mardi 25 septembre 2007

Une Semaine en Centrisme. Etats-Unis - Offensive contre les centristes américains

Le Parti démocrate et le Parti républicain ont toujours eu une aile « centriste » qui fait pendant à leurs ailes « libérales » et « conservatrices », plus engagées respectivement à gauche et à droite. Depuis le milieu des années 1990 et de la présidence de Bill Clinton, les démocrates ont même leur mouvement centriste, Third Way, qui a ensuite inspiré Tony Blair en Grande Bretagne pour créer son New Labour. 
Pour les prochaines élections présidentielles de novembre 2008, la favorite est Hillary Clinton – largement en tête des sondages d’opinion actuellement - qui se positionne au centre de la vie politique américaine tout comme, d’ailleurs, son concurrent à l’intérieur du Parti démocrate, Barack Obama, qui répète sans cesse qu’il faut parler avec tout le monde et gouverner le plus largement possible. Idem pour son adversaire principal pour l’instant au Parti républicain, l’ancien maire de New York, Rudolph Giuliani, même si celui-ci joue des muscles pour démontrer son intransigeance en matière de sécurité avec une posture assumée de « Churchill américain »...
Mais cette forte présence des Centristes américains n’est pas du goût des extrêmes de chaque camp. On connaît depuis longtemps la haine de la droite évangélique pour Hillary Clinton et les « réserves » vis-à-vis de Républicains du style Giuliani, marié trois fois, pro-avortement et ami des gays. Cependant, la virulence vient ces derniers temps du spectre opposé de la vie politique. Ainsi, depuis plusieurs mois, c’est la gauche du Parti démocrate, avec les « libéraux » les plus à gauche, qui mène une offensive contre les Centristes de son camp à coup de publicités dans les journaux et de campagnes sur internet grâce à des sites comme moveon.org ou le réseau kos. Les reproches sont connus : ils concernent tous les mouvements centristes dans le monde, c’est-à-dire leur modération et leur ouverture, leur volonté de rassemblement et non de confrontation, leur idée que l’on peut faire évoluer la société à la fois économiquement et socialement qu’en en respectant les équilibres.
Car si l’élection de George W. Bush ainsi que le programme de Karl Rove de construire une « grande société conservatrice » (en réponse au projet de « grande société » démocrate des années soixante) et, avant cela, la « révolution conservatrice » du fameux leader au Congrès Newt Gingrich surfant sur la présidence de Ronald Reagan viennent de la radicalisation de la droite américaine, en réaction, la gauche se radicalise aussi et ce mouvement n’a fait que se renforcer avec la faillite du gouvernement en place dans de multiples domaines comme la guerre en Irak.
Cependant, il existe une réalité contre laquelle les activistes de gauche du Parti démocrate sont impuissants : les citoyens américains demandent une gouvernance apaisée au centre. Et dans les récentes élections, ils ont confirmé à chaque fois cette orientation. Ainsi, pour obtenir une majorité démocrate à la Chambre des représentants et au Sénat, les dirigeants du Parti démocrate ont du présenter des candidats modérés. D’ailleurs, au Congrès, les élus démocrates centristes sont les plus nombreux. Néanmoins, ces derniers sont inquiets sur la mainmise grandissante de la gauche sur la base du parti car ils savent bien que si les démocrates se radicalisent, ils n’ont aucune chance d’attirer à eux les électeurs « indépendants » (qui ne se disent affiliés à aucun parti) et à gagner l’élection présidentielles de 2008. C’est pourquoi, à cette offensive de la gauche répond dorénavant une offensive du centre qui met en garde, entre autres, contre un discours jusqu’au-boutiste qui ne peut qu’effrayer une importante partie de l’électorat. Reste que les libéraux ont un allié hors pair : George W. Bush !


Actualités du Centre. 88% des électeurs de François Bayrou convaincus par Nicolas Sarkozy

Après l’intervention télévisée de Nicolas Sarkozy du 20 septembre, 88% des personnes ayant voté pour François Bayrou lors du premier tour de l’élection présidentielle d’avril dernier ont trouvé convaincant le Président de la république (contre 48% des électeurs de Ségolène Royal, 68% des électeurs de Jean-Marie Le Pen et 97% des électeurs de Nicolas Sarkozy), selon un sondage Opinionway publié par Le Figaro. Par rapport à l’intervention du chef de l’Etat du 20 juin, la progression est de dix points, 78% des électeurs de François Bayrou l’ayant trouvé convaincant à cette époque. A noter que, dans le même temps, la baisse est de un point tant chez les électeurs de Nicolas Sarkozy que chez ceux de Ségolène Royal.
(Sondage Opinionway réalisé les 20 et 21 septembre auprès d’un échantillon de 983 personnes / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)