Emmanuel Macron s’est présenté devant la presse à l’issue
des discussions avec les membres de la «coalition des volontaires» qui
soutiennent l’Ukraine face à l’agression de Poutine et en vue de la réunion de
demain qui aura lieu à Washington entre Trump et Zelensky et avec la présence
de plusieurs leaders européens dont lui-même.
Le Président de la République a rappelé qu’il ne pouvait y
avoir de paix sans les Ukrainiens et sans que ceux-ci acceptent les conditions
de la paix.
De même, il ne peut y avoir de cession de territoires
Ukrainiens sans une acceptation des autorités légitimes du pays et élues démocratiquement.
Traduction, Trump et Poutine ne peuvent rien décider en ce sens
sans Zelensky et les Européens le soutiendront sans faille.
Mais, cette «paix ne peut en aucun cas se faire au détriment
de la sécurité des européens».
Ainsi, a-t-il martelé, «pas de discussion sur la sécurité
des Européens sans eux».
S’il a salué les efforts de paix de Trump dont il pense qu’il
la veut vraiment il a aussi indiqué très clairement que «Poutine ne veut pas la
paix» mais qu’il veut «la capitulation de Kiev».
Et il a indiqué que la Russie était la puissance
déstabilisatrice du continent européen, le seul pays à vouloir faire la guerre
et à menacer la sécurité de tous les autres pays d’Europe.
Il a rappelé que cette situation était à bien des égards
celle qui prévalait à l’orée de la Deuxième guerre mondiale avec les demandes d’Hitler
sur la Tchécoslovaquie et la Pologne où soi-disant il n’y avait aucun risque
pour la France et que l’on a vu comment cela s’était terminé…
► Déclarations d'Emmannuel Macron:
- Réunir la coalition des volontaires est le fruit du travail
de mobilisation que nous avions lancé en février dernier à Paris et qui a été
poursuivi avec nos collègues et que nous co-présidons avec le Premier ministre
britannique. Cette coalition des volontaires rassemble tous les Européens qui
soutiennent l'Ukraine les non-membres aussi de l'Union européenne je pense en
particulier à la Norvège qui est un contributeur extrêmement actif du soutien à
l'Ukraine mais je pense aussi à d'autres alliés comme le Canada mais également
au Japon à l'Australie qui était présent cet après-midi à nos côtés.
Et donc nous avons tenu cette réunion pendant près de 2 heures avec le
président Zelensky pour préparer la réunion de demain à Washington dans un
contexte extrêmement grave à la fois pour l'Ukraine mais pour la sécurité de
toute l'Europe.
C'est d'ailleurs ce contexte qui a décidé avec plusieurs collègues européens à
l'invitation du président Trump et du président Zelensky d'aller avec ce
dernier demain à Washington.
Pourquoi? Parce que se joue en ce moment même, un temps important du conflit et
un temps important pour la sécurité de l'Ukraine et la sécurité de toute
l'Europe. L'objectif qui est le nôtre demain est simple le premier c'est de
rappeler ce qui unit l'Ukraine, les Européens, les États-Unis d'Amérique: nous
voulons la paix robuste, durable c'est-à-dire respectueuse du droit
international qui est précédé par la restitution des prisonniers et des enfants
[kidnappés par Poutine] et qui permet de s'installer dans la durée c'est à dire
qui respecte la souveraineté de l'intégrité territoriale de tous les pays.
C'est la responsabilité des membres permanents du Conseil de sécurité donc ce
sont les États-Unis d'Amérique, le Royaume-Uni, la France et c'est ce que nous
irons réitérer: il n'y a qu'un agresseur la Russie et il n'y a aujourd'hui qu’un
état qui propose une paix qui serait une capitulation qui est la Russie.
Ça c'est le premier point. Le deuxième, sur la base des
échanges que nous avons eus et des initiatives qui ont été prises par les
États-Unis, c'est de rappeler qu'il ne peut pas y avoir de discussion
territoriale concernant l'Ukraine sans les responsables légitimes
démocratiquement élus de l'Ukraine, sans les Ukrainiens.
Mais de la même manière pas de discussion sur la sécurité des européens sans
eux. Troisième chose, c'est de faire le lien entre toute question territoriale
et les garanties de sécurité et c'est tout le travail que nous avons fait ces
derniers mois. Pour moi un des points importants de la réunion de demain c'est
de pouvoir expliquer au président américain tout le travail qui a été fait par
la coalition des volontaires que nous avons bâti, qui consiste à dire quel est
le format d'armée ukrainienne pour que la paix justement soit juste et durable
et ça c'est une condition à poser sur la table.
