samedi 21 mars 2020

Propos centristes. France – Spécial guerre contre le coronavirus

Voici une sélection, ce 21 mars 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à propos de l’épidémie de coronavirus et de ses conséquences.

● Emmanuel Macron (Président de la République)
Protéger tous les Français, par tous les moyens, avec toutes les solidarités.

● Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Edouard Philippe (Premier ministre)
- À nos soignants qui se battent en première ligne. À tous ceux qui, routiers, caissières, vendeuses, artisans, ouvriers, paysans, forces de l’ordre, continuent à travailler au contact. Nous vous sommes redevables. Ce sont par vos efforts que le pays continue à vivre et s’alimenter.
- Environ 8 millions de nos concitoyens peuvent faire du télétravail. Ils continuent, malgré la situation, à faire avancer le pays. Je pense à nos enseignants, qui assurent la continuité pédagogique à distance et qui font preuve d’une inventivité et d’un engagement admirables.
- Je crois nécessaire, pour la seule période de l’urgence sanitaire, de suspendre les dispositifs de jour de carence dans le secteur privé comme dans la fonction publique.

Christophe Castaner (ministre de l’Intérieur)
- Tout le week-end, policiers et gendarmes seront mobilisés partout en France pour procéder à des contrôles fixes et mobiles. Leur mission : faire respecter les restrictions de déplacement et sanctionner les contrevenants. Merci pour leur engagement au service de tous.
- La mise en œuvre de la restriction des déplacements va être appliquée de manière plus stricte encore : contrôles renforcés dans les gares et aéroports, aucun rassemblement ne sera toléré dans les espaces publics. Tout contrevenant sera sanctionné.
- Merci à Anne Hidalgo, Christian Estrosi et à l'ensemble des maires et élus locaux qui renforcent les restrictions de déplacement dans leurs communes et collectivités pour appuyer le travail des policiers et gendarmes engagés pour ralentir la propagation du Covid19 et sauver des vies.

Jean-Yves Le Drian (ministre des Affaires étrangères)
- Point de situation quotidien pour faciliter le retour de nos 130 000 ressortissants en voyage à l’étranger, et suivre la mise en œuvre opérationnelle du mécanisme global mis en place conjointement par le Quai d’Orsay, les Transports et Air France.
- [Confinement] La prise de conscience se fait progressivement, mais c'est un tel changement de mode de vie qu'il faut un peu de temps. Il faut faire bloc.
- La prise de conscience n'est pas suffisante, il faut être exigeant et si c'est nécessaire, on prendra des mesures supplémentaires.
- Il y a 130 000 Français en voyage actuellement dans le monde: Il faut qu'ils fassent preuve de sang-froid et de patience (…) nous voulons les faire rentrer.
- Il faut que l'Europe se rende compte qu'elle doit relever ensemble ce défi parce qu'elle est face à son destin. Si elle n'agit pas collectivement, elle laissera passer le sens de l'histoire.
- [Manque de masques] La bataille des masques a commencé. La France n'avait pas fait l'effort nécessaire pour avoir des stocks stratégiques.
- La Chine coopère, échange avec les pays concernés. Techniquement et scientifiquement je sais que des relations ont lieu.
- Il est clair que demain, on ne pourra plus déléguer à d’autres notre sécurité, notre santé, notre alimentation, notre autonomie sur des biens essentiels.

Nicole Belloubet (ministre de la justice)
Parce que le confinement peut hélas aussi générer des violences intrafamiliales. Protéger les victimes est la priorité: éviction du conjoint ou du parent violent, plateforme arrêtonsles violences.gouv.fr, 3919 pour les violences conjugales, 116006 France victimes

Florence Parly (ministre des Armées)
- Port de Toulon. Le bâtiment Tonnerre, qui procédera à l’évacuation médicale de patients atteints du Covid-19 hospitalisés en Corse appareillera ce soir à 20h.
- Mulhouse, ce matin. Les équipes du régiment médical de la Valbonne et du service de santé des armées au travail. L’élément militaire de réanimation sera bientôt opérationnel et prêt à prendre en charge des patients. Merci à l’ensemble des personnels engagés.

