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lundi 30 juin 2025

Propos centristes. France – Retraites / Pas de baisse du budget de l’Education nationale / Proportionnelle / Déficits publics / Poutine s’essouffle / Succès de la Pride de Budapest / Nucléaire iranien…


Voici une sélection, ce 30 juin 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Nouvel échange téléphonique avec le Président iranien.
Mes messages :
- Libération de nos compatriotes Cécile Kohler et Jacques Paris.
- Protection de nos ressortissants et de nos emprises en Iran, qui ne doivent faire l’objet d’aucune menace.
- Respect du cessez-le-feu pour contribuer à la restauration de la paix dans la région.
- Retour à la table des négociations pour régler les questions des activités balistiques et nucléaires.
- Maintien du cadre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et reprise du travail de l’AIEA dans les meilleurs délais en Iran afin d’assurer toute la transparence nécessaire.
Je continuerai d’œuvrer dans les tout prochains jours à l’atteinte de ces objectifs.

> J'ai eu un très bon échange téléphonique avec le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan. Je lui ai dit la solidarité de la France face aux tentatives de déstabilisation de la démocratie arménienne. J'ai aussi réitéré notre soutien à ses efforts courageux pour faire la paix avec l’Azerbaïdjan et normaliser la relation avec la Turquie. La paix et l'ouverture des frontières seraient un développement majeur pour toute la région et un exemple au-delà.

 

► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]

Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> J'ai été nommé Premier ministre par le président de la République alors que le gouvernement de Michel Barnier avait été censuré, que la France n'avait ni budget pour son action publique, ni budget pour son action sociale, qu'il n'y avait aucune majorité disponible, ni d'un côté ni de l'autre, si je puis dire. C'est quand même une situation sans précédent sous la Ve République que de n'avoir ni majorité absolue ni majorité relative. Et donc c'était la déliquescence. En quelques semaines, nous avons pu faire voter un budget pour l'action publique, nous avons pu faire voter un budget pour l'action sociale. Nous avons passé des textes très importants, la loi contre le narcotrafic, la loi d'orientation agricole, la loi de reconstruction de Mayotte qui était, vous vous en souvenez, depuis la première heure un souhait. (…)
Donc, il y avait, depuis la première semaine, cette question des retraites, qui est, comme vous le savez, la question même sur laquelle était tombé Michel Barnier, et une question lancinante depuis, j'allais dire, des décennies. Et lorsque j'ai été nommé, j'ai rencontré l'ensemble des partenaires de la vie économique et sociale, et tous m'ont dit une chose qui m'a beaucoup frappé, ils ont dit « mais on aurait vraiment pu améliorer ce texte ». Il a été adopté par le 49.3, et je ne crois pas qu'Elisabeth Borne avait beaucoup d'autres moyens de faire que de le faire passer sous cette forme, mais on pouvait vraiment l'améliorer. Et je les ai pris au mot, j'ai dit : eh bien, si vous pensez que c'est améliorable, je crois, c'est une raison essentielle de mon engagement, que la démocratie politique ne peut pas tout et qu'il faut ce qu'on appelle la démocratie sociale. C'est-à-dire les représentants des Français dans leur métier, dans leurs entreprises, par les syndicats, par les associations, tous ceux-là doivent avoir leur mot à dire. Et j'ai pris l'engagement de leur confier cette responsabilité. Et vous dites ça a été un échec ? Pas du tout. Vous vous trompez. 

> [Conclave des retraites] Vous vous trompez complètement et du tout au tout sur la situation. Ce qu'on a appelé le conclave, c'est-à-dire les organisations représentant des entreprises et représentant des syndicats ont travaillé pendant quatre mois. Ils ont progressé de manière spectaculaire sur les trois grands sujets qui faisaient pour moi, depuis le début, je l'ai rappelé, la question des retraites, le sujet des femmes, le sujet de la pénibilité et le sujet du financement d'une amélioration de la réforme. 

> [Age de départ à 64 ans] Et ils l'ont accepté, je ne sais pas si on se rend compte, de la révolution que cela représente. Ils l'ont accepté et ils ne sont pas les seuls, puisque le Conseil d'orientation des retraites, le COR, a publié un rapport dans lequel il explique précisément que l'équilibre financier du système de retraite ne peut être atteint, ne peut être acquis, en particulier que si on respecte ces limites d'âge-là, parce qu'autrement ce sont de nouveaux prélèvements sur les entreprises, c'est-à-dire l'augmentation du coût du travail, que je crois personne de raisonnable ne voudrait, soit de nouvelles taxes et de nouveaux impôts que je ne crois pas que les Français souhaitent. Et donc, cette prise de décision impressionnante, en tout cas à mes yeux, que vous rappelez, Perrine Tarneaud, sur « accepter le cadre de l'âge et travailler à partir de là » . Et sur les trois autres sujets que j'ai indiqués, mais ce que vous avez souligné est une révolution.

> [Conclave des retraites] Il y a eu une séquence démocratie sociale qui est arrivée presque à quelques centimètres d'un accord. Au bout du compte, pour mille raisons, ça n'a pas été possible. Mais il demeure que des pas, vous le rappelez, essentiels ont été faits. (…)
La démocratie sociale a sa responsabilité. Et ensuite, les pouvoirs publics, le gouvernement, a la responsabilité de trancher.  (…)
Le gouvernement va faire deux choses. D'une part, prendre en compte les avancées qui ont été faites sur les femmes, c'est très important. Il y a des millions de femmes qui ont été, à la vérité, désavantagées par la réforme de 2023. Et la pénibilité, parce qu'il y a des métiers sur lesquels il faut traiter. Alors, si vous voulez bien, on va traiter les deux sujets. 

> [Retraites] L'équilibre financier, ça ne veut pas dire qu'on ne fait aucun effort. Ça veut dire qu'à l'intérieur du financement comme il est, on peut déplacer des financements d'une action sur une autre action. L'argent est là. Et j'y viens dans une seconde. Mais je veux, pour ceux qui nous écoutent, parce que je suis sûr que c'est ce qui les intéresse le plus, je veux rappeler les progrès faits. Et ils ont été faits. Je ne suis pas en train de vendre du rêve, c'est la vérité des situations, la vérité des évolutions qui ont été traitées. Premièrement sur les femmes, c'est un sujet absolument central parce qu’en raison des maternités, la carrière des femmes fait qu’elles sont pénalisées dans le mode de calcul de la réforme comme elle était. Il va y avoir deux évolutions majeures sur les femmes la première c'est - vous savez que la pension était calculée sur les 25 meilleures années dans le privé - pour les femmes qui ont un enfant, on ne calculera que sur les 24 meilleures années et pour celles qui ont deux enfants ou plus on calculera sur les 23 meilleures années. Ça veut dire qu'elles gagnent un an ou deux ans pour la prise en compte de leur pension de retraite, et ce n’est pas rien. Et deuxièmement, les organisations syndicales ont obtenu aussi qu'au lieu de 67 ans pour partir à la retraite, comme on dit sans décote, c'est-à-dire avec ses droits pleins, on redescend cet âge à 66 ans et demi. Et si vous combinez les deux, alors vous vous rendez compte que pour les femmes qui ont eu des enfants, c'est un progrès considérable, en tout cas très important.  (…)
Ensuite, il y a la pénibilité. C'est ça que vous alliez me demander, Olivier Bost ? C'est la pénibilité. La pénibilité, vous savez, dans la réforme de 2023, on avait écarté un certain nombre de critères qui, je crois, sont pourtant essentiels. Critères : est-ce que vous avez porté des charges lourdes ? Il y a des métiers dans lesquels, vous savez, ça compte beaucoup. Deuxièmement, est-ce que vous êtes exposé aux vibrations, les marteaux-piqueurs ? Et troisième critère, est-ce que dans votre métier, il y a des postures pénibles ? Je pense aux Atsem, par exemple. C'est plus souvent des femmes, qui s'occupant des petits-enfants sont obligés de se mettre à genoux dans les crèches, etc.  (…)
Ces aspects-là, tout le monde a accepté qu'ils soient réintégrés dans le calcul de la pénibilité. Ce n'est pas une petite chose. Deuxièmement, ce que demandaient les organisations syndicales, c'est qu'on puisse, à partir de ces critères, et notamment des trois critères que je viens d'évoquer, qu'on puisse faire une cartographie des métiers à risque sur la pénibilité et tout le monde a accepté ça. Troisième question sur laquelle il y a eu un accord partiel c'est : à partir de cette cartographie des métiers à risque, qu'est-ce qu'on fait ? Alors il y a deux réponses possibles ou deux réponses nécessaires. La première de ces réponses, c'est « on construit une politique de prévention ». Et là, tout le monde est d'accord sur ce point. Et la deuxième de ces réponses, c'est « on recherche une politique de réparation ». Et là, il y a deux options. Et c'est vrai qu'il n'y a pas eu un accord encore, et c'est pourquoi le gouvernement va prendre ses responsabilités. (…)
Ces deux options sont, d'un côté, on réserve la réparation à ceux qui ont une visite médicale, qui peut montrer qu'ils ont été atteints, et de l'autre position syndicale, on fait au contraire des mesures plus générales. Sur ce point, il n'y a pas eu d'accord. C'est le dernier point qui reste. 

