup plus indépendante,
beaucoup plus forte, d'où l'importance de l'agenda d'autonomie stratégique au
sens plus large, car c'est nous qui sommes en mesure de reprendre le contrôle
de notre agenda, de notre programme. Et ensuite, nous avons besoin d'une très
forte coordination entre l'Europe et les Etats-Unis. Troisièmement, il nous
faut refonder l'ordre international avec des discussions sur les devises, le
commerce, la sécurité. Il faut impliquer tous les Etats-Unis, le Golfe, la
Chine, l'Inde, les BRICS. Et il faut véritablement que tous ces sujets soient à
l'ordre du jour des discussions entre le G7 et les BRICS.
> [Sixième Sommet de la Communauté
politique européenne / Albanie] Notre
réunion nous a permis d'abord d'aborder les questions de sécurité qui
traversent notre Europe, avec évidemment une discussion utile sur la situation
en Ukraine autour du président Zelensky, et au lendemain des discussions qui
ont eu lieu en Turquie, et après, d'ailleurs, l'arrêt des discussions ce matin.
Nous le savons, et on l'a suffisamment répété, se joue en Ukraine notre propre
sécurité, et donc nous continuons de soutenir un cessez-le-feu inconditionnel
de 30 jours pour préparer une paix robuste et durable et nous avons eu
l'occasion d'échanger avec le président Zelensky, ensuite avec le chancelier
Merz, le Premier ministre Starmer et le Premier ministre Tusk, comme vous le
savez, et d'appeler ensemble le président Trump pour coordonner la réponse, au
fond, au choix qu'ont fait les Russes, d'une part de ne pas appliquer le
cessez-le-feu, d'autre part de refuser une discussion bilatérale
russo-ukrainienne à haut niveau, malgré la réponse positive du président
Zelensky. (…)=
Il est clair qu'aujourd'hui, ce qui reste d'actualité, c'est la seule
proposition concrète qui ait été faite, c'est celle d'un cessez-le-feu
inconditionnel. Nous continuons par ailleurs de préparer des nouvelles
sanctions en coordination avec les Etats-Unis d'Amérique, au cas où ceux-ci ne
trouveraient pas une réponse positive. Au-delà, évidemment, de cette question,
nous avons pu évoquer les enjeux de sécurité auxquels notre Europe est
confrontée en matière d'ingérence et de désinformation et nous avons, avec le
Premier ministre Støre, la Première ministre moldave et beaucoup d'autres
collègues, pu avancer sur ce sujet, avec deux coalitions qui se sont mises en
place de façon concrète. La première, dans la droite ligne de ce que nous
avions décidé à Blennheim avec Maia Sandu, nous avons structuré une coalition
pour coordonner la lutte contre les fausses informations et les ingérences
étrangères, ce qui permet là aussi de mutualiser les instruments dont nous
disposons, et en particulier ce qui est mis en place par l'Union européenne. Et
nous avons décidé aussi d'une coalition pour lutter contre le narcotrafic en
tant qu'enjeu structurant sur le continent européen, ce qui, là aussi, est
cohérent avec la stratégie que la France a lancée il y a maintenant un peu plus
d'un an et demi et qui a débouché sur le texte de loi qui est en cours d'examen
au Conseil constitutionnel.
Au-delà de ces sujets de sécurité européenne, nous sommes revenus évidemment
sur plusieurs sujets importants pour notre Europe en réunissant le groupe de
soutien à la Moldavie. La Première ministre Sandu nous a exposé évidemment ses
craintes et les grandes difficultés qui sont les siennes, les attaques
quotidiennes et les ingérences quotidiennes, la situation en Transnistrie.
L'Union européenne continuera de la soutenir, et nous continuons aussi le
soutien bilatéral sur les questions de sécurité, de cyber, de lutte aussi
contre les ingérences et les groupes mafieux qui, aujourd'hui, alimentent
largement la déstabilisation du pays. Evidemment, les conséquences de
l'élection en Roumanie ne seront pas innocentes sur la situation en Moldavie,
et il n'aura échappé à personne que si le candidat pro-russe et anti-européen
se positionnait et pouvait être élu, les conséquences sur la Moldavie seraient
évidemment extrêmement dommageables.
Ensuite, sur la situation en Arménie, j'ai pu voir le Premier ministre
Pachinian à l'instant. Nous sommes revenus sur les dernières discussions entre
lui et le président Aliev, et la France continue d'apporter son soutien au plan
de paix discuté entre les deux pays. Notre volonté est que celle-ci puisse se
parachever au plus vite pour être signé. Je veux ici redire combien le Premier
ministre Pachinian a su faire d'efforts et montrer son esprit de
responsabilité. Je tiens à l'en remercier et j'espère que ces discussions
pourront arriver à leur terme le plus vite possible.
Nous avons enfin, sur la communauté politique européenne, à l'issue de ce
sixième sommet qui marque une continuité, - maintenant, au fond, cette forme
politique a pris place dans notre organisation avec des rendez-vous réguliers -
, nous avons pu ainsi établir d'abord la création d'un secrétariat de suivi et
d'un secrétariat permanent léger, ce qui permettra de faire le suivi des
coalitions qui sont mises en place, en particulier les coalitions d'action que
nous avons décidées. Et donc, le prochain rendez-vous, le prochain sommet se
tiendra en octobre au Danemark et nous permettra de poursuivre nos travaux. Je
vais maintenant répondre à vos questions.
> La situation humanitaire à Gaza est intolérable. J'avais eu l'occasion de le dire dans mon voyage, il y a quelques semaines, en Egypte, à Al-Arish, à la frontière, et elle s'est aggravée. Et nous sommes en train d'atteindre un point inédit sur le plan humanitaire depuis le début du conflit. La question que vous posez est tout à fait valide et elle sera soulevée dans les semaines qui viennent, dans les jours qui viennent. Nous sommes en train de nous concentrer pour obtenir ce cessez-le-feu et la réouverture des chemins humanitaires. Et donc, j'aurai l'occasion de parler avec le Premier ministre Netanyahou dans les prochains jours et j'ai évoqué cette question aussi avec le président Trump, dans une discussion à part. Il est absolument indispensable, comme d'ailleurs les Etats-Unis d'Amérique avaient pu l'obtenir il y a quelques mois, de réobtenir un cessez-le-feu qui, jusqu'à début mars, nous avait permis de rouvrir les accès humanitaires, en effet, de faire taire les armes, et donc de soigner les blessés, de faire sortir les blessés, de permettre l'accès à l'eau, à la nourriture, aux médicaments, toutes ces choses qui ne sont plus possibles aujourd'hui, ce qui conduit à une situation qui est intolérable. Et donc, nous allons d'abord, dans le temps qui est le nôtre, nous concentrer pour obtenir ce cessez-le-feu et la réouverture de ces routes. Les jours qui viennent seront déterminants à cet égard, et nous allons redoubler d'efforts en lien très étroit avec les Américains pour l'obtenir.
► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est
dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de
reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité
d’un Président de la République et d’un Premier ministre
centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un
côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un
gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le
Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]
●
Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> [Intervention à l’Assemblée] La situation créée à Gaza est humainement
et humanitairement inacceptable. Le blocage de l’aide alimentaire et
l’impossibilité d’organiser les secours et l’amélioration des conditions
sanitaires sont des faits qu’en aucune manière, la République française ne peut
accepter. À cet égard, les orientations et les décisions annoncées par le
Président de la République sont dans un état extrêmement avancé.
Pour la première fois, trois États majeurs, la France et le Royaume-Uni – qui ont joué un rôle très
important dans cette région – ainsi que le Canada ont décidé ensemble qu’ils
s’opposeraient à la situation actuelle et qu’ils reconnaîtraient ensemble l’État
de Palestine.
Ce mouvement qui a été lancé ne s’arrêtera pas. La condamnation et la
multiplication des avertissements sont absolument claires dans leur destination
et s’imposent à nous. Néanmoins, nous n’oublierons jamais que cette explosion
et les drames qu’elle a causés ont été produits par
un détonateur, déclenché par le Hamas :
le 7 octobre, un pogrom
organisé a eu lieu.
Le gouvernement français tient comme un honneur d’être absolument ferme dans la
condamnation et tout à fait déterminé à aller vers la reconnaissance de deux
États, tout en n’oubliant jamais ceux qui ont provoqué la situation que nous
dénonçons tous ensemble.
> [Intervention au Sénat] La situation humanitaire à Gaza est effroyable, avec un risque de famine,
un manque d'accès à l'eau potable, une pénurie de médicaments.
Nous voyons de nouvelles perspectives de guerre annoncées par le
gouvernement israélien, avec des risques de déplacement de population voire
d'annexion. La France ne peut l'accepter.
Voir la France, le Royaume-Uni, compte tenu de leur histoire dans la
région, et le Canada, annoncer qu'ils reconnaîtront l'État de Palestine, aux
fins d'une solution à deux États, a une signification très importante.
Depuis des mois, l'aide humanitaire est bloquée à la frontière ;
depuis deux jours, seule une infime quantité a pu entrer. Notre action, inlassablement,
va dans ce sens ; c'est aussi le cas à l'échelle européenne, puisque nous
cherchons à modifier l'accord d'association.
Nous voulons mobiliser l'action internationale sans jamais oublier que
cette explosion a eu un déclencheur : le pogrom du 7 octobre.