Bruno Le Maire (ministre de l’Economie et des Finances)
- Les Français doivent réduire au maximum leurs contacts sociaux et rester le plus possible chez eux. Mais notre économie ne peut pas et ne doit pas s’arrêter parce que nos compatriotes ont besoin de se soigner, de se nourrir, de s’éclairer, de disposer d’eau potable et d’avoir accès à internet. Pour cela, il est essentiel que tous les acteurs de la chaîne de production, de l’agriculteur aux ouvriers de l’industrie agroalimentaire, en passant par les transporteurs ou les caissières des supermarchés, restent présents à leur poste. La sécurité de l’approvisionnement alimentaire doit être garantie partout sur le territoire. Par ailleurs, certains secteurs industriels, comme le nucléaire, la nanoélectronique ou la construction aéronautique, ne se relèveront pas si les chaînes de production s’arrêtent. Nous risquerions alors un déclassement économique. Cette continuité économique doit être garantie dans des conditions sanitaires exemplaires. Je crois à la vertu du dialogue social pour définir ces conditions. Personne ne transigera sur la sécurité sanitaire des salariés.
- Le président de la République a été très clair: il faut rester chez soi pour se protéger et pour protéger ses proches. Ceux qui n’ont pas de motif pour sortir doivent rester chez eux. Tous ceux qui peuvent faire du télétravail doivent faire du télétravail. Tous ceux qui vont travailler doivent réduire leurs contacts.
- Les règles ont été définies. Elles doivent être respectées par tous, partout sur le territoire. Il en va de notre sécurité sanitaire.
- Pas de polémique au moment où nous affrontons une crise sanitaire sans précédent. Une fois la crise passée, il sera bien temps de faire le bilan et de tirer les enseignements collectifs, comme dans toute grande démocratie.
- La notion de service économique minimum nous permet de définir les activités les plus essentielles à la vie de la nation. Mais ne nous enfermons pas dans une liste au risque de laisser de côté certains approvisionnements secondaires et pourtant essentiels. Un exemple: les gels hydroalcooliques. Leur production est essentielle, mais sans l’industrie du plastique, ils ne peuvent être ni distribués, ni utilisés. Un autre exemple: les briques de lait. Elles ne peuvent pas être distribuées sans les transporteurs, les contenants et la préservation de la chaîne du froid.
- Je souhaite que toutes les entreprises prennent le temps nécessaire pour dialoguer avec leurs salariés, définir des protocoles sanitaires et les faire respecter. Airbus, ce sont des centaines de milliers d’emplois partout sur le territoire national. Ce sont des milliers de sous-traitants. Ce sont des compétences que nous avons mis des décennies à acquérir. Voulons-nous vraiment courir le risque, au lendemain de la crise, de perdre ce patrimoine industriel au profit de nos concurrents chinois ou américains? Notre responsabilité collective est aussi de penser aux lendemains de la crise sanitaire.
- Avec les nouvelles règles de chômage partiel, nous avons mis en place un bouclier contre les licenciements. Nous avons désormais un des systèmes les plus efficaces au monde pour préserver les compétences et les qualifications. Les salariés conserveront l’essentiel de leur salaire sans travailler et nous indemniserons les entreprises jusqu’à 4,5 smics. Pour la première fois de son histoire, la France fait le choix de la protection des compétences plutôt que de la facilité des licenciements. Cela a un coût: 8 milliards d’euros au minimum, mais ce coût est un investissement qui nous aidera à repartir plus vite et plus fort.
- Tous les abus seront évidemment sanctionnés, notamment sur les délais de paiement ou sur les prix excessifs. La solidarité et la responsabilité doivent primer sur tout. Mais soyons clairs: l’immense majorité des entrepreneurs se bat avec courage pour faire face à la crise sanitaire. Je veux rendre hommage également à ces millions de salariés, ouvriers de l’industrie agroalimentaire, agriculteurs, caissiers, transporteurs, employés de banque, agents des télécoms, postiers, agents d’entretien, dont le dévouement permet de garantir un service économique minimum à nos compatriotes.
- La santé des Français prime avant tout. Mais nous devons aussi veiller à la sécurité d’approvisionnement alimentaire des Français et à éviter des faillites en cascade, qui auraient des conséquences économiques et sociales désastreuses pour la France. Avec le président de la République et le premier ministre, nous avons donc proposé un plan d’urgence économique de 45 milliards d’euros complété par des garanties de 300 milliards d’euros sur les prêts des entreprises. Je me réjouis que ce plan d’urgence ait été adopté à l’unanimité à l’Assemblée nationale ce jeudi. L’unité nationale fera notre force.
- Nous ne nous fixons aucune limite, ni financière, ni idéologique. Pour protéger nos entreprises industrielles, nous utiliserons tous les moyens dont nous disposons: montée en capital, recapitalisation, financement garanti ou nationalisation.
- Notre responsabilité est de surmonter la crise sanitaire et économique pour éviter demain une crise politique. La situation est grave: soit nous apportons des réponses solidaires, en particulier sur le plan économique et financier, comme le défend le président de la République depuis le premier jour de la crise, soit nous nous divisons et la zone euro disparaîtra. Ma conviction est simple: de cette crise sanitaire doit sortir un nouvel ordre mondial dans lequel les Européens affirmeront leur puissance et leur souveraineté.
- Qui peut penser une seconde que le monde ne changera pas après une crise de cette ampleur? Pour le pire: montée des nationalismes, poussée des régimes autoritaires, affaiblissement des Occidentaux au profit de la Chine. Ou pour le meilleur: mise en place d’une gouvernance mondiale plus efficace, comme cela avait été le cas après la Seconde Guerre mondiale. À nous de nous battre pour le meilleur. Notre responsabilité à tous est historique.
- Geste de solidarité remarquable des bailleurs commerciaux. Suspension des loyers et échéanciers adaptés : un soutien indispensable et vital pour les petites entreprises.
Je souhaite que nous fixions le plus rapidement possible, avec les organisations professionnelles du bâtiment, des règles sanitaires strictes qui définiront les chantiers qui peuvent se poursuivre. C’est dans le dialogue social que nous trouverons la bonne solution.
- Les répercussions du Covid19 sur notre économie sont violentes et immédiates. Notre responsabilité est d’éviter la casse économique qui serait aussi de la casse sociale. C’est pour cela que nous mettons en place des mesures de soutien.
- Il vaut mieux payer pour garder l’activité économique et soutenir les salariés plutôt que de ne pas payer et d’avoir des faillites en cascade. Ce sont ces faillites qui auraient un coût économique, financier, social qui serait insupportable pour la Nation française.
- Nous devons avoir l’obsession de la protection sanitaire mais il faut aussi un service économique minimum dans notre pays. C’est vital pour des millions de Français. Les activités de base de notre économie doivent continuer à tourner.

Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
- Les secteurs du bâtiment et des travaux publics sont indispensables au fonctionnement du pays. Le gouvernement a trouvé un accord avec les fédérations professionnelles pour prendre toutes les mesures de protection nécessaires et permettre la continuité de leurs activités.
- Derrière le front occupé par nos soignants, il y a la ligne arrière. Les Français sur le terrain qui font tourner nos centrales, nos transports, qui traitent notre eau et nos déchets. Ce sont des héros du quotidien. Nous sommes pleinement mobilisés pour leur protection.
- A 20h, applaudissons plus que jamais nos soignants et remercions les héros du quotidien qui travaillent sur le terrain dans les secteurs énergie, transports, eau, déchets, sécurité, alimentation, distribution, travaux publics, administration... Grâce à eux le pays tient debout.

Jean-Michel Blanquer (ministre de l’Education)
- Gratitude et reconnaissance. Les professeurs et personnels volontaires pour l’accueil des enfants de personnels soignants sont l’illustration de ce que notre pays donne de meilleur dans des circonstances exceptionnelles.
- Sur les vacances d’été. De fausses nouvelles et même des faux courriers circulent sur ce sujet. Nous n’envisageons pas de changer le calendrier. Certains rattrapages, notamment pour les élèves les plus en difficulté, donneront lieu à des dispositifs de soutien scolaire gratuit.