> C'est une blague. Le Parti socialiste ne fait pas une censure sur la question de l'inscription du texte législatif. Ils font une censure pour montrer qu'ils sont dans l'opposition. Ils font une censure en expliquant pour les plus éminents d'entre eux que ça ne sera pas voté. 

> Nous sommes un pays dans lequel tous les cadres habituels se délitent. Et peut-être on peut aller plus loin. Nous sommes une planète dans laquelle tous les cadres habituels se délitent. C'est ce moment-là. Et quelle est notre responsabilité, en tout cas la mienne ? C'est dans ce monde où tout se divise, d'essayer de faire les trois choses nécessaires pour conduire une politique. La première de ces choses, c'est stabiliser. La deuxième, c'est remettre de l'ordre. Et la troisième, c'est aller de l'avant. Parce qu'on ne peut pas se contenter de calmer les choses. Il faut traiter les questions. Vous avez évoqué à très juste titre les questions budgétaires. 

> Comment est-ce qu'on peut laisser un pays comme le nôtre, une nation comme la nôtre, une histoire comme la nôtre, livré au surendettement ? Tous ceux qui nous écoutent, ils savent très bien ce qu'est le surendettement pour une famille, courir après un nouveau crédit. 

> Mon objectif est très précis. C'est que nous prenions une pente des dépenses publiques, qui nous permette de nous retrouver dans 4 ans à un niveau tel que la dette n'augmente plus.  (…)
Quand j'ai été nommé, nous avions presque 6% de déficit pour le pays. 5,8. On va passer cette année à 5,4. Et c'est très difficile.(…)
40 milliards, la pente que je décris, c'est ce que nous allons suivre et atteindre. Je l'espère. On va faire tout ce qu'on peut, mais on ne sait pas s'il n'y a pas une guerre, on ne sait pas s'il n'y a pas une crise. Mais ceci est notre objectif. 

> Nous avons un rendez-vous mardi, très important, à Chartres, où je réunis tous les préfets pour une refondation de l'État dans sa vie locale. Il y a, comme vous savez, de très grands désordres dans l'expression de l'État. Il y a mille interventions, mille agences, mille organismes qui ont chacun leur propre logique et leur manière de voir les choses, qui se parlent très peu entre eux ou pas du tout entre eux. Il y a des ministères qui conduisent chacun leur politique.  (…)
On a très grand besoin de remettre de l'ordre dans tout ça. Et pour cela, les préfets de département, que je rencontrerai à Chartres mardi matin, vont devenir les fédérateurs et les coordinateurs de toute l'action de l'État. Parce qu'on a besoin de mettre de la cohérence dans tout ça. On a besoin de faire des économies, on a besoin de mieux utiliser l'argent public, car je ne crois pas que faire des économies, ça veuille dire qu'on ne fasse plus rien.

> Je pense qu'un pays comme le nôtre, dans l'extrême difficulté où il se trouve, il est en proie à des dizaines de forces de division. Il y a des dizaines d'organisations de toute nature politique qui ne veulent que le fait qu'on se batte les uns contre les autres, qui pensent que la France c'est un ring, un champ clos dans lequel, par exemple, les syndicats et le patronat doivent s'affronter et les uns gagnent ou les autres perdent, c'est ce qu'on a vu dans les commentaires autour du conclave. Et puis à l'Assemblée nationale, vous voyez qu'on voit des forces politiques, et certaines de manière choquante, des forces politiques qui veulent abattre leurs adversaires ou ceux qui ont des différences avec eux. Je pense exactement le contraire. La France, ce n'est pas un ring de boxe, ça n'est pas un champ clos dans lequel les uns doivent battre les autres. La France, c'est un bateau dans lequel nous sommes tous embarqués. Et nous y arriverons ensemble ou nous coulerons ensemble. Et la division, je dis cela avec l'engagement de toute une vie, la division, c'est le plus sûr moyen de couler tous ensemble. Et c'est pourquoi je plaide, pas depuis aujourd'hui, mais depuis les premiers pas que j'ai faits dans la vie publique, je plaide pour la réconciliation et pour la mobilisation des énergies, pour les gens qui se rassemblent, plutôt que les gens qui se divisent et qui se séparent. 

> Comment faire en sorte de lutter contre ces épisodes de chaleur excessive ? Il y a une partie du travail que la France est à peu près la seule dans le monde à avoir fait, c'est-à-dire baisser réellement ses émissions de gaz à effet de serre. Pour donner l'exemple, parce que la France, ça n'est que 1% des émissions de la planète. Donc si on les baisse de 10%, ça fait 1 pour 1000, et ce n’est pas tout à fait suffisant. C'est bien pour donner l'exemple et c'est bien pour découvrir, nous, les chemins de la production et de l'activité. 

> On ne s'intéresse pas aux actions qui peuvent permettre de protéger la population. J'en vois deux principales. La première, c'est le verdissement. On y travaille, et les maires des villes, je sais ce qu'il en est, y travaillent, vous avez de grandes places minérales et chaque fois qu'on peut, il faut les végétaliser. Et puis, il y a un travail tout à fait important pour ce qui est des logements. Vous savez, on s'est jusqu'à maintenant beaucoup intéressé à l'énergie pour le chauffage. Mais il va falloir s'intéresser à l'énergie aussi pour le rafraîchissement. Et on a une source d'énergie extraordinaire. Je suis allé ouvrir le congrès, je me passionne pour cette source d'énergie depuis des années. La géothermie. Pourquoi la géothermie ? D'abord, la géothermie, quand il s'agit de se chauffer, ça permet d'économiser beaucoup, 80%. Mais quand il s'agit de rafraîchir, la géothermie ça permet de rafraîchir en économisant plus de 90% de l'électricité disponible. C'est sous nos pieds. 

> Il faut arriver à partager avec nos concitoyens et avec les élus l'idée que des chemins énergétiques, des chemins pour l'écologie sont à portée de la main. Ce que pensent la plupart des élus assez souvent, c'est que l'écologie va imposer un recul dans nos modes de vie. Et moi je crois le contraire. Je pense qu'il est absolument évident et nécessaire, y compris en allant à contre-courant. Je vais l'expliquer dans une seconde. Moi je pense que nous devons reprendre en main, prendre en main la politique de l'eau. On est devant, en raison du réchauffement climatique, des zones entières de notre pays, des départements entiers, des régions entières qui vont manquer d'eau. Or, depuis la Rome antique et depuis l'Égypte antique, on sait que l'eau, il faut la réguler, la capter quand il y en a trop, la distribuer quand il n'y en a pas assez. Et vous savez les aqueducs que les Romains ont faits pour alimenter en eau des provinces dans lesquelles les agriculteurs, les paysans ne pouvaient plus travailler. On a à reprendre une politique qui fasse que l'eau, ce bien précieux, puisse être mise à disposition sans que nous abandonnions les paysans, par exemple.  (…)
Il se trouve que je relis en ce moment, je relis - c'est ce que les gens disent quand ils veulent faire semblant d'avoir lu avant, je ne l'avais pas lu avant - c'est l'Histoire de France de Michelet en entier. Il y a des chapitres entiers qui sont consacrés à ces départements français, notamment dans le sud de la France, qui manquent cruellement d'eau, qui sont des espèces de déserts. Et on les a alimentés en eau. On a fait le canal du Midi, par exemple. Le canal du Midi, et ça date de plusieurs siècles, et de mon ami Henri IV en particulier. Et donc, cette distribution de l'eau-là, on l'a abandonnée avec le temps. Il y en avait suffisamment, donc on considérait que… Et bien définir une politique de l'eau pour qu'on préserve la nature, les milieux naturels et la biodiversité, et en même temps pour que les agriculteurs puissent avoir une vision de leur avenir, au lieu de les condamner perpétuellement, de les cibler perpétuellement, comme s'ils gaspillaient l'eau. Ils ne gaspillent pas. Ils font ce que le monde de la Terre a fait depuis des siècles et des siècles. Mais maintenant, il faut le faire de manière moderne, parce que ces conduites-là, elles perdaient beaucoup d'eau, elles se dispersaient dans la nature. On peut avoir maintenant un plan qui soit un plan, des plans qui soient des plans sérieux. 

> Il y a une majorité pour la proportionnelle à l'Assemblée nationale. Mais cette majorité-là, elle passe au sein du socle commun. Il y a une majorité large, mais au sein du socle commun, il y a des sensibilités différentes. Et donc, je présenterai ce texte après que nous aurons eu le travail budgétaire. 

> La loi du monde dans lequel nous sommes, c'est qu'il y a tellement de puissances menaçantes qui paraissent irrésistibles, qu'il faut bien à un moment donné qu'il y ait une réponse dans un pays comme le nôtre. Et cette réponse, elle est à faire travailler ensemble, les métiers qui sont cousins, parents, les entreprises qui sont cousines et parentes, et les associations, et les gens. 