Nous avons une vision équilibrée et volontariste pour l'avenir de la
région.
Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education
nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Si les écrans nous rendent évidemment service, ils nous rendent
aussi dépendants. Les enfants le voient et ils considèrent que cette relation
est normale. Il ne s’agit pas de nous passer d’écrans, mais il nous faut en
reprendre la maîtrise. C’est à la fois un enjeu d’éducation, de santé et de
société. Vous l’avez rappelé, le président de la République s’était emparé de
ce sujet avec la commission d’experts sur l’impact de l’exposition des jeunes
aux écrans, qui a remis en avril 2024 un rapport alarmant.
J’ai décidé, en lien avec les collectivités locales, de généraliser la pause
numérique dans tous les collèges à la rentrée 2025. J’ai également décidé de
suspendre la mise à jour de l’environnement numérique de travail et du logiciel
de vie scolaire Pronote de 20 heures à 7 heures du matin, le week-end
comme en semaine.
Passer moins de temps devant les écrans permet de consacrer plus de temps aux
activités sportives, culturelles et en extérieur. L’éducation au développement
durable est indispensable pour chaque élève tout au long de sa scolarité. C’est
pourquoi j’ai tenu à inscrire dans les programmes d’enseignement moral et
civique l’éducation au développement durable suite aux Rencontres jeunesse de
Matignon au printemps 2023. J’avais alors annoncé un plan reposant sur vingt
mesures de sensibilisation et de formation des élèves et des enseignants, qui
tend également à reconnaître l’engagement des écodélégués. Je suivrai avec
attention les propositions que vous ferez dans le cadre de votre proposition de
loi visant à rendre effective l’éducation à et par la nature.
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères)
> Oui, la violence aveugle, le blocage de l'aide humanitaire ont fait de
Gaza un mouroir. Et c'est la famine qu'on voit sur les corps décharnés des
enfants à Gaza. Et c'est la terreur que l'on voit dans les yeux désespérés des
femmes et des mères de famille.
Et oui, le Hamas porte une responsabilité immense dans cette situation. Il doit
libérer ses otages, il doit être désarmé, ses dirigeants doivent quitter Gaza
et il ne peut jouer aucun rôle dans l'administration de la Palestine à
l'avenir.
Oui, le peuple juif, le peuple d'Israël a été frappé dans sa chair au cours du
pire massacre antisémite de notre histoire depuis la Shoah. C'est un
traumatisme très profond et très violent qu'il est interdit de relativiser ou
même de sous-estimer.
Mais ça n'est pas faire offense au peuple d'Israël que de dire qu'aujourd'hui
le gouvernement israélien hypothèque la sécurité d'Israël. Parce qu'on ne peut
pas construire de paix ni de stabilité sur l'injustice et sur la violence,
non.
On construit la paix et la stabilité sur le respect du droit, sur le respect de
la dignité de la personne humaine et sur le dialogue. C'est ce que la France
dit depuis longtemps et vous avez vu qu'hier, vous les avez cités, le Canada et
le Royaume-Uni ont emboîté le pas, avec un objectif clair : celui de créer
les conditions d'une solution politique, celle qui repose sur deux États,
vivants côte-à-côte, en paix et en sécurité. Et pour y parvenir, nous sommes
déterminés à reconnaître l'État de Palestine de manière à créer un mouvement
permettant la survenue, l'existence même de cet État de Palestine.
> [Conseil européen des Affaires étrangères] Nous sommes ce matin à Bruxelles pour une réunion très importante entre les pays de l’Union européenne et les pays de l’Union africaine qui va préparer une rencontre au niveau des chefs d’État et de gouvernement entre les pays africains et les pays européens. Un Sommet qui fera suite à celui qui s’était tenu en 2022 pendant la présidence française de l’Union européenne donc nous sommes très heureux de pouvoir préparer aujourd’hui la seconde édition.
Pourquoi ? Parce que l’Europe et l’Afrique ont en
commun une géographie et un désir de construire un avenir ensemble. Dans une
période où certains tentent de creuser un fossé entre l’Afrique et l’Europe
comme ils essayent de creuser un fossé entre un supposé Occident collectif et
un supposé Sud global, nous voulons rappeler aujourd’hui c’est tout à fait le
contraire. Si oui, nous assistons à une fragmentation du monde, non, elle ne se
définit pas le long de lignes géographiques. Elle se définit entre les partisans
du droit, du multilatéralisme dont nous faisons partie avec l’Union africaine
et les pays africains d’une part, et, de l’autre, les partisans de la force
brutale qui veulent remettre en cause les institutions du multilatéralisme
auxquelles nous sommes pourtant très attachés et que nous voulons continuer de
cultiver.
Je présiderai pour ma part la table ronde sur le multilatéralisme, ce qui sera
l’occasion de témoigner de l’engagement de la France mais aussi de l’engagement
de l’Europe plus généralement au service du multilatéralisme. S’agissant de
l’ONU, nous plaidons pour une réforme du Conseil de sécurité qui fasse toute sa
place aux pays africains avec deux sièges de membres permanents et toutes les
prérogatives qui y sont attachées. S’agissant de l’architecture financière
internationale, nous plaidons pour une plus grande justice, un plus grand
équilibre qui permette aux pays et en particulier aux pays les moins avancés de
n’avoir jamais à choisir entre la lutte contre la pauvreté et la lutte contre
le changement climatique. C’est l’esprit du pacte pour la prospérité, les
peuples et la planète qui a été porté par le président de la République.
Et plus généralement, nous pensons que s’agissant du climat, nous accueillerons dans quelques semaines à Nice la troisième conférence des Nations Unies sur l’océan, qu’il s’agisse de la santé, qu’il s’agisse de la nutrition, de la lutte contre la faim, qu’il s’agisse de l’éducation, tous ces enjeux qui sont des enjeux à l’échelle planétaire ne peuvent être résolus que par des approches coopératives et non pas par la confrontation. C’est ce message là que nous allons passer ensemble avec nos partenaires africains aujourd’hui à Bruxelles.
> Depuis 2017, la France a pris un virage dans sa relation avec les pays africains dont le coup d’envoi a été donné par le discours de Ouagadougou du président de la République. Cette approche est désormais partenariale, elle s’est totalement transformée pour embrasser avec chacun des pays africains dans toute leur diversité, l’intégralité du spectre de la relation qui va de la dimension économique à la dimension culturelle en passant par la dimension scientifique et la dimension universitaire et éducative. C’est ce que nous avons établi avec un certain nombre de pays africains et qui leur donne toute satisfaction. Ensuite, vous me parlez d’ingérence en Afrique, désolé de devoir pointer du doigt la Russie de Vladimir POUTINE qui pilonne les pays africains d’une désinformation qui souvent est orientée contre la France et qui propage des fausses nouvelles qui sont tout à fait contraires à ce qu’est l’action de la France aujourd’hui dans ces pays.
> Les autorités algériennes ont pris des décisions particulièrement brutales concernant les titulaires de passeports diplomatiques envoyés par la France en Algérie pour y exercer des missions auprès de notre ambassade. Ce sont des décisions très regrettables qui remettent en cause les accords qui régissent la relation entre la France et l’Afrique, en particulier l’accord de 2013. Ce sont des décisions brutales qui succèdent à des décisions précédentes qui elles-mêmes avaient été particulièrement brutales et injustifiées, injustifiables. L’expulsion de 12 agents français en poste en Algérie, c’est aux autorités algériennes qu’il faut poser la question puisque ce sont elles qui ont décidé d’interrompre brutalement un dialogue qui s’était pourtant réouvert entre nos deux pays.
> En Roumanie, le RN accuse son pays, la France, d’ingérence étrangère. Ceux-là mêmes qui sont allés sur place soutenir un candidat nationaliste pro-russe. Ceux-là mêmes qui amplifient et relaient les fake news du Kremlin. C’est l’hôpital qui se moque de la charité.
> Bienvenue à Vivian Motzfeldt, ministre des Affaires étrangères du Groenland qui a consacré à la France son premier déplacement dans l'Union européenne. Alors que les menaces s'accumulent dans le Grand Nord, nous allons resserer nos liens.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la
Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> Elles font 1 000 fois plus que du miel. Les abeilles pollinisent 80 %
des plantes à fleurs, dont une grande partie de ce que nous mangeons : fruits,
légumes, oléagineux… Elles sont les ouvrières invisibles de nos écosystèmes.
Les protéger, c’est préserver notre biodiversité, notre agriculture, notre
souveraineté alimentaire.
> La Banque mondiale joue un rôle crucial pour l'environnement : avec le Fonds pour l'environnement mondial, elle nous aide à répondre aux grands défis environnementaux : aires marines protégées, lutte contre le dérèglement climatique, contre la pollution plastique… Le lancement ce matin de la 9ème édition du Fonds pour l'Environnement mondial est l'occasion de rappeler l’engagement historique de la France, cofondatrice de ce dernier. J’y ai présenté nos quatre priorités pour les années à venir : équité, accessibilité, efficacité et polyvalence. Le Fonds doit rester un pilier de l’action internationale. La France continuera à le soutenir et à accompagner ses réformes. Mobilisés avec son président, Carlos Manuel Rodríguez!
