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vendredi 18 juillet 2025

Propos centristes. France – Fortes sanctions contre la Russie / Israël bombarde une église à Gaza / Se libérer du fardeau de la dette / Monétisation de la 5e semaine de congés payés / Violences sexuelles contre des patients / Budget européen…


Voici une sélection, ce 18 juillet 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Je me suis entretenu avec le Cardinal Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, après la frappe israélienne qui a touché l'église de la Sainte-Famille de Gaza, que je condamne fermement. Nos pensées vont aux victimes, à leurs familles et à tous les chrétiens qui, comme l’ensemble des civils palestiniens de Gaza et les otages, vivent l’enfer. Je lui ai redit la solidarité de la France envers tous les chrétiens de Palestine, qui de Gaza à Taybeh, sont aujourd'hui menacés. Chaque jour, des dizaines de civils palestiniens sont tués à Gaza : la poursuite de cette guerre est injustifiable. Le cessez-le-feu doit être finalisé maintenant, les civils et les otages doivent être libérés de la menace de la guerre permanente. Il est injustifiable et indigne que l'aide humanitaire n'entre pas massivement, en violation de tous les principes internationaux de l’action humanitaire.

 

► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]

Ministres centristes/centraux
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> C’est fait ! Nous, Européens, adoptons ce matin des sanctions sans précédent contre la Russie et les pays qui la soutiennent. La France a joué un rôle décisif. Avec les États-Unis, nous contraindrons Vladimir Poutine à un cessez-le-feu.

> Inadmissible attaque à Gaza contre l’église de la Sainte-Famille, placée sous la protection historique de la France. J’ai exprimé au Patriarche latin de Jérusalem l’émotion et la solidarité de notre pays. Ces attaques sont intolérables, il est temps que le carnage à Gaza cesse.

> L'Europe est le plus grand marché économique du monde. Nous avons toute la force nécessaire pour faire entendre nos intérêts, qu'il s'agisse de la Chine ou des États-Unis.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> Dans le Bas-Rhin, à Willgottheim, Eckbolsheim et Strasbourg, et comme partout en France, l’ADEME accompagne et finance des projets qui comptent pour la vie quotidienne des Françaises et des Français et pour l’attractivité de notre pays. Et je le redis : 92% de son budget financent directement des projets industriels ou des services publics ! Avec le fonds chaleur, c’est 380 kilomètres de réseaux de chauffage ou de froid financés en 2024, et l’équivalent de 5 millions de foyers chauffés depuis sa création. En Alsace, les élus nous l’ont redit aujourd’hui ! Methanisation, géothermie, réseau de chaleur… À la clé : plus d’indépendance, moins d’émissions de gaz à effet de serre et des factures d’énergie sans surprise. Un gymnase confortable même pendant les canicules, une ferme qui transforme ses déchets en énergie, un réseau de chaleur décarboné : autant d’exemples concrets sur le terrain. C’est ça, l’écologie populaire que je porte. Concrète, locale, au service des habitants.

> Dans les 4 régions où la consigne verre est mise en place — ici dans les Hauts-de-France dans un Intermarché — les résultats sont là : plus de réemploi, moins de matières premières prélevées, moins d’eau et d’énergie consommées, beaucoup moins d’émissions de gaz à effet de serre, des emplois créés. C’est un double bénéfice : pour l’économie et pour l’écologie. C’est toute l’ambition de l’expérimentation ReUse, portée par Citeo dans le cadre de la stratégie nationale 3R : tourner la page du jetable et construire un nouveau modèle circulaire d’ici 2040.

 

Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations)
> Nous faisons des choix nécessaires et courageux dans ce budget. Ni endettement supplémentaire, ni hausse d'impôts sur les Français et les entreprises.

> Il faut avoir de la mémoire : le RN combattait la réforme des retraites et la suppression des régimes spéciaux. Si nous ne l'avions pas faite, comment les retraités auraient été protégés ? De combien la dette se serait aggravée ?

> Deux semaines après le féminicide de Maria, assassinée par son ex conjoint, je suis à Morez dans le Jura. Préfet, police, gendarmerie, procureure de la République, services pénitentiaires, professionnels de santé, CAF, associations : ensemble pour renforcer nos actions, nos moyens, nos coordinations. La Maison des Femmes verra le jour dans le Jura comme dans tous les départements.

> Il y a 83 ans, jour pour jour, Arlette Testyler Reimann et sa sœur Madeleine étaient de ces enfants raflés par la police française sur ordre de l'Etat français. Ce jour-là, la France bafoua son propre nom et son honneur. Aujourd’hui à la Monnaie de Paris, nous frappons une monnaie du nom de la Libération des camps d’Auschwitz-Birkenau. Nous frappons le souvenir d’un lieu où l’on voulait précisément tout effacer. Frapper des monnaies pour rappeler. Frapper les esprits pour réveiller. Frapper la haine pour la briser.

> Amir est un grand artiste. Certains appellent à son boycott parce qu'il est franco-israélien et, aussi, parce qu'il est juif. C’est intolérable. Ça n'a pas et ça n'aura jamais sa place dans la République française.

 

Astrid Panosyan-Bouvet (ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> Le cœur de notre capacité à exercer notre souveraineté, c’est notre puissance économique. Pour cela, nous devons impérativement nous libérer du fardeau de la dette et encourager le travail et la production.

> Le Premier ministre l’a rappelé : notre situation budgétaire n’est plus tenable. Nous avons encore la possibilité de rester souverains, à condition de faire les bons choix. Deux leviers : ralentir la dépense publique, produire et travailler davantage.

> « Monétiser la 5e semaine de congés payés » : de quoi parle-t-on ?
Ce que ce n’est (absolument) pas:
- Une mesure ou une décision unilatérale du gouvernement, dont les paramètres sont fixés à l’avance
- Une suppression de la 5ème semaine de congés payés
- Un principe nouveau
µ- Une obligation pour tous les travailleurs
Ce que c’est:
- Une idée soumise aux partenaires sociaux dans le cadre de la négociation sur « Travailler tous, travailler davantage et travailler mieux » que nous leur proposerons dans les prochaines semaines : aux partenaires sociaux d’abord de négocier, s’ils le souhaitent, sur son principe et sur ses modalités
- Un droit nouveau, sans remise en cause des droits et protections actuelles : celui, pour un travailleur qui déciderait de son plein gré de ne pas prendre la 5ème semaine de congés payés que celle-ci lui soit ‘rachetée’ par son entreprise
- Un principe qui existe déjà : il est comparable à celui du rachat des RTT
- Une option qui resterait à la main de chaque salarié : il continue naturellement d’avoir droit à cette 5ème semaine de congés payés et décide s’il souhaite ou non la prendre ou bien se la faire racheter.
Il faut que l’employeur et le salarié soient d’accord pour le rachat de tout ou partie de cette 5ème semaine. L’idée de travailler pendant 2 jours fériés à salaire constant est un effort assumé demandé aux travailleurs – comme à toutes les autres catégories de la population – et aux entreprises.
Elle vise à travailler plus. La possibilité du rachat de la 5ème semaine de congés payés serait, elle, un droit supplémentaire qui vise à la fois à plus de travail et à plus de pouvoir d’achat, dans lequel certains pourraient trouver leur compte.

> La monétisation de la 5e semaine de congés payés est une proposition que nous faisons aux partenaires sociaux. À eux de la retenir, ou non. Il ne s’agit absolument pas d’une suppression, mais d’un moyen envisagé pour encourager le travail et la production.

> Il n’y a absolument aucune obligation de supprimer la 5e semaine de congés payés. Il s’agit d’un arbitrage personnel, entre le salarié et l’employeur, de monétiser, ou non, cette semaine qui deviendrait une semaine de travail.

> Il y a 2 morts au travail chaque jour en France. Ce ne sont pas des faits divers mais un phénomène de société qui ne doit plus être une fatalité.
Travail avec les partenaires sociaux et les branches, signature d’une circulaire avec Gérald Darmanin, formation des employeurs et apprentis… Des chantiers sont engagés pour instaurer une vraie culture de prévention et lutter contre ce fléau.

> Les dépenses liées aux arrêts maladie ont augmenté de 40% en 10 ans. 18 milliards d’euros en 2024. C'est l'équivalent du budget de mon ministère. C’est une dérive. Elle doit être traitée avec les partenaires sociaux.

> La France est des seuls pays Alliés qui célèbre encore le 8 mai. Cette date avait été supprimée en 1959 par le Général de Gaulle, que nul ne peut soupçonner de complaisance. Ce que nous proposons : que deux jours fériés, déjà payés, soient désormais travaillés.