> Je travaille avec le président de la République, je parle avec lui. Et toute tentative de mettre entre nous de ces acides dont le monde entier est friand, qu'on ne s'entendrait pas ou qu'il chercherait à déstabiliser le Premier ministre. Tout ça, vous pouvez essayer, vous n'y arriverez pas, en tout cas de ma part. Je ne suis pas là pour un intérêt personnel. Je ne suis pas là en pensant à d'autres échéances. Je suis là parce que j'ai très tôt, depuis 20 ans, pris conscience de la gravité des menaces dont nous ne savions pas nous protéger, que nous n'identifions même pas. Souvenez-vous j'ai, depuis 2007, fait une campagne, même présidentielle, sur la dette. Tout le monde s'en foutait, tout le monde. Et les journalistes se gaussaient et mes adversaires politiques disaient : mais ce garçon, franchement, il croit qu'il va réunir des gens en parlant de la dette ? 
J'accepte d'être seul contre tous par moment. Mais la seule chose qui m'intéresse, c'est que toute notre action, tout notre travail, toute notre réflexion soit portée sur le seul sujet qui compte. 

> Toutes les forces politiques font une motion de censure. Il y a eu un sondage cette semaine qui dit « il n'arrivera pas à la fin de l'année ». Et c'est peut-être vous qui m'aviez posé la question. Et j'ai répondu que lorsque nous avons été nommés au mois de décembre, il y avait aussi un sondage dans lequel 84% des Français ne croyaient pas que j'arriverais à la fin de l'année 2024. Bon, est-ce qu'on va arriver à la fin de l'année 2025 ? Je vais vous dire simplement, il n'y a jamais eu de gouvernement qui ait une situation aussi fragile que celle-là. Pourquoi ? Parce que le pays est dans une situation fragile et que son monde politique, au fond, ressemble au pays : divisé, incertain, avec des affrontements qui sont des affrontements insensés, indignes, qu’’aucun père de famille ou mère de famille n'accepterait de ses enfants, aucun professeur n'accepterait de ses élèves. Et là, ce sont des adultes, et des adultes représentatifs et qui se comportent avec une violence, un mépris de l'adversaire, un désir d'écraser, un désir de faire tomber, qui sont le plus mauvais signal pour la vie du pays. 
Et pardonnez-moi de dire, il y a peut-être peu de gens qui s'intéressent à réconcilier les gens, qui s'intéressent à les concilier, à les fédérer, à les rapprocher pour qu'ensemble on choisisse un chemin qui nous conduira à un avenir moins terrible que celui qui menace. Mais j'en suis et mon équipe en est. Tous ceux qui m'entourent, ce sont des gens qui veulent qu'on arrête avec l'affrontement perpétuel et les divisions de chaque instant pour qu'ensemble nous réussissions à trouver un chemin dont on puisse être fiers. 

 

Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> [Retraites] Si les partenaires sociaux veulent avancer à 66,5 ans le départ à la retraite des femmes, je considèrerai que c'est un progrès (...) je n'ai jamais considéré que la loi était intangible.

> [40 milliards d'économies pour le budget 2026] l'Education nationale sera préservée.

> Je pense qu'il est important que le président de chacun des groupes soit aux côtés des députés.

> Je pense qu'il est utile que les présidents de groupes [à l'Assemblée nationale] se voient plus.

> [Interdiction de fumer aux abords des établissements scolaires] Les personnels de l'éducation nationale n'ont pas vocation à faire la police dans la rue.

 

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Les Etats-Unis comme la France considèrent que le règlement durable de ce problème du nucléaire iranien passera par la négociation, par un accord, comme celui que nous avons obtenu, il y a dix ans, qui permettra de contraindre les activités nucléaires, les activités balistiques relatives à la production de missiles et aussi les activités de déstabilisation régionale de l'Iran. Dans cette négociation qui s'ouvre, la France se tient prête à apporter sa compétence, son expérience et sa constance sur ce dossier, qu'elle suit très attentivement, depuis le Quai d'Orsay, depuis dix ans.

> Il est essentiel et il est même vital que l'Iran permette aux inspecteurs de l'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique, de continuer leur travail. Une décision a été prise par les instances politiques hier de suspension de la coopération avec cette agence. Il est indispensable que la coopération puisse reprendre, parce que c'est la seule manière que nous puissions engager des discussions en bonne foi. (…)
Je crois qu'il est essentiel néanmoins que l'AIEA soit présente, puisqu'elle dispose d'une connaissance très fine du programme nucléaire iranien, qu'elle suit depuis de très nombreuses années. Et que l'AIEA est désignée comme l'instance de vérification dans le cadre d'un traité qui est plus large que celui que nous avons obtenu avec l'Iran il y a dix ans, qui est ce qu'on appelle le Traité de non-prolifération. Ce traité qui a été signé à la fin des années 60 et qui a permis d'éviter au monde une course à l'armement nucléaire, qui prévoit que cinq nations sont dotées de l'arme nucléaire, dont la France fait partie, et que les autres nations ont l'interdiction d'accéder à cette arme, mais qu'elles bénéficient en contrepartie de l'expertise des cinq pays dotés en matière d'accès au nucléaire civil. L'AIEA est, si l'on veut, la vigie, le gardien de ce traité. Il est donc essentiel que l'Iran puisse maintenir sa coopération avec l'agence.

> Nous exhortons l'Iran à ne pas quitter le Traité de non-prolifération, qui, je le répète, est l'un des piliers de ce qu'on appelle la sécurité collective, de la sécurité du monde. Fragiliser le Traité de non-prolifération, ça conduirait beaucoup d'autres pays dans le monde à s'interroger sur l'opportunité pour eux-mêmes de se doter de l'arme nucléaire. Et nous entrerions alors dans une ère beaucoup plus instable, beaucoup plus incertaine, beaucoup plus dangereuse. C'est pourquoi nous considérons que l'Iran doit rester dans le Traité de non-prolifération, que l'Iran doit engager avec nous une discussion très franche, très approfondie, sur l'encadrement strict et durable de ses activités nucléaires et balistiques, comme je le disais, en contrepartie d'une levée des sanctions qui s'appliquent aujourd'hui à son économie.

> Nous l'avons toujours dit, l'Iran ne peut se doter de l'arme nucléaire. C'est un principe général de respect de ce traité, que nous venons d'évoquer. Mais c'est lié aussi à notre attachement indéfectible à la sécurité d'Israël, à notre volonté de voir la région cheminer vers la paix et la stabilité. C'est lié aussi à nos propres intérêts de sécurité. Les frappes qui ont eu lieu pendant les douze jours du conflit ont certainement détruit, ont certainement retardé ce programme nucléaire, mais elles n'ont certainement pas empêché l'Iran de reconstruire demain une capacité nucléaire, qui, à nouveau, soulèverait un danger pour Israël, pour la région et pour nous-mêmes. C'est pourquoi il est indispensable que nous puissions, comme nous l'avons fait, il y a dix ans, retrouver les voies d'une négociation très exigeante avec l'Iran, qui nous permettra d'écarter le danger.

> Le Président de la République l'a dit, c'est que ces frappes n'étaient pas conformes au droit international. Que frapper, comme ça a été fait ces derniers jours, ça soulève toujours des risques importants d'embrasement régional. Et à ce moment, je veux avoir une pensée pour les victimes civiles de cette escalade militaire qui, heureusement, a été interrompue douze jours après son démarrage, victimes civiles en Israël comme en Iran d'ailleurs. Mais ce que nous disons, nous, et nous en parlons régulièrement avec nos interlocuteurs israéliens, qui savent que la France est l'interlocuteur le plus exigeant, s'agissant du nucléaire iranien, ils nous font pleinement confiance... Nous leur disons que c'est par un encadrement très strict que nous parviendrons à régler durablement ce problème. (…)
Dans ces négociations, les Européens disposent d'un levier extrêmement puissant. Je m'explique. Si l'Iran, qui n'a pas respecté les engagements qu'il avait pris il y a dix ans, lorsque nous avons trouvé cet accord avec lui, se refuse à négocier de bonne foi un encadrement strict et durable de son programme nucléaire, alors la France, avec ses partenaires Européens, peut tout simplement et par une simple lettre à la Poste, réappliquer à l'Iran l'embargo mondial sur les armes, sur les équipements nucléaires et sur les banques et les assurances qui avait été levé il y a dix ans. Nous avons ce pouvoir-là. C'est pourquoi, d'une manière ou d'une autre, nous jouerons un rôle central dans ces négociations, comme nous l'avons démontré d'ailleurs, puisqu'il y a dix jours, j'étais moi-même, à la demande du Président de la République, à Genève, avec mon collègue allemand et mon collègue britannique, pour amorcer ces négociations, face-à-face, avec le ministre iranien des affaires étrangères.

> Souvent, la France ouvre la première les chemins de la négociation vers la paix. C'est ce qu'on a vu l'année dernière au Liban, où la première, au mois d'avril, la France a mis sur la table un plan de cessez-le-feu, qui au début n'a pas été saisi par les parties. Il a fallu attendre l'escalade militaire et c'est au mois de novembre de l'année dernière, qu'avec les Etats-Unis, la France, nous avons garanti cet accord de cessez-le-feu qui a permis d'éviter l'effondrement au Liban. De la même manière, cette réunion qui s'est tenue à Genève il y a dix jours est la première étape vers ce qui sera, j'en suis certain, un règlement négocié de cette crise, garantissant la sécurité d'Israël, la sécurité de la région et nos propres intérêts de sécurité.