Et il ne peut pas y avoir de division entre les Ukrainiens les Européens les
Américains sur ce point que nous irons consolider demain.
Tout accord qui reposerait sur l'absence d'une armée ukrainienne sur la
réduction d'une armée ukrainienne serait un accord insincère voué à ne pas être
respecté parce que ces accords ont déjà existé par le passé. La Russie a signé
elle-même des accords de non-agression à l'égard de l'Ukraine, ce qu'elle a
fait en 1994 avec l'accord de Budapest et elle ne les a pas respectées.
Donc le format de l'armée ukrainienne et de garanties de sécurité, ce sont ses
forces de réassurance, vous m'avez entendu souvent en parler de ces derniers
mois, que nous avons consolidé. Les chefs d'état-major qui ont travaillé au
sein de la coalition des volontaires sont prêts à faire de la formation à la
logistique jusqu'à la présence dans des zones non chaudes c'est-à-dire pas sur
la ligne de front pas dans des territoires contestés mais d'avoir une présence
de forces alliées aux côtés de l'Ukraine. Nous allons présenter cela en
demandant aussi aux États-Unis d'Amérique jusqu'où jusqu'à quel point ils sont
prêts à se joindre à cette dernière puisque sont mis sur la table des garanties
de sécurité l'ont réaffirmé.
Et puis, c'est comment formaliser cela à l'égard de
l'Ukraine. Notre volonté de demain c'est de présenter un front entre Européens
et Ukrainiens de règlement du conflit en réaffirmant qui est du côté de la paix
qui est du côté du droit international mais surtout comment nous assurer
collectivement que l'ordre international est respecté et que notre sécurité à
tous est protégée. Parce qu’il en va de la sécurité des européens et de la France,
je le dis ici avec beaucoup de gravité. Je l'ai rappelé le 13 juin dernier à
l'hôtel de Brienne quand nous parlons de ce qui se passe en Ukraine nous
parlons d'un pouvoir impérialiste et révisionniste qu'est la Russie
d'aujourd'hui qui depuis 2008 n'a cessé de vouloir conquérir de nouveaux
territoires n'a cessé de revoir les relations internationales, qui n'a jamais
respecté ses promesses de paix de non-agression. Si nous sommes faibles
aujourd'hui avec la Russie vous préparerons les conflits de demain et ils
toucheront les Ukrainiens et ne nous trompons pas du peuvent aussi nous toucher
au moment même où notre pays continue d'être de manière régulière attaquée sur
le plan cyber, sur le plan de l'information ou dans des espaces contestés du
maritime au spatial.
Donc pas de faiblesse. Ce que nous allons dire: nous voulons la paix. Tous ceux
qui sont là demain à Washington sont du côté de la paix depuis le premier jour.
Mais nous voulons robustes une paix qui en aucun cas ne saurait être une
capitulation, une paix qui en aucun cas ne peut se faire aux dépens de la
sécurité des Européens.
- C’est d’abord au président Trump de dire ce qu’il défend Sa
volonté d'avoir la paix, je pense, c'est très important d'avoir un président
des États-Unis d'Amérique qui se met du côté de la paix, c'est un geste très
important. La deuxième chose, c'est que les États-Unis d'Amérique, par leur
histoire, par leur place, par le fait qu'ils sont membres permanents du Conseil
de sécurité, ne peuvent vouloir que la paix conforme au droit international. Et
comme nous, lucides sur les conséquences que ça a. Comment les États-Unis
d'Amérique seraient entendus quand on parle de Taïwan, quand on parle d'autres
endroits du monde, si on considérait qu’en Europe, on aurait le droit de fouler
aux pieds l'ordre international. Je pense que quiconque est du côté de la paix,
est du côté de la Charte des Nations unies dont les États-Unis en sont en
quelque sorte les premiers garants. Donc je sais que c'est la volonté du
président Trump. Et donc si on est du côté de la paix, du droit international,
on ne peut pas être du côté de la reconnaissance de la loi du plus fort, parce
qu'à ce moment-là on ouvre un nouvel ordre international qui n'est plus celui
de l'ordre international que nous connaissons, qui est à dire basé sur le
droit, on ouvre une nouvelle ère qui est celle de la loi du plus fort. À l'Asie
et partout ailleurs. C'est la guerre à coup sûr parce que c'est le plus fort
qui considère qu'on lui laisse faire ce qu’il veut et on finit par reconnaître
les territoires sur lesquels il a mis la main. Donc non.