Olivier Véran (ministre de la Solidarité et de la Santé)
- Nous avons mis en œuvre tous les moyens pour augmenter notre stock de masques: toute commande possible a été passée, toute production disponible a été réquisitionnée, toute distribution possible a été assurée.
- Le conseil scientifique, je l'ai souhaité, il n'existait pas, il n'a jamais existé, dans aucune crise sanitaire.
- Le confinement est nécessaire. C’est une étape difficile qui demande du temps. Mais plus on l’applique avec sérieux, moins il durera. Il nous faut faire preuve de détermination et de patience. La situation va d’abord se dégrader, avant de s’améliorer: dans un premier temps l’épidémie va continuer à progresser, car les malades qui décèdent aujourd’hui ont été contaminés avant le confinement. C’est quelque chose d’attendu.
- [Durée du confinement] Au minimum une quinzaine de jours. Nous observons chez nos voisins des dynamiques positives dès cette période dans certaines régions. Mais pour d’autres, on se rend compte que ça demande plus de temps. Je le répète: il faut de la patience. Nous sortirons du confinement quand le virus ne circulera plus.
- Globalement, la situation reste très disparate sur le territoire. Nous sommes sur le point d’atteindre le pic épidémique dans le Grand Est. Nous sommes obligés d’y prendre des mesures particulièrement exceptionnelles: nous construisons par exemple un hôpital de campagne, et transférons par avions militaires les malades en réanimation vers des territoires moins touchés. Nous avons aussi une vigilance toute particulière en Corse, ou le nombre de cas augmente rapidement. À l’échelle du pays, la préparation de nos hôpitaux, avec notamment l’arrêt de toutes les opérations programmées, a libéré des places en réanimation.
- Le pays a changé sa doctrine sur les masques il y a dix ans. Jusqu’en 2010 il y avait un stock d’État d’un milliard de masques chirurgicaux et 600 millions de masques FFP2. À la suite de l’épisode épidémique de grippe H1N1 de 2011, il a été décidé que ces stocks ne s’imposaient plus, la production mondiale de masques étant supposée suffisante. Malheureusement, personne n’avait anticipé qu’une crise sanitaire allait d’abord percuter la Chine et mettre le monde en situation de pénurie industrielle. Nous avons abordé cette épidémie dans une situation très dégradée, avec un stock nul en FFP2 et à peine 150 millions de masques chirurgicaux adultes et pédiatriques. Nous avons donc passé une commande publique auprès de tous les industriels. Les usines tournent 24h/24 et sortent environ 6 millions de masques par semaine. Nous avons été le seul pays au monde à faire une réquisition exhaustive de tous les stocks et des flux de production. Nous importons aussi des masques de l’étranger et nous saisissons toujours les opportunités pour en commander davantage. La Chine vient de nous en offrir 1 million. Nous travaillons aussi avec les industriels pour accroître la production nationale, y compris en convertissant des entreprises consacrées à d’autres productions. À cette situation particulièrement tendue de pénurie dès l’origine, se sont ajoutés de nombreux vols qu’on ne peut que condamner fermement.
- Nous avons d’abord estimé les besoins de chaque profession de santé pour organiser la répartition dans les semaines à venir. 12,3 millions de masques ont été déstockés en direction des libéraux qui ont été distribués dans les 20 000 officines du territoire. C’est une première étape qui permet de tenir dans un premier temps. Il y aura de nouveaux déstockages à chaque fois que cela sera nécessaire. Parallèlement, on distribue 17 millions de masques aux hôpitaux, aux maisons de retraite et aux services d’hospitalisation, établissements médicosociaux et d’aides à domicile. Soit un total de 30 millions. En tout, nous estimons que notre système de soins dans son ensemble a besoin de 24 millions de masques par semaine.
- Les masques sont inutiles pour se protéger. Quand on n’est pas soignant, le principal intérêt de porter un masque est de protéger les autres quand on est soi-même malade. Ce sont d’ailleurs les recommandations de l’OMS. Pour preuve, beaucoup de services de réanimation soignent des patients qui portaient des masques toute la journée. Quand on touche le masque avec ses mains sans les avoir lavées, le risque de contamination demeure. Il faut réserver les masques aux professionnels de santé.
- C’est d’abord le respect des gestes barrière qui nous protège. Ce sont les contacts à moins d’1 mètre pendant quinze minutes qui nous font courir le plus de risques. En gardant les distances de sécurité, en se lavant les mains, on limite très grandement les risques.
- Nous avons scrupuleusement suivi les doctrines de l’OMS. En stades 1 et 2, nous testions les cas suspects dans les zones de regroupement de cas. Nous avons été un peu plus loin en testant les personnes gravement atteintes de syndromes pulmonaires. Depuis le passage à la phase 3 nous ne testons plus systématiquement. L’épidémie étant installée sur le territoire, le test systématique est beaucoup moins utile. Mais nous en avons tout de même réalisé plus de 4 000 hier. Qui plus est, les tests répondent à des normes lourdes. On a des pistes très sérieuses pour en développer de beaucoup plus simples. S’ils devaient être opérationnels rapidement, nous réévaluerions notre doctrine, une fois le confinement terminé, pour anticiper une éventuelle résurgence du virus.
- On fait le maximum pour libérer les places de réanimation y compris là où le virus ne circule pas encore. Nous avons évalué le besoin à venir de lits en fonction de l’évolution de l’épidémie pour organiser les transferts des malades dans les zones moins sous tension. On sera capable d’accueillir des patients de réanimation dans une proportion beaucoup plus importante grâce à la mobilisation exceptionnelle des soignants. Nous avons par ailleurs commandé 1 200 respirateurs pour pouvoir équiper des lits supplémentaires. Mais il y a des paramètres que l’on ne maîtrise pas. Nous anticipons au mieux combien on aura de nouveaux malades dans deux semaines et combien auront besoin de lits de réanimations. On fait le maximum du maximum. La mobilisation de l’État est totale et les moyens financiers nécessaires sont systématiquement engagés. Dans la même logique, nous avons toujours accepté les demandes pratiques pour répondre aux besoins de soignants.
- Nous avons toujours adapté nos actions à la situation et aux recommandations des experts. Ainsi, lorsqu’il y a eu un foyer aux Contamines, personne n’aurait compris qu’on demande à tous les Français de rester chez eux. Il fallait ralentir la propagation du virus, ce qui a été fait en confinant les malades. La semaine dernière, nous avons suivi les recommandations du Conseil scientifique qui a fait évoluer son analyse au fur et à mesure que des informations nouvelles lui parvenaient et que la situation en France évoluait. C’est aussi à mesure que des résultats viennent des autres pays qu’on peut établir une stratégie. Le confinement généralisé ne se décrète pas tout de suite. D’où la stratégie en trois phases. Il n’y a pas eu de changement de doctrine. Nous sommes dans une course contre la montre, pour ne pas engorger les hôpitaux, permettre aux scientifiques de travailler sur un remède et un vaccin.
- Personne n’est capable de dire quel sera le taux de personnes immunisées après le confinement. Le risque d’une deuxième vague existe. L’analyse fine des personnes immunisées et asymptomatiques pourra être très utile pour s’en prémunir. Nous demanderons son avis au conseil scientifique pour faire évoluer la doctrine sur les tests.
- Pour le moment l’heure est à l’urgence sanitaire. Mais je peux déjà vous dire que notre système de soins est très bon, et qu’il nous aidera à traverser la crise. Il nous faudra aussi réunir un conseil de citoyens et de scientifiques pour mieux appréhender ces situations à l’avenir. L’exemple des masques est criant.
- Jusqu’au 31 mai, les infirmiers libéraux pourront suivre les malades positifs au covid19 confinés à leur domicile par vidéo, ou par téléphone.