> À l’initiative du Président de la République, la France a réaffirmé aujourd’hui son ambition d’être une terre d’innovation durable, en mettant pour la première fois l’économie bleue à l’honneur du Sommet Choose France. J’ai organisé un side-event dédié à la Bluetech, réunissant startups, grands groupes, investisseurs et acteurs publics autour de la ministre, pour valoriser les innovations maritimes au service de la transition éco-énergétique. Tout au long du Sommet, j’ai échangé avec des entreprises clés dans les secteurs du recyclage, de la chimie, de l’énergie ou encore du numérique. L’objectif : renforcer l’attractivité industrielle de la France, soutenir les filières durables et faire de l’innovation un moteur concret de la transformation écologique. Avec comme cap, conjuguer souveraineté industrielle et transition écologique.
> Le premier sommet Union européenne – Royaume-Uni s’est tenu aujourd’hui à Londres, dans le cadre du « reset » des relations bilatérales. Pacte de défense, mobilité des jeunes, règlementation sanitaire et phyto sanitaire, énergies… et pêche étaient à l’agenda. Après des mois de négociations, une déclaration conjointe a été signée. Grâce à la mobilisation de la France et des États membres concernés, la pêche a été érigée en préalable à tout approfondissement des relations. Alors que les dispositions actuelles de l’accord expirent en juin 2026, l’accord trouvé ce matin prolonge le statu quo jusqu’en 2038 : accès maintenu aux eaux britanniques pour les navires européens déjà licenciés, et poursuite des règles de gestion partagée. Je me félicite de cet accord : il apporte une visibilité économique et politique à la pêche française, essentielle pour réussir les transitions vers une activité plus durable, moderne et mieux valorisée.
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier
ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte
contre les discriminations)
> « Toi, tu aimes l’argent ! » « C’est quoi cette odeur
? » « T’es un voleur ! » Pour lutter contre les préjugés
racistes et antisémites, il faut éduquer, éduquer, éduquer.
> Protéger la liberté de nos filles, garantir leur émancipation, c'est refuser qu'on leur impose dès le plus jeune âge une idéologie sans aucun consentement possible. Depuis des années, je réclame l'interdiction du port du voile pour les moins de 15 ans. Je me réjouis de voir ma proposition être reprise aujourd'hui par Gabriel Attal. Maintenant, faisons-le !
Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée des Comptes publics)
> Nous avons besoin de nous réarmer, non pour faire la guerre, mais
parce que cet effort est nécessaire à la paix. C’est la condition de notre
dissuasion et de notre souveraineté. Nous nous sommes engagés à respecter
totalement la loi de programmation militaire. Nous l’affirmons d’autant plus
sereinement et avec d’autant plus de conviction que, depuis 2017, les lois de
programmation militaires ont été respectées. Nous avons réinvesti dans nos
armées. Leur budget s’élevait à 32 milliards d’euros en 2017 ; il a
atteint 50,5 milliards cette année et atteindra 67 milliards en 2030,
à moins que nous augmentions cet objectif – en tout cas, il n’est
pas question de le diminuer.
Évidemment, nous sommes dans une année difficile, mais il n’y a eu aucun
surgel, aucune annulation de crédits et la moitié des crédits mis en réserve,
qui concernent notamment les équipements de défense, ont déjà été dégelés pour
engager les commandes nous permettant d’accompagner notre base industrielle.
Je dois vous dire aussi que s’il y a une chose qui a retardé l’écosystème de
l’industrie de défense, c’est la censure.
Pendant deux mois, le ministère des armées n’a pas pu engager ses commandes.
Je le dis calmement, sans polémique.
Notre base industrielle et technologique de défense a besoin de deux choses.
Premièrement, de commandes, ce qui suppose le respect de la loi de
programmation ; deuxièmement, de fonds propres et d’investissements. C’est
pourquoi, le 20 mars, Éric Lombard, Sébastien Lecornu et l’ensemble des
industriels et des investisseurs se sont réunis. La responsabilité sociale des
entreprises me tient à cœur mais elle ne doit pas empêcher d’investir dans
notre défense, car notre première responsabilité est de défendre et de protéger
la nation.
> Le sommet Choose France s’est tenu au Château de
Versailles pour sa 8ᵉ édition.
J’ai eu le plaisir d’y rencontrer les dirigeants de neuf entreprises, venues
des quatre coins du monde – de la startup innovante à la grande entreprise
industrielle – qui ont fait le choix d’investir en France. Depuis 2018, cet
événement incarne notre engagement en faveur de l’attractivité économique. Et
les résultats sont là : des milliers de projets d’investissement, plus de 300
000 emplois créés, et une dynamique qui s’amplifie année après année. Cette
édition 2025 marque une nouvelle étape : 40,8 milliards d’euros de projets
annoncés, dans des secteurs clés pour notre souveraineté et notre avenir.
Ce succès repose sur une stratégie claire autour de trois priorités :
- Une stabilité fiscale et économique assumée.
- Une simplification administrative au service des investisseurs.
- La poursuite de notre agenda de décarbonation, pour allier compétitivité et
transition écologique.
Pour la 6ᵉ année consécutive, la France est le pays le plus attractif d’Europe
pour les investisseurs internationaux. Mais pour aller plus loin, l’Europe doit
se remettre en phase avec le monde et ses nouvelles contraintes, et renforcer
le marché unique européen, en particulier dans les secteurs stratégiques :
télécoms, énergie, finance. Un signal fort : la France continue d’attirer,
d’innover et de créer. Et elle porte, au cœur de l’Europe, une vision de
puissance économique fondée sur la clarté, la souveraineté et la compétitivité
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Notre stratégie industrielle doit marcher sur deux jambes. D’un côté,
il faut attirer les investissements étrangers et développer des filières
d’avenir. À cet égard, les réformes structurelles menées ces dernières années – sur de nombreux sujets tels que
le coût du travail, l’apprentissage ou la formation – y ont évidemment contribué.
En matière d’investissements étrangers, la France est, pour la
sixième année consécutive, le pays le plus attractif d’Europe.
Cependant, nous avons aussi la responsabilité de protéger et de développer
l’existant. Plusieurs filières, comme l’automobile, la sidérurgie ou la chimie,
sont en difficulté, avec parfois un ralentissement de la demande pour certains
dispositifs – c’est le cas des pompes à chaleur, pour reprendre l’exemple de BDR Thermea.
Face à cette situation, nous
devons garder un cap : la
décarbonation de notre économie et toutes les aides qui
doivent permettre l’électrification
des usages. Nous le devons à
tous ceux qui structurent des filières industrielles autour des énergies vertes
– c’est le cas, bien sûr, des entreprises qui produisent
des pompes à chaleur.
Nous devons également sortir d’une forme de naïveté en nous battant, au niveau européen, face à des
concurrents qui ne respectent pas les règles
du commerce international, subventionnent massivement leurs activités et ne jouent pas à armes égales avec nos producteurs. Nous devons insister pour que des
mesures soient prises à ce
niveau afin de mieux protéger
nos industries. Nous nous y employons. La Commission européenne a d’ailleurs
commencé à reprendre certaines de nos propositions et, je l’espère, continuera
à le faire.
Il nous faut enfin soutenir nos filières d’avenir, comme l’aéronautique ou le
luxe, qui créent des emplois.
Nous devons marcher sur ces deux jambes, nous continuerons à le faire.
> Les difficultés de la filière automobile française sont
liées à une concurrence féroce
et parfois déloyale – vous avez cité
les constructeurs chinois, qui ont récemment
été soumis à des
tarifs douaniers accrus car il est apparu que toute leur chaîne de valeur était
subventionnée, de l’extraction du lithium destiné aux batteries des véhicules
électriques jusqu’au fret maritime. C’est pourquoi nous avons besoin en premier
lieu de protection commerciale, et nous sommes prêts à agir en la matière.
Ni les constructeurs automobiles, ni les équipementiers ne remettent en
question l’objectif consistant à ce que les véhicules neufs vendus soient
exclusivement électriques à partir de 2035. Vous pouvez le leur
demander: MM. de Meo et Elkann se sont exprimés à ce sujet. Les
constructeurs ont consenti de lourds investissements pour électrifier leur
gamme ; la difficulté qu’ils rencontrent désormais réside dans
l’insuffisance de la demande en matière de véhicules électriques.
Face à ce problème, nous agissons. À l’échelle nationale, nous avons déposé
dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025 un amendement destiné à
accélérer l’électrification des flottes professionnelles. Nous en voyons déjà
les premiers résultats, au sujet desquels nous communiquerons bientôt. À
l’échelle européenne, des propositions ont été adoptées à l’initiative de la
France, dont celle qui consiste à
alléger les amendes liées aux émissions de CO2 pour les constructeurs européens.
C’est la conséquence des interpellations du gouvernement français, relayées par
Benjamin Haddad, Agnès Pannier-Runacher et moi-même.
Nous agissons au niveau européen pour offrir des marges de manœuvre à nos
constructeurs et pour assumer cette transition absolument nécessaire à notre
souveraineté. En effet, électrifier signifie décarboner, s’affranchir de notre
très coûteuse dépendance envers les énergies fossiles et par conséquent de
notre dépendance envers des pays comme la Russie avec lesquels nous souhaitons
moins de relations.
Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée du Tourisme)
> Symbole de l'attractivité française : l’Abu Dhabi Investment Authority
investit 600 M€ dans European Camping Group, leader européen de l’hôtellerie de
plein air. Un signal fort de confiance dans l’attractivité des entreprises
françaises du tourisme.
Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> En mai 2025, Netanyahou intensifie l’offensive à Gaza, visant le
contrôle total du territoire, malgré les appels internationaux à la retenue.
Condamner ces actions n’efface pas la douleur des victimes israéliennes.
Condamner le Hamas ne justifie pas les souffrances infligées à Gaza. L’autre
gauche, la gauche humaniste et progressiste, refuse le simplisme : elle défend
le droit, la paix et la vie humaine.
Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des
Français de l’étranger)
> Paris, capitale européenne de l’innovation! Pour la 1ère fois, Paris
devance Londres en matière de dynamisme pour les startups. La French Tech accélère
L’État est là pour accompagner cet écosystème à l’international.
> La France est la première destination des
investissements directs étrangers en Europe pour la sixième année consécutive.
Nous l’avons constaté hier lors du sommet Choose France, où nous avons battu de
nombreux records. Les projets annoncés
représentent plus de 40 milliards d’euros d’investissements directs
étrangers, soit plus de 13 000 emplois à la clé et plus de
163 000 emplois cumulés depuis la première édition de 2018.
Je le dis aux nombreux Cassandre qui voient la France décliner : notre
pays est toujours plus attractif dans un contexte international complexe, un
contexte de guerre tarifaire que ni l’Europe ni la France n’ont souhaité. Il se
trouve qu’un nombre croissant d’investisseurs internationaux, y compris
américains, le choisissent pour ses nombreuses qualités: les réformes de
structures engagées depuis 2017, la baisse de la fiscalité, la flexibilisation
du droit du travail, les nombreuses lois de simplification, notamment sur
l’industrie verte, tout cela a permis à des projets qui n’auraient jamais vu le
jour il y a encore dix ans de se développer dans nos territoires. Et je parle
de tous les territoires, puisque les trois quarts des investissements directs
étrangers dans l’industrie concernent des villes de moins de
20 000 habitants. La revitalisation des territoires, voilà ce que
permettent Choose France et notre politique de l’offre et de l’attractivité.
Comment prolonger cet effort. Il faut d’abord poursuivre la simplification. Le Président
de la République s’est engagé hier à porter la voix de la France sur la
suppression de la directive CS3D, qui alourdit le quotidien de nos entreprises.
Nous devons aussi, et surtout, tenir le cap fiscal et réglementaire pour ne pas
casser ce qui marche dans notre pays, devenu enfin plus attractif.
> [Choose France]
Il nous faut cibler au maximum des investisseurs dont les projets, notamment
industriels, sont les plus pourvoyeurs d’emplois. Il faut aussi le faire dans
des industries d’avenir dans lesquelles la France a une avance, en particulier
technologique, et c’est pourquoi nous avons vu beaucoup de projets lundi à
Versailles dans le domaine de l’énergie et dans celui de l’intelligence
artificielle. À cet égard, ce que j’ai entendu plus tôt dans cette séance de
questions au gouvernement est erroné : les data centers, c’est de
l’industrie et c’est immensément stratégique pour notre propre autonomie et
notre propre souveraineté. On a besoin de maîtriser l’ensemble du spectre de la
réindustrialisation jusqu’à ces technologies de rupture. Et il faut que toutes
les régions puissent en bénéficier.
Vous avez bien remarqué qu’en France, depuis sept ans, on ouvre plus d’usines
que l’on en ferme. Nous devons bien sûr continuer à accompagner les
entreprises en difficulté, les secteurs qui souffrent, ceux qui sont soumis à
des risques de fermetures et de licenciements mais nous devons aussi continuer
à accélérer pour que chez nous, de la vallée de la batterie à Dunkerque jusqu’à
tous les projets d’énergies renouvelables, notre pays reste l’an prochain, pour
la septième année consécutive, le pays le plus attractif d’Europe.
> Sur l'année 2024, il y a eu un ralentissement des investissements en général en Europe. C'est-à-dire que tous les pays ont eu moins de projets d'investissement. Mais dans cette compétition au sein de l'Europe, la France est restée leader. Et ça, c'est très important, parce que ça veut dire que la France reste attractive dans un contexte 2024 qui n'a pas toujours été simple pour notre pays, ni politiquement, ni évidemment globalement. Et on voit, sur ce début d'année 2025, que malgré un contexte commercial extrêmement tendu au niveau international, notamment sollicité par Donald Trump lui-même, la France continue à accueillir de nouvelles annonces. Et ça, c'est aujourd'hui. Parce qu'aujourd'hui, c'est Choose France, et vous avez 53 nouvelles annonces pour 37 milliards au total. Vous avez 20 milliards de nouvelles annonces aujourd'hui, auxquelles vous ajoutez celles qui avaient été faites lors du Sommet pour l'intelligence artificielle au mois de février.
> Il faut bien séparer deux choses. Il y a ce qui relève
de la réglementation européenne sur le marché du véhicule électrique,
effectivement, et sur le marché automobile qui est effectivement un secteur en
crise, je le concède bien volontiers - et pas qu'en France par ailleurs. Mais
ce que je veux dire, c'est que la France, depuis plusieurs années, a fait du
véhicule électrique et notamment du marché de la batterie un des vecteurs de sa
réindustrialisation. (…)
La France est une terre de plus en plus attractive aussi sur la chaîne de
valeur du véhicule électrique. Mais c'est vrai de beaucoup d'autres secteurs
d'activité. C'est vrai de la pharmacie. C'est vrai des dispositifs médicaux.
C'est vrai de l'industrie plus traditionnelle. C'est vrai de la décarbonation
industrielle.
> Si vous avez chaque année, de record en record, un nombre d'investissements toujours plus important dans notre pays, c'est que la France, évidemment, évolue dans sa capacité à attirer les investissements. La fiscalité, en 10 ans a été diminuée de façon à attirer ces investissements, et ça a marché. La réglementation, le droit du travail français a été flexibilisé pour attirer ces investissements. Et ça marche. (…) Il y a 10 ans, tous les investissements dont nous parlons aujourd'hui n'auraient jamais eu lieu. Donc l'effort d'attractivité, cette politique de l'offre et de l'attractivité qui a été menée par Emmanuel Macron depuis maintenant près de 10 ans, elle fonctionne à plein, puisque sinon nous n'aurions pas eu justement, les plus de 150.000 emplois créés dans nos territoires là-dessus.
> Bien sûr qu'il y a des usines qui ferment dans notre pays, je ne le nie pas. Il y en a plus qui ouvrent que des usines qui ferment. Ça fait combien de temps qu’on n’avait pas vu, ça ? Ça fait plus de 30 ans. Ça faisait 30 ans qu'on avait une courbe de destruction de valeur industrielle dans notre pays. Elle s'est inversée depuis maintenant sept ans. C'est une réalité chiffrée et factuelle. Je ne dis pas que tout va bien. Je ne dis pas qu'il ne faut pas se battre, notamment dans le secteur automobile. Je ne dis pas que notre pays ne fait pas face, avec l'Europe, à des défis considérables face aux plateformes américaines et chinoises. Je dis juste que notre pays est enfin redevenu attractif, que les investisseurs qui seront aujourd'hui à Versailles n'étaient pas là il y a 10 ans et que ça, c'est une politique économique qui marche et dont je crois qu'on pourrait collectivement se féliciter.
Thani Mohamed Soilihi (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats
internationaux)
> Avancée historique ! Les représentants du monde entier
rassemblés pour l’adoption par consensus de l’Accord pandémies.
- Une prévention renforcée
- Une réponse plus rapide et efficace
- Une équité devant les tests, traitements et vaccins.
Après la crise du covid19, la France a été à l'initiative sur la scène
internationale pour renforcer la lutte contre les pandémies. Cette victoire
diplomatique contribuera directement à mieux protéger nos concitoyens !
● Autres
ministres
Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des
Familles)
> [Fin de vie] L’amendement gouvernemental que j’ai déposé et défendu a
été largement adopté par les parlementaires et permet de clarifier les critères
cumulatifs d’éligibilité qui seront examinés par un collège de médecins suite à
une demande d’un patient. Le pronostic vital devra évidemment être engagé, et
la maladie, grave et incurable, devra être arrivée en phase avancée ou
terminale. Selon la HAS, la phase avancée correspond à un processus
irréversible marqué par l’aggravation de l’état de santé du malade et la
dégradation de sa qualité de vie. Les débats se poursuivent, je continuerai de
défendre un texte strictement encadré et équilibré.
> Lancement de la 59ème édition de SantExpo. J'ai tenu à
réaffirmer mon attachement à ce trésor national qu’est l’hôpital public, et ma
profonde reconnaissance aux professionnels qui l'incarnent. J’ai présenté mes
trois priorités pour notre système de santé :
- L’engagement sur le temps long, parce que notre politique de santé ne peut
plus se faire à vue, sous la pression de l’urgence. Nous avons besoin de
visibilité et de stabilité.
- La simplification, parce que nous devons libérer du temps médical, en déléguant
certaines tâches à des professionnels formés, en intégrant les leviers
numériques, en nous inspirant des modèles qui marchent ailleurs.
- La responsabilisation, parce que le système ne se sauvera pas sans les
Français.
