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mercredi 9 juillet 2025

Vues du Centre. Les journalistes doivent comprendre que leur logiciel normal d’analyse ne fonctionne pas avec Trump

Par Jean-François Borrou et Alexandre Vatimbella


Il suffit que Trump dise une ânerie, un mensonge ou fasse sciemment une provocation pour que les médias tentent d’expliquer la signification de ses propos ainsi que la logique qui y préside en utilisant les grilles de décryptage traditionnelles du journalisme.

Ils n’ont pas compris que cela ne sert à rien!

Trump n’est pas dans un monde logique, ni même partisan, qui permettrait de trouver un sens à la plupart de ses déclarations, surtout une construction d’un discours rationnel.

Complètement imprégné de fake news et de théories complotistes, doté d’un narcissisme et d’une mégalomanie hors normes, ignorant de la plupart des sujets qu’il aborde, n’hésitant pas à dire tout et son contraire parfois dans une même phrase, il n’est guère possible de dire ce qu’il pense – s’il pense même quelque chose – ou ce qu’il va faire.

Les exemples pullulent en la matière – Ukraine, Gaza, droits de douane, immigration, dépenses publiques, respect de l’état de droit, etc. – et, peut-être, que le seul objectif que l’on peut assigner à sa «politique» est double: lui et son argent!

Existe-t-il alors une méthode pour analyser son comportement?

Sans doute pas.

La seule chose à faire est de toujours se rappeler que derrière chaque affirmation se cache une fake news ou une théorie complotiste ou un fantasme ou une manière de se glorifier ou une ignorance crade, voire tout cela à la fois!

Faire en sorte de rationnaliser Trump comme le font certains, les conduisent à dire, comme lui, tout et son contraire, souvent des âneries, et à participer à l’enfumage de celui-ci.

Car si Trump est un incompétent notoire et malgré son narcissisme et sa mégalomanie, il connait certaines de ses limites qu’il cache par ses rodomontades, ses menaces et ses certitudes frelatées.

Croire que Trump s’exprime et agit comme un politique traditionnel est un non-sens qui n’a rien d’une information citoyenne mais qui, parfois, participe à sa propagande et sa glorification même si tel n’est pas forcément le but…

Jean-François Borrou
Alexandre Vatimbella

 

[Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste. 
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes. 
Alexandre Vatimbella est directeur du CREC]

 

 


La Quotidienne centriste du 9 juillet 2025. Ukraine: l’ignoble jeu pervers de Trump


«Je te donne, je te donne plus, je te donne, je te donne plus», voilà comment on pourrait résumer la manière dont Donald Trump traite l’Ukraine qui, rappelons-le, est victime d’une agression de la part du despote Poutine et compte des centaines de milliers de morts.

Ce n’est pas qu’indécent, c’est honteux.

L’extrémiste populiste de la Maison blanche joue un ignoble jeu d’une grande perversité qui, en plus, fragilise le monde libre.

Le pire est que ce jeu à sa logique propre qui est d’agiter sans cesse la carotte et le bâton pour faire plier Kiev et contenter Moscou en faisant croire à une politique équilibrée entre les deux.

Mais le «mécontentement» envers le comportement criminel de Poutine, l’agresseur, ne s’est jamais traduit par aucune sanction de sa part alors que la volonté de paix de Zelensky, l’agressé, se traduit par le refus de lui livrer des armes pour sa défense, des menaces et des insultes.

Trump veut que la Russie soit la gagnante pour nombre de raisons déjà explicitées ici et ailleurs.

Mais il veut être la grand vainqueur pour ses visées géostratégiques – si tant est qu’on peut les nommer comme telles – et, surtout, pour son ego et son rêve de remporter le prix Noble de la paix avec un nouveau soutien, celui du premier ministre israélien, Netanyahu, qui, grâce à Trump, a pu tuer des milliers de civils palestiniens à Gaza.

Aujourd’hui, Poutine a lancé sa plus grosse attaque aérienne avec 728 drones et 13 missiles sur l’Ukraine grâce aussi à Trump.

La réalité est là.

Si c’est cela la paix, autant faire la guerre…

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]