- Je salue la volonté du président Trump de vouloir la paix.
Je salue son engagement personnel et nous allons demain justement clarifier
tout cela. Mais il est évident que tout ça doit se faire conformément au droit
international. C'est notre rôle à tous et surtout le président Trump l'a
rappelé lui-même. Pour les territoires ukrainiens sont les autorités
ukrainiennes et en l'espèce c’est le président Zelensky qui décide.
- Après le sommet qui s'est tenu en Alaska après les
discussions que j'ai pu avoir avec le président Zelensky, le président Trump et
plusieurs collègues européens, la conviction que nous devons rentrer dans une
nouvelle phase diplomatique, celle dans laquelle nous assumons. Nous y allons
demain, pas simplement pour accompagner le président Zelensky. Défendre les
intérêts des Européens. L'Europe ? N'a pas envie d'être à la table. Comme
un sujet de discussion. Discutée d'elle-même et de son avenir. C'est ça ce que
je vous dis. Et quand, en 2019, je disais que notre organisation du traité de
l'Atlantique Nord était morte d'un point de vue cérébral, je parlais d'une
situation, les États-Unis d'Amérique avaient unilatéralement décidé de sortir
d'un traité qui nous couvrait contre les missiles intermédiaires en disant que.
Le fait est que notre Europe aujourd'hui n'a plus de cadres. Parce que le cadre
qui a été construit pendant la guerre froide n'existe plus à travers le conflit
ukrainien, nous sommes en train de redéfinir les règles de notre sécurité
collective. Nous devons en être, et donc nous y allons demain, pour défendre
évidemment l'Ukraine, mais pour défendre nos intérêts à nous Européens, que
nous assumons. Et je vous le dis très clairement, je veux aussi défendre
l'idée. Les prochains sommets ? Faut pas simplement qu'il y a l'Ukraine
autour de la table. Il faut qu'il y ait des Européens autour de la table avec
la Russie, avec les États-Unis, parce qu'on parle de la sécurité des Européens.
- Discuter avec Poutine, mais j'ai déjà fait au téléphone il
y a quelques semaines. Du coup, vous savez que je l'ai toujours fait. Je n’ai
jamais considéré qu'on pouvait arriver à la fin d'un conflit en cessant de
discuter, y compris avec les gens avec lesquels on n'est pas d'accord. Encore
faut-il qu'il puisse y avoir des avancées. J'ai toujours montré ma
disponibilité avec des principes clairs, en essayant de faire ce que je disais.
- [Démocrates emprisonnes en Russie] Demain ce n’est pas la
question principale qui sera discutée pour être transparent avec vous, parce
qu'elle va se concentrer sans doute sur les sujets de garanties de sécurité et
de territoire. Mais je pense que ce qui est soulevé par nos prix Nobel et ce
qui est soulevé par beaucoup de dissidents, d'opposants, de femmes et d'hommes
d'un courage extraordinaire qui ont parfois sacrifié leur vie, pour certains
autres, leur liberté et qui se battent pour la sécurité, la dignité, la liberté
dans leur pays, nous devons les défendre. Vers la fin des hostilités, puis un
traité de paix, la question du réengagement passera en effet par le traitement
de ces prisonniers. Donc on sera sur ce chemin. Mais je veux ici redire en tout
cas notre attachement, notre soutien, notre grande estime pour toutes les
combattantes et les combattants de la liberté en Russie. Leur cause est immense
et ils le font avec un courage insigne. Et aujourd'hui, les violences qu'ils
subissent, les privations de liberté, le durcissement du système est encore
plus fort que ce qu'on avait connu durant le système soviétique. Et donc je
veux saluer leur courage à titre personnel et dire que je soutiens leur cause.
- Garanties pour l’Ukraine: pour être très clair avec vous,
ça a déjà existé ce qu'on se dit là, c'est à dire qu'on avait déjà plusieurs
pays qui avaient dit collectivement il y a de cela 30 ans aux Ukrainiens, quand
l'Ukraine s'était départie du nucléaire qu’on les protègerait. Ça a existé et c’est
ce fameux accord de Budapest en 1994 que la Russie a signé, qu'elle n'attaquerait
jamais l'Ukraine! Tout ça pour vous dire ce que vaut la signature de la Russie.