> Les jours qui viennent, les semaines qui viennent sont si critiques, parce qu'elles doivent nous conduire à obtenir un règlement négocié, durable, strict des activités de l'Iran, du régime iranien, qui soulèvent des difficultés et des dangers majeurs pour Israël, la région et nous-mêmes. Nous y sommes prêts, parce que ça fait dix ans que nous travaillons sur ce dossier, avec les équipes du Quai d'Orsay notamment. Parce que c'est un dossier que le Président de la République connait parfaitement bien. Et parce que depuis un an, nous savons que cette date d'expiration approche. L'Iran, Israël, les Etats-Unis, tous les acteurs connaissent parfaitement les exigences qui sont les nôtres. Nous souhaitons qu'un dialogue puisse s'engager entre l'Iran et les Etats-Unis. Nous souhaitons qu'il tienne compte de ces exigences qui sont les nôtres et qui conditionnent, en réalité, notre décision, ou non, de réappliquer l'embargo mondial qui avait été levé, il y a dix ans.

> [Gaza] Donald Trump dit qu'un cessez-le-feu est proche, et je le souhaite. Je souhaite que ce qui s'est produit ces derniers jours dans la région conduise à accélérer le processus menant au cessez-le-feu, puisqu'il n'y a pas de justification à la poursuite de l'opération militaire israélienne à Gaza. Il n'y a pas de justification à ce que le Hamas détienne des otages, et il n'y a pas de justification au blocage de l'aide humanitaire. Et donc nous appelons au cessez-le-feu immédiat, à la libération de tous les otages du Hamas, et à l'accès sans entrave de l'aide humanitaire. Et sur ce sujet, je veux exprimer ma colère face au système de distribution militarisée d'aide humanitaire à Gaza, par le gouvernement israélien, une décision qui a été prise il y a un mois. En un mois, ce sont 500 personnes qui ont perdu la vie, et près de 4.000 personnes qui ont été blessées dans des distributions alimentaires, alors qu'ils se pressaient, affamés, pour aller chercher un sac de farine. C'est un scandale, c'est une honte, et c'est une atteinte à la dignité de la personne humaine, et la dignité de la personne humaine n'est jamais négociable. Alors il faut que ça cesse, il faut que ça cesse immédiatement. Et la France se tient prête, l'Europe aussi, à concourir à la sécurité des distributions alimentaires, pour, je dirais, traiter de la question qui préoccupe les autorités israéliennes, c'est-à-dire le détournement par des groupes armés de cette aide humanitaire. Nous sommes prêts à participer, mais il faut que ça cesse. On ne peut plus risquer sa vie en allant chercher un sac de farine à Gaza. (…)
Je ne veux pas me faire procureur, me faire magistrat. Ce que je vous ai dit, c'est la colère sincère d'un ministre des Affaires étrangères, mais aussi d'un simple citoyen et d'un père de famille, qui refuse qu'on puisse accepter désormais que des civils, des femmes et des enfants, puissent être pris pour cible lorsqu'ils se pressent dans des distributions alimentaires. Ce n'est pas possible, on ne peut pas accepter ça, ni à Gaza, ni nulle part ailleurs. Ce n'est pas possible, ce n'est pas ce que nous sommes, et c'est une trahison de l'héritage, puisque cette semaine, on a célébré le 80e anniversaire de la création des Nations unies, cet héritage que la génération qui nous a précédés nous a transmis, nous avons une responsabilité. On ne peut pas le piétiner. Et donc tout ça doit cesser.

> Nous sommes déterminés à reconnaître l'Etat de Palestine, le Président de la République l'a dit, dans le cadre d'un mouvement collectif entraînant toutes les parties prenantes à créer les conditions de l'existence d'un Etat de Palestine, et la création de garanties de sécurité pour Israël. Parce que nous sommes profondément convaincus que seule cette solution à deux Etats, celle qui repose sur un Etat de Palestine et un Etat d'Israël vivant côte à côte en paix et en sécurité, est susceptible de ramener durablement la stabilité dans la région. Et donc, nous sommes pleinement déterminés. Une conférence devait se tenir le 18 juin, qui a dû être reportée pour des raisons logistiques et sécuritaires.
Et nous souhaitons qu'elle puisse se tenir au plus vite, je l'espère au mois de juillet, pour pouvoir avancer dans cette direction. Vous aurez constaté que ce mouvement que nous avons initié, que la France a initié, est désormais inarrêtable, qu'il a d'ores et déjà conduit un certain nombre de ces parties prenantes, à prendre des engagements. Je pense en particulier à Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, qui dans une lettre au Président de la République et au prince héritier d'Arabie saoudite, les deux co-présidents de cette conférence, a pris des engagements inédits, en condamnant pour la première fois l'attentat terroriste du 7 octobre pour ce qu'il est, en annonçant la tenue d'élections sous un an, en s'engageant à des réformes, des réformes scolaires conduisant à la déradicalisation de la société palestinienne, en affirmant que cet Etat de Palestine serait démilitarisé. Nous avons accueilli, par ailleurs, le 13 juin, quelques jours avant la conférence, la date à laquelle elle devait se tenir, une rencontre inédite des sociétés civiles palestiniennes et israéliennes, qui ont dialogué sur la manière de sortir de cet Etat de guerre permanent par une solution politique reposant sur deux Etats.

> Il n'y aura pas d'Etat palestinien sans une Autorité palestinienne profondément réformée dans sa gouvernance, une gouvernance renouvelée, une autorité palestinienne qui met en œuvre les réformes fondamentales, notamment la réforme scolaire, et une Autorité palestinienne qui organise des élections prochainement pour assurer ce renouvellement. Tout cela, c'est une condition de la crédibilité de l'Autorité palestinienne et c'est l'un des éléments essentiels que nous attendons, en quelque sorte, au moment où nous créons, où nous déclenchons cette dynamique.

> [Guerre commerciale de Trump] es droits de douane, c'est la Commission européenne qui les négocie en notre nom. Et donc la position qui est celle de la France est très claire. Nous n'avons pas intérêt à une guerre commerciale avec les Etats-Unis d'Amérique, qui sont nos premiers partenaires commerciaux et réciproquement. Si nous augmentions nos droits de douane de chaque côté, nous nous appauvririons. Les droits de douane, qu'est-ce que c'est sinon un impôt sur les classes moyennes ? Ni les classes moyennes européennes ni les classes moyennes américaines ne veulent de guerre commerciale. Et donc notre position, elle est claire : soit nous parvenons à revenir en arrière et on s'en portera beaucoup mieux, soit les Etats-Unis persistent et signent et souhaitent appliquer à l'Europe des droits de douane, et alors nous appliquerons les mêmes. C'est un principe de réciprocité, c'est un principe de crédibilité. (…)
Je ne crois pas qu'on puisse le faire directement, malheureusement, parce que c'est la Commission qui a la responsabilité de ces droits de douane, parce que, comme vous le savez, c'est d'ailleurs un atout dont on ne parle pas suffisamment souvent. Nous formons avec l'Allemagne et les 25 autres pays membres de l'Union européenne, un marché unique, d'ailleurs le plus grand marché économique du monde. C'est un attribut de notre puissance. La contrepartie, c'est que nous avons les mêmes droits de douane et que c'est la Commission européenne qui les négocie. Ce qui ne nous empêche pas de passer des messages à la Commission européenne. Je peux vous dire qu'ici, on passe notre temps, notre journée à envoyer des messages à la Commission européenne pour lui dire comment on voit les choses et pour défendre les intérêts français. (…)
Ce que je crois, c'est que nous avons tout intérêt à éviter les guerres commerciales. Comme dans cette même salle où nous nous trouvons aujourd'hui, Robert Schuman, qui était ministre des affaires étrangères en 1950, alors que les périls revenaient, alors qu'entre la France et l'Allemagne, ce n'est pas le cas aujourd'hui, mais la France et l'Allemagne, le ressentiment, cinq ans après la Deuxième Guerre mondiale, était en train de revenir, il a fait cette proposition extraordinaire, insensée presque, de dire : "Plutôt que de partir dans une guerre commerciale, créons une communauté de destin autour du charbon et de l'acier." Ça s'est passé le 9 mai 1950. C'est à ce moment-là, dans cette pièce, que l'Europe, en quelque sorte, est née, parce que nous sommes les héritiers de cette démarche initiale de Robert Schuman. Je crois que nous avons intérêt, effectivement, dans un moment où se réveillent les empires qui veulent faire usage de la force, que ce soit dans le domaine militaire ou dans le domaine commercial, à reprendre ce flambeau. Parce que si nous le faisons, nous, la France et l'Europe, eh bien nous serons suivis par l'immense majorité des pays du monde qui n'ont pas envie d'être les vassaux, ni des uns ni des autres, qui tiennent à leur indépendance, qui tiennent à leur souveraineté et qui répondront à l'appel.

