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jeudi 8 mai 2025

La Quotidienne centriste du 8 mai 2025. Les espoirs envolés du 8 mai 1945


Il y a 80 ans, le 8 mai 1945, la Deuxième guerre mondiale prenait fin.

La reddition de l’Allemagne avait eu lieu le 7 mai à Reims mais Staline voulut également qu’elle ait lieu à Berlin qu’il contrôlait alors ce qui fut fait le lendemain et c’est à cette «fausse» date que l’on célèbre la victoire des alliés.

Ce 8 mai suscita évidemment une grande joie parmi les populations et un espoir dans l’avenir.

Bien sûr, il fut moins fort que celui du 11 novembre 1918 où l’on croyait alors que la Première guerre mondiale serait la «der des ders» mais l’on espérait tout de même que cette nouvelle boucherie dont on ne connaitra jamais l’exact bilan (on parle aujourd’hui de plus de 60 millions de morts) ferait en sorte que la communauté internationale prendrait ses responsabilité en ne permettant plus jamais que des situations comme celle de l’entre-deux-guerres se terminent en un nouveau conflit planétaire.

Cette mission fut confiée, entre autres, à l’ONU qui devait prévenir tout embrasement par la négociation et la collaboration des grandes puissances avec ce fameux Conseil de sécurité où les cinq «grands», vainqueurs de la guerre (Etats-Unis, Russie, Royaume-Uni, France et Chine), avaient un siège permanent et un véto.

Avec le partage du monde en deux blocs – notamment le continent européen –, le début de la guerre froide, les décolonisations souvent extrêmement violentes (comme la guerre d’Algérie ou avec les affrontements entre hindous et musulmans en Inde) et les guerres «régionales» – avec les plus meurtrières comme celle entre l’Iran et l’Irak entre 1980 et 1988 – dont on estime qu’elles ont pu faire plus de morts que la Deuxième guerre mondiale en 80 ans, les génocides (au Cambodge et au Rwanda) et la montée des autocraties et des totalitarismes (qui n’ont jamais cessé d’exister et de réprimer leurs peuples) depuis le début du troisième millénaire, cet espoir s’est envolé et l’horizon n’est guère dégagé pour un monde meilleur.

Le principe de réalité, oublié dans un volontarisme sympathique mais bien trop naïf, de croire que le progrès et la liberté allaient conduire le monde, surtout après l’effondrement de l’URSS et la chute du mur de Berlin, s’est rappelé à nous de manière la plus abrupte avec, pour ce qui est événements de ce 21e siècle, l’agression de Poutine contre l’Ukraine, les attentats terroristes du 11 septembre 2001 à New York et du 15 novembre 2015 à Paris, la guerre contre Daesh, les nombreux conflits en Afrique, le génocide des Ouighours en Chine, la répression en Iran, premier pays pour le nombre de condamnations à mort, en particulier d’opposants, sans parler des «points chauds» où la guerre est plus ou moins latente comme entre l’Inde et le Pakistan ainsi qu’on le voit actuellement mais aussi entre l’Inde et la Chine.

Alors, oui, dans quelques pays privilégiés, la paix l’a emporté sur leur territoire comme en France et pour nombre de ceux du continent européen (grâce en grande partie à la création de l'Union européenne), aux Etats-Unis et au Canada ou en Australie et au Japon.

Reste que la plupart de ces «privilégiés» ont connu la guerre l’extérieur comme celles de la décolonisation en France et au Royaume-Uni, celles de Corée, du Vietnam et d’Irak pour les Etats-Unis, par exemple.

Et en ce 8 mai 2025, les menaces sont au plus haut niveau dans toutes les régions du monde avec, entre autres, les projets de Poutine contre l’Union européenne, la volonté de la Chine d’annexer Taïwan, l’impossible règlement de la brouille entre l’Inde et le Pakistan, les manœuvres impérialistes de Trump pour annexer le Canada et le Groenland et un conflit au Moyen-Orient qui est reparti du plus belle depuis l’attaque terroriste du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et la riposte qui n’en finit pas de Netanyahu et de son gouvernement d’extrême-droite.

Quelques exemples parmi tant d’autres qui fait que si nous devons encore et encore et sans doute dans un mouvement sans fin, rechercher la paix – épisode entre deux conflits –, il nous faudra toujours préparer la guerre afin de l’empêcher le plus possible.

Un espoir au rabais.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

 


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