dimanche 29 septembre 2019

Propos centristes. France – Mort de Jacques Chirac ; majorité «centrale» ; adoption de la PMA pour toutes à l’Assemblée ; incendie Lubrizol à Rouen; lutte contre la droite radicale et l’extrême-droite…


Voici une sélection, ce 29 septembre 2019, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

● Emmanuel Macron (Président de la République)
Le Président Jacques Chirac nous a quittés ce matin. Nous, Français, perdons un homme d’État que nous aimions autant qu’il nous aimait. Que nous partagions ou non ses idées, ses combats, nous nous reconnaissions tous en cet homme qui nous ressemblait et qui nous rassemblait. Le Président Chirac incarna une certaine idée de la France. Une France dont il a constamment veillé à l’unité, à la cohésion et qu’il a protégée courageusement contre les extrêmes et la haine. « Notre maison brûle » : ce cri d’alerte que le Président Chirac poussa ne fut pas seulement celui d’un chef d’État, mais celui d’un homme parmi les hommes, refusant de tout son être que soit menacée la pérennité de notre planète. Je veux, en votre nom, dire à Madame Chirac, notre amitié et notre respect, dire nos condoléances à sa fille, son petit-fils, sa famille et à tous ses amis et ses proches. Ils ont accompagné tant de ses combats et l’ont tant protégé. Dès ce soir, l’Élysée restera ouvert afin que chacun puisse venir y écrire ses condoléances et témoigner son respect. Lundi 30 septembre sera jour de deuil national et une cérémonie en l’honneur du Président Jacques Chirac se tiendra à midi.

● Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Edouard Philippe (Premier ministre)
- Nous sommes en train d'élargir la majorité et de constituer un pôle central et politique.-
[Incendie à l’usine Lubrizol de Rouen] L'engagement du gouvernement est de répondre à toutes les questions et de faire la transparence totale.
- Jacques Chirac, c'était un Français, au plein sens du terme, avec ses aspirations, ses contradictions, ses ambitions.
- [Convention de la droite de Marion Maréchal-Le Pen] Ce week-end restera marqué aussi par une réunion, dont je ne veux pas citer le nom à cette tribune, mais qui me frappe par la violence et par la tonalité des propos qui y ont été prononcés. Cette prétendue convention, d’une prétendue droite.
- Les élections municipales ne sont pas des élections partisanes ! Cette logique partisane n'a qu'une importance minime dans l'esprit qui doit prévaloir à l'échelon municipal !
- Une des dernières interventions du Président Chirac encourageait ses concitoyens à toujours refuser l’extrémisme. C’est à nous, sans se borner à une forme de condamnation morale, mais en transformant notre pays, qu’il appartient d’être à la hauteur de cette exhortation !

Elisabeth Borne (Ministre de la Transition écologique et solidaire)
[Incendie de l’usine Lubrizol à Rouen] À Rouen avec Agnès Buzyn pour faire le point sur place avec les services de l’Etat. 2 mots d’ordre : Exigence : toutes les mesures de précaution et de contrôle nécessaires sont prises. Transparence : tous les résultats d’analyse seront rendus publics

Jean-Michel Blanquer (ministre de l’Education)
- À Rouen, au sein de la cellule de crise de l’éducation nationale avec le Préfet, la Rectrice et les élus pour le point sur la situation et les mesures de précaution et de prévention. Les écoles & établissements qui ont été fermés rouvriront lundi après nettoyage complet des suies
- Le but reste le même et l'on n'a pas changé depuis 2 ans : bâtir ce que nous appelons l'école de la confiance. Cette notion d'école de la confiance emporte deux objectifs qui, à mes yeux, progressent en ce moment, même si cela prend du temps, qui sont, d'une part, l'élévation du niveau général et, d'autre part, la justice sociale. Les deux vont ensemble. La mesure la plus immédiate et la plus concrète a bien sûr été la division des classes de CP et de CE1 en réseau d'éducation prioritaire par deux. En septembre 2017, cela touchait déjà 60 000 enfants. Au moment où je vous parle, cela en touche 300 000. Cela veut dire 150 000 CP et 150 000 CE1 et que nous touchons 20 % d'une génération. Or, faisant cela, nous faisons évoluer les deux objectifs de justice sociale et l'élévation du niveau général. Les premiers résultats de cette politique se voient. Nous avons, cette année, des professeurs de CE2 en REP + qui voient des enfants différents de ceux qu'ils voyaient auparavant.