> Il y a des choses qu'on peut faire à moins de 27. Regardez notre monnaie, l'euro, on ne le fait pas à 27. Comme Robert Schuman - pardon de le citer à nouveau - je suis tout à fait convaincu du principe de subsidiarité qui est aux fondations de l'Europe. L'Union européenne, il y a des sujets dont elle s'occupe mieux que nous ne pouvons le faire au niveau national. Et puis il y en a d'autres, qui sont mieux traités lorsqu'ils sont gérés au niveau national que lorsqu'ils le sont au niveau européen. C'est un peu la même chose pour la monnaie par exemple. La monnaie, on le fait avec un groupe plus restreint de pays. Il y a peut-être d'autres dimensions, d'autres politiques qui peuvent être traitées dans des cercles plus restreints. Alors évidemment, on ne va pas jeter le bébé avec l'eau du bain, ou l'Union européenne avec l'eau du bain. Cette union à 27 est un acquis extraordinaire qui nous renforce, qui est notre assurance-vie face à tous les désordres du monde, à condition bien sûr de nous assumer pour ce que nous sommes. C'est-à-dire, une superpuissance. Nous sommes le plus grand marché économique du monde, nous avons les meilleurs talents du monde. Nous sommes les démocraties les plus avancées du monde. Donc assumons ce que nous sommes et renforçons-nous. Développons de la force, du muscle, de la force militaire pour dissuader les menaces ; de la force économique, pour ne dépendre que de nous-mêmes ; et de la force morale, pour défendre nos intérêts, mais aussi notre vision de l'homme et du monde dans un concert des nations qui est aujourd'hui marqué par le retour des empires.

> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Vladimir Poutine s'essouffle sur le plan militaire depuis le début de l'année 2025 : il n'a réussi à grignoter que 0,25% du territoire ukrainien. Pendant ce temps-là, ses caisses se vident, son économie est en surchauffe, il est au bord du claquage. Je crois que le moment est venu de forcer Vladimir Poutine à cesser le feu, ce que l'Ukraine a accepté depuis le début du mois de mars, c'est-à-dire depuis plus de quatre mois. C'est pourquoi nous nous apprêtons, avec les Européens, à prendre les sanctions les plus lourdes que nous ayons prises depuis 2022, avec des embargos sur les produits de pétrole raffiné en provenance de pays qui continuent à importer du pétrole russe, avec l'interdiction de commercer avec ces grands pipelines Nord Stream, avec l'interdiction de transactions avec, justement, ce fonds souverain qui est en train de se vider de ses ressources, avec de très nombreuses désignations d'entreprises, d'entités qui participent au contournement des sanctions.
Dans les prochains jours, puisque les négociations sont en train de se terminer. Vous constaterez que nous avons coordonné nos efforts avec ceux des sénateurs américains qui, dans leur immense majorité, presque à l'unanimité, ont conçu un paquet de sanctions lui aussi massif, avec un objectif : forcer Poutine à cesser le feu pour engager la discussion amenant à une paix durable.

> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] D'abord, je crois qu'il faut se retourner sur le chemin parcouru. Nous avons évité le scénario du pire. Quel était-il, ce scénario du pire ? C'était une capitulation forcée de l'Ukraine. Souvenez-vous, après l'altercation dans le Bureau ovale, après cette période de quelques jours pendant laquelle les Etats-Unis ont retiré un certain nombre de dispositifs de soutien à l'Ukraine, on s'est dit que l'Ukraine allait devoir capituler, ce qui aurait représenté pour nous, une catastrophe et un vrai danger pour les années qui viennent. Nous sommes parvenus, en facilitant une discussion constructive entre les Ukrainiens et les Américains, y compris à Paris où nous les avons reçus, nous sommes parvenus à éviter ce scénario. Celui qui est devant nous, le risque qui est devant nous, effectivement, c'est un retrait progressif des Américains dans leur soutien à l'Ukraine. Pas nécessairement un retrait brutal, puisque je vous ai dit qu'à sa quasi-unanimité, le Sénat américain soutient des sanctions contre la Russie. Personne n'est dupe. Tout le monde voit bien, aux Etats-Unis comme en Europe, que c'est Vladimir Poutine qui se refuse à cesser le feu.

> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Les Ukrainiens ont besoin de soutien. Pour cette année, nous avons réussi, en mobilisant les revenus tirés des actifs russes que nous avons immobilisés au début de la guerre, nous sommes parvenus à leur donner les ressources financières pour faire face à tout ce dont ils ont besoin. Désormais, ce qu'il est important que nous puissions faire, c'est continuer à permettre à l'Ukraine à développer sa capacité à produire ses propres équipements. C'est ce que la France va faire en coproduisant avec l'Ukraine, le ministre des Armées l'a annoncé il y a quelques jours, des drones avec l'entreprise Renault en Ukraine. Puisqu'aujourd'hui, il faut bien s'imaginer que cette guerre est une guerre des drones et que les soldats se font face par drones interposés. C'est une dimension très importante dont le Président de la République a parlé avec Volodymyr Zelensky lors de ce sommet de l'OTAN qui s'est tenue en début de semaine. Nous allons accélérer dans nos coopérations sur les drones notamment, pour permettre à l'Ukraine de continuer à tenir le front.

> [Sommet de l’OTAN] Je reviens de ce sommet moi aussi, puisque j'ai accompagné le Président de la République. J'ai bien vu que tout le monde était fasciné, quand je dis tout le monde, c'est les observateurs, les journalistes, tout le monde était fasciné par Donald Trump, au point que tout cela a éclipsé ce qui s'est vraiment passé pendant ce sommet. Qu'est-ce qui s'est passé pendant ce sommet ? Les Européens ont décidé de prendre en main leur sécurité et leur propre destin. Les Européens ont pris l'engagement de relever le niveau de leurs dépenses militaires à 3,5 % de leur richesse nationale, ce qui est un sursaut. Si on nous avait dit, il y a quelques années encore, que nous, nous en viendrons là, on ne l'aurait pas cru. Alors bien sûr, ça s'explique. Ça s'explique par quoi ? Par la course aux armements dans laquelle Vladimir Poutine a précipité la Russie, qui consacre, quant à elle, 10% de sa richesse nationale à son armée, qui vient de lancer une conscription de 160.000 soldats, la plus importante depuis quatorze ans. Nous avons une menace à nos frontières. (…)
Si nous sommes arrivés à ce chiffre de 3,5%, c'est parce que nous avons considéré que le niveau de menace s'est élevé. Quand la menace s'élève, soit on continue avec les bonnes vieilles habitudes, et alors on devient une proie, et alors Vladimir Poutine est tenté de tester la solidité du principe, dont vous savez qu'il est à la fondation. (…)
Si l'Europe est désarmée, alors le principe de solidarité vacille et la tentation pour un Vladimir Poutine, c'est de le tester, c'est d'aller chercher si oui ou non, lorsqu'il agresse l'un d'entre nous, tous les autres viennent à son secours. Evidemment, la France est dans une position un peu différente puisqu'elle a une capacité de dissuasion nucléaire. Mais lorsqu'on dit que d'ici 2035, on aura relevé nos dépenses militaires de 3,5% du PIB, parce qu'on va construire des capacités pour dissuader la menace - ce n'est pas pour aller conquérir d'autres territoires, c'est pour dissuader la menace -, on prend en main notre destin. On dit qu'on va développer nos propres capacités, nos propres visions dans l'OTAN. Au fond, c'est ce que la France appelle de ses vœux depuis bien longtemps.

> [Emprisonnement de Boualem Sansal en Algérie] Le procureur a requis dix ans ces derniers jours. Pourquoi ce silence ces dernières heures ?

R - Le procureur a requis dix ans dans le procès d'appel, comme il l'avait fait lors du procès de première instance. Nous l'avons toujours dit, il n'y a pas de fondement à la détention de notre compatriote. Nous avons toujours dit que nous appelions les autorités algériennes à un geste d'humanité, qui prenne en considération son âge et son état de santé. J'espère que c'est ce qui se produira. Son avocat est arrivé à Alger. Il assistera au procès qui se tiendra mardi. Je vous l'ai dit, j'espère qu'à l'issue du procès, un geste d'humanité pourra être fait.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> Ce sont les mêmes qui, aujourd’hui, se plaignent de la situation face à la canicule, qui votaient il y a trois semaines des mesures absurdes à l’Assemblée nationale. Je le redis : l’écologie, c’est la protection des Françaises et des Français.

> Budget 2026 : tous les budgets de tous les ministères seront mis à contribution. Mais la dette financière n’efface pas la dette écologique. Aujourd’hui, nous sommes face à une vague de chaleur inédite par son ampleur. Ces vagues vont se répéter. Il faut s’adapter, rénover thermiquement. Mais pour cela, il faut investir. Il faut mettre les économies et les budgets là où nous en avons vraiment besoin.

> Je suis contre la réintroduction des néonicotinoïdes et assimilés. Il y en a 5 au total. Depuis notre interdiction, la Commission européenne en a déjà interdit trois molécules et a mis une quatrième sous forte restriction. La seule qui reste, c’est l’acétamipride, et les études scientifiques montrent qu’elle n’est pas anodine. Cela fait plusieurs années que nous investissons dans des alternatives. Il faut continuer ! Le Sénat a encadré un potentiel retour, le dernier mot reviendra aux parlementaires.