Gérald Darmanin (ministre des Comptes publics)
- A la demande d’Emmanuel Macron, j’ai donné ordre à mon administration de reporter l’intégralité des cotisations sociales pour toutes les entreprises qui le souhaitaient.
- Nous protégeons l'emploi dans les entreprises avec le dispositif de chômage partiel simplifié et renforcé.
- Si l'Etat peut beaucoup (...) les banques doivent jouer leur rôle de financement de l'économie.
- Une provision supplémentaire de 2 milliards d'euros de crédit budgétaire a été ouverte en dépense de santé: achat de matériel, indemnités journalières, heures supplémentaires des soignants.
- Préserver l’économie de notre pays, les revenus des ménages et des salariés, est la meilleure façon de faire repartir l’économie après la crise et d’assurer un rebond au lendemain de la crise sanitaire très grave que nous vivons.
- Le président de la République a annoncé le report du paiement des loyers, factures d’eau, de gaz et d’électricité pour les plus petites entreprises en difficulté.
- Avec les régions et certaines grandes entreprises, nous avons mis en place un fonds de solidarité pour aider les petites entreprises les plus touchées par la crise.

Muriel Pénicaud (ministre du Travail)
- Le dialogue social est nécessaire pour adapter l’organisation du travail, métier par métier, et garantir la protection des salariés.
- En évitant les faillites, on limite les licenciements.
- Soyons tous solidaires avec ceux qui travaillent. Ce sont aussi des héros de la Nation. Félicitations à toutes les entreprises qui mettent en oeuvre les meilleures pratiques des gestes santé pour protéger leurs salariés sur le lieu de travail.
- Je salue la prise de position les partenaires sociaux qui invite à renforcer le dialogue social & la protection des salariés. J’ai appelé hier toutes les entreprises & associations à réunir d’urgence leur CSE pour adapter l’organisation du travail & les conditions de sécurité.

Julien Denormandie (ministre de la Ville et du Logement)
- L’État engage 50 millions d'euros pour mettre à l’abri les plus démunis. 2000 places d’hôtels supplémentaires dans toute la France. Ouverture des premiers sites de confinement pour les SDF atteints par le #COVIDー19 mais ne relevant pas d’une hospitalisation. Ce n'est qu'un début.
- Accord trouvé avec les acteurs du bâtiment. Les chantiers vont pouvoir reprendre en garantissant la sécurité des employés. Le secteur du BTP est indispensable à notre économie.
- S'il faut aller plus loin [sur le confinement], le gouvernement ne tremblera pas.
- Il faut une prise de conscience collective. Ce confinement est un sacrifice, mais plus vite on le respecte, plus vite on en sortira.