Un vaccin, une ordonnance bien ajustée, une attitude sobre face aux soins :
chacun peut, à son échelle, contribuer à la soutenabilité du système.
> L’accord international sur les pandémies a été adopté ce matin, je tiens à saluer une avancée majeure au service de la sécurité sanitaire mondiale. La France y a pris toute sa part en impulsant ce projet, puis en assurant la coprésidence de l’organe intergouvernemental de négociation. (…) Cinq ans après la pandémie de covid19, les Etats s’accordent pour prévenir de futures crises sanitaires et garantir une meilleure préparation afin d’avoir la capacité d’y répondre, de façon solidaire et coordonnée.
> La 8e édition de Choose France est un immense succès ! Elle est marquée par l’investissement de 37 milliards d'euros, soit plus de 13 000 emplois créés partout en France. L’engagement indéfectible du président de la République permet à notre pays d’être le plus attractif d’Europe pour les investisseurs étrangers depuis maintenant 6 ans. Poursuivons nos efforts !
Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de
la Souveraineté industrielle et numérique)
> La France est pour la 6e année, le pays le plus attractif d'Europe. Choose
France en est l'illustration : 200 CEO à Versailles pour 40,8 Mds€
d'investissements. Énergie décarbonée, stabilité économique, simplification
administrative: les atouts de la France et son action en matière économique
sont plébiscités. Et cela doit continuer.
> Il y a un mois, je faisais plusieurs annonces sur la
régulation du e-commerce. Parmi ces actions, la mise en place de frais de
gestion sur chaque petit colis venu de l’extérieur de l’Union européenne, pour
rétablir une concurrence loyale avec nos commerçants et financer l’augmentation
des contrôles.
Aujourd’hui, la Commission européenne avance dans le même sens. C’est une
nouvelle encourageante : seule une réponse européenne peut éviter les
contournements. Je soutiens pleinement cette mesure.
Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Depuis dix ans, les agents civils et militaires de la DGRIS [Direction
générale des relations internationales et de la stratégie du ministère des
Armées] servent l'action internationale du ministère des Armées. Dix années de
travail exceptionnel, de la centrale à Paris jusqu'aux missions de défense au
sein de nos ambassades à travers le monde. En lien étroit avec l'état-major des
armées, les directions et services du ministère et notre diplomatie. Pour
construire, porter et diffuser la politique de défense de la France, avec la
spécificité et la technicité des sujets militaires. En 2015, Jean-Yves Le Drian
décidait de la création de la DGRIS : alors que les relations internationales
et stratégiques se durcissent, son rôle reste plus qu'essentiel pour les années
à venir.
> Au sommet Choose France, échanges avec des dirigeants
d’entreprises qui investissent en France dans des secteurs clés pour notre
défense.
SKF, entreprise suédoise parmi les principaux fournisseurs mondiaux pour
l'aéronautique en roulements et joints, qui investit à Lons-le-Saunier,
Valenciennes et Vernon.
Toray, entreprise japonaise qui produit en France de la fibre de carbone
utilisée dans l’aéronautique de pointe.
Skydweller, société espagnole qui développe le drone solaire Solar Impulse 2
capable d’évoluer à haute altitude et pourrait renforcer nos capacités de
surveillance et de renseignement.
Annie Genevard (ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté
alimentaire)
> [Proposition de loi visant à lever les contraintes pour les
agriculteurs] Le Gouvernement dit qu'il soutient ce projet de loi qui est issu
d'une discussion qui a eu lieu au Sénat, fruit d'un compromis sur une position
équilibrée. Ce texte est très important pour les agriculteurs, parce qu'il
propose de lever des freins à la production d'alimentation. Je rappelle quand
même que nos agriculteurs sont faits pour produire une alimentation. Et si on
ne veut pas, demain, donner à nos enfants une assiette avec des produits
exclusivement étrangers, il faut donner aux agriculteurs le signal qu'ils peuvent
produire. Ils ont peur de ne plus pouvoir produire. Ils ont peur de ne plus
pouvoir transmettre. (…)
Les agriculteurs attendent beaucoup de ce texte, parce que ce texte, qu'il
s'agisse de bâtiments d'élevage, qu'il s'agisse de l'accès à l'eau, qu'il
s'agisse de la protection de leur culture, quand ils voient leur culture
ravagée par des insectes, qu'il y a un produit disponible partout en Europe
sauf chez eux, comment voulez-vous qu'ils n'en ressentent pas une profonde
colère ? Donc, c'est ça qu'ils disent. Ils disent aux députés: «Vous n'avez pas
le droit de saboter ce texte sans regarder ce qu'il y a dedans pour notre
métier. Si nous ne pouvons plus produire, si nous perdons encore plus de
souveraineté alimentaire, si nous sommes en situation de concurrence déloyale,
c'est, franchement, porter atteinte à notre métier, c'est nous mépriser, c'est
nous entraver, c'est nous empêcher de travailler».
> [Retour des néonicotinoïdes] Je voudrais qu'on ramène un peu de raison dans le débat. Sur cette question, ce n'est pas un retour des pesticides, ce n'est pas un retour des néonicotinoïdes, c'est la possibilité d'utiliser un néonicotinoïde, un assimilé néonicotinoïde qui n'est pas comme les autres. C'est bien la raison pour laquelle c'est le seul autorisé dans toute l'Union européenne. Est-ce qu'on peut considérer que les 26 autres pays européens sont indifférents aux abeilles ? Des études ont été faites. On a exposé de façon chronique à l'acétamipride les abeilles sans qu'il y ait des désordres observés sur la mortalité et le comportement des abeilles. L'acétamipride, écoutez-moi bien, est présent dans tous les insecticides domestiques. Il est présent dans les colliers antipuces des chiens et des chats qui sont au cœur de chacune des maisons, en proximité des enfants. Est-ce que vous croyez vraiment qu'on ne peut pas, sur ce sujet, comme sur la question de l'eau, par exemple, avoir une position un peu plus rationnelle ? Et la colère des agriculteurs, eh bien, elle procède du sentiment qu'ils ne sont pas entendus. Quand la gauche a supprimé des articles, par exemple, celui de l'eau. Moi, je suis allée en Occitanie, j'ai vu le désespoir des arboriculteurs devant leurs arbres morts de soif, au milieu de leurs vignes desséchées. Et on leur dit «Ah mais non, mais l'eau, si vous la prenez, vous la volez?»
> Nous ne sommes pas, je ne suis pas opposée aux accords
de libre-échange par construction. On est dans un monde ouvert, commercer avec
les autres, exporter nos bons produits agricoles qui font la fierté de la
France, qui participent au rayonnement du pays, c'est normal. L'accord du
Mercosur n'est pas un bon accord. D'ailleurs, c'est l'accord qui est sur la
table depuis 20 ans. S'il était bon, il aurait déjà été adopté. C'est un accord
qui va amener des volumes considérables sur le continent européen et qui
concurrence directement beaucoup de nos filières : le bœuf, la volaille, le
sucre, l'éthanol, dans des volumes beaucoup trop importants pour que nous les
absorbions. (…)
L'agriculture européenne, c'est quelque chose qu'il est fondamental de
défendre. La question de la souveraineté alimentaire, de la sécurité
alimentaire du continent européen est en jeu. À force de multiplier les accords
de libre-échange, qui tapent toujours sur les mêmes filières agricoles, il y a
un moment, il faut dire stop.
> [L'Ukraine bénéficie jusqu'ici de passe-droits
tarifaires avec l'Union européenne depuis le début de la guerre] On les a
durcis de facto, parce qu'en 2024, on s'est aperçus que la levée des droits de
douane avec l'Ukraine, pour soutenir l'effort de guerre ukrainien, allait
déstabiliser, de fait, profondément nos filières, notamment la volaille,
notamment l'œuf, notamment le miel, le maïs. Donc, on a mis ce qu'on appelle
des freins d'urgence pour diminuer les importations ukrainiennes, parce qu'on
allait beaucoup souffrir. (…) Il faut, à mon avis, continuer, effectivement, à
contrôler les importations ukrainiennes. Et il faut même les élargir là où
elles ne sont pas, notamment au blé. (…)
On ne peut pas laisser librement entrer les denrées ukrainiennes, parce
qu'elles sont trop déstabilisantes. Et là encore, c'est comme pour les accords
du libre-échange. Le cas ukrainien est évidemment particulier, parce qu'on
soutient l'Ukraine dans son effort de guerre. (…)
L'aide à l'Ukraine ne peut pas se faire au prix de la déstabilisation profonde
de nos propres économies, enfin. Il faut raison garder dans cette affaire. (…) Il
y a un équilibre à trouver dans le soutien. Voilà. Et un soutien raisonnable,
c'est un soutien qui est à la fois utile aux Ukrainiens, mais qui ne
déstabilise pas nos propres productions.
> La chasse, c'est une activité qui est inscrite dans l'ADN même de la ruralité. D'abord, les chasseurs, je le rappelle, sont très utiles pour la régulation. S'ils ne régulent pas certaines espèces... Je vais prendre l'exemple des sangliers. Pourquoi est-ce qu'on tue à peu près 800 000 sangliers par an en France ? Et qu'on n'arrive même avec ce chiffre-là, on n'arrive pas à contrôler la prolifération du sanglier qui ravage les cultures. On est toujours dans cet équilibre qu'il nous faut avoir. (…)Je pense que la chasse, en tout cas, certaines pratiques de la chasse, font partie du patrimoine de notre pays et de la ruralité. (…) Elle est inscrite au cœur même de la vie rurale, et elle doit y demeurer.