> Face aux vagues de chaleur, nous agissons. En mars dernier, j’ai présenté le Plan national d’adaptation au changement climatique, qui prévoit des mesures concrètes pour faire face à ces épisodes, inédits aujourd’hui, mais appelés à se répéter. Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas. Parmi elles : un décret encadrant les obligations des employeurs pour protéger les travailleurs en période de canicule.

 

Patrick Mignola (ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Relations avec le Parlement)
> [Retraites] Le conclave est parvenu à des accords au service des Français les plus modestes. Les femmes ayant perçu des salaires modestes, changé à de multiples reprises de métier, et élevé deux à trois enfants seules, auront la garantie, si nous l'inscrivons dans la loi, de partir plus tôt avec une meilleure retraite. Il y a également eu un accord sur le départ à taux plein. En proposant un temps supplémentaire de discussion, le Premier ministre a voulu permettre d’en dégager deux autres sur la pénibilité et le financement. Pour l’instant, il n’a pas été suivi.
Mais pour autant, je crois que tous ceux qui ont parlé d'échec se sont trompés et ont manqué de respect aux Français les plus modestes qui attendaient légitimement des améliorations de la réforme Borne.

> [Motion de censure du PS] Elle clôt une séquence. Le Parti socialiste vient de vivre un débat interne qui a été assez rude. Et au fond pour panser les plaies, il a ressenti le besoin d'une motion de censure sur laquelle peuvent se retrouver à la fois les lignes Faure et Mayer-Rossignol, qui se sont affrontées âprement lors de son congrès. Elle ressemble pour moi davantage à un prétexte d'effacement des divisions internes qu’à l’expression de véritables divergences avec le gouvernement. 
Je dis parfois, dans un sourire parce que je suis toujours extrêmement indulgent avec le Parti socialiste, que le gouvernement lui sert de balle anti-stress… 
D’ailleurs, ça peut parfois aussi être le cas de LR, qui a également vécu un congrès où deux lignes politiques différentes se sont affrontées.

> Du côté du gouvernement, notre ligne reste la même. Face à une Assemblée nationale sans majorité, mais dans un pays où il faut répondre à tant d’urgences, à commencer par l'urgence budgétaire, nous poursuivrons les discussions avec tout le monde. 
Cette semaine, nous espérons dépasser cette huitième motion de censure en six mois pour pouvoir ensuite prendre nos responsabilités sur le budget. C’est une haie suffisamment haute pour qu'on l’aborde évidemment en discutant avec tous.

> François Bayrou est menacé de censure depuis le lendemain de sa nomination. Face à ce risque permanent, il y a deux options : soit craindre cette menace et ne rien faire, soit vivre avec et agir encore plus vigoureusement. La peur n'évitant pas le danger, nous avons choisi la seconde. Nous saurons prendre tous les risques. Nous allons dire toute la vérité et donner toutes les solutions nécessaires pour qu’en 2029, la France ait ramené son déficit budgétaire en dessous de 3% conformément à ses engagements et éviter que les agents du FMI viennent se substituer au Gouvernement. Nous présenterons un budget courageux.

> Ce procès en mollesse et en immobilisme est souvent fait aux centristes quand ils arrivent aux responsabilités parce qu'ils choisissent toujours la voie du compromis plutôt que celle du conflit. 
Mais au terme du premier semestre du gouvernement Bayrou, les faits, têtus, prouvent l'inverse. Près de 50 textes ont été définitivement adoptés par le Parlement. Les promesses qui avaient été faites aux agriculteurs lors de la crise de l’hiver 2024 ont été tenues. La lutte contre l’insécurité et l’intranquillité a été menée avec les textes sur la justice des mineurs et le narcotrafic. L'activité économique a été soutenue. Nous avons tenté de trouver des réponses aux déserts médicaux. La fin de vie a fait l’objet d’une première lecture à l’Assemblée. Deux textes attendus par nos compatriotes mahorais ont encadré cette session parlementaire… 
Je ne vois pas où est l'immobilisme. Je trouve même qu’il y a une forme de paresse intellectuelle à émettre un tel raccourci défaitiste et à passer son temps à dire que le gouvernement ne pourra rien faire d'utile avant l'élection présidentielle.

> [Socle commun en voie de dislocation?] En tout cas, les forces politiques qui le composent doivent toutes réfléchir à ce qui les a conduits à travailler ensemble à partir de septembre 2024. J’avais trouvé intéressant que Laurent Wauquiez établisse en juillet dernier une liste de six priorités, autour desquelles nous pouvions nous retrouver. Il serait utile de les actualiser aujourd'hui. 
Si nous avons connu des divisions très nettes récemment sur les ZFE, le ZAN, la programmation pluriannuelle de l'énergie, c'est parce que nous n’avons pas défini préalablement la vision commune que nous devions porter. J'observe, sans malice mais objectivement, que souvent les divisions n’ont pas seulement été entre les forces du bloc central [Renaissance, Horizons et le MoDem] et Les Républicains, mais aussi parfois à l'intérieur des Républicains, entre les députés et les sénateurs LR de ce parti. 
Je ne considère pas qu'un socle efface les convictions et les singularités des uns des autres, mais je sais que nous pouvons retrouver sur des priorités de retour à l'équilibre budgétaire, un soutien à l'activité économique sans faille et un attachement à toutes les souverainetés du pays. 
Le Premier ministre va s'y employer en réunissant beaucoup plus régulièrement les chefs de parti du socle commun. (…)
En fait, je pense que le vrai problème, c'est l'obsession présidentielle. Quand il y a des divisions internes dans les partis ou entre familles politiques qui avaient pourtant initialement choisis de travailler ensemble, c'est parce que beaucoup ont le mauvais réflexe de réduire la vie politique à l'élection présidentielle. Mais on n'a jamais vu une élection présidentielle se jouer deux ans avant ! En 2015, Emmanuel Macron n’était connu par personne à Chambéry.

> Une dissolution est de la responsabilité unique du Président de la République et je ressens chez lui un profond attachement à la stabilité politique alors que le monde, lui, est très instable. Pour ma part, je crois qu'il faut respecter ce qu'ont décidé les Français en juillet 2024 et faire avec - pour le meilleur ! Qu'apporterait une nouvelle dissolution ? Certains futurs candidats à la présidentielle imaginent peut-être que dans leur sillage, la France déciderait de leur donner une majorité absolue qui écraserait toutes les oppositions. Personnellement, j’ai un doute. 
Dans notre société politique, il y a désormais six grandes forces : l'extrême gauche, les écologistes, le PS, le bloc central, LR et l'extrême-droite. 
Je ne crois pas qu'on retrouvera automatiquement dans trois mois ou deux ans une majorité absolue. Au contraire, il faut intégrer cette nouvelle donne et forcer un peu notre nature pour trouver des compromis au service de l'intérêt général.
> [Proportionnelle] Le Premier ministre va encore poursuivre les concertations qu’il a entreprises. Nous n'ignorons rien des réticences, des a priori et des calculs. Mais il faut qu'on parvienne à la fin de l'été ou au début de l’automne à les faire tomber : ce n'est ni accessoire ni futile de permettre au Parlement de représenter le mieux possible les différences de conviction des Français. 
Il faut qu'on parvienne à avoir un débat apaisé et sur le fond. D’ici là, je vais discuter avec plusieurs de mes homologues européens sur les modes de scrutin dans leur pays. Même si je pense comme François Bayrou qu’il faut un scrutin similaire à celui de 1986, qui, je le rappelle, à l’époque avait dégagé une majorité, je veux nourrir le débat objectivement.

> [Réforme de la loi PLM] Le texte va poursuivre son parcours législatif. Je l'ai rappelé au Sénat. Cette réforme du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille concerne quand même trois millions de Français. Ce sujet a été approuvé à 75% par l'Assemblée est rejeté à 75% par le Sénat avec une originalité particulière : les députés LR y ont été favorables et les sénateurs LR opposés. Dans ce contexte, j’ai essayé d’aboutir à un compromis, en particulier sur la représentation des maires d’arrondissement et la lisibilité de leurs compétences. Mais elles ont été ignorées en moins de vingt minutes en CMP. 
Nous appliquerons donc la règle institutionnelle : après une CMP non conclusive, chaque chambre effectue une nouvelle lecture. Ce sera le 7 juillet à l'Assemblée et le 9 au Sénat. Et cela ne peut pas être une source d’indignation !

 

Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations)
> [Motion de censure du PS] Leur motion de censure avait été annoncée avant même que l’on connaisse l’issue du conclave. C’est donc un déni du dialogue social uniquement pour des intérêts internes au parti, quelques jours après leur congrès. Et depuis quand la censure serait la seule alternative pour les oppositions ? Le choix n’est pas binaire entre le soutien au gouvernement d’un côté et la censure de l’autre. Le PS dit vouloir se détacher de LFI, il ne faudrait pas qu’ils en empruntent les méthodes.

