samedi 5 octobre 2024

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Dans un mois, l’avenir du monde se décidera aux États-Unis


Le 5 novembre prochain les électeurs de la plus vieille démocratie et première puissance mondiale se rendront aux urnes pour élire leur président.

Ce rituel qui se déroule tous les quatre ans depuis la fondation du pays sans aucune interruption risque d’être remis en question par les résultats d’un scrutin qui pourrait permettre à un extrémiste populiste condamné pénalement et admirateur des régimes totalitaires qu’il aimerait bien exporter dans son pays de retrouver le pouvoir quatre ans après l’avoir perdu et tenté de provoquer un coup d’Etat pour demeurer président à vie.

Donald Trump, puisqu’il s’agit évidemment de lui, cumule tout ce que l’on peut produire de pire pour une démocratie: un incompétent (qui a cumulé les faillites dans ses affaires), un menteur (dont les milliers de mensonges ont été comptabilisés par les médias), un élucubrationiste (qui relaie tous les pires théories fausses de complots soit par intérêt, soit par bêtise), un condamné pénalement (qui attend sa peine de prison), un escroc (qui a fait des milliers de victimes par ses activités véreuses et ses affaires qui ont périclitées), un raciste (qui encourage les suprémacistes blancs, souvent des nazis, qui sont des gens tout à fait respectables selon lui et qui relaie des fausses informations sur des «Haïtiens» qui mangeraient les chiens et les chats des «bons Américains»), un ami des mafias (en particulier russes qui lui ont permis de ne pas sombrer financièrement, ce qui indique pourquoi il soutient le régime de Poutine à qui il doit beaucoup), un homme aux mœurs dépravées (ses propos sexistes inqualifiables et, surtout, son amitié documentée avec le délinquant sexuel de grande envergure Epstein le démontre), un insulteur à la vulgarité sans pareil et la liste est loin d’être close!

Mais un personnage qui recueille dans les sondages, malgré ce CV connu de tout le monde, plus de 45% des intentions de vote!

C’est-à-dire que près d’un électeur sur deux va voter pour lui afin de le réinstaller à la Maison blanche.

Si c’est cet aspect de sa candidature qui est le plus inquiétant pour la démocratie et son avenir, le plus urgent est que le peuple américain, majoritairement, à défaut d’une unanimité, lui barre la route du pouvoir dans un mois.

Parce qu’un deuxième mandat de Trump serait catastrophique pour l’Etat de droit démocratique aux États-Unis mais aussi pour le monde libre tout entier.

Parce qu’il démontrerait qu’une nouvelle fois une démocratie peut se livrer à n’importe quel aventurier qui flatte les plus bas instincts du peuple, qui l’incite à la haine et qui se joue de lui en lui promettant tout et n’importe quoi après, en plus, avoir failli lamentablement durant son mandat de 2017 à 2020.

Parce qu’il démontrerait que l’implantation de la démocratie n’est pas aussi profonde qu’on pouvait le penser dans l’esprit populaire et, qu’au contraire, elle peut être facilement balayée par n’importe quel démagogue.

Parce qu’il démontrerait que la plus vieille démocratie du monde est à la simple merci de la rencontre d’un escroc et d’inculture démocratique d’au moins une moitié de la population de celle-ci.

Un deuxième mandat qui impacterait profondément l’avenir de la démocratie d’autant que Trump n’est pas le seul à jouer sur ce registre dans le monde libre, nous en savons quelque chose en France avec l’entreprise nauséabonde de la famille Le Pen.

Parce qu’il démontrerait que, peut-être, la démocratie républicaine libérale n’est qu’un accident de l’Histoire.

Non pas parce que sa promesse et son projet ne sont pas justes et bons mais parce l’être humain est incapable d’en prendre conscience.

Et l’échantillon de cet être qui vit actuellement aux Amériques serait bien inspiré de me démontrer le contraire dans exactement un mois.