Yannick Neuder (ministre délégué auprès de la ministre du
Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargé de la Santé et
de l’Accès aux soins)
> Nous ne pouvons pas rester aveugles face au déficit estimé à
3 milliards d’euros de notre système hospitalier. Je suis convaincu que ce
n’est pas en dépensant plus que l’on soignera mieux. Il faut regarder les
choses tranquillement : il ne s’agit pas de stigmatiser l’hôpital, que
nous avons tant applaudi au cours de l’épisode du covid19, mais simplement de
voir les choses en face et d’adopter des mesures de bon sens – lutte contre la fraude et le
gaspillage, dispositifs d’efficience
– afin qu’aucune
économie ne soit faite sur la
santé des Français.
Nous avons des marges de progression collectives, sachant que sur les
3 milliards de déficit, près de 400 millions sont dus à l’inflation – ce n’est pas de la mauvaise gestion, c’est factuel.
Catherine Vautrin et moi avons demandé
une mission de l’Igas pour
faire toute la clarté sur les
effets du Ségur, afin d’en tenir compte dans le prochain
PLFSS. Ensuite, n’oublions pas
l’effort important – près de 9 milliards supplémentaires – qui a été fait sur l’Ondam dans le précédent PLFSS.
Enfin, il s’agit surtout de
restructurer le système en profondeur. Vous l’avez dit vous-même : nous
manquons de professionnels de santé et il faut en former plus. C’est l’un des
enjeux du pacte de lutte contre les déserts médicaux, qui vise à réarmer la
médecine de ville et l’ensemble des territoires, à soulager l’hôpital et les
urgences qui sont surchargés, à réorganiser les services et à prendre le virage
ambulatoire.
Grâce à toutes ces mesures, malgré un contexte budgétaire très tendu, nous
conserverons le fleuron de l’hôpital et nous pourrons continuer à dire que
notre système de santé fonctionne à l’hôpital public comme à l’hôpital privé.
> [Textes sur les modalités de la quatrième année
d’internat de médecine générale] Je suis arrivé un 24 décembre 2024… Cela
fait donc 144 jours que je travaille avec mes équipes pour assurer la
sortie de ces textes attendus depuis plusieurs années, afin de rassurer tout le
monde, et surtout les étudiants ! Je comprends parfaitement l’inquiétude
des futurs « quatrième année » qui seront docteurs juniors de
médecine générale en novembre 2026, et aussi celle des maîtres de stage.
Il nous faut répondre à ces inquiétudes et aujourd’hui, je suis en mesure de
vous garantir la parution des principaux textes réglementaires avant le
14 juillet. Il y aura aussi besoin d’une mesure législative qui pourra
être dans le PLFSS 2026. (…)
Je ne veux pas ajouter de l’incertitude pour toute une promotion d’étudiants
qui a suffisamment attendu de savoir comment allait se passer la fin de leurs
études ! Certains me l’ont dit, cette attente leur est insupportable. Un
report ne serait ni juste pour les étudiants ni souhaitable pour notre système
de santé qui attend des jeunes médecins mieux formés à leur future activité
professionnelle.
On aura donc la première promo de 3 700 docteurs juniors de médecine
générale en novembre 2026. Après une période d’instabilité politique -
quatre ministres en 2024 ! - je fais en sorte que tout soit opérationnel.
Mais je ne suis pas seulement le ministre qui met en œuvre cette réforme… Je
veux aussi être le ministre des professionnels, celui qui replace le rôle du
médecin généraliste actuel et futur au cœur de l’organisation des soins et du
suivi du patient. Je veux que cette 4e année soit celle qui permette
à cette génération de devenir les médecins traitants de demain. (…)
La quatrième année d’internat de médecine générale sera bien une année
professionnalisante pour la nouvelle génération. Il est hors de question, faute
de terrains de stage en nombre suffisant, d’envoyer les futurs docteurs juniors
de médecine générale à l’hôpital. Au contraire, je fais tout pour les en
sortir ! Je veux même aller plus loin en développant ces stages en
médecine de ville dès le deuxième cycle, dans les maisons de santé
universitaires ou les centres de santé par exemple. Ils y apprendront, dès le
début des études, l’exercice en coopération avec l’ensemble des professions de
santé.
Le recensement de l’ensemble des terrains de stage a commencé, au niveau des
cabinets libéraux, des MSP, des centres de santé, sous l’égide des ARS. Ces
lieux de stage seront disponibles pour accueillir les 3 700 docteurs
juniors/an dans les régions, avec une juste répartition territoriale. Même si
le défi logistique est grand, je le redis : mon objectif n’est pas de
faire des constats de carence pour mettre ces jeunes dans les services
hospitaliers. Mais je tiens aussi à rappeler qu’il en va aussi de la
responsabilité des enseignants et des médecins installés, ils sont essentiels
pour la formation de nos jeunes. (…)
Je l’ai dit, je ne crois pas à la coercition à l’installation. Remettre la
formation au cœur des territoires, c’est tout l’enjeu du pacte de lutte contre
les déserts médicaux. Donc oui, il y aura effectivement de fortes incitations à
aller en zone fragile, en zone d’intervention prioritaire (ZIP). Le travail de
cartographie est en cours. On reste dans une année de professionnalisation, qui
nécessite un maître de stage, une supervision, une logistique aussi pour bien
accueillir les docteurs juniors.
> Je dis attention aux médecins : je vois se développer le « docteur bashing » de la part des Français, qui ne trouvent pas de généraliste. J’entends le puissant cri d’alarme des élus locaux et les évolutions du Parlement. En tant que ministre de la Santé, je dois expliquer que ce ne sont pas les médecins qui sont responsables de 30 années d’errance dans la formation. Mais le corps médical doit comprendre de son côté que le monde a changé.
> Contre les déserts médicaux, je veux mobiliser
rapidement plusieurs solutions, en confiance, sans décourager la profession.
C’est pourquoi je reste résolument contre la proposition de loi Garot qui
propose de la coercition à l’installation, un remède bien pire que le mal.
J’espère que cette réforme ne verra jamais le jour. Je n’ai pas dévié. Et
chacun sait pouvoir compter sur mon engagement. (…)
Je lance un appel : si on ne fait rien maintenant, on aura des mesures de
régulation à l’installation dans quelques mois et ce sera dramatique avec des
médecins qui se découragent ou qui déplaqueront. Il est temps d’agir.
Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de
l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> Pas un euro d’argent public pour les ennemis de l’Europe. Nous
demandons à renforcer le contrôle des fonds européens pour qu’aucune
association ou projet liée à l’islamisme, la haine ou l’antisémitisme ne soit
soutenue.
> nous travaillons à renforcer les instruments de maîtrise des frontières européennes: - mise en œuvre du pacte asile et migrations ; - réforme du règlement retour pour faciliter les expulsions ; - utilisation des visas et des accords commerciaux pour mettre la pression sur les pays de départ.
> Le statu quo sur la pêche avec le Royaume-Uni est maintenu jusqu’en 2038, c’est une bonne nouvelle pour la défense de nos pêcheurs. Avançons pour construire une nouvelle relation ambitieuse européo-britannique. Nous en avons besoin dans ce contexte géopolitique.
> Quand nos concurrents étasuniens et chinois accélèrent, on ne peut pas continuer de multiplier les normes et contraintes européennes sur nos entreprises. Nous avons exigé un travail de simplification massif.
> [Crise de Gaza] Il faut que l’aide humanitaire reprenne. Il faut savoir terminer une guerre. Quelle est l’issue politique que souhaite le gouvernement de Benjamin Netanyahu aujourd’hui ? Proposer un plan de conquête de Gaza avec déplacement des populations ? C’est une fuite en avant.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Il est des débats qui marquent une législature. Celui sur la fin de
vie en fait partie. Depuis le début de son examen, l’hémicycle est à l’écoute,
respectueux, à la hauteur de l’enjeu. Cela fait honneur à l’Assemblée
nationale.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, secrétaire
général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à
l’Assemblée nationale)
> Agir concrètement et aujourd’hui pour renforcer l’autorité dans notre
pays est possible. Rendez-vous le 26 mai pour la présentation du projet que
porte Renaissance sur l’autorité, la sécurité et la justice.
Pieyre-Alexandre Anglade (député)
> Face à la tragédie de Gaza et à la brutalité du Gouvernement
Netanyahu, l’Europe réagit enfin. Le réexamen de l’accord d’association avec
Israël est un pas important. Il est temps d’agir pour protéger les civils et
faire respecter le droit.
> La situation à Gaza est insoutenable. Les plans militaires du gouvernement Netanyahu scandaleux. Tous les efforts doivent être poursuivis afin de parvenir à un cessez-le-feu immédiat, la libération des otages, la levée du blocus et l’entrée massive de l’aide humanitaire à Gaza
Marie Lebec (députée)
> LR souhaite la fin du macronisme, mais leurs membres doivent leur
strapontin gouvernemental à Emmanuel Macron. Rien ne les empêche de partir
s’ils ne s’y reconnaissent plus... Place au travail au Parlement, avec des
idées, plutôt qu'alimenter des débats stériles !