> [Suppression ou plafonnement de l’abattement de 10 % des retraités] Je n’ai pas changé d’avis sous prétexte que je suis redevenue ministre ! Donc oui, je le défends toujours. Cet abattement coûte plus de 4 milliards d’euros par an aux Français, et ce n’est en rien une mesure de justice fiscale. Dans un moment où nous devons baisser massivement les dépenses – la charge de la dette coûte 67 milliards d’euros par an, c’est l’équivalent du budget de la défense –, tout le monde comprend que nous devons faire des efforts. Il n’est pas question de moins protéger les retraités, mais de mieux répartir l’effort. Les retraités sont prêts à l’entendre pour permettre à leurs enfants et à leurs petits-enfants de gagner plus. L’essentiel de l’effort doit se concentrer sur la revalorisation du travail. Réduire cet abattement de moitié rapporterait 2 milliards d’euros par an.

> Augmenter l’impôt sur le revenu ou sur les sociétés, rétablir l’ISF, ce serait contraire à tout ce nous portons depuis 2017. La baisse du chômage, l’attractivité, ça n’est pas tombé du ciel. Ce sont nos résultats, et notre politique fiscale y est pour beaucoup.

> Les Français ont l’impression qu’on leur prend toujours plus et qu’ils ont toujours moins. L’écart entre le salaire brut et le salaire net est devenu incompréhensible. Il faut que le travail paye mieux. Et je le dis clairement : ce n’est pas aux entreprises d’augmenter les salaires, c’est à l’État de baisser les cotisations. On peut y arriver si on baisse massivement la dépense pour la concentrer sur ce qui est réellement stratégique – défense, éducation, santé, sécurité des Français – et si on continue à faire le choix du travail. Nous réformons pour cela depuis 2017, en faisant revenir dans l’emploi ceux qui en sont le plus éloignés, avec la réforme du RSA ou de l’assurance chômage, en permettant aux femmes de concilier leur vie professionnelle et familiale – en renforçant, comme je l’avais initié, les modalités de garde d’enfants. Dépenser moins, travailler tous pour gagner plus, c’est ça la clé.

> [Violence des jeunes] Il faut être lucide, une partie de la jeunesse a décroché. Un décrochage par rapport aux valeurs de la République, à la laïcité, à la relation aux femmes, la rendant perméable aux préjugés antisémites et à la violence. Les causes sont multiples. La responsabilité des parents, parfois défaillants, singulièrement les pères, en est une. Il y a 25 % de familles monoparentales en France, souvent des femmes seules qui assument les charges éducative, mentale, affective. Il y a aussi les parents dépassés qui n’arrivent plus à faire face aux souffrances de leurs enfants. Le Covid a été un détonateur en matière de santé mentale de nos adolescents. Enfin, le phénomène des écrans et des réseaux sociaux est en train de faire basculer notre jeunesse dans une addiction qui détruit tous les repères. C’est pour ça que j’ai convoqué les plateformes : leur régulation est une urgence absolue.

> Dans l’immédiat, ma priorité c’est de travailler et d’obtenir des résultats. Rien ne serait pire que d’enjamber les deux ans qui viennent. Les Français n’ont pas le luxe d’attendre 2027. Et oui, j’assume d’avoir de l’ambition. Je ne crois pas aux propositions à l’emporte-pièce mais à une offre politique globale. Un projet politique, ça se construit au gré des déplacements sur le terrain, dans l’Hexagone comme en outre-mer, avec les parlementaires, les élus, les forces économiques, les partenaires sociaux, les associations. Avec les Français, tout simplement.

> Le projet de 2017, nous l’avons porté ensemble. Nous avons été députés, ministres, présidents de groupe parlementaire ou de parti, pendant les quinquennats d’Emmanuel Macron. Cela ne signifie pas que dans deux ans, il ne faudra pas bousculer les choses, mais je ne promettrai pas l’inverse de ce que nous avons porté depuis huit ans. Quand on parle du travail, de l’attractivité, des enjeux européens, d’acquis sociaux, de gestion des crises, de réformes… Nous avons un bilan et ce serait une faute de ne pas le défendre. Cela créerait d’ailleurs de l’incompréhension chez les Français.

> [Candidature commune du socle en 2027] Pourquoi fermer la porte dès aujourd’hui ? Je préfère que l’on pose tout sur la table, qu’on s’en donne les moyens et que le préalable soit le projet politique. En un an de vie du socle commun, nous n’avons jamais été réunis tous ensemble dans la même pièce, ce serait déjà un début… Ce qui est certain, c’est que si chacun considère qu’il est propriétaire de son écurie, on se retrouvera avec trois, voire quatre candidatures. Donc aucun d’entre nous ne sera au second tour de la présidentielle. Ce serait une responsabilité historique. Nous devons tenter de nous rassembler dès les municipales, l’année prochaine, et j’y travaille dans mon département des Yvelines.

> [Primaires pour désigner le candidat du socle commun] Je pense que c’est le pire des systèmes, et en même temps, je n’en vois pas de meilleur.

 

Astrid Panosyan-Bouvet (ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> [Conclave des retraites] Avant de parler de portes qui claquent, je veux saluer les compromis faits par chacun, en renonçant à telle ou telle revendication pour obtenir des avancées sur telle ou telle autre. Ces choix courageux ont permis des consensus. Par exemple, une meilleure prise en compte des carrières hachées des femmes, du fait de la maternité, avec un accès facilité aux carrières longues et un calcul de pension plus avantageux. Ce n’est pas anecdotique : la moitié des actifs sont des actives. Autre point d’accord : le renforcement de la comptabilisation et de la prévention de l’usure professionnelle, avec, via une cartographie des métiers pénibles, la réintégration des trois critères ergonomiques supprimés en 2017 du compte professionnel de prévention. Il y a aussi l’objectif de rétablir l’équilibre financier du régime, d’ici à 2030, pour préserver notre système. Deux désaccords persistent.
D’abord, sur la modalité d’accès à la réparation de l’usure professionnelle liée aux risques ergonomiques : tout le monde s’accorde sur le besoin de réparation, mais les syndicats défendent un droit au départ anticipé, fondé sur des critères collectifs automatiques, tandis que le patronat plaide pour une approche individualisée et médicale. Ensuite, sur le financement de l’équilibre du système, la répartition de l’effort reste à affiner. On laisse quelques semaines aux partenaires sociaux pour chercher un compromis. Ce sujet le mérite, et il serait inepte d’effacer les progrès réalisés jusqu’ici. Je pense que les discussions se poursuivent. Et je continue à parler à tous, comme je le fais depuis quatre mois. (…)
Comme l’a rappelé le Premier ministre, nous attendons une conclusion de ces échanges dans les prochaines semaines. Si aucun accord ne se dégage, le gouvernement tranchera. Mais notre préférence reste clairement un accord négocié, qui permette un système à la fois ambitieux, protecteur pour les salariés et en phase avec les réalités économiques pour les entreprises. (…)
Je n’ai aucun regret, ni sur la méthode ni sur l’objectif du conclave. Discuter n’est jamais un échec et chercher le compromis n’a rien d’une compromission. Un compromis, ce n’est pas un accord mou, c’est une avancée sur des sujets clivants, dans l’intérêt des Français. Le dialogue social est une richesse démocratique. On oublie trop souvent qu’il ne se résume pas aux éclats médiatiques. Des accords discrets mais structurants – comme ceux de novembre sur l’assurance chômage, l’emploi des seniors, les parcours syndicaux ou celui signé cette semaine même sur les transitions professionnelles – changent concrètement la vie des salariés. Peut-être que celui issu de ce conclave le fera aussi, d’ici deux ou trois semaines. Il faut aussi laisser du temps au dialogue social, surtout sur des sujets si complexes.

> [Retraites] Le retour à l’équilibre du système est une condition indispensable pour que le Parlement puisse transposer les accords issus de la concertation. Le Premier ministre l’a clairement posée, tous les partenaires sociaux l’ont acceptée.

> Je pense qu’un système de retraite ne devrait pas se réformer tous les cinq ans dans la douleur, mais s’ajuster, se piloter en continu selon la démographie et l’économie, pour rester stable et pérenne. Un autre acquis du conclave est aussi d’avoir dédramatisé la capitalisation comme complément à la répartition. Quinze millions de Français y ont déjà recours, privé ou collectif. Les conditions sont réunies pour un débat plus serein à l’avenir.