Frédérique Vidal (ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation)
- Mieux comprendre le Covid19 pour mieux le soigner. C'est tout l'objet du travail de suivi de la cohorte des patients afin de comprendre l'évolution de la maladie, les facteurs de risques et les préventions possibles.
- 8M€ ont permis de soutenir les premiers projets de recherche. Parallèlement, j’ai annoncé hier un fonds d’urgence de 50M€ pour soutenir davantage de travaux de recherche pour lutter contre l’épidémie.
- Tous les établissements de l'enseignement supérieur sont d'ores et déjà pleinement mobilisés pour assurer la continuité pédagogique, accompagner leurs étudiants et s'assurer qu’ils poursuivent leurs formations à distance.
- Plus nous restons chez nous et moins le virus se propagera. Il est très important de respecter les consignes données. C’est absolument indispensable afin de ne pas engorger les services de soins.

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance)
- Le confinement peut générer un terreau propice aux violences intra familiales. Le gouvernement est pleinement mobilisé pour protéger et soutenir au mieux les femmes et les enfants victimes.
- En temps normal, l'école est un refuge pour les enfants maltraités. C'est aussi là qu'on les repère le plus souvent. Aujourd'hui plus que jamais c'est de notre vigilance dont ils ont besoin : témoin, appelez le 119. Nos actions contre la maltraitance pendant le confinement.

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé du numérique)
- Dans cette période, adoptons les bons usages numériques. C’est important pour garantir le bon fonctionnement des réseaux, notamment pour les services de santé ou l’éducation à distance. Mais aussi pour que tout le monde puisse profiter d’Internet sans se priver.
- La lutte contre le COVID19 bouleverse l’activité de nos petites entreprises et commerçants. Les outils numériques peuvent leur permettre de vendre en ligne ou garder le contact avec leurs clients. Un guide pratique est disponible.

Agnès Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances)
- La protection des salariés est une priorité absolue. La sécurité du travail sur les chantiers doit donc être assurée à travers des procédures adaptées, notamment pour respecter les gestes barrières et maintenir les distances entre salariés. 
- Je salue l’UIMM, ainsi que la CFDT, CFE-CGC et FO de la métallurgie pour leur mobilisation pour fournir des conditions sanitaires irréprochables aux salariés. Merci également du travail fait au sein du CNI pour appuyer les filières industrielles dans ces circonstances inédites.

Christelle Dubos (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Solidarité et de la Santé)
Les aides sociales seront versées automatiquement, il n'y aura pas de rupture de droits pour ceux qui en ont besoin. Je remercie les agents des CAF qui œuvrent à ce que notre solidarité nationale ne soit pas victime du COVID19.

Jean-Baptiste Djebbari (secrétaire d’Etat aux Transports)
- La France a besoin de trains pour les travailleurs et ceux qui ont obligatoirement besoin de se déplacer (famille, santé), mais pas pour partir en week-end. Pour nous en assurer, nous renforçons les contrôles dans les gares. Chacun doit disposer d’un motif légitime pour voyager.
- Puis-je partir en week-end dans ma résidence secondaire? Non, partir en week-end n’est pas essentiel dans le contexte et peut favoriser la propagation du virus.

Marlène Schiappa (secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes-femmes et à la Lutte contre les discriminations)
- Petit «Guide des parents confinés»! 50 pro répondent à vos questions & partagent leurs conseils pour la vie de tous les jours de parents en confinement Nous espérons qu’il vous sera utile. N’hésitez pas à le faire circuler.
- Dans la période de confinement nous souhaitons avec ce petit guide accompagner les parents pour l’organisation de la vie de tous les jours: directrice d’école, psy, coach sportive, cuisinier, orthophoniste... nous y aident. Merci pour le partage de leur expertise.
- Le confinement peut générer un terreau propice aux violences intra familiales. Le gouvernement est pleinement mobilisé pour protéger et soutenir au mieux les femmes victimes et leurs enfants.