Plusieurs pays ensuite se sont engagés à protéger l'Ukraine si elle était
attaquée. Nous ne l’avons pas fait. Aujourd'hui même, avons-nous avons engagé
des troupes? Non, donc Je crois que c’est une question théorique. La question
c'est la substance. C'est tout le travail que nous avons fait depuis février
dernier. C'est pour ça qu'en février dernier j'ai voulu réunir quelques
collègues européens et non européens et président Zelensky à Paris, que nous
avons poursuivi avec les Britanniques et qu'on a bâti cette coalition des
volontaires. C'est pour mettre de la substance. Qu'est-ce que c'est que les
garanties de sécurité? Et donc nous ce qu'on doit faire, ce ne sont pas des
grands mots, des théories, c’est d’agir d'après la situation. C'est d'abord de
dire la première des garanties de sécurité pour l'Ukraine, c'est une armée
ukrainienne forte.
Il y a 3 ans et demi que cette guerre a commencé. Le président Poutine nous
expliquait qu'il allait terrasser les Ukrainiens en 3 semaines de ce qu'il
appelait lui-même une opération spéciale. 3 ans et demi après, il n'a toujours
pas réussi à prendre tout le Donbass. Les Russes ne sont pas si forts que
beaucoup croient ou veulent le croire. Ça n'est pas vrai. Les Ukrainiens sont
vaillants, braves. Ils ont été très intelligents sur le plan tactique. Sur le
terrain, nous les avons beaucoup aidés. Mais c'est eux qui se sont battus. Et
donc si on veut que cette paix soit durable, il faut qu'il y ait une armée
ukrainienne solide, robuste, c'est-à-dire aux côtés de d'une Russie qui a plus
d'un million de combattants aujourd'hui. Et d'ailleurs, dans les discussions,
faudra savoir comment réduire son armée, nous et les Américains qui est une
source de désordre colossal dans le monde. Premier point, et de dire, nous,
Européens américains, comment on forme les Ukrainiens, comment on les équipes,
comment on finance cet effort dans la durée, c'est légitime. C'est la meilleure
défense et c'est l'avant-poste de notre défense collective. Si la Russie
voulait réavancer, la deuxième chose, c'est à nous de dire – et c'est pour ça
que ce n’est pas la masse qui compte, c'est la signature stratégique – comment
on met ce qu'on appelle des forces de réassurance, c'est-à-dire quelques
milliers d'hommes, sur le terrain, en Ukraine pour garantir qu'il y a une
présence de quelques pays qui disent, notre destin est lié.
Ce qu'on a pu connaître par le passé, ces forces n'ont pas vocation ni à tenir
une ligne de front, ni être engagée sur un conflit chaud, mais assigner une
solidarité d'un point de vue stratégique. Donc c'est ça, il faut qu'on discute
avec les Américains. Qui est prêt à faire quoi? La planification, nous l'avons
finalisée en juillet dernier. Les chefs d'État-major britannique et français,
ça a été présenté. J'étais à ce moment-là, à la fin de cette visite d'État et
du sommet des Britannique. Nous l’avons présenté à tous nos collègues. C'est un
travail qui est très sérieux, qui est construit, on va aller le montrer à nos
collègues américains. Et nous, on est prêt à faire ceci, Cela, êtes-vous prêt à
faire? C’est la seule solution qui existe.
- Il faut aujourd'hui être lucide. Je ne pense pas que le
président Poutine veut la paix. Si vous voulez, mon intime conviction, il ne
veut pas la paix. Je pense que le président Trump veut la paix, oui. Je pense
que Poutine veut la capitulation de l’Ukraine, c'est ça qu’il a proposé. Donc
maintenant on va voir. Demain on aura une discussion, elle permettra au
président Trump de réengager sur la base de ce qu'il assure dit souhaiter, un
rendez-vous élargi où les Ukrainiens et les Européens vont être là pour porter
leur vue. Et donc on verra à ce moment-là. Mais c'est pour ça que je pense que
si on veut vraiment la paix, faut que les hostilités cessent. On appelle ça
cessez-le-feu pour un moment pour qu'on arrive à ce que tout cela permette de
sauver des vies.
- On ne stipule pas pour un pays des pertes territoriales. Ensuite,
un pays peut tout à fait, dans le cas d'un armistice, a cessez-le-feu d'un
traité de paix. Qui aurait perdu qui sont gelés qui sont sous une autre volonté
mais il reconnaît qu'il les a militairement perdus ça ce n’est pas non conforme
au droit international mais c'est une très grosse concession et comme je vous
l'ai dit m'appartient pas de le faire. En revanche, aucun pays, après 3 ans et
demi d'un tel conflit, tant de vies humaines sacrifiées, ne peut accepter s'il
n'a pas la garantie d’être protégé sur le reste de son territoire.