- Le premier enjeu, la consolidation de l'école primaire et des savoirs fondamentaux pour tous, est passé par de multiples mesures, y compris de nature pédagogique : l'évolution de la formation des professeurs, les contenus de la formation continue, toute une série de sujets qui, parfois, se voient, parfois, se voient moins, mais qui ont comme objectif commun une école primaire qui forme tous les enfants et qui ne laisse pas de côté 20 % d'une génération pour les savoirs fondamentaux en particulier, mais aussi la confiance d'une école où on vient avec plaisir, où on se sent bien, où on est ancré dans la nature, dans la culture, dans la logique, toutes ces notions que nous voulons faire passer. C'est évidemment dans la durée et à l'échelle du quinquennat en particulier que les choses se verront davantage.
- Il y a tout ce qui se passe dans l'enseignement secondaire. De ce point de vue, les réformes du lycée professionnel et du baccalauréat général et technologique sont des réformes majeures qui traduisent notre état d'esprit, c'est-à-dire un état d'esprit qui veut faire que les élèves, en préparant le bac, se préparent à ce qui va les faire réussir dans la vie, à ce qui se passe après le baccalauréat. La réforme a pour sens de donner beaucoup plus de choix aux lycéens et, faisant cela, de plus approfondir les matières qu'ils choisissent. Les meilleurs avocats de cette réforme, ce n'est pas moi, ce sont les élèves de première de cette année, car ce sont eux qui ont pu faire des choix qui leur correspondent et ainsi mieux se préparer à la suite. Ce type réforme, cela fait parfois 20 ans que l'on en parle. Les idées derrière ne sont pas des idées qu'un matin, on a décidé. Elles correspondent à une intelligence collective et à un travail politique qui a été accompli. Simplement, il fallait avancer d'un cran et nous l'avons fait. C'est très concret, car c'est une réalité de cette rentrée.
[Les avancées concfrètes] Je pense aux progrès que l'on a fait avec Muriel Penicaud sur l'apprentissage, aux progrès que l'on est en train de faire sur l'enseignement professionnel, à l'impact de la mesure "devoirs faits" au collège, qui a aussi un impact sur le plan social. Il y a aussi (…) les conséquences de la loi pour l'école de la confiance, en particulier l'instruction obligatoire à trois ans, ce qui permet d'insister sur les premières années de la vie et l'importance de l'école maternelle. Là aussi, c'est quelque chose de très concret et de très social. (…)l es changements sont clairement enclenchés et ils correspondent, je crois, à l'intérêt de chaque élève et l'intérêt de notre pays.
