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dimanche 22 juin 2025

Vues du Centre. Deux-trois choses sur l’attaque américaine contre l’Iran

Par Aris de Hesselin et Alexandre Vatimbella


Or donc, les Etats-Unis ont attaqué l’Iran et plus spécifiquement les sites nucléaires du pays avec des bombes surpuissantes larguées par des avions et des missiles lancés par des sous-marins.

Une attaque préparée de longue date selon le Premier ministre israélien, dont l’ordre a été donné il y a au moins deux jours puisque les bombardiers qui ont participé à l’attaque sont partis d’une base située dans l’Etat du Missouri et ont mis près de 35 heures à atteindre leurs cibles.

Une opération qui, selon Donald Trump est un succès total et qu’il a justifié d’abord par la menace que le nucléaire iranien faisait peser sur le monde et le refus du régime des mollahs de négocier.

Si l’on ne sait pas encore s’il s’agit du début d’une guerre ou d’une opération unique, tout dépendra aussi de la réponse du pouvoir installé à Téhéran et de sa volonté d’être dans les représailles et l’escalade.

Si l’on peut se féliciter de la destruction des sites nucléaires sans que l’on sache exactement l’importance de celle-ci, l’Iran étant un Etat terroriste qui était jusqu’à présent une menace pour la communauté internationale.

De même, l’attaque est également un message envoyé à des régimes totalitaires qui semblaient ne pas prendre au sérieux une menace américaine comme la Corée du Nord mais surtout la Chine et la Russie.

Mais au-delà du côté positif de cette intervention armée, on peut se demander si celle-ci ne fait pas entrer le monde dans un moment de grande incertitude avec les possibles réactions violentes de l’Iran et de ces proxys comme le Hamas et le Hezbollah sans oublier les attaques venues du territoire même des démocraties par ce que l’on appelle les terroristes de l’intérieur.

Et puis il y a les discours de Trump et de Netanyahu qui ont des relents autocratiques et militaristes qui sont également des menaces de l’ordre démocratique.

Si l’on a bien écouté la réaction du Président étasunien, celui-ci a fait un éloge de la force et de l’armée avec des formules emphatiques et des superlatifs que l’on a plutôt l’habitude d’entendre de la bouche d’une responsable d’un régime dictatorial et/ou militaire.

Les mots utilisés par l’extrémiste populiste ne sont certes pas anodins, ni fortuits même si l’on connait sa propension à se gargariser de toute action qu’il entreprend qui est évidemment un succès historique et extraordinaire selon lui…

De même, on a bien compris que ce n’est pas seulement la menace nucléaire qui l’a fait agir mais la volonté de punir, voire de détruire, le régime des mollahs donc de mener un conflit dans la durée soit directement, soit par l’entremise d’Israël en lui donnant tout le soutien politique et matériel dont Netanyahu a besoin.

Le contentement de ce dernier et les remerciements appuyés à son ami américain doivent aussi interroger sachant que le Premier ministre israélien veut remodeler un Moyen-Orient par le conflit avec cette formule «la force avant la paix».

Le monde est-il entré dans un moment d’une dangerosité extrême qui a commencé avec l’agression de Poutine contre l’Ukraine et dont on ne voit pas très bien encore la direction qu’il va prendre?

C’est possible mais encore un peu tôt pour le dire avec certitude.

Aris de Hesselin
Alexandre Vatimbella

 

[Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste. 
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste. 
Alexandre Vatimbella est directeur du CREC]

 


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