*
Constance Le Grip (députée)
> Contre l'islamisme politique, contre l'entrisme des Frères Musulmans,
notre réponse : la République ! Nos valeurs républicaines, la laïcité,
l'égalité entre les femmes et les hommes forment le socle du pacte que la
République propose à tous !
> Satisfaite de voir cette mesure retenue parmi les mesures que présente Gabriel Attal au nom du parti Renaissance pour contrer l'entrisme islamiste ! Pour l'égalité entre les femmes et les hommes et la protection de l'enfance, nous devons interdire le port du voile islamique aux fillettes et très jeunes filles ! C'est le sens de la proposition de loi que j'avais déposée en janvier 2025. Reprenant une proposition portée par Aurore Bergé.
Mathieu Lefèvre (député)
> Face au totalitarisme islamiste, la République doit protéger et se
protéger. Après le délit de séparatisme courageusement introduit par Gérald Darmanin
dans notre droit, allons plus loin avec ces propositions indispensables de
Gabriel Attal.
Charles Rodwell (député)
> Oui, au nom de l’égalité femme-homme et de la protection de l’enfance,
nous porterons l’interdiction du voile dans l’espace public pour les mineures
de moins de 15 ans. Coûte que coûte, nous protègerons la liberté de conscience
de nos enfants et de nos adolescents, et notamment des filles et des femmes
françaises. Coûte que coûte, nous protègerons la laïcité française, clé de
voûte de notre cohésion sociale et nationale.
Eléonore Caroit (députée)
> Depuis 2018, le sommet Choose France lancé par le Président de
la République, trace une trajectoire sans équivoque : celle d’une France
tournée vers l’avenir, qui choisit l’ouverture, l’investissement et
l’innovation. L’édition 2025 atteint des records inédits : plus de
40 milliards d’euros annoncés, avec des projets majeurs et
13 000 emplois à la clé. Nous nous en félicitons. Il faudra toutefois
s’assurer qu’un dispositif de suivi garantisse la concrétisation de ces
investissements. Car pour la sixième année consécutive, la France reste le pays
d’Europe qui attire le plus d’investissements étrangers.
Ce n’est pas un hasard, mais le fruit des réformes structurelles majeures
engagées depuis 2017, qu’il s’agisse du soutien à la réindustrialisation, de la
simplification des démarches pour les entreprises, ou encore de la baisse des
impôts de production.
C’est surtout le résultat d’une stratégie visant à réconcilier compétitivité et
souveraineté. Mais nous le savons, l’attractivité est un combat permanent. Nos
entreprises, qui le vivent au quotidien, le savent bien. Face aux tensions
géopolitiques, à une concurrence internationale accrue et à l’urgence
écologique qui menace les chaînes de valeur, l’attractivité de notre pays ne
peut reposer uniquement sur des annonces. Nous devons regarder avec lucidité
les défis qui subsistent : un coût du travail encore trop élevé, une
complexité administrative persistante et une instabilité politique qui peut
entamer la confiance des investisseurs.
Graziella Melchior (députée)
> Le 10 janvier 2024, le président de la République avait
lancé sur l’impact de l’exposition des jeunes aux écrans une commission
d’experts dont les conclusions étaient accablantes. Il est donc de la
responsabilité des pouvoirs publics de déterminer le bon usage des écrans, à la
maison comme en classe. La semaine dernière, dans le cadre de l’opération Dix
jours sans écrans, vous avez formulé plusieurs propositions que nous saluons.
Cependant, madame la ministre de l’Education, en même temps qu’il est nécessaire
de déconnecter les enfants des écrans, il faut les relier à la nature.
Des actions ont été menées ces dernières années. Ainsi, votre ministère
soutient le déploiement des aires marines et terrestres éducatives qui
constituent un formidable dispositif. Toutefois, face à l’urgence, il nous faut
aller plus loin et permettre notamment le développement de la pratique de la
classe dehors dont les bienfaits sont amplement documentés. La semaine dernière
se tenaient à Marseille les rencontres internationales de la classe dehors,
organisées par la Fabrique des communs pédagogiques qui fait un remarquable
travail soutenu par le Fonds mondial pour la nature. Ces rencontres ont permis
de mesurer le besoin des enfants et l’enthousiasme de la communauté éducative.
Forts de cette dynamique et en m’appuyant sur les conclusions de mon rapport
relatif à l’adaptation de l’école aux enjeux climatiques, je déposerai dans les
prochains jours avec Florence Herouin-Léautey et Jérémie Iordanoff une
proposition de loi transpartisane visant à reconnaître l’éducation à et par la
nature.
● MoDem
Maud Gatel (secrétaire générale)
> Le paysage politique à Paris est complètement fragmenté. A gauche, la
succession se révèle difficile, avec un duel fratricide au PS - on ne voit pas
ce qui différencie Emmanuel Grégoire, Rémi Féraud et même Marion Waller -, des
écologistes et des communistes qui cherchent à tirer leur épingle du jeu, et un
éléphant dans la pièce, LFI, avec lequel la plupart des Verts parisiens
affichent une proximité idéologique.
Pour ce qui est de l'arc central, je suis fière d'avoir su rassembler ses
courants.
On est parti d'un groupe MoDem d'opposition de 5 membres en 2020, et on est
aujourd'hui un groupe MoDem et Indépendants, comprenant Renaissance et une
partie d'Horizons. (…)
Nous devons d'abord, d'ici à l'été, construire un projet solide et rassembler
ceux qui, dans le respect de leurs différences, ont envie de travailler
ensemble pour l'alternance. (…)
Je travaille depuis 18 mois à créer les conditions de l'alternance. Première
brique : un projet crédible et financé. Nous avons créé des groupes de travail,
sommes allés à la rencontre des Parisiens sur le terrain, avons récolté 3 500
contributions depuis six mois. Tous les quinze jours, nous organisons des
auditions de la société civile sur les sujets parisiens, de la sécurité à la
place de l'animal en ville, le lien social, le patrimoine, les mobilités,
l'accession à la propriété, la place du commerce, l'artisanat, etc.
Deuxième brique : le rassemblement de toutes celles et ceux, dans et hors les partis politiques, qui veulent s'engager pour l'alternance et se retrouvent dans cette démarche.
> [Crise du logement à Paris] La situation est catastrophique et traduit l'échec de la ville sur ce sujet. Il faut activer tous les leviers. Nous devons continuer à produire du logement social - et de l'accession sociale à la propriété, j'ose le dire ! -, mais avec une meilleure répartition sur l'ensemble du territoire. Là où il y a trop de logements sociaux, il en faut moins ; là où il n'y en a pas assez, il en faut plus.
En revanche, je suis opposée à l'objectif de 40 % de logements publics fixé par la maire. La Ville doit proposer davantage de Baux réels solidaires [BRS] et, concernant le marché locatif privé, rendre le dispositif « Louer solidaire » beaucoup plus attractif pour les propriétaires. Un assouplissement du DPE [Diagnostic de performance énergétique] est indispensable, parce que le parc parisien, c'est 54 % de E, F et G. Enfin, je ne suis pas fermée à l'augmentation de la fiscalité sur les résidences secondaires à Paris, si cela peut remettre des biens sur le marché.
Marc Fesneau (député,
président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> Échange hier matin avec les représentants des Jeunes Agriculteurs et
de la FNSEA du Loir-et-Cher et du Centre-Val de Loire, sur la proposition de
loi visant à lever les contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur. Un
moment pour leur réaffirmer mon engagement à leurs côtés, dans toute leur
diversité, pour plus de confiance, de compétitivité et de simplification, en
conciliant souveraineté alimentaire et transitions agroécologiques dans le
cadre européen. Continuer à trouver des points d’équilibre pour des mesures
utiles, fondées sur la science et l'expertise, pour qu'ils puissent produire
pour nous nourrir. C'est dans cet esprit que nous avons voté récemment la loi
d'orientation agricole, c'est dans cet esprit que je continuerai d'avancer.
Sans céder à la démagogie ambiante.
Nicolas Turquois (député)
> « Violence aveugle, un mouroir pour ne pas dire un
cimetière ». Ce sont les mots du ministre des Affaires étrangères pour
décrire la situation à Gaza et notre groupe les partage.
« Désespoir, scandaleux, violation du droit international, déplacement
forcé permanent des civils » , ce sont les mots utilisés dans la déclaration
conjointe de la France, du Royaume-Uni et du Canada.
L'histoire jugera. Elle jugera sévèrement ceux qui n'ont rien dit. Car le
devoir nous impose de dire ce qui se passe sous nos yeux. C'est le massacre de
tout un peuple. Benyamin Netanyahou veut prendre le contrôle de tout le
territoire de Gaza et pourrait demain vouloir l'expansion des colonies en
Cisjordanie. Dans un cynisme et une ignominie qui dépassent toutes les limites,
il a récemment déclaré qu'Israël devait empêcher une famine pour, entre
guillemets, des raisons diplomatiques. La pression internationale a permis
d'entre-ouvrir la porte à la reprise d'un accès humanitaire. Nous devons
continuer à intensifier la pression sur le gouvernement israélien pour que
cesse ce plan macabre.