- Ce qui est important d'avoir à l'esprit, c'est que nous voulons faire un système réellement juste, autrement dit, un système qui ne soit pas faussement bienveillant, un système qui ne laisse pas passer les élèves sans l'acquisition de ce qu'ils doivent avoir acquis dans les premières années de la vie, car on sait très bien que les retards pris au début sont ensuite très difficiles à rattraper, notamment au collège et au lycée. On ne veut plus avoir des élèves qui font beaucoup de fautes d'orthographe à un âge où l'on n'en fait normalement plus. On ne veut plus avoir des élèves qui ne savent plus faire leurs opérations à l'âge du collège, etc. Pour cela, il faut avoir une priorité sur l'école primaire. C'est une priorité budgétaire et c'est ce qui fait que l'on crée des postes à l'école primaires, alors même qu'il y a moins d'élèves à l'école primaire. Nous améliorons le taux d'encadrement dans chaque département de France et c'était une politique indispensable, car la France avait sous-investi dans son école primaire, jusqu'à présent. Ensuite, sur un plan plus qualitatif, nos évaluations de CP et de CE1 sont faites pour avoir, pour chacun des 800 000 élèves de CP et chacun des 800 000 élèves de CE1, une évaluation personnalisée. C'est dans l'actualité, car c'est en ce moment même que cela se passe, la semaine venant de passer ayant été utilisée par la plupart des professeurs pour faire passer cette évaluation nationale, que nous faisons passer en septembre en CP pour tous les élèves CP et de CE1 et, en février, on en fera une autre pour les élèves de CP pour voir les progrès accomplis. Cela donnera à chaque professeur une sorte de vision complète des forces et faiblesses des élèves et d'avoir, en début d'année, une bonne vision pédagogique. Cette stratégie consiste vraiment à ne pas avoir de trous dans nos cohortes d'élèves, autrement dit des élèves dont on n'a pas suffisamment vu à temps les faiblesses, ni même pour chacun des élèves ne pas avoir de trous non plus, c'est-à-dire ne pas laisser passer un problème qui sera difficile à rattraper ensuite. C'est une stratégie qualitative avec d'ailleurs des documents d'accompagnement, beaucoup de travail pédagogique.
- Il y a cette exigence que nous avons vis-à-vis de nous-mêmes, pour qu'encore une fois, soit donnée à chaque enfant, a fortiori dans les milieux sociaux les plus défavorisés, quand on ne peut pas avoir de compensation en famille, cette solidité de départ. Je ne dis pas que nous y arrivons parfaitement aujourd'hui. Je dis que, depuis deux ans, nous y arrivons beaucoup plus, que nous avons les premiers signaux de cela et que nous nous donnons les moyens pour que ce soit quelque chose de vraiment complet, général et efficace tout au long des années qui viennent.

Agnès Buzyn (ministre de la Solidarité et de la Santé)
- [Incendie de l’usine Lubrizol à Rouen] A Rouen avec Elizabeth Borne pour faire le point avec tous les services de l’Etat. Tous les résultats des analyses seront rendus publics, pour que les habitants disposent de toutes les informations sur leur environnement et l'impact sur leur santé.
- La grande ambition du Président de la République dans le champ des solidarités et de la santé était le virage de la prévention et, ce virage, nous étions loin de l'avoir pris dans notre pays et cela nécessitait de changer énormément d'habitudes, de changer notre façon de financer, d'organiser, de réfléchir. Ce travail, nous l'avons pris à bras-le-corps dès que nous sommes arrivés, avec notamment un virage de la prévention dans le champ de la santé, mais dans toutes les politiques publiques, les affaires sociales en réalité, bien au-delà de la santé. Je me suis rendu compte que ce virage de la prévention, il fallait le prendre aussi dans le secteur social face à la pauvreté, dans le secteur du grand âge, face à la prévention de la perte d'autonomie et de la dépendance, dans le secteur de la petite enfance, notamment dans la protection de l'enfance. Nous avons maintenant mis en place tous les outils pour travailler plus à la prévention et je pourrai y revenir.
- Nous avons réalisé que les parcours de vie des personnes étaient beaucoup plus fragmentés et hachés qu'ils ne l'étaient autrefois. C'est vrai dans la vie professionnelle et c'est vrai dans la vie personnelle. De la même façon que, pendant des années, on a cherché à étendre l'universalité des droits à de plus en plus de publics en termes de protection sociale, on se rend compte qu'au-delà de l'universalité des droits, nous devons travailler maintenant aux parcours de vie des personnes et les aider à passer ces moments de rupture où les vies basculent, comme par exemple un divorce, une période de chômage, une période de maladie qui va faire que l'on ne retrouve plus un emploi. En réalité, toutes les politiques que nous mettons en place vont travailler sur les parcours de vie et mieux accompagner les personnes dans leurs parcours de vie.