> En France, la protection sociale est majoritairement financée par le travail – à hauteur de 65 %. Or, une partie de cette protection couvre des risques dits « universels » – santé, dépendance, famille –, qui concernent l’ensemble de la population et pas uniquement les actifs. Cela se traduit par un écart significatif entre le coût total supporté par l’employeur (le « super brut ») et le revenu net que touche le salarié. Il en résulte un double effet néfaste : un coût du travail élevé pour les entreprises et un pouvoir d’achat limité pour les travailleurs. Face à cette réalité, trois questions distinctes doivent être posées. La première est celle du niveau global de protection sociale : où placer le curseur entre solidarité nationale et responsabilité individuelle ? Dépensons-nous ce que nous devons ou pouvons-nous optimiser notre modèle ? Comment ?
La deuxième porte sur le périmètre de ce que nous souhaitons continuer à financer par le travail. Cette réflexion est indispensable pour déterminer dans quelle mesure les cotisations sociales peuvent être allégées, lesquelles et dans quelles proportions. Enfin, si certaines charges ne sont plus portées par le travail se pose la question du financement alternatif. Je ne me prononce pas à ce stade sur un mécanisme en particulier. En octobre prochain, la Sécurité sociale fêtera ses 80 ans. Ce cap nous invite à un débat national lucide, sérieux, apaisé. C’est dans cet esprit qu’avec Catherine Vautrin, nous préparons actuellement une grande conférence sociale rassemblant responsables politiques, économistes et partenaires sociaux, pour tracer collectivement l’avenir de notre modèle. (…)
Nous ne pourrons faire l’économie d’un débat sur cette question parce que la France se caractérise par rapport aux autres pays européens par une participation beaucoup plus élevée du travail dans le financement de la protection sociale et que cela nous handicape lourdement.

> Chez Emmaüs Défi ce matin, aux côtés de personnes en parcours d’insertion et des professionnels en première ligne. Avec des accompagnements adaptés, des parcours se reconstruisent par le travail. L’État est pleinement mobilisé pour soutenir ces structures qui luttent contre l’exclusion.

 

Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> La division du pays, voulue et entretenue par ceux qui veulent prendre le pouvoir par la violence, affaiblit la France. Nous construisons peu à peu le rassemblement apaisé de toutes les forces démocratiques sociales et républicaines, et ce par l’action.

 

Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger)
> Cet accord sur les minerais critiques est un moment fort de ma venue en Argentine. Parce qu’ils sont stratégiques et le seront encore plus à l’avenir, nous devons accélérer. Ils sont un enjeu de souveraineté et de développement industriel franco-argentin

 

Autres ministres
Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique)
> [Guerre commerciale de Trump] Je pense que nous allons trouver un deal avec les Américains. À l’expérience des derniers mois, on voit bien que les États-Unis sont dans la transaction.

> [Guerre commerciale de Trump] Trois usines de liquéfaction du GNL sont en construction dans le golfe du Mexique. On peut donc augmenter nos importations de gaz américain, et cela peut être mis dans la balance pour éviter la hausse de 10 % des tarifs douaniers.

 

Marie Barsacq (ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative)
> Violences sexistes et sexuelles dans le sport : ne plus rien laisser passer.
J’ai eu le plaisir d’animer la 6e Convention nationale de prévention des violences dans le sport, à l’INSEP - Institut National du Sport, de l'Expertise et de la Performance
Depuis 2019, le ministère s'engage pour lutter contre ces violences, et les résultats sont là :
- +3,8 millions de vérifications réalisées.
- 2179 personnes mises en cause.
- 992 mesures administratives prises en conséquence, pour éloigner les prédateurs des terrains.
En 2025, les signalements ont augmenté de 40% par rapport à 2024. Ces chiffres sont le signe que la parole se libère, que les dispositifs fonctionnent, et que la vigilance progresse.
Je tiens à remercier tous les acteurs présents aujourd'hui. Ce temps d’échange a permis de dresser un bilan, de recueillir des propositions concrètes et d'envisager des perspectives d'évolution pour construire un sport toujours plus protecteur.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, secrétaire général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale)
> [Retraites] Nous travaillons à un système de retraite universel, libre et productif. Universel, avec un seul régime inspiré du système à points. Libre, car notre modèle social devient un carcan.

> [Retraites] L'urgence est de garantir l'équilibre du système à court terme.

> [Retraites] L'indexation automatique et pleine de l'ensemble des pensions n'est pas intangible. Elle a coûté15 milliards d'euros en 2024.

> La croissance s’éteint et tout le monde regarde ailleurs.

> La politique de l’offre du président de la République est un succès.

> La vie politique française fait de plus en plus d’orphelins. D’abord, car elle n’est plus vue comme une solution mais comme le problème, en raison d’un sentiment terrible d’impuissance généralisée. Le risque, c’est celui d’une démocratie en crise qui se transforme à la longue en «vétocratie» où plus rien n’est possible car l’action publique serait empêchée de toutes parts. C’est tout ce cadre qu’il faut réinterroger. Ensuite, car les deux partis dits « de gouvernement », Les Républicains et le Parti socialiste, ont choisi ces dernières semaines une ligne de radicalisation. Ils ont enterré leur capacité à rassembler une majorité de Français. D’un côté, la gauche de gouvernement a choisi la soumission politique à La France insoumise, de l’autre, la droite prend de plus en plus le chemin de la connivence intellectuelle avec le Rassemblement national.

 

Prisca Thevenot (députée)
> Il faut que le travail paie mieux dans notre pays ! La solution de Gabriel Attal: rapprocher le net du brut en supprimant la part salariale de la cotisation vieillesse, un gain net équivalent à un 13e mois.

 

Stéphanie Rist (députée)
> Passons d’un système de retraites de déficit et de défiance à un système de retraites de confiance et de croissance.

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (députée, présidente)
> Que faire face à l'illibéralisme de Viktor Orbán et la remise en cause des libertés fondamentales dans son pays ? Agir. Les États membres de l'UE doivent activer l'Article 7 pour suspendre le droit de vote du Premier ministre hongrois au Conseil européen.

> Retour sur la Pride de Budapest à laquelle nous nous sommes rendus avec le groupe Renew Europe. Avec un message clair de soutien aux communautés LGBTQI+ discriminées par le régime de Viktor Orbán. La Hongrie est membre de l’UE : le Premier ministre hongrois doit respecter nos règles démocratiques communes.

> Succès historique pour la Pride de Budapest. Plus de 200 000 personnes venues de toute l’Europe pour défendre la liberté ! Contre l’arbitraire et la haine : pour l’amour.

 

● Personnalités centristes
Clément Beaune (haut-commissaire au Plan)
> Une réforme essentielle ! L’instabilité, le Parlement fragmenté, nous l’avons aujourd’hui. La proportionnelle apportera une culture du compromis et de la coalition, dont notre pays a plus que jamais besoin.

> Défendre une science livre, ouverte, mieux financée. Face au recul américain, nous devons défendre et renforcer ce modèle européen, vital pour notre économie et notre démocratie.

> Bien au-delà d’une affiche atterrante, la Marche des fiertés c’est une fête, un combat pour les droits LGBT+ et pour l’égalité en général. Ne cédons rien de ce combat ! J’y ai participé partout en Europe, en Pologne, en Hongrie : solidarité aujourd’hui avec la Pride de Budapest, qui est notre fierté à tous !
N’ayons pas l’indignation à géométrie variable : Iran, Égypte, Russie, Algérie… Dans plus de 60 pays, l’homosexualité est interdite ou réprimée, parfois passible de la peine de mort. Ici, les droits sont protégés : défendons-les, faisons-les vivre et progresser, fièrement et joyeusement !

 

 


La Quotidienne centriste du 30 juin 2025. L’augmentation des dépenses de défense, une nécessité bien regrettable


Faire croire que ceux qui militent pour une augmentation du budget de la Défense en France et en Europe sont des va-t-en-guerre est non seulement une calomnie mais une complète contre-vérité.

C’est bien pour éviter la guerre et dans une démarche pacifiste responsable que l’énorme majorité d’entre eux sont.

La dernière réunion de l’OTAN a montré que désormais l’ensemble des pays européens sauf l’Espagne était convaincu de procéder à une hausse plus que significative des dépenses en la matière qui devrait, théoriquement, atteindre 5% de leurs PIB respectifs.

Poutine a évidemment joué un grand rôle dans cette prise de conscience mais également Trump, non pas par ses menaces de quitter l’OTAN mais par celles de ne pas défendre le monde libre et ses amitiés avec les pires dictateurs et autocrates.

Depuis des années, pourtant, des responsables politiques ainsi que des intellectuels et des experts en matière de défense, alertaient sur la nécessité d’augmenter ces dépenses face aux menaces qui s’amoncelaient sur le monde libre.

Ils prêchaient souvent dans le désert face à une population d’autant moins préparée à écouter ce discours qu’elle est ignorante en histoire.

Car il aurait suffi de se retourner, oh, pas très loin, pour voir ce que le refus de se préparer à la guerre, non seulement, ne l’évite pas mais, surtout, la fait perdre.

Les pacifistes qui refusent cette réalité ne sont pas des imbéciles ou des agents de l’étranger, même s’il y en a, mais ils ne comprennent pas que les relations internationales sont toujours régies par le rapport de force et que le conflit armé est souvent la réponse des régimes totalitaires et nationalistes, notamment lorsqu’ils estiment pouvoir profiter de la faiblesse des régimes démocratiques.

Oui, la guerre est une abomination et il est bien regrettable que l’on doive s’y préparer depuis que l’humain vit en sociétés et dans des communautés distinctes, comme le disent les pacifistes.

Mais, oui, comme l’a si bien dit Végèce dans son ouvrage «De re militari», «C'est en période de paix qu'on se prépare à la guerre» qui est devenu depuis ce célèbre dicton «Pour avoir ma paix, prépare la guerre».

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]