 

Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargée des Comptes publics)
> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] la France et les Français méritent du courage, de la détermination, et c'est bien le plan qui est présenté par le Premier ministre, Éric Lombard et l'ensemble du Gouvernement. C'est un plan de reprise en main de nos comptes, mais c'est surtout un plan de reprise en main de notre destin, puisque, la porte-parole vient de le dire : les Français attendent de nous que nous trouvions un compromis. Et c'est bien cela que nous allons rechercher à partir de ce plan, d'abord avec les députés, les sénateurs du socle commun. Et dans les deux hémicycles, nous avons la ferme conviction qu'il y a sur tous les bancs des femmes, des hommes qui veulent s'entendre sur l'essentiel, et que le travail est bien le moteur de la croissance, qu'il nous faut assurer la prospérité de notre pays et que la confiance que les Français veulent avoir dans l'avenir passe également par des comptes assainis. C'est bien autour de cet objectif d'indépendance, cet objectif de liberté, cet objectif de reprise en main de notre destin que nous avons construit ces textes budgétaires pour l'an prochain. Et vous le savez, je serai d'ailleurs cet après-midi à l'Assemblée, puis au Sénat, pour en détailler déjà le cadrage, l'architecture, un certain nombre aussi qu'on appelle de plafonds dans les différentes missions, au sein des commissions des finances des deux chambres.
Ce que je veux dire aussi, c'est que ce plan, on parle beaucoup des économies, et j'y reviendrai, mais les économies sont là pour dégager des marges de manœuvre, pour des priorités qui sont celles de notre pays, des Français, et qui sont celles qui sont absolument vitales pour notre avenir.
Une des priorités que nous finançons dans ce budget, c'est évidemment d'abord celle de la sécurité des Français. Sécurité en investissant dans l'armée, sécurité en déployant de nouvelles brigades de gendarmerie, sécurité en investissant dans de nouveaux Canadair, sujet qui a été largement d'actualité malheureusement ces derniers jours, sécurité en investissant dans de nouvelles prisons modulaires pour lutter contre la surpopulation carcérale et lutter contre le narcotrafic.
Dans ce budget également, je veux le redire, nous faisons des économies pour dégager des marges de manœuvre pour que nous arrivions à faire cette transition écologique et énergétique qui est essentielle et peut-être même existentielle. Nous allons, par les moyens que nous mettons en commun, continuer d'investir pour nous adapter au choc climatique, dans l'Hexagone, dans les Outre-mer. On a vu ces derniers mois des cyclones, des canicules, des inondations, nous ne pouvons pas détourner le regard et arrêter d'investir sur ces sujets, de même sur nos ressources en eau, alors que pointe un risque de sécheresse, de même sur la poursuite de la décarbonation de notre industrie et nos transports, de même en continuant à rénover nos bâtiments ou en investissant toujours plus pour que l'électricité soit décarbonée, qu'elle soit renouvelable ou nucléaire.
Et puis, troisième priorité, là aussi que nous assumons, c'est celle de l'investissement pour nos enfants, pour notre jeunesse, en réformant la formation des enseignants, en continuant d'investir pour la recherche et nos universités. Vous le voyez bien si je vous dis tout ça, c'est parce que pour financer ces priorités qui sont celles du temps long et qui méritent notre investissement, eh bien nous devons retrouver des marges de manœuvre budgétaires, et c'est pour cela que nous faisons des économies, nous faisons des choix. Nous n'avons pas fait le choix de la fiscalité, et nous proposons, vous le voyez, un effort assez inédit, inédit dans son volume, mais inédit aussi dans sa répartition.
Ces marges de manœuvre, nous les mobilisons, nous les cherchons, parce que c'est bien notre souveraineté qui est en jeu, et nous voulons donc présenter, eh bien, ces éléments désormais aux forces politiques, aux groupes parlementaires. Nous avons, comme le disait la porte-parole, évidemment constitué ce plan en consultant, en recevant tous les groupes politiques et parlementaires. Nous allons évidemment continuer à le faire dans un esprit ouvert, mais également avec de la transparence, et avec des convictions, au fond, des boussoles qui, elles, doivent être claires pour les Français. Nous ne voulons pas que ce compromis ressemble à une entente de couloir. Nous voulons que le débat se fasse avec et devant les Français. Nous voulons l'aborder, comme le Premier ministre hier l'a fait, avec beaucoup d'authenticité, beaucoup de sincérité, sans faux-semblants et loin des non-dits qui, on le sait, sont un poison pour notre démocratie.
Très rapidement, maintenant, dans ce plan tel qu'il a été présenté par le Premier ministre, on l'a dit, il est équitablement réparti. Ça veut dire que d'abord, l'État est à nouveau exemplaire. Je dis à nouveau parce qu'en 2025, vous savez que c'est l'État qui porte 75 % de l'effort des économies qui sont faites cette année. Vous le voyez sur la masse salariale de l'État, qui a été largement ralentie. Vous le voyez également dans nos dépenses de fonctionnement. En 2026, la règle que nous nous sommes fixés, c'est que, hors effort de réarmement supplémentaire que vous connaissez, nous ayons les mêmes crédits en 2026 qu'en 2025. Ces mêmes crédits, c'est-à-dire que nous avons pour les opérateurs et pour les ministères, pas plus, mais pas moins pour mener nos missions, avec évidemment des répartitions qui sont présentées dans le fameux tiré à part qui a été remis hier soir au Parlement.
Deuxième élément, ce sont les collectivités territoriales. Elles font beaucoup d'efforts en 2025, et je veux à ce titre les en remercier. Elles sont dirigées partout par des hommes et des femmes de responsabilité, et nous proposons au pays que cet effort soit donc partagé avec elles l'année prochaine, avec des dépenses et donc des recettes de fonctionnement qui soient celles de l'année 2025, plus l'inflation. Ce qui permet, on le voit, à chacun, de pouvoir continuer à faire l'essentiel de ses missions. C'est un effort qui est supérieur à ce qui avait été fait jusque-là, mais que je veux rappeler.
Et puis, notre troisième enjeu, c'est celui de la Sécurité sociale, notamment nos dépenses de santé. On le sait, c'est une source de préoccupation pour nos concitoyens. Vont-ils continuer à être bien soignés ? Notre enjeu, c'est que nous puissions nous assurer que notre système de santé est bien financé, et donc, que ces dépenses n'augmentent pas plus vite que la croissance. Au fond, ce qu'on veut, c'est dédier la même part de notre richesse nationale à la santé chaque année. C'est-à-dire que quand la croissance augmente, nous pouvons d'autant plus augmenter les dépenses de santé et qu'on le stabilise au niveau de ce qu'était la dépense de santé dans les derniers mois. Et ça nous semble être un effort qui est à la fois raisonnable, mais surtout important pour que ce système social, eh bien, soit renforcé. Plus il y a de croissance, plus notre modèle social, lui aussi, est renforcé.
Ces 3 boussoles-là, ces 3 caps, si on les tient pendant 3 ans, eh bien, nous serons à 3 % de déficit. Et c'est en cela que, comme le disait la porte-parole, ce plan, nous devons le faire, nous pouvons le faire, mais nous allons le faire. Et il est en ça réaliste. Il a été construit pour être tenable et que nous puissions arrêter d'augmenter la dette. Je conclurai en vous disant à nouveau que ce plan, ce n'est pas qu'un plan budgétaire. C'est un contrat avec les Français, un contrat de réforme et d'action, un contrat assez simple. On réduit le déficit ; on travaille tous un peu plus nombreux et un peu plus pour créer plus de richesses, et on redonne ainsi à notre pays la capacité d'investir dans son avenir, dans ses priorités, dans ce qui comptera pour nous et pour nos enfants demain. Et c'est un contrat, je pense, que les Français peuvent tout à fait comprendre et voir comme équilibré pour qu'on puisse continuer à les protéger, à améliorer le quotidien. Et puis, je le dirai enfin, c'est bien un effort équitable, un contrat entre nous tous, entre toute la nation, entre toutes les générations, entre tous les Français, qui soit aussi partagé avec l'État, les collectivités, la sphère sociale, et qui soit un effort de solidarité, comme le général De Gaulle le préposait en 1945, pour que la France, en tant que nation, se réconcilie avec ses finances publiques et ainsi se réconcilie avec ses projets d'avenir. Il nous semble que c'est là une ambition que les Français comprennent, et c'est aussi une obligation pour nous que de remettre notre pays sur ce chemin.

> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] Quelques faits pour qu'on puisse ancrer ce débat dans une réalité. Le temps de travail en France, vous savez, c'est 1 607 heures par an. Et quand on regarde dans l'ensemble de notre pays, le temps de travail par habitant, nous travaillons en France 100 heures de moins par habitant qu'en Allemagne. Et donc on voit bien qu'on a un enjeu, si on veut rétablir notre écart de PIB et de PIB par habitant par rapport à nos voisins, qui est un enjeu de travailler plus nombreux. C'est l'enjeu du taux d'emploi des jeunes et des seniors, mais c'est aussi l'enjeu de travailler davantage. Si on fait un petit calcul entre nous, 2 jours sur 365, ça revient à peu près à 0,5 % d'activité en plus. Et vous voyez, dans un pays où on cherche la croissance, 0,5 % de croissance en plus, ce serait un effet un peu mécanique, là, je fais un peu de la théorie qui n'est pas complètement raffinée, mais on voit bien que travailler deux jours de plus, c'est générateur de croissance, c'est générateur de richesse. Évidemment, si les écoles sont ouvertes, si les commerces sont ouverts, si les entreprises sont ouvertes, elles produisent de la richesse qui est bénéfique à notre pays. À partir du moment où vous produisez la richesse, il se passe deux choses. Quand vous êtes une entreprise, vous pouvez contribuer un peu plus au budget de l'État. Et quand vous créez de la richesse, vous avez une deuxième conséquence, c'est que vous pouvez payer aussi un peu plus vos salariés. Et on a en France des systèmes de partage de la valeur qui sont bien connus, l'intéressement, la participation, la prime dite prime Macron, les salaires. Et au fond, ce que proposent les Premiers ministres au pays, c'est là aussi un peu un pacte collectif. En travaillant tous un peu plus, en créant tous un peu plus de richesses, nous pouvons contribuer à assainir les comptes publics et nous pouvons surtout avoir un bénéfice pour ceux qui travaillent en salaire, en intéressement, en participation ou en prime dite Macron. Donc ce qui s'ouvre là, c'est un cycle de consultation avec les partenaires sociaux pour que nous puissions, dans cette contribution des entreprises, dans la manière de valoriser le travail, trouver la manière de le faire de manière organisée. Ensuite, se posera la question des jours eux-mêmes. Très prosaïquement, c'est que le temps de travail en France va passer à 1 621 heures, c'est ça qui est notre proposition, et le Premier ministre l'a proposé en supprimant ces deux jours fériés. Mais il l'a dit, notre objectif, c'est qu'on travaille plus et qu'on le fasse avec l'objectif de créer des richesses.

> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] Le Premier ministre a d'abord posé un principe, qui est un principe, je pense, de salubrité publique. Il est utile et même nécessaire que, régulièrement, eh bien, nous évaluions, nous regardions les dispositifs de dépense, les dispositifs fiscaux, pour savoir si dans le monde de 2025-2026, des choses qui parfois ont été créées il y a 30, 40, 50 ans, correspondent bien toujours à nos objectifs, sont bien toujours utiles, sont bien, comme on dit, calibrées, correspondent à un besoin et correspondent à nos priorités et donc sont efficaces. Dans ce contexte-là, il se trouve que j'ai été... Moi, vous le savez, j'ai eu le grand honneur d'avoir été députée membre de la Commission des finances. Tous les ans, vous avez des parlementaires qui font un travail précis, utile, de regarder les niches fiscales. Pendant des années, il a été considéré que ce travail était un peu anecdotique, un peu secondaire. Le choix du Premier ministre, c'est de considérer que ce travail est essentiel, qu'il doit faire l'objet d'un travail collectif, et que donc, cette année, nous nous engageons à réviser, parfois supprimer, modifier, recalibrer les dispositifs qui viendraient être analysés comme étant les moins efficaces ou qui ne soient pas pertinents. Et donc notre boussole, c'est quoi ? C'est l'efficacité, c'est l'utilité. Et je veux le redire ici, il y a des choses qui sont très utiles. Et si elles sont donc les choses très utiles, même si elles sont coûteuses, eh bien, si elles sont utiles, on les garde. Et donc, par exemple, dans le cas des services à la personne, je le redis, nous ne changerons pas, en tout cas, le Gouvernement n'a pas l'intention et ne souhaite pas changer quoi que ce soit sur la manière dont les familles, pour faire garder leurs enfants, les personnes âgées qui sont notamment en situation de dépendance, les personnes en situation de handicap, continuent d'être soutenue, en fait, par notre solidarité. Les niches fiscales, c'est financé par, au fond, nos ressources, nos impôts. Ce sont les Français, les uns avec les autres, qui font preuve de solidarité via ces mécanismes. Et donc, ça, nous n'y toucherons pas. Après, vous avez vu qu'il y a aussi des propositions qui ont été faites sur un autre mécanisme, qui est celui de l'abattement de 10 % pour les retraités, qui est une forme de niche fiscale et sur laquelle nous avons proposé une réforme, là aussi, de solidarité, d'abord de simplicité, parce que 10 % d'abattement dans la limite de 4 400 euros par foyer, c'est quand même assez compliqué. Et donc, ce que propose le Premier ministre, c'est de dire que maintenant l'abattement est de 2 000 euros par personne, donc c'est extrêmement lisible. Et ce faisant, en fait, vous organisez une solidarité entre les retraités les plus aisés, qui auront un tout petit peu d'impôts en plus à payer, vers les retraités qui sont au début des tranches d'imposition, donc les retraités modestes et de classe moyenne, qui, par ce nouveau système, eh bien, auront un abattement plus grand que celui dont ils bénéficient aujourd'hui. Ce qui vous montre que, vous voyez, notre réflexe, c'est oui, on veut faire des économies, oui, on veut se mettre en condition de pouvoir payer durablement les pensions, mais la manière de le faire, c'est aussi de chercher la solidarité de la justice entre les Français et que chacun contribue à sa juste part. Il me semble qu'il y a là, vous voyez, des pistes, là aussi, que les Français peuvent tout à fait comprendre.

> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] Dans le cadre de ce projet pour le pays, il a semblé important que l'effort soit équitablement réparti entre l'État, la Sécurité sociale et les collectivités, mais aussi équitablement réparti entre les Français. Nous avions, depuis un an, un nouveau dispositif qui s'appelle la contribution différentielle sur les hauts revenus, qui avait été votée en disant qu'on le conserverait jusqu'à ce que le déficit passe sous la barre des 4 %, donc jusqu'à ce qu'il revienne à 3 virgules quelque chose. Et ce dispositif s'applique aux ménages qui ont plus que 250 000 euros de revenus quand c'est une personne seule, ou 500 000 euros du coup si c'est un couple. Et le Premier ministre a arbitré qu'il souhaitait que nous gardions ce dispositif. Il a par ailleurs indiqué que dans notre pays, quand certains organisent la gestion de leur patrimoine avec des holdings, et que ces holdings sont constituées d'actifs qui ne sont pas productifs, le Premier ministre a aussi indiqué qu'il souhaitait que nous trouvions une manière d'assurer que l'impôt qui existe, est payé, qu'il n'y a pas de sur optimisation, qu'il n'y a pas d'évitement. Et l'ensemble de ces mesures d'équité fiscale représente, vous l'avez vu, à peu près 2 à 3 milliards d'euros, et ce sont des choses que nous allons détailler avec les parlementaires.

> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] Le président de la République a réagi à cette présentation du budget en indiquant effectivement que ce budget avait la vertu du courage, de l'audace, de la lucidité et de regarder les objectifs d'investissement auxquels la France doit faire face, la nation doit faire face, avec beaucoup de lucidité et d'honnêteté. Et donc, il a remercié le Premier ministre, encouragé le Gouvernement et rappelé que le nerf de notre nation, c'était bien sûr la croissance. Et donc, il lui semblait que les dispositions qui avaient été prises vont dans le sens de la croissance et du soutien aux facteurs de croissance.

> Évidemment, le Parlement a le pouvoir de censurer. Et nous, Gouvernement, nous avons le devoir de trouver un compromis parce que c'est vital pour le pays. Donc, la première chose qu'on va faire, d'abord, c'est qu'on va présenter d'abord l'architecture de ce budget. Pourquoi nous avons fait un travail précis, crédible, pourquoi nous croyons que c'est ce qu'il faut faire pour le pays ? Nous allons ensuite travailler avec eux et nous allons nous donner tous les moyens pour que l'intérêt de la nation prévale. Et aujourd'hui, nous ne sommes pas, vous voyez, dans la phase de construction du compromis, nous sommes dans la phase de présentation de la manière dont nous avons organisé cet effort, ce qu'il veut dire, ce qu'il permet, ce qu'il n'est pas. Il n'est pas un plan fiscal de matraquage, il n'est pas un plan d'économie arbitraire, il n'est pas un plan de rabot généralisé. En faisant ce plan de ralentissement affirmé et que nous portons de la dépense publique, nous allons quand même continuer à augmenter nos dépenses. Pour les collectivités, c'est plus 3 milliards. Pour l'État, c'est plus 7 milliards. Pour la santé, c'est plus 5 milliards. Donc, c'est aussi ça qui va être question cet après-midi, que tout le monde comprenne bien ce que nous proposons. Et ensuite, viendra le temps du compromis, du travail, de la présentation du budget. Et donc on a devant nous beaucoup de temps, ce qui est une chance et ce qui est une nouveauté, puisque si le Premier ministre a décidé de le présenter maintenant, c'est pour que nous nous donnions le temps du compromis et que nous fassions passer dans la précipitation, comme je disais, avec des accords de couloir loin des Français et qui parfois ne sont pas compris.

> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] D'abord, en préambule, il n'y a pas de patrimoine de l'État, il n'y a que du patrimoine des Français. Tout ce que l'État possède, ça a été payé par l'impôt des Français au cours de décennies, voire parfois de siècles. Et donc notre devoir, nous qui sommes au Gouvernement, qu'on soit ministre, qu'on soit directeur d'administration, qu'on soit préfet, qu'on soit… à tout niveau, ce patrimoine, c'est une richesse de notre pays. On doit donc en prendre soin, le rénover, on doit bien le gérer, bien le connaître, parfois le vendre, parfois acheter, construire, et on doit aussi bien le valoriser. Il a une valeur, ce patrimoine. Et donc comment, dans un pays qui a pendant des siècles construit ce patrimoine qui nous appartient à nous, Français, nous donne des outils de bonne gestion. Et vous l'avez dit, la Cour des comptes et beaucoup d'autres, et je dois dire moi-même puisque je suis aussi en charge de l'immobilier de l'État, par exemple, nous constatons que nous pouvons faire beaucoup, beaucoup mieux. Et donc cette société foncière a pour objectif non pas seulement de s'occuper de faire la cartographie des biens publics, mais aussi du coup leur bon entretien, leur rénovation, leur rénovation énergétique, leur bonne gestion. Et je vais vous donner un exemple très concret. Nous étions avec le Premier ministre il y a quelques semaines à Montpellier. Et à Montpellier, nous avons, avec le maire, et ça se fait, et dans notre vision, avec les collectivités, parce que ces bâtiments, ils ne sont pas n'importe où, ils sont inclus dans des collectivités, dans des endroits où il y a des maires qui eux-mêmes ont des projets. Nous avons, à Montpellier, réorganisé toute notre empreinte immobilière de la direction générale des Finances publiques. Il y avait plus de 7 localisations différentes à Montpellier qui vont être maintenant réorganisées en deux sites, dans des lieux qui sont agréables pour les agents, qui sont adaptés aux besoins, un d'ailleurs en quartier politique de la ville, donc proche des Français. Ce patrimoine, c'est un outil. Donc il y a évidemment, vous voyez, des biens patrimoniaux très reconnaissables, historiques, mais il y a aussi beaucoup de lieux qui sont des lieux d'accueil et qui doivent être adaptés à nos besoins. Et donc Montpellier est un exemple. J'étais, par exemple, à Rouen, où j'ai inauguré la cité administrative, en faisant un nouveau projet immobilier grâce notamment aux services qui sont ceux qui deviendront demain la foncière de l'État. Nous avons par exemple fait 50 % d'économies sur l'énergie du bâtiment et nous avons donné aux agents les meilleures conditions de travail. Donc combien ça rapporte ? À moyen terme, beaucoup. À court terme, c'est des investissements, mais c'est aussi des ventes. C'est une meilleure gestion. Au fond, ça s'appellerait la gestion de bon père de famille. Qu'est-ce qu'on a ? Comment on le valorise ? Qu'est-ce qui est utile ? Qu'est-ce qui est aussi utile aux Français ? À quel endroit ? Et qu'on ait cette gestion dans l'intérêt des Français. Mais il n'y a pas de patrimoine de l'État, c'est le nôtre.

> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] Si on supprime deux jours fériés, le temps de travail, il va augmenter de 14 heures. Il va passer de 1 607 heures à 1 621 heures. C'est ça qu'on veut dire, parce que sinon, autant être clair avec les Français. C'est précisément de tout cela qu'il va être débattu avec les organisations syndicales patronales par Astrid PANOSYAN-BOUVET et Catherine VAUTRIN qui commencent leurs consultations. Mais je peux le dire, effectivement, nous avons un point de convergence, c'est que l'objectif, c'est bien que nous travaillions un petit peu plus, 14 heures de plus dans l'année. C'est passé de 1 607 à 1 621 heures. Et je le redis, si vous faites le calcul, c'est à peu près 0,5 %, si on fait le calcul de manière brute, d'activité en plus. Regardez ce qu'est notre croissance aujourd'hui. Dites-vous ce que ça veut dire, même si on n'arrive à faire que la moitié de l'impact, 0,25 % de croissance en plus, quand vous voyez qu'on est en train d'être à 0,6, 0,7, 0,8, c'est tous les débats que vous avez dans vos journaux, on voit que ça compte et que cette richesse en plus, elle peut être évidemment bénéfique au pays, bénéfises, bénéfique aux salariés.

> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] Nous devons retrouver un déficit inférieur à 3 % en 2029, ce qui veut dire un déficit de maximum 4,6 % en 2026.

> Produire plus c'est être plus nombreux à travailler.

> Le Premier ministre a dit «moins de normes, moins de subventions». On pense que c'est un assez bon deal, qui semble adapté à notre pays.

 

Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Les économies sont indispensables, mais elles ne doivent pas casser la croissance. Le gouvernement fixe un objectif pour 2026 : 44 milliards d’euros d’efforts. Mais les oppositions peuvent proposer des économies ou des recettes alternatives. Ce débat est légitime, à condition que chacun apporte des solutions crédibles qui ne nuisent pas à la création de richesse. Nous avons une exigence : réduire la dépense tout en soutenant la production et l’investissement. C’est cette voie qui permettra à notre pays de retrouver de la marge de manœuvre et de rester souverain.

> > [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] Il y a un enjeu très simple, qui est celui de notre indépendance et de notre souveraineté.

> Maîtriser les coûts, tenir les délais, préserver nos ressources : voilà notre feuille de route J’ai échangé avec Bernard Fontana, Président-directeur général d’EDF, autour des chantiers prioritaires de notre politique énergétique.
Gouvernance du nouveau nucléaire : EDF entre dans une nouvelle phase. Une gouvernance rénovée a été mise en place pour piloter le programme EPR2. Nous serons au rendez-vous de l’exigence : tenir les délais, maîtriser les coûts.
Nous avons échangé sur les contrats moyen et long terme en cours de négociation, notamment les CAPN (contrat d'allocation de production nucléaire), qui doivent fournir une électricité décarbonée à un prix stable à nos industriels. Objectif : sécuriser 30 TWh d’ici la fin de l’année, comme l’a rappelé le Premier ministre. Nous avançons avec détermination pour bâtir un mix énergétique solide, compétitif et souverain.

 

Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger)
> Les tensions avec les Etats-Unis doivent être l’occasion pour l’Europe de s’affirmer comme puissance commerciale et de diversifier ses partenariats stratégiques. L’UE peut sortir plus forte commercialement qu’aujourd’hui.

> Dans cette période de forte tension commerciale, nous défendrons toujours nos filières d’excellence.

 

Autres ministres
Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles)
> Dans le cadre de mon déplacement diplomatique en Belgique, j’ai visité ce matin deux sites de l’Institut Le Saulchoir. Ces structures accueillent des personnes en situation de handicap, dont certains enfants français relevant également d’une mesure de protection de l’aide sociale à l’enfance. Un modèle d’accompagnement global, éducatif et médical, qui appelle à une coopération transfrontalière toujours plus exigeante et humaine.
Cet après-midi, je suis venue à la rencontre de la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation, puis les équipes du CHU Brugmann, pour un échanger sur l’approche belge des soins palliatifs et l’accompagnement de la fin de vie. Je suis venue écouter ces professionnels de santé investis : recueillir des retours d’expérience précieux sur l’accompagnement des malades et de leurs proches. Ces échanges continueront à nourrir nos travaux pour bâtir un modèle français fidèle à nos valeurs et à nos exigences.
J’ai également visité l’association Notre Abri, à Uccle, qui accueille des enfants de 0 à 6 ans confiés par les services de protection de l’enfance. Pouponnière, maison d’enfants, unité de crise : chaque lieu porte une même ambition, celle d’offrir un cadre stable, sécurisant et affectif à des tout-petits vulnérables. Une structure engagée, humaine, ancrée dans une approche pluridisciplinaire et individualisée, où chaque enfant est accompagné avec bienveillance pour reconstruire un lien, une sécurité, une trajectoire.

 

Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique)
> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] Aller à la rencontre de nos commerçants, chefs d’entreprise et compatriotes après les annonces budgétaires, c’est essentiel. Pour comprendre, pour écouter, pour ajuster. Ce budget, c’est un effort de tous les Français pour la Nation. À Metz, nous en avons parlé ensemble.

> Au fondement de l’Union européenne, il y avait la Communauté européenne du charbon et de l’acier. Ce moment où l’Allemagne et la France se sont alliées pour défendre leurs intérêts industriels et instaurer la paix. Une fois encore, nos intérêts nous rassemblent.

 

Sophie Primas (ministre déléguée auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement)
> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] e Premier ministre a donné un cap aux Français : remettre enfin de l'ordre dans nos comptes publics pour retrouver la maîtrise de notre destin. Après des semaines de travail, des semaines de consultation, chère Amélie, le Gouvernement a donc désormais une feuille de route claire, ambitieuse, qui repose sur deux piliers : produire plus et dépenser mieux. Avant de céder la parole à la ministre des Comptes publics, je voudrais partager avec vous trois convictions assez simples, ce sursaut budgétaire, nous devons le faire, nous pouvons le faire, et d'ailleurs, nous allons le faire. Voilà les trois convictions.

Nous devons le faire, car la France est aujourd'hui au pied du mur de la dette. Je rappelle que la dernière fois que nous avons voté un budget à l'équilibre, c'était en 1974. Résultat : nous avons laissé filer notre dette, gouvernements après gouvernements, à tel point que nous dépenserons cette année plus d'argent pour payer les intérêts à nos prêteurs que pour le budget de nos armées. Et vous savez à quel point ce sujet est sensible. Et bientôt plus d'ailleurs que pour l'éducation nationale. Comment accepter que nous financions depuis 50 ans notre train de vie, à la fois sur le dos de nos enfants et très probablement désormais sur le dos de nos petits-enfants ? Remettre de l'ordre dans nos comptes, c'est donc redonner un espoir et une trajectoire aux jeunes générations de notre nation, c'est retrouver des marges de manœuvre pour investir dans l'avenir, pour la transition énergétique, pour la transition technologique, pour notre indépendance, pour nos écoles, pour notre santé et, bien sûr, pour notre défense.
Seconde conviction, c'est que ce budget, nous pouvons le faire. Le plan que le Premier ministre a présenté hier, il est exigeant, évidemment, mais il repose sur un effort de 43,8 milliards d'euros avec une baisse de dépense qui est tout à fait inédite, qui est répartie équitablement sur l'ensemble de la sphère publique pour atteindre 4,6 % de déficit en 2026. Il repose aussi surtout sur une relance de la production avec trois impératifs : être plus nombreux à travailler, travailler davantage, simplifier la vie des entreprises et des Français pour renforcer notre compétitivité.
Alors oui, ce projet est certes ambitieux, mais il est réaliste, il est crédible et il est juste. Si nous le décidons, nous pouvons, d'ici quelques années, inverser la spirale de l'endettement.
Enfin, et c'est ma troisième conviction, ce sursaut budgétaire, nous allons le faire, nous allons le faire car c'est la raison même de notre présence à nous, ministres, au sein de cette équipe gouvernementale polyphonique que vous soulignez souvent. Accepter de travailler ensemble malgré certaines divergences pour être utiles à nos concitoyens, c'est notre feuille de route. Nous allons le faire surtout grâce et avec les Français qui ont, dans leur immense majorité, bien compris, que nous ne pouvions plus continuer comme avant, et nous demandent d'agir avec courage et avec lucidité.
À partir d'aujourd'hui, une nouvelle étape s'ouvre. Le Gouvernement a pris ses responsabilités en présentant dès le mois de juillet une vision et un cap pour le budget 2026. Aux parlementaires, désormais, de s'en saisir et d'apporter leurs pierres à l'édifice. Je ne doute pas que les débats seront présents. Ils seront certainement vifs, intéressants, quelquefois peut-être un peu houleux, mais c'est la démocratie. Et je suis convaincue, avec le Premier ministre et l'ensemble du Gouvernement, qu'il existe un chemin et que nous saurons être au rendez-vous de ce moment qui me semble extrêmement important. Amélie, je te laisse là.