- Le pari que nous avions fait sur les lois de bioéthique a été de travailler énormément en amont, d'abord avec tous les rapports qui ont été produits sur le sujet (Les états généraux de la bioéthique, le rapport du Comité consultatif national d'Éthique, le rapport de l'Opex, le rapport du Conseil d'État) et qui ont permis d'avoir différentes approches, différents angles sur des mesures que l'on proposait et nous ont permis de nous forger une doctrine, à nous, les trois Ministres concernés, à savoir Nicole Belloubet, Frédérique Vidal et moi-même, sans oublier Adrien Taquet, qui a un autre regard et participe à cette loi avec son regard sur l'intérêt supérieur de l'enfant. Nous avons travaillé beaucoup avec les Parlementaires en amont, en organisant des séminaires au sein du Ministère pour tien tirer le fil de chaque mesure pour que tout le monde comprenne les tenants et aboutissants. Parfois, certaines mesures de bon sens, certaines mesures de cohérence entre les mesures pourraient amener à une vision un peu simple des mesures à prendre et, en réalité, quand on tire le fil de chaque mesure, on s'aperçoit de conséquences en cascade qui nous amènent très loin. Ce travail en amont a été vraiment utile pour apaiser le débat. Je trouve que le travail en commission spéciale, comme dans l'Assemblée maintenant, est extrêmement respectueux et les prises de parole sont remarquables. Tout le monde s'écoute, il n'y a pas d'invectives. Les quelques prises de parole déplacées sont, à mon avis, des prises de parole de députés qui n'ont rien entendu des débats antérieurs, qui n'étaient pas en commission, qui viennent 10 minutes pour être filmés et repartir et, en réalité, ils sont décalés et tout le monde est mal à l'aise, car il y a une vraie profondeur de champ, de vue dans ce débat dans tous les bords. Même si nous ne sommes pas d'accord, car il n'y a pas consensus, et ce n'est pas l'objet d'une loi de bioéthique, il y a un profond respect des douleurs intimes, des convictions des gens et, argumentaire pour argumentaire, les choses se passent de façon très posée et positives, je pense, pour l'image de la classe politique.
- Dans la loi de bioéthique, nous avons trouvé, je pense, le point d'équilibre entre une loi qui serait totalement permissive et qui n'aurait donc plus lieu d'être, car, en réalité, si tout ce qui est faisable est ouvert et admis, il n'y a pas lieu de faire une loi. Beaucoup de pays d'ailleurs n'en ont pas et les techniques médicales sont ouvertes à tous sans limites. Ce n'est pas le choix de notre pays qui se penche tous les sept ans sur ce que la société souhaite et les interdits qu'elle fixe. À la fin, nous ne sommes pas non plus dans une société totalement conservatrice, ce qui empêcherait toute évolution du droit, car la société serait figée. On prend en compte les évolutions sociétales, mais la règle est, en réalité, d'interroger chaque nouvelle technique médicale à l'aune des principes éthiques qu'elle met en tension et de vérifier en réalité que les principes éthiques fondamentaux (la dignité de la personne humaine, la gratuité, l'anonymat du don, la non-marchandisation du corps humain) sont bien respectés par les droits que nous offrons et c'est notre cas, je pense.