- On en fait autant sur l'Ukraine parce qu'il s'agit de
l'Europe. Parce qu'il s'agit de notre voisinage. Et donc, si nous nous sommes
faibles, qu'on accepte une puissance révisionniste qui revoit les traités
internationaux, les frontières internationalement reconnues avancent conquérir
les territoires, on ne peut pas être en paix. On a déjà vu par le passé. Et
vous savez quoi ? J'irai tout à l'heure à Bormes-Les-Mimosas pour la
libération de la ville. Il faut avoir oublié cette histoire, les mêmes nous
expliquaient à l'époque que c’était très loin la Pologne et la Tchéquie. Et que
ça n'avancerait pas plus loin. Et qu’il n'y aurait pas de problème pour la
France parce que tout ça était très loin. L'Europe, c'est un tour. Quand vous
avez des grandes puissances, qui plus est, qui sont dans une course en avant
militaire, qui sont dotés de l'arme nucléaire, qui commencent à vouloir mordre,
rien ne les arrêtera. Et donc nous devons, si nous voulons être libres, si nous
voulons être indépendants. Nous devons être. Nous devons être forts. C'est la
cohérence entre ce que je vous dis aujourd'hui et ce que nous sommes en train
de conduire pour le pays. C'est à dire que ce qui se passe en Ukraine
aujourd'hui, c'est un réveil collectif. L’Europe n'est plus une terre de paix,
pas par notre faute, pas par une guerre civile des Européens parce que nous
avons à côté de nous une puissance militaire qui ne veut pas la paix en Europe
et qui cherche d'ailleurs son affaiblissement politique. Et donc nous,
Européens, nous devons accepter ce sursaut. Il est difficile pour tout le
monde. Mais c'est à nous de restaurer des capacités de puissance. La France les
a. Nous avons un format d'armée complet parce que nous avons l'arme de
dissuasion, mais on doit réinvestir sur cette sécurité, donc faire des nouveaux
choix, accepter que l'ordre du monde nous impose de revoir nos priorités pour
nous-mêmes. Et on doit porter ses choix au niveau européen pour défendre
l'Europe et la France, nos intérêts, notre sécurité et notre liberté. Parce que
si nous sommes faibles aujourd'hui, nous le paierons très cher demain et,
croyez-moi, c’est l'effacement géopolitique de l'Europe et l'insécurité qui
règnera. Moi je veux une Europe puissance, militaire, technologique,
économique, diplomatique. Et je veux une Europe forte, puissante, qui peut donc
continuer à être libre. C'est ça que nous allons faire demain. C'est ça que
nous allons porter. Que ce pilier européen de l'OTAN, que nous défendons, nous
Français, depuis tant d'années, que nous sommes prêts à prendre nos
responsabilités quand on parle de ces garanties de sécurité collective. Nous ne
sommes pas passifs, nous sommes actifs et nous voulons prendre ces
responsabilités et nous voulons décider pour nous-mêmes. C'est ça l'autonomie
stratégique, c'est de décider pour nous-mêmes ce qui va nous toucher et on ne
va pas décider ce qui va toucher les autres. Mais pour nous, on veut décider.
- La discussion d’aujourd’hui c’est la paix et ensuite qui
est prêt à financer une armée ukrainienne qui sera de bon niveau? Ensuite ce
sont quelques milliers de soldats de plusieurs pays. Donc ce n’est pas
massivement un déploiement, il ne faut pas commencer à dire n’importe quoi aux
Français. Mais surtout ça n'a pas de sens. Si le premier pilier aujourd'hui,
quelle est l'armée européenne, la plus importante? C'est l'armée ukrainienne qui
est la plus grande armée d'Europe avec quasiment un million de combattants. L’armée
française est beaucoup mieux équipée, a la capacité nucléaire. Très bien, mais
notre vocation n'est pas de nous substituer à une armée ukrainienne, C'est ça
la première garantie de sécurité, ce sera donc ça le premier sujet. Et après ce
sont les forces de réassurance et les forces de réassurance, c'est une
signature stratégique et donc c'est pas du tout le nombre qui compte, mais
c'est de dire on est là à Odessa à Kiev et «pas touche» en quelque sorte et
avoir des garanties stables parce que c'est aussi nos frontières.