Le 7 octobre était une horreur absolue et tous nous condamnons le Hamas. Mais
ce qui se passe maintenant à Gaza n'a plus rien à voir avec ces événements. Le
droit de se défendre ne doit jamais devenir un droit de se venger.
Pascal Lecamp (député)
> Le sommet de Choose France,
lancé en janvier 2018 comme un pré-Davos à l'époque, s'est imposé comme un des
grands rendez-vous d'affaires européens désormais en mai tous les ans à
Versailles. Choose France, ce sont 163 000 emplois créés et 88 milliards d'euros
d'investissement en 7 ans. Un véritable succès en termes d'attractivité
économique.
Derrière ces chiffres vertigineux, il y a des opportunités concrètes
pour nos concitoyens. Pour cette 8e édition, de Cambrai à Marseille, de Lac à
Saint-Avold, de Saint-Jean-de-Folville à Ligny-en-Barrois, en passant par
Honin, Aubervilliers ou Val-de-Reuil, plus de 13 000 emplois directs ou
indirects ont été annoncés. C'est désormais indéniable, la France est
attractive. Et dans un monde dans lequel les vents contraires sont nombreux,
c'est un atout crucial.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (députée, présidente)
> La situation humanitaire à Gaza est insoutenable. L'annonce de la
révision de l'accord d'association entre l'Union européenne et Israël, sur la
base du respect de l'article 2, est légitime. Elle fait suite aux demandes des
Pays-Bas, de la France et d’une forte majorité d’États membres.
Je ne confonds pas Israël et son gouvernement : les massacres du 7 octobre 2023
constituent les pires actes antisémites jamais commis depuis la Seconde Guerre
mondiale et le Hamas est une organisation terroriste qu'il faut combattre. Les
otages encore détenus doivent être libérés sans tarder. Mais les objectifs de
guerre du gouvernement israélien ne sont en rien des objectifs de paix.
J'observe que beaucoup de voix en Israël et au sein des communautés juives dans
le monde s'élèvent contre Benjamin Netanyahu. Beaucoup de Palestiniens
rejettent également le Hamas. Les armes doivent désormais se taire et l'aide
humanitaire entrer de toute urgence à Gaza.
Le groupe Renew Europe et moi-même soutenons la seule solution capable de garantir
une paix à long terme dans le Proche-Orient : deux États, Israël et la
Palestine. La reconnaissance annoncée de l’État palestinien par la France en
juin prochain à l’occasion d’une Conférence internationale dédiée initiera une
dynamique diplomatique globale et décisive.
> Choose France: les investisseurs viennent en France et en Europe chercher de la stabilité. Notre pays est le plus attractif d'Europe pour les investisseurs étrangers : c'est le fruit de la politique menée par Emmanuel Macron depuis 8 ans.
> Les extrêmes droites européennes viennent saper nos démocraties. Quand elles arrivent au pouvoir comme en Hongrie, c'est le règne de l'arbitraire qui s'applique.
> L'élection de Nicusor Dan est une bonne nouvelle pour la Roumanie et pour l'Europe. Ces élections revêtaient deux enjeux : confirmer l'ancrage de la Roumanie dans le projet pro-européen et lutter contre les ingérences étrangères.
> [Partenariat UE-Royaume-Uni] Il s'agit d'un tournant
dans les relations entre l'UE et le Royaume-Uni ; la Grande-Bretagne est de
retour en tant que partenaire européen fiable. L'accord d'aujourd'hui reflète
une reconnaissance commune que nos avenirs sont interconnectés - stratégiquement,
économiquement et politiquement. Le partenariat de défense et de sécurité est
plus qu'un symbole ; c'est une étape claire vers la convergence entre l'UE et
le Royaume-Uni dans un monde dangereux.
Pour reprendre les mots de Churchill, ce jour doit marquer la fin du début
d'une remise à zéro - et non le début de la fin. Nous avons une réelle
opportunité de construire ensemble un avenir plus fort et plus prospère
Bernard Guetta (député)
> [Opinion: A mal nommer les choses…]
Faut-il ou non parler d’un « génocide » à Gaza et faut-il, sans plus attendre,
reconnaître la Palestine ? Ce sont là les deux questions dont on ne peut plus
débattre à Paris sans qu’immanquablement le ton ne monte.
Alors, tentons de les aborder, cartes sur table et calmement.
A Gaza, le gouvernement israélien se rend coupable de crimes de guerre en
bombardant des hôpitaux et des quartiers d’habitation, contraignant la
population à des déplacements de masse et entravant la distribution de
nourriture et de médicaments.
Ni l’utilisation de sous-sols d’hôpitaux pour y stocker des armes ni le
démarrage de tunnels sous des bâtiments habités ne peuvent relativiser ces
crimes. Il y a crimes de guerre mais on ne pourrait, en revanche, parler de
génocide que s’il y avait eu une volonté des autorités israéliennes
d’exterminer l’ensemble de la population palestinienne.
Etymologiquement parlant, un génocide est en effet le meurtre d’un peuple. Au
XX° siècle, les premiers à en avoir été victimes ont été les Hereros et les
Namas du Sud-Ouest africain puis il y eut les Arméniens, les Juifs, les Roms et
les Tutsis.
Il y eut bien d’autres massacres de masse au siècle dernier. Ils ont été
particulièrement abominables en Ukraine et au Cambodge – plus de trois millions
de morts dans un cas, plus d’un million et demi dans l’autre – mais c’est par
abus de langage qu’on parle là de « génocides » car ni Staline ni les
Khmers rouges ne voulaient exterminer ces peuples. L’un voulait briser la
paysannerie privée en Ukraine comme dans l’ensemble de l’URSS. Les autres
voulaient assassiner tous ceux de leurs concitoyens considérés comme des
opposants, avérés ou virtuels.
Ce n’est pas vouloir nier l’horreur qu’ont vécue l’Ukraine et le Cambodge que
de faire la différence entre ces tueries de millions de personnes et des
génocides. Ce n’est pas vouloir diminuer la gravité des crimes de guerre commis
à Gaza que de ne pas parler là, non plus, de génocide. C’est vouloir s’en tenir
au sens des mots et donc à la réalité des choses car mal les nommer, Camus l’a
dit, « ajoute au malheur du monde ».
Légitime, cette exigence est indispensable mais le problème est que la
jurisprudence n’aide pas puisque la Justice a pu qualifier de « génocide » le
massacre de Srebrenica et qu’un crime de guerre semble pour ainsi dire bénin
s’il n’est pas dénoncé comme génocide.
Extrêmement passionnel, le débat restera difficile mais le second ne l’est pas
moins car « Comment reconnaître, entend on d’emblée, un Etat qui n’existe pas ?
».
L’argument paraît imparable mais au temps où la Pologne partagée n’existait
plus, l’Empire ottoman continuait à la reconnaître et lorsque les Etats baltes
n’étaient plus que des Républiques soviétiques, le monde libre les considérait,
à juste titre, comme des Etats illégalement occupés et annexés.
La Palestine n’existe pas ou (autre débat difficile) n’existe plus mais il y
aurait pourtant deux raisons de la reconnaître. L’une est qu’elle existe en
creux puisque la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est sont en droit international
des territoires palestiniens occupés et qu’il n’est plus temps de passer ce
fait sous silence.
Occupée par Israël, la Palestine existe et puisqu’il n’y aura de paix durable
que dans la coexistence de deux Etats, il y a urgence à l’affirmer pleinement
en reconnaissant celui de ces Etats qui n’existe pas encore.
Dès lors que ce sera fait, les pourparlers de paix qui se rouvriront un jour
pourront directement porter sur les questions de sécurité, le tracé des
frontières de la Palestine et l’emplacement de sa capitale et non pas sur la
reconnaissance de cet Etat qui sera d’ores et déjà acquise. Reconnaître la
Palestine, ce n’est pas « donner une prime au Hamas ». C’est obliger
Palestiniens et Israéliens à prendre leurs responsabilités en renonçant les uns
à la Palestine mandataire et les autres, à l’Israël biblique. Reconnaître la
Palestine, ce n’est pas prendre parti pour les uns contre les autres mais
sortir d’un statu quo mortifère et ouvrir la voie à la coexistence de deux
Etats, à la solution, la seule possible, de ce conflit séculaire.
SandroGozi (député)
> [Partenariat UE-Royaume-Uni] Les relations entre l'UE et le
Royaume-Uni sont de nouveau sur la bonne voie ! Tout en célébrant ce qui a été
accompli aujourd'hui, Renew Europe appelle à une plus grande ambition - non
seulement en matière de défense et de pêche, mais aussi en ce qui concerne la
mobilité des jeunes, la coopération numérique, l'intelligence artificielle et
la recherche. Les jeunes ne doivent pas continuer à être les victimes du
Brexit. Il existe une forte volonté des parlementaires des deux côtés de la
Manche d'améliorer la coopération ; nous devons saisir cette opportunité. Comme
l'ont chanté les Beatles, il est temps de se rassembler - et cette remise à
zéro peut devenir le fondement d'une relation plus ambitieuse et tournée vers
l'avenir.
● Personnalités
centristes
Sarah El Hairy (haut-commissaire à
l’Enfance)
> Être parent solo, c’est un combat du quotidien. Reconnaître
pour mieux accompagner ! Je suis pour une carte aux familles monoparentales à
l'image de la carte familles nombreuses : pour simplifier la vie et dire enfin
« on vous voit ».