 

Philippe Baptiste (ministre délégué auprès de la ministre d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Les industriels européens doivent se mobiliser, prendre des risques et innover pour que l’Europe du spatial soit à la hauteur des défis auxquels elle fait face. Acteur historique du spatial européen, Thales Alenia Space inaugurera cet automne une Smart Space Factory lui permettant de produire plus de 100 satellites par an sur son son site italien et de renforcer ainsi la compétitivité de l’industrie spatiale européenne.

> La France et l’Italie partagent une vision ambitieuse de l’Europe du spatial. A l’heure où nos coopérations avec les Etats-Unis peuvent être remises en question, nous devons renforcer nos coopérations et notre compétitivité dans ce domaine pour faire du spatial un levier de puissance et un véritable pilier de la souveraineté européenne. Sur le futur du Europe space port et les lanceurs, sur les constellations souveraines, sur les programmes européens, nous porterons ensemble cette vision commune au sein des institutions de l’UE et lors de la conférence ministérielle de l’Esa en novembre prochain.

 

Yannick Neuder (ministre délégué auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargé de la Santé et de l’Accès aux soins)
> Ecouter, soutenir, reconstruire. Le procès de Joël Le Scouarnec a révélé l’indicible : des centaines de vies d’enfants, d’adolescents, d’adultes abîmées par les actes d’un homme et les manques de tant d’institutions.
Ce procès a aussi éprouvé profondément tous celles et ceux qui, aux côtés des victimes, y ont participé : famille et proches, mais aussi magistrats, avocats, policiers, journalistes, huissiers…
En recevant le Collectif des victimes au ministère à Paris le 18 juin dernier, dans le courage et la dignité des paroles qui se sont exprimées, nous avons pris conscience de la force de l’attente, des insuffisances de l’accompagnement hier, de l’impératif de l’action aujourd’hui.
En quelques semaines, en lien constant avec le collectif, les équipes du ministère de la Santé, de la délégation ministérielle à la santé mentale et à la psychiatrie, de la délégation interministérielle à l’aide aux victimes ont pu construire un dispositif répondant à cette exigence.
Aujourd’hui ouvre une ligne d’écoute, confidentielle, gratuite, sécurisée par le ministère de la Santé, s’appuyant sur l’expertise de professionnels spécifiquement briefés et formés à la prise en charge des violences sexuelles.
Accessible dans un premier temps du lundi au vendredi, de 10h à 19h, cette ligne d’écoute s’adresse aux victimes, à leurs familles et proches, aux professionnels bouleversés par l’intensité de ce procès.
Elle permettra l’expression d’une parole d’abord, la bonne orientation ensuite selon les profils et les besoins, vers une prise en charge personnalisée au plus près du territoire de vie.
Pour en faire la première pierre d’un parcours de soin et de reconstruction dont nous n’ignorons rien de l’exigence. Et pour lequel nous serons toujours mobilisés.

> Sauver des vies tient parfois à un seul geste : donner. Nous signons le contrat d’objectifs et de performance 2025-2028 avec l’EFS [Etablissement français du sang] . L’État soutient pleinement l’EFS pour transformer, moderniser et renforcer sa mission essentielle pour notre système de santé et notre souveraineté. Alors, donnez votre sang, votre plasma, vos plaquettes !

> Santé mentale : nous généralisons les filières psychiatriques du Service d’Accès aux Soins (SAS) à toujours plus de territoires. Dès 2025, une vingtaine de projets seront accompagnés sur le terrain.
En cas de détresse psychique, appeler le 15 permettra d’être orienté vers une équipe spécialisée, en lien avec les urgences, les Centres médico-psychologiques et les structures médico-sociales. C’est une avancée concrète du plan « Repérer, soigner, reconstruire », que j’ai dévoilé le 11 juin.

 

Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> En Conseil Affaires Générales à Bruxelles où nous venons d’adopter le 18eme paquet de sanctions contre la Russie.
Pour une pression maximale :
- Interdiction du pétrole raffiné via pays tiers
- Baisse du plafond du prix du pétrole brut
- Nouvelles sanctions contre banques, navires et sociétés écrans
- Contrôles renforcés sur les biens sensibles
La France y a joué un rôle moteur. Nous continuerons d’accroître la pression militaire et économique sur le Kremlin pour mettre fin à sa guerre d’agression contre l’Ukraine.

> Je salue l’ambition pour le nouveau cadre financier pluriannuel présentée aujourd’hui par la Commission européenne. C’est le début d’une négociation cruciale pour l’avenir de l’Europe. Je serai vendredi au Conseil Affaires générales à Bruxelles pour y défendre nos priorités : le réarmement du continent européen, le soutien à notre compétitivité et souveraineté technologique, le revenu de nos agriculteurs, la création de ressources propres.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Thomas Cazenave (député)
> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] Ces mesures ne sont pas populaires, mais elles sont indispensables si l'on veut redresser les comptes publics.

> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] Je continue à défendre une année blanche budgétaire. Dans un contexte d'inflation faible, elle permet de mettre tout le monde à contribution – retraités, bénéficiaires d'aides sociales, actifs – tout en préservant une contribution raisonnable de chacun. C'est une manière d'assurer l'équilibre et le partage de l'effort.

> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] La vraie brutalité, ce serait de ne rien faire et de se retrouver comme un certain nombre de pays qui ont fait face à des crises financières et qui ont dû, eux, baisser les pensions de retraite, baisser les salaires des fonctionnaires, baisser le pouvoir d'achat.

> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement]  Du côté du Rassemblement national, depuis des années, ils nous disent qu'il faut redresser les finances publiques, mais ils sont contre toutes les mesures d'économies qui sont avancées. Du côté de La France insoumise, ils voudraient finalement qu'on redresse uniquement en augmentant de plus de 40 milliards les impôts.

> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] C’est la première base de discussion. Il y aura un travail parlementaire qui s'engage. Il y a des sujets sur lesquels il faut naturellement discuter. On a besoin d'éclaircissements sur les deux jours fériés par exemple. C'est une mesure qui mérite d'être précisée. Y aura-t-il un bénéfice en termes de salaire ?

> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] J’en appelle au dialogue parlementaire qui s'ouvre, à la responsabilité notamment des partis de gouvernement, pour permettre à François Bayrou d'aller au bout de la discussion budgétaire et de doter le pays d'un budget précis.

 

Sylvain Maillard (député) 
> La Justice décide de libérer le terroriste Abdallah après 40 ans. Comme chacun, j’en prends acte. Mais s’en réjouir et estimer que c’est une bonne nouvelle. C’est insupportable. Je pense aux nombreuses victimes assassinées et bien sûr aux 47 élèves blessés du lycée Carnot à Paris lors de l’attentat de septembre 1982.

> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] Nous avons baissé la dépense publique et nous avons protégé les Français, leur emploi et l’activité face aux crises. Personne ne disait qu'il fallait dépenser moins.

> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] Tout le monde ne propose que des dépenses supplémentaires (...) nous dépensons trop depuis trop longtemps.

Nous ne souhaitons pas de hausse d'impôts.

Il y a une partie des Français qui ne travaille pas suffisamment tout au long de la vie.

 

Olivia Grégoire (députée)
> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] C’est notre indépendance qui se joue et le Premier ministre l’a rappelé. Réduire notre dette c’est nous redonner des marges de manœuvre. Plein soutien aux mesures pour soutenir la production, simplifier, sanctionner les mauvais joueurs et réformer la commande publique.

> Qui s’est insurgé en 2020/2021 qd avec Bruno le Maire nous créons le fonds de solidarité et assurons le chômage partiel? Qui s’est plaint en 2022 de la prise en charge des factures électricité des ménages ? Qui s’est plaint des créations d’emplois? Qui?

> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] Rationaliser le parc immobilier de l’État c’est faire des économies durables, mieux entretenir nos bâtiments publics et libérer du foncier. Créer une foncière de l’État est une réponse concrète à la trajectoire de redressement de nos finances annoncée par le Premier ministre.

> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] L’an passé avec Gérald Darmanin et Mathieu Lefevre nous proposions de diminuer la participation de l’État dans certaines entreprises, sans réduire son influence. Du bon sens pour soutenir par exemple de grands programmes de recherche comme annoncé par François Bayrou grâce à ces recettes.

> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] Les retards de paiement pénalisent de 4% le chiffre d’affaires des entreprises, notamment les plus petites, et leur coûtent plus de 56 milliards d’euros. Renforcer les sanctions et viser le chiffre d’affaires est impératif : 1 PME sur 4 défaille à cause de cela.

 

Pieyre-Alexandre Anglade (député) 
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Nous ne lâcherons pas l’Ukraine ! Les sanctions massives décidées par les Européens contre la Russie démontrent notre détermination. Tant que le Kremlin ne consentira pas au cessez-le-feu nous continuerons d’accroître la pression pour mettre fin à sa guerre d’agression !

 

David Amiel (député)
> L’incertitude est un poison mortel pour notre économie. Bloc central, LR et socialistes doivent, avec le gouvernement, forger un contrat budgétaire jusqu’en 2027.

> Assez des Ponce Pilate budgétaires qui multiplient les lignes rouges en se lavant les mains des conséquences ! Le Premier ministre a présenté un plan courageux. Il peut être rendu plus juste socialement, plus efficace économiquement, mais avec des alternatives crédibles.

 

● MoDem 
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] Ce qui n'est pas théorique, c'est que nous avons un déficit et une dette qui se creusent. Ce qui n'est pas théorique, c'est que nous sommes menacés par des mesures de restriction de ceux qui nous prêtent.

> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] Que les populistes fassent du populisme n'est pas une surprise pour moi, y compris quand il s'agit de prendre des mesures qui sont par nature pas des mesures populaires.

Un rappel que certaines décisions, même impopulaires, sont indispensables.

> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] L'intérêt des Français, c'est qu'on fasse aujourd'hui des efforts mesurés pour éviter des efforts qui seraient beaucoup plus insurmontables demain.

> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] On a intérêt à taxer les revenus qui ne sont pas productifs, les gens qui gagnent leur vie sans que ça produise de la richesse. Mais des entreprises qui gagnent leur vie, qui produisent de la richesse, qui créent de la recherche et de l'innovation, qui recrutent des salariés, pourquoi voudriez-vous qu'on les mette à contribution?

> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] On stabilise les revenus, on ne touche pas les revenus, il n'y a pas plus d'impôts pour les revenus modestes ou les revenus moyens.

> [Budget 2026, réduction des déficits publics et plans du gouvernement] Un sursaut qui est celui du sursaut de la souveraineté française et de l'intérêt des Français.

 

Bruno Fuchs (député)
> Après avoir restitué ce jour, après 60 ans de présence, sa dernière base militaire au Sénégal, la France doit profiter de ce moment pour repenser son partenariat avec le Sénégal et l’Afrique francophone : un partenariat gagnant-gagnant, équilibré et respectueux.

 

● Parti radical 
> [Budget 2026 : des efforts nécessaires]
Le Premier Ministre a annoncé des mesures courageuses pour arrêter l’augmentation de la dette : gel des dépenses de l’Etat, suppression des agences improductives, non remplacement d’un fonctionnaire sur trois, effort sur les dépenses de sécurité sociale, nouvelle contribution de solidarité pour les plus hauts revenus, simplification de la vie des entreprises etc.
Plutôt qu’augmenter les impôts, le Parti radical s’est toujours prononcé en faveur de nécessaires économies et d’une augmentation du travail et de la richesse produite en France : il partage donc les orientations présentées. Le Parti radical rappelle que les efforts demandés aux Français doivent être équitablement répartis entre eux : il s’engagera dans la discussion budgétaire au Parlement avec la volonté qu’elle aboutisse au redressement des comptes publics, comme à la plus grande justice sociale possible.
Sur la suppression de deux jours fériés, si le Parti radical comprend l’effort demandé, il privilégie le dialogue au sein de chaque entreprise pour choisir les deux jours supplémentaires travaillés en fonction de leur organisation et de la préférence des salariés.
Enfin, comme l’a annoncé François Bayrou, notre pays a besoin de réformes de fond.
Oui, il faudra refonder le financement de notre système social mais aussi l’ensemble de notre fiscalité pour plus de justice et d’efficacité. « Le Parti radical prône également une nouvelle organisation territoriale avec des missions de l’Etat recentrées et plus d’autonomie et de compétences aux territoires. Des chantiers qu’il sera indispensable de lancer si nous voulons durablement remettre notre pays sur la voie d’un budget maîtrisé et d’une situation financière assainie », précise Nathalie Delattre, présidente du Parti radical.

 

► Autres 
Commission européenne
Stéphane Séjourné (Vice-président exécutif à la Prospérité et à la Stratégie industrielle)
> Une force de frappe et d’investissements dans les secteurs stratégiques. Un véritable «fonds Draghi». Voici comment on peut résumer le fonds de compétitivité que je viens de présenter dans le cadre du prochain budget de l’Union.
UIn budget compétitivité multiplié par trois qui doit permettre de mobiliser des fonds privés pour atteindre plus de 1000 milliards d’euros, pour produire et créer des emplois en Europe, vers nos priorités: décarbonation, numérique, biotech et bioéconomie, défense et espace.

 

● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)

> [Nouveau budget européen : un pas en avant, mais loin de la ligne d’arrivée
Avec la présentation de la proposition de la Commission européenne pour le prochain cadre financier pluriannuel (CFP), l’Union européenne entre dans une phase décisive pour son avenir. Il s'agit d’une opportunité historique pour bâtir une Europe plus forte, plus autonome et plus ambitieuse, capable d’influencer les grandes évolutions du monde.
La proposition actuelle de CFP constitue un pas en avant, mais ce n’est pas encore la ligne d’arrivée. L’ère de l'Europe sous-financée doit prendre fin pour initier une approche plus ambitieuse. Les négociations seront cruciales, et Renew Europe est en première ligne pour défendre un budget conséquent, tourné vers l’avenir, et adapté aux besoins des citoyens.
Valérie Hayer, présidente de Renew Europe, déclare:«Le CFP est la mère de toutes les batailles — c’est la condition sine qua non pour une Europe qui protège, qui soutient et qui prend les devants. Sans moyens nécressaires, il n’y aura ni puissance européenne, ni prospérité européenne, ni souveraineté européenne.»
Une avancée majeure réside dans la création d’un Fonds européen de la compétitivité— le « Fonds Draghi », une victoire clé pour Renew Europe. Un an après le rapport Draghi, la Commission apporte enfin une réponse ambitieuse au défi de la compétitivité européenne. Ce fonds viendra en soutien des technologies propres, de l’innovation industrielle et des capacités de défense, avec une préférence européenne au cœur de sa mission.
Ce fonds est le fruit direct du travail acharné de Renew Europe. Dès le premier jour, notre groupe a plaidé pour une stratégie de compétitivité — nous avons maintenant les outils pour agir, investir et remporter la course à la compétitivité. Toutefois, nous resterons vigilants quant à sa structure pour nous assurer que toutes nos priorités soient correctement financées.
Renew Europe salue également le financement substantiel en faveur de l’Ukraine. Valérie Hayer déclare:«Un financement conséquent pour l’Ukraine envoie un message clair : le soutien de l’Europe est indéfectible — pour la reconstruction, la résilience, et pour le chemin légitime de l’Ukraine vers l’adhésion à l’UE.»
Renew Europe a également obtenu des résultats importants en matière d’État de droit. L’introduction de la « conditionnalité intelligente » permettra un soutien direct à la société civile, y compris dans les États illibéraux. Il ne s’agit pas seulement d’un outil budgétaire : c’est une ligne morale et démocratique à ne pas franchir. Renew Europe a toujours défendu le principe selon lequel les fonds européens doivent refléter les valeurs européennes. Notre groupe a constamment œuvré pour faire du budget européen un instrument de responsabilité démocratique — et non un chèque en blanc pour des autocrates ou des régimes corrompus. L’introduction d’une véritable conditionnalité horizontale liée à l’État de droit est le résultat direct de la pression politique et du leadership législatif de Renew Europe. Les valeurs européennes ne sont pas négociables, et le budget de l’UE ne doit pas financer les autocrates ni la corruption. Nous nous sommes battus pour cela, et nous avons gagné.
Lucia Yar, députée européenne et coordinatrice Renew Europe en commission des budgets, déclare : « L’Europe n’est pas un distributeur automatique. L’introduction de la conditionnalité intelligente dans le CFP est une avancée démocratique majeure. Notre argent doit protéger nos valeurs — et non être détourné par ceux qui les sapent. Les citoyens doivent savoir que l’UE est à leurs côtés, même lorsque leurs gouvernements nationaux enfreignent les règles. Cela a toujours été une priorité pour Renew Europe. Nous saluons également le fait que, pour la première fois, la défense soit clairement reconnue comme une priorité dans le budget de l’UE. Dans le contexte géopolitique actuel, c’est essentiel — cela ouvre aussi de nouvelles opportunités de développement régional via des investissements dans la sécurité et l’innovation».
Nous traçons une ligne rouge claire: non au "Plan Unique" et à une tentative de renationalisation déguisée du budget de l’UE. Renew Europe met en garde fermement contre la proposition de la Commission d’adopter une approche dite du « Plan Unique ». Ce concept risque de fragmenter le budget de l’UE en 27 enveloppes nationales, saper l’esprit même de l’intégration européenne. Au lieu d’investissements conjoints dans des priorités européennes communes, on risque un retour aux silos de dépenses nationales. Cela est particulièrement inquiétant pour les politiques de cohésion et la PAC, dont la dimension européenne est menacée, et dont le financement est dilué. La perte proposée dans ce CFP est substantielle — et profondément regrettable. Les négociations à venir seront cruciales pour corriger ce déséquilibre et restaurer une vision véritablement européenne de l’agriculture.

Valérie Hayer insiste : « Ce ‘Plan Unique’ signerait la fin du projet européen commun. Cela reviendrait à 27 budgets, 27 logiques, et 0 ambition transfrontalière. La prospérité en Europe dépend de l’action collective, pas d’un repli sur les réflexes nationaux. »
Le CFP ne peut être adopté indépendamment d’un accord significatif sur les ressources propres de l’Union. Les nouvelles ressources propres ne sont pas facultatives — elles sont indispensables pour dépasser la logique du « juste retour » qui tue l’approche européenne du budget.
Fabienne Keller, députée européenne et rapporteure fictive Renew Europe sur le CFP et les ressources propres, déclare :« Le nouveau paquet de ressources propres est une victoire pour Renew Europe. Le budget de l’UE ne peut reposer uniquement sur les contributions directes des États membres, il doit être financé par des flux de revenus stables et véritablement européens. C’est désormais aux États membres de suivre et d’adopter toutes ces propositions de nouvelles ressources. Certaines, proposées dès 2020, sont malheuresement restées lettre morte. »
Renew Europe ne donnera son feu vert qu’à un budget ambitieux, transformateur et véritablement européen, qui produit des résultats concrets pour les citoyens et répond à leurs besoins réels. Un budget qui permet à l’Union d’agir de manière décisive dans un monde marqué par les crises, les menaces géopolitiques et la concurrence économique.
Conclusion de Renew Europe : en l’état, ce budget ne répond pas pleinement à l’ambition nécessaire pour mener à bien l’ensemble des priorités européennes.