Laurent Nunez (secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’intérieur)
- Les maires et les préfets ont la possibilité de durcir les restrictions, en interdisant la fréquentation de lieux de rassemblement : partout en France, des mesures de ce type ont été prises. Parallèlement les contrôles en gares et aéroports ont été renforcés.
- Nous avons examiné sous l'autorité d'Emmanuel Macron, un durcissement des contrôles pour faire appliquer les restrictions de déplacement. Merci à tous les policiers et gendarmes mobilisés pour mieux faire respecter les consignes sanitaires et sauver des vies.
- Ceux qui ne respectent pas les règles, évidemment que ce n'est pas citoyen (...) Nous avons décidé de renforcer les contrôles.
- En cette période de crise sanitaire, la démocratie doit pouvoir continuer à vivre : l'état d'urgence sanitaire permet un contrôle accru du Parlement et d'associer l'ensemble des forces représentées à l'Assemblée nationale et au Sénat.

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale)
A l’Assemblée, nous resterons en permanence sur le qui-vive pour adapter tout ce qui doit l’être par la loi. Nous devons être tous au front, et tous mobilisés contre ce qui tue des compatriotes, les rend malades et paralyse notre économie.

Stanislas Guerini (délégué général)
- L’UE est au rendez-vous. Après les 750Md€ de la BCE, la Commission européenne prend la décision historique de lever temporairement les règles budgétaires. Une décision cohérente avec notre besoin d'aider massivement notre économie pour sauver emplois et entreprises.
- Ce que nous faisons aujourd’hui, c’est écrire un droit qui n’existait pas. Il s'agit de prendre les dispositions nécessaires pour que toutes les énergies du pays soient consacrées à la lutte contre la crise sanitaire et économique.
- Merci aux soignant(e)s qui sauvent des vies. Merci à celles et ceux qui vont travailler pour continuer à faire tourner le pays. C’est cela qui doit rester. La fraternité. L’esprit de responsabilité.
- Nous sommes dans une guerre sanitaire, et chacun d'entre nous peut être résistant, à sa manière.
- Dans cette période, nous voyons le meilleur et le pire de notre société. Le pire, ce sont quand des masques sont volés dans les hôpitaux. Le meilleur, ce sont toutes ces entreprises et ces citoyens qui inventent de nouvelles solidarités. Merci à eux!
- Nous ferons tout pour empêcher les pertes d'emploi et les faillites d'entreprise. Quoi qu'il en coûte.
- Nous avons tous un rôle à jouer dans cette crise. Ceux qui soignent, sauvent des vies. Ceux qui travaillent font tourner le pays. Ceux qui sont confinés doivent rester chez eux pour nous aider à vaincre le virus. Aujourd'hui, la fraternité prend la forme de l'éloignement.
- Depuis de le début de la crise sanitaire, le Gouvernement suit 2 piliers: la transparence : dire chaque jour tout ce que l'on sait sur le Covid19; la science : toutes les décisions du Gouvernement s'appuient sur l'avis d'un comité scientifique.

Aurore Bergé (porte-parole)
Cri d'alarme des associations de protection animale. Il est impensable d'imaginer que cette crise soit une nouvelle occasion pour abandonner nos animaux de compagnie.

●MoDem
Sarah El Hairy (porte-parole)
- La seule lutte efficace contre le Covid19 c'est le confinement et certainement pas les remèdes de grand-mère
- L'agriculture et l'alimentation sont des secteurs stratégiques pour notre indépendance. En cette période de confinement, pensons aux circuits courts!
- Non les militaires ne sont pas déployés pour pour faire respecter le confinement. Mais notre armée est mobilisée pour lutter contre l'épidémie.

●UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]

Jean-Christophe Lagarde (président)
- Consulter un comité de scientifiques dont l’avis est rendu public est une bonne méthode. L'UDI considère qu’elle doit être généralisée. À l’avenir, elle devrait être obligatoire pour déclencher l’état d’urgence sanitaire !
- Il y a urgence, de notre point de vue, à être un peu moins gaulois et un peu plus français.


L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La démocratie à l’épreuve du coronavirus

