Par Jean-François Borrou et Alexandre Vatimbella
Réunir l’ensemble de l’audiovisuel public dans une même holding n’est pas sans intérêt afin de donner une forte assise à celui-ci.
C’est même la première pierre d’un édifice qui doit permettre à ce service public essentiel à la démocratie d’enfin remplir sa mission.
Car l’essentiel d’une réforme de l’audiovisuel public est d’en faire un vrai service public, un service au public pour une information citoyenne et des programmes dont l’objectif est avant tout la transmission du savoir et de la culture.
Et, actuellement, on en est loin avec un audiovisuel public gangréné par l’idéologie au niveau de l’information et coupable d’un suivisme vis-à-vis des chaînes privées dont le seul objectif, rappelons-le, est commercial voire idéologique, c’est-à-dire à l’opposé de sa mission.
Du côté la réforme portée par Rachida Dati au nom du Gouvernement et discutée à partir d’aujourd’hui à l’Assemblée, elle est loin de répondre à cette nécessité puisqu’il s’agit essentiellement d’une réorganisation de la structure et de quelques mesures sur son fonctionnement mais rien sur sa mission et la manière d’enfin y parvenir alors qu’ici, il faudrait un réel chamboulement, on n’ose pas dire une révolution.
Du côté des syndicats et de la gauche, on n’en est encore plus loin où seuls le corporatisme d’un autre siècle et l’idéologie sont les motifs pour s’opposer à la proposition de loi comme si ce service public leur appartenait.
Un service public de l’information citoyenne est une absolue nécessité dans une démocratie républicaine libérale.
Il va de pair avec un service public de l’enseignement et de la transmission du savoir qu’est l’école.
Ils sont même intrinsèquement liés
Former et informer le citoyen est une des tâches principales à laquelle doit s’astreindre la république et y donner les moyens et le cadre adéquats.
Cela n’a jamais été le cas jusqu’à aujourd’hui en France mais aussi dans tous les pays démocratiques qui ont un service public de l’information.
Personne n’a eu le courage jusqu’ici de s’astreindre à cette tâche de donner un vrai cadre à la mission du service public de l’audiovisuel tout en lui donnant les moyens nécessaires pour fonctionner.
A l’heure où se développe les fake news et l’élucubrationisme (théories du complot), où l’information n’est plus que le support pour faire passer des messages ou le moyen de distraire, une vraie réforme devrait être portée par l’ensemble des forces démocratiques.
[Dans cette rubrique, nous
publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas
nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat
et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées
centristes.
Alexandre Vatimbella est directeur du CREC]