> Renew Europe condamne fermement la condamnation du maire d’Istanbul, Ekrem İmamoğlu, à près de 2 ans de prison pour avoir critiqué les procureurs. C’est un autre coup porté à la démocratie et à l’état de droit en Turquie. La répression d’Erdoğan contre l’opposition doit cesser.

 

Valérie Hayer (députée, présidente)
> La Commission a présenté aujourd’hui sa proposition pour le budget 2028-2034 de l’UE. 2000 milliards d’euros qui représentent une avancée pour notre ambition de prospérité et de souveraineté européenne. Renew Europe a obtenu plusieurs victoires :
- Un Fonds « Draghi » pour la compétitivité ;
- Un soutien indéfectible pour l’Ukraine ; ·
- Un nouveau mécanisme « conditionnalité intelligente », pas un euro pour les autocrates mais un soutien maintenu à la société civile.
Mais il nous reste encore beaucoup à négocier.
- La non-renationalisation de ce budget (sur la PAC par exemple) ;
- Les ressources propres.
Tout commence aujourd’hui : nous avons devant nous 2 ans et demi de travail au service des Européens.

> Les attaques continues contre les normes démocratiques et l’instrumentalisation flagrante des institutions judiciaires pour cibler des opposants politiques en Bulgarie sont profondément inquiétantes. Il s’agit d’une attaque directe contre les valeurs européennes, et nous appelons les autorités bulgares à libérer immédiatement le maire Blagomir Kotsev et à mettre fin à cette répression politique. L’Europe ne peut rester silencieuse lorsque l’état de droit est menacé au sein même de notre Union. (…)
J’en appelle aux institutions européennes pour qu’elles condamnent d’urgence cette arrestation. La situation préoccupante de l’état de droit en Bulgarie doit être discutée au plus haut niveau institutionnel. Nous devons défendre nos principes démocratiques de manière constante et déterminée, partout où ils sont attaqués.

 

Grégory Allione (député)
>La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déjà demandé des rapports importants et intéressants sur les sujets de la compétitivité et de la préparation aux crises, notamment le rapport Draghi et le rapport Niinistö. Ce dernier fait l'état des menaces et des préconisations en termes d'inclusion de la population pour faire face aux risques et aux dangers auxquels nous sommes soumis. Et les sujets climatiques en font partie. 
Quant au rapport Draghi, il met en avant le fait que l'Union européenne doit investir drastiquement pour, d'une part, garantir sa souveraineté industrielle et économique et, d'autre part, assumer les risques auxquels elle est confrontée. Cela concerne des sujets de défense, mais aussi des sujets de protection civile. La présentation du nouveau budget pluriannuel pour la période 2028-2034 est l'occasion de voir si les ambitions portées par la Commission européenne sur ces questions sont réellement prises en compte et traduites en mesures efficaces.

>Le nouveau budget européen doit inclure ce que j'ai l'habitude d'appeler l'«Erasmus de la protection civile». J'emploie ce terme parce qu'il parle à tout le monde, Erasmus étant un modèle de réussite européenne. Le dispositif proposé repose sur deux niveaux : le premier concerne l'échange entre jeunes sapeurs-pompiers de toute l'Europe pour commencer à préparer les générations de demain.
Le deuxième étage de cette fusée concerne le partage et le retour d'expérience, c’est-à-dire l'écriture d'une forme de doctrine européenne d'engagement des forces de protection civile sur tous les risques. Il s'agit de réaliser pour la protection civile, ce que l'Otan a su générer pour les forces armées. Je ne parle pas d'uniformisation des doctrines, mais de leur harmonisation. Si c'est le cas, nous observerons deux conséquences directes : l'interopérabilité des forces et la capacité à s'entraîner ensemble et donc à intervenir ensemble.

> Le constat est que l'on a un réel savoir-faire à travers l'Europe. Demain, si l'on veut construire un avion bombardier d'eau amphibie ou terrestre, l'Union européenne a des industries capables de le faire. Donc autant passer par cette filière-là plutôt qu'une autre.
Si l'on se souvient bien, lorsqu'il a fallu commander des masques pendant la période du Covid, nous n'avons pas été servis en premiers. L'Asie s'est servie d'abord et a ensuite permis d'affréter des cargos ou des bateaux pour l'Europe. Pour les avions bombardiers d'eau, c'est la même chose dans le sens où le continent américain est soumis régulièrement à des feux d'espaces naturels, aux États-Unis comme au Canada. S'il le souhaite, Donald Trump peut capter toute la production de matériel. Nous devons en être conscients et agir en conséquence.
Le deuxième volet de cette problématique est donc évidemment lié à la question de la souveraineté industrielle de l'Union européenne. Souhaite-t-on augmenter notre PIB, créer de l'emploi ou au contraire rester dans cette dynamique ? Pour tirer tout le bénéfice d'avoir des industries qui se développent sur le territoire, il faut encourager le développement de solutions innovantes. Ça, la France l'a bien compris. Dans le cadre de son programme France 2030, l’État va notamment soutenir avec la région Sud la start-up Aura Aero à Istres. Celle-ci va permettre de développer, grâce à plusieurs compétences à travers l'Europe, le Frégate, un avion réseau amphibie.

> Aujourd'hui, le sujet du dérèglement climatique marqué par des inondations, des tempêtes et des événements liés aux feux de forêt de plus en plus nombreux se pose avec acuité. Pour y répondre, il nous faudra des forces supplémentaires. Au-delà d'un contingent de pompiers professionnels, il faudra surtout des volontaires prêts à intervenir en cas de catastrophe. Et ces citoyens engagés devront être défendus. Avoir une forme de statut, de reconnaissance au niveau européen pour leur permettre de s'engager aussi bien en France qu'en Grèce, en Allemagne ou ailleurs. La création d'une fédération européenne de sapeurs-pompiers est un bon exemple dans ce sens.
Au Parlement européen aussi, les lignes bougent. Lorsque je suis arrivé au Parlement, j'ai souhaité créer un intergroupe sur les sujets de résilience, de protection civile et de gestion de crise et c'est le premier intergroupe qui a été créé depuis dix ans au sein de l'institution. Ce qui montre à quel point ces enjeux sont vraiment d'actualité.

> Le sujet de la gestion des incendies ne concerne pas que la lutte. La prévention, l'aménagement du territoire sont tout aussi importants. Nous avons peut-être commis des erreurs - même si je n'ai pas eu à assumer une responsabilité en l'espèce - dans la façon d'aborder cette problématique. Il faut laisser aux acteurs locaux la capacité de gérer leur territoire. Parce qu'une loi qui s'applique très clairement dans un territoire dans ce domaine peut être totalement déconnectée de la réalité d'un autre. 
Si je prends par exemple le cas de la ville d'Aix-en-Provence, il faudrait végétaliser le centre-ville au regard des températures et de la capacité d'absorption de celles-ci par la végétation. En lisière de massif en revanche, il ne faut pas rajouter d'espaces naturels supplémentaires pour ne pas augmenter les risques de départ de feu. Les acteurs locaux doivent avoir la marge de manœuvre nécessaire pour faire les meilleures choses au bon moment. Aménager le territoire est l'une des clés de la réussite de la lutte contre les effets dévastateurs du dérèglement climatique.

 

Fabienne Keller (députée)
> Lors de la conférence du PPE à Valence, le parti a réaffirmé son principe de non-coopération totale avec l’extrême droite. C’est aussi ce que prévoit l’accord de coalition en Allemagne.
Aujourd’hui, nous constatons une nouvelle fois que cette position n’est pas respectée au Parlement européen. On l’a vu avec l’échec de l’organisme d’éthique, les attaques concertées contre les ONG, et plus récemment, l’abandon de la directive sur l’écoblanchiment.
Mais ce qui est particulièrement choquant, c’est de voir une telle coopération se concrétiser aussi ouvertement, sur un sujet aussi complexe et sensible que la migration et l’asile.
J’en appelle au PPE : revenez au centre de l’échiquier politique — à la coalition pro-européenne sur laquelle repose le programme de la Commission, et qui reste la seule chance d’offrir aux citoyens une Europe plus forte.

> Si nous ne trouvons pas de nouvelles ressources propres pour notre budget, nous serons contraints de faire des coupes. Les budgets ne mentent pas : on met l’argent là où sont les priorités ensuite on trouve des ressources pour les financer ou bien l'on réduit les dépenses. Mais il faut faire un choix.
Une Europe forte nécessite un budget à la hauteur. On continue de confier de nouvelles missions à l’UE sans lui donner les moyens nécessaires pour les accomplir. On ne peut pas vouloir des résulats sans s'en donner les moyens. Le budget européen est de la même taille que celui du Danemark, alors que l’UE compte 75 fois plus de citoyens. Faites le calcul. Il est grand temps que les États membres dotent l’UE des ressources dont elle a besoin. Le test commence mercredi avec la proposition de la Commission.

 

Marie-Pierre Védrenne (députée)
> [Guerre commerciale de Trump] La stratégie de chantage et de coercition poursuivie par Donald Trump appelle une réponse européenne unie et ferme. Nous avons doté l'UE d'outils pour assurer la stabilité économique, faire respecter le droit international et défendre nos intérêts stratégiques, précisément pour faire face à ce type de provocation délibérée. L'instrument anti-coercition doit être mis sur la table lors du Conseil des ministres du commerce de lundi. J'appelle également la Commission européenne à finaliser rapidement un paquet de mesures de rétorsion ciblées. Les premières mesures doivent être activées immédiatement, et les suivantes doivent être prêtes à être déployées.