Est-ce que les Français mais aussi les autres peuples occidentaux vont nous démontrer, à l’occasion de l’épidémie de coronavirus que la démocratie est incapable de produire des femmes et des hommes responsables, ingrédients indispensables pour qu’elle fonctionne correctement?
Que ce soit les citoyens dans leur ensemble qui, de la Floride à la Côte d’Azur en passant par Madrid, Milan et Paris, ont bravé les interdictions de sortie ou les recommandations en ce sens ou les responsables politiques qui ont pris des décisions incompréhensibles quant à la lutte contre l’épidémie (refus de lutter dans un premier temps contre le virus par Boris Johnson, organisation du premier tour des élections municipales par Emmanuel Macron, appel au «miracle» de Donald Trump pour éviter que le virus infecte les Etats-Unis, etc.), les comportements et les décisions irresponsables se sont multipliées.
Sans même parler des réflexes corporatistes et revendicatifs les plus exécrables de certains pour, en pleine épidémie, créer des polémiques sans aucun sens, simplement pour profiter du moment.
Bien entendu, un certain nombre de ces comportements et de ces décisions vient  de ce que l’on ne connaissait pas beaucoup et que l’on ne connait pas encore très bien le covid19 et son action.
D’autres d’une peur que l’on peut comprendre face à un ennemi invisible ou, à l’inverse, une trop grande confiance, justement parce qu’on ne voit rien.
Mais quand Paris devient soudainement une ville de joggeurs dès la mise en place du confinement, quand les plages de Miami sont bondées après que les autorités aient appelé à ne pas être dans la promiscuité, quand les habitants de Milan fuient leur ville pour aller contaminer les autres régions d’Italie, quand un gouvernement prend une décision politicienne plutôt qu’une réponse courageuse, alors nous sommes dans l’irresponsabilité totale et inacceptable.
Pendant ce temps, le régime totalitaire chinois nous informe que ses décisions ont pratiquement éteint l’épidémie.
Même s’il faut se méfier avec les chiffres et les dires venus de Pékin dont on sait qu’une grande partie est fausse -- le mensonge d’Etat étant une pratique bien connue du Parti communiste chinois –, il semble bien que le covid19 régresse fortement pour l’instant à Wuhan.
Alors, bien sûr, on dira que même les scientifiques et le corps médical n’ont pas toujours été très clairs et que des oppositions voire des polémiques les ont opposés parfois à propos du confinement, des masques, de la virulence de l’épidémie, sur la capacité des systèmes de santé de faire face au virus, etc.
C’est vrai et d’ailleurs on ne comprend toujours pas comment un «Comité scientifique» a pu autoriser ou, tout au moins, de ne pas émettre les plus extrêmes réserves sur l’organisation du premier tour des élections municipales en France alors qu’une grande partie des médecins en demandait le report.
Ou comment des scientifiques soi-disant de renom on pu conseiller le premier ministre britannique de ne pas agir contre le virus afin que la population soit au plus vite immunisée contre le virus à l’opposé de toutes les décisions prises dans tous les autres pays du monde et que le pays est en train de payer cher avec des estimations de décès très élevées.
Cependant, cela ne saurait exonérer ceux qui ont pris des risques avec leur santé, surtout la santé de leurs proches et des autres, de leurs comportements et leurs décisions imbéciles prises souvent parce qu’ils avaient la «liberté» de le faire et le «droit» d’agir comme bon leur semblait, c'est-à-dire pour leur unique intérêt voire leur unique plaisir, pire pour seulement défier le système.
Car ici, au-delà de controverses d’experts (et de faux experts qui pullulent sur les plateaux de télévision et les studios de radio), c’est évidemment le principe de précaution que tout individu responsable aurait du appliquer.
Non pas parce que l’on connait ce qui va survenir avec ce nouveau virus mais justement parce qu’on n’en sait rien!
Et tout «popularis homo» (humain démocratique) aurait du, non pas la première seconde, ce qui était impossible, mais le plus rapidement possible adopter les comportements où il causait le moins de risque aux autres, ceux qu’il côtoie ou peut côtoyer tous les jours et l’ensemble de la communauté.
L’inconscience et l’irrespect des autres qui a été et reste encore l’apanage de beaucoup de ces humains démocratiques est en train de donner raison à ceux qui applaudissent, non pas les mesures sensées prises par les autorités chinoises dès le début de l’épidémie, mais la manière dont elles ont pu, du fait même que le pays vit sous une dictature, les faire appliquer de manière efficace.
Que tous les crétins qui ne respectent pas les règles évidentes pour empêcher une propagation du covid19 sachent bien que, non seulement, ils ridiculisent quotidiennement la démocratie mais qu’ils deviennent des alliés objectifs à tous les défenseurs des régimes autoritaires.
Et si les gouvernements des démocraties se retrouvent à devoir prendre des mesures autoritaires demain mais aussi sur le long terme, voire pour toutes les crises à venir, qu’ils sachent qu’ils en auront été les responsables.
Heureusement que, pendant ce temps, nombre de gens accomplissent leur devoir et font tout ce qu’ils peuvent pour être solidaires des autres.
Je parle ici du corps médical dans son ensemble mais aussi de tous ceux qui vont travailler dans les secteurs qui permettent à la France de ne pas sombrer.
Bravo à eux!
Que leur courage fasse honte aux crétins cités plus haut, mieux qu’il les inspire.