 

● Personnalités centristes
Clément Beaune (haut-commissaire au Plan)
> [Aides aux entreprises : sortir du flou, assurer la transparence et l’évaluation] Le débat sur les aides aux entreprises est une passion française. Et une question sans fin, avec plus de dix rapports en vingt ans sur le sujet, en dernier lieu celui publié le 1 er juillet par la commission d'enquête du Sénat sur l’utilisation des aides publiques aux grandes entreprises et à leurs sous-traitants. Cette note vise à poser des principes de méthode et à formuler des propositions pour sortir d’une confrontation stérile.
D’abord, en clarifiant et en présentant différents périmètres possibles de totalisation des aides aux entreprises. Celui qui nous semble aujourd’hui le plus pertinent atteint 112 milliards d’euros en 2023, en excluant les allègements généraux de cotisations sociales (le total avoisinerait, en les incluant, 180 milliards d’euros). Plus fondamentalement, en questionnant la notion même d’aides aux entreprises, multiforme et subjective.
En effet, qu’est-ce qu’une aide? Dans son calcul, serait-ce toute forme de dérogation par rapport à une norme budgétaire ou fiscale ? Le périmètre serait large et parfois contre-intuitif : car diminuer le taux d’imposition général fait baisser les ­ aides ‑ aux entreprises, calculées en écart à la norme, alors même que la société réduit globalement les prélèvements sur les entreprises… Voire très discutable dans le principe : entretenir le réseau ferroviaire en versant des sommes à une entreprise publique (telle la SNCF, en monopole sur cette activité) est compté comme une ­ aide ‑ alors qu’il s’agit du cœur même de l’action de l’État. Dans son esprit, une ­ aide ‑ serait-elle la simple atténuation d’un taux de prélèvements obligatoires, le plus élevé de l’Union européenne, tels les allègements généraux… et donc plus une compensation qu’une aide réelle ?
Les termes aux entreprises ne sont pas plus aisés à définir : qui est le bénéficiaire de MaPrimeRénov’, comptée comme un soutien aux ménages, sinon (aussi) des entreprises ? Inversement, le consommateur ou le salarié ne bénéficie-t-il pas d’un taux de TVA réduit, souvent classé comme soutien aux entreprises ? Pour les pouvoirs publics, enfin, une aide est-elle une perte de recettes si elle atteint son objectif et provoque de la croissance, de l’investissement, des revenus ?
Quoi qu’il en soit, une aide n’est pas un cadeau, car si les pouvoirs publics en décident, c’est bien pour poursuivre des objectifs de politique publique – atteints ou non – comme le soutien à l’emploi, à la R & D ou à certains territoires…
Ce qui n’empêche pas des efforts ou des évolutions. Ce conflit de définitions aboutit inévitablement à des divergences de périmètre. Celui-ci est nécessairement conventionnel ; dans notre pays, il n’est fixé nulle part et chacun peut donc définir (ou fantasmer) son propre périmètre pertinent, souvent réduit du point de vue des dirigeants ou des représentants des entreprises, très étendu du point de vue des organisations syndicales ou de certaines forces politiques.
L’administration elle-même le fait évoluer dans le temps, notamment la définition des aides fiscales. Aucun périmètre n’est parfait, ou incontestable : mais le fixer aurait une vertu en soi, celle de la lisibilité, de la transparence, de la comparaison, d’une année sur l’autre, des évolutions de dépenses, question plus centrale que le Graal du bon périmètre. C’est pourquoi nous formulons quelques propositions simples et saines. En premier lieu, définir un périmètre stable des aides.
Le Sénat propose de confier cette mission au haut-commissariat à la Stratégie et au Plan, sur la base d’une concertation avec les inspections et les administrations concernées ; nous sommes déterminés à assurer ce rôle, sur la base d’une expertise ancienne et reconnue en la matière. Ces éléments stables seraient présentés chaque année en annexe conjointe des projets de loi de finances (PLF) et de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). En second lieu, évaluer régulièrement et systématiquement les dispositifs ainsi recensés, en fixant par exemple un seuil (pour se concentrer sur les dispositifs les plus coûteux).
Le Sénat entend là aussi confier au Haut-commissariat la tâche de fixer une méthodologie commune et publique d’évaluation. Nous y sommes prêts ! Pour amener de la clarté et de l’apaisement au débat, on pourrait se demander si le terme même d’aides ne devrait pas être abandonné… Car ces soutiens sont très divers et ne répondent pas à une logique de solidarité, mais d’efficacité. La clé n’est donc pas de savoir si ces dispositifs sont plus ou moins nombreux, mais si l’argent dépensé atteint l’objectif fixé. Encore faut-il le mesurer…

 

Sarah El Hairy (haut-commissaire à l’Enfance)
> Heureuse d’avoir échangé avec des acteurs économiques profondément engagés pour la petite enfance. Une méthode : le travail main dans la main entre mécènes, pouvoirs publics et acteurs de l’enfance pour le bien-être de chaque enfant, y compris les plus fragiles.

 

● Propos collectifs
> [Tribune: « Revendiquons le patriotisme territorial, stratégie de puissance »]
Aujourd’hui, trop de nos concitoyens voient leurs droits, leurs rêves et leur dignité entravés par ce qui devrait au contraire être une force : là où ils sont nés, là où ils grandissent, là où ils vivent. Comme si, dès la naissance, la géographie, un code postal ou un fuseau horaire devait décider à notre place de ce que l’on pouvait espérer. Comme s’il fallait se résoudre à ce qu’il y ait une France à deux, trois ou quatre vitesses.
Il n’y a pas la France de Paris et la France des oubliés. Il n’y a pas d’un côté la France des grandes métropoles et des centres-villes et de l’autre un bloc homogène à part, celui des quartiers populaires, des banlieues, des campagnes ou des Outre-mer.
Il ne peut pas y avoir la France dont on parle toujours et celle dont on ne parle jamais ou alors si peu, avec des préjugés bien ancrés et sans vraiment écouter, regarder ou donner la parole à des millions de Françaises et de Français.
Et ce que l’on appelle parfois « ressentiment », comme pour disqualifier leurs revendications, n’est en réalité rien d’autre qu’une exigence simple, puissante, irréfutable : l’égalité. Faire le choix du territoire, c’est faire le choix de l’égalité et faire le choix de l’égalité, c’est faire le choix de la République. Au cœur du projet républicain, il y a l’affirmation que chaque lieu de notre pays a la même valeur.
Avec le déploiement des Maisons France Services, la réouverture de sous-préfectures ou des plans dédiés pour les centres bourgs de nos villes et villages, nous avons remis de l’État au cœur de la vie quotidienne, pour garantir l’accès aux droits et aux services publics. Il nous faut largement amplifier ce cap, kilomètre carré par kilomètre carré, tant notre République doit continuer de garantir l’égale dignité de chacun.
Le Front Populaire emmené par les partis de gauche peut-il battre le Rassemblement National ?
Le patriotisme territorial, c’est assumer fièrement les particularités et le caractère propre à chacune de nos régions, car chaque village, chaque quartier, chaque département de l’Hexagone et de nos Outre-mer représente une part stratégique de notre pays.
Toutes nos régions ont des forces - industrielles, agricoles, touristiques, technologiques, culturelles, portuaires, énergétiques – qui, mises en synergie, renforcent notre souveraineté et notre puissance collective. À nous de les accompagner, de les renforcer, de les organiser.
Au cœur de cette stratégie, il y a la mobilité. Car sans mobilité, on enferme des vies, on empêche des projets, on bloque des talents, on assigne à résidence. Un bus qui passe, un train à l’heure, une route sécurisée, un permis que l’on peut financer ou un véhicule que l’on peut assurer… Garantir la mobilité partout, c’est permettre à chacun d’étudier, de travailler, d’aimer, de vivre et de contribuer pleinement à la vie de notre Nation. C’est pourquoi, nous ne relâcherons pas nos efforts. Nous continuerons d’agir pour que chacun puisse se déplacer librement et dignement, sur tout le territoire de la République.
Chaque jour, des millions de Français font le choix de leur région parce qu’ils l’aiment, en sont fiers et ne l’échangeraient pour rien au monde. Ils y élèvent leurs enfants avec la volonté de leur offrir un avenir là où ils grandissent. Ils s’y engagent dans des associations ou comme élus locaux. Ils y travaillent, ils y inventent, ils y entreprennent. Ils valorisent nos atouts, nos savoir-faire et sont des acteurs concrets de l’attractivité de nos régions et de notre souveraineté, en produisant ici ce dont nous avons besoin.
Notre devoir est d’être à leurs côtés. Écoutons-les. Faisons-leur confiance. Donnons-leur les moyens d’agir. Car ils connaissent mieux que quiconque la réalité de ces territoires, leurs richesses et leurs besoins. Ni l’égalité, ni la République ne tombent jamais du ciel. Elles se construisent, au quotidien, dans nos choix, dans nos mots, dans les gestes de chacune et de chacun d’entre nous. Faisons-les grandir, ensemble, avec confiance et détermination, pour bâtir un avenir commun, rassembler notre Nation et renforcer la puissance de la France. »
[Parmi les signataires:  Aurore Bergé, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations ; Loïc Kervran, député ; Guillaume Kasbarian, député ; Stéphane Travert, député ; Sandrine Le Feur, députée ; Jean-Michel Jacques, député ; Philippe Vigier, député ; François Patriat, sénateur ; Eric Bothorel, député ; Jean-René Cazeneuve, député]

 


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