- Ces couples de femmes avec des enfants ou ces femmes seules avec des enfants, nous en avons tous dans notre entourage. Il y a aujourd'hui près de 30 000 enfants qui vivent dans des familles homoparentales. Nous avons tous autour de nous, des femmes seules ayant décidé d'avoir un enfant seules, car la vie ne leur a pas permis de faire autrement ou qu'elles n'ont pas pu trouver le conjoint idéal, qu'il soit dans un couple homoparental ou hétérosexuel. En réalité, nous mettons fin à une discrimination qui était sur des bases morales, alors que nous savons très bien que, de toute façon, ces familles existent dans notre société. Elles existeront toujours, elles ont toujours existé. Il y a toujours eu des femmes seules qui élèvent leurs enfants depuis la nuit des temps. Nous savons que les enfants élevés par une femme seule, et les études que nous avons le montrent aussi pour les enfants élevés dans des couples homoparentaux, se construisent parce qu'ils trouvent une altérité ailleurs, dans les membres de la famille, dans les amis et, souvent, les femmes seules qui décident de faire un enfant seules ont la même inquiétude que nous par rapport à l'avenir de leurs enfants, la sécurité qu'elle leurs offre en général. Ce sont, en général, des femmes entourées socialement et amicalement et l'enfant trouve cette altérité ailleurs. Nous n'avons pas d'inquiétude et les études montrent toute la même chose. Il n'y a pas d'inquiétudes pour la construction de l'enfant et, je dirais, depuis la nuit des temps, depuis les croisades, les guerres, les femmes ont élevé des enfants seules et cela n'a pas remis en cause la capacité des enfants à se construire. Même si ce n'est pas forcément ce que tout le monde souhaite, et je l'entends, nous n'avons pas d'inquiétudes sur l'intérêt supérieur de l'enfant, dont pourquoi retirer ce droit ?
- Avec l'ouverture de la PMA à toutes les femmes, nous sécurisons leurs parcours, nous évitons qu'elles se mettent en danger avec des donneurs de spermatozoïdes qu'elles ne connaissent pas. Quelque part, nous sécurisons aussi les hommes, car cela évite aussi qu'une femme seule qui fait un enfant avec un homme d'une nuit se retourne un jour vers cet homme et demande une reconnaissance de paternité. On sécurise les parcours. Tout cela existe dans notre société.
- Le manque de médecins est un problème mondial. On en a discuté lors du G7 Santé avec mes homologues européens et canadiens. Tous les pays du monde, notamment les pays industrialisés, souffrent d'un défaut majeur de médecins. En réalité, aucun pays n'a anticipé les besoins en soins qui allaient voir le jour à l'échelle de la planète à notre époque. Nous avons mal anticipé le vieillissement de la population et encore plus mal anticipé l'essor des maladies chroniques qui nécessitent des suivis prolongés. Le temps médical dans tous les pays est insuffisant. C'est vrai en Afrique, en Asie, en Europe, dans tous les pays, mais nous avons une chance énorme en France, c'est que nous avons des professions paramédicales en nombre suffisant, ce qui n'est pas le cas de l'Allemagne par exemple, qui souffre d'un défaut majeur d'infirmiers. Ils ont vraiment un défaut majeur d'accès aux soins. En France, nous avons le moyen de mieux nous organiser. D'abord, les professions de santé travaillent en silo et se coordonnent insuffisamment autour du parcours des patients chroniques. Tout le projet défendu par le Président de la République, qui s'est concrétisé dans la loi Ma santé 2022, est un projet de coordination des soins autour des parcours des patients, avec des communautés professionnelles qui s'organisent à l'échelon du territoire, à l'échelon des bassins de vie. C'est ce que l'on appelle les Communautés professionnelles territoriales de santé, qui comprennent des médecins, des pharmaciens, des sages-femmes, des infirmiers, des kinés, qui se mettent d'accord pour mieux travailler sur des parcours des personnes ayant des maladies chroniques. On décloisonne ces professions et on va déléguer des tâches. Nous savons, par exemple, que les pharmaciens peuvent très bien vacciner contre la grippe. C'est ce que nous avons fait dans des expérimentations ces dernières années. Nous allons le déployer. Cela va rendre du temps médical disponible pour les médecins, car il faut que l'on recentre les médecins sur leur valeur ajoutée. Puis, nous voulons dégager les médecins de toute la paperasserie qui les rend fous, toute la partie administrative. Il faut vraiment redonner du temps aux médecins, pour qu'ils se concentrent sur les malades, sur ce qu'ils aiment, car c'est leur métier. Nous ouvrons 4 000 postes d'assistants médicaux qui vont être financés par l'Assurance maladie. Ces derniers vont aider les médecins à préparer le dossier du malade, à faire éventuellement une prise de tension, une prise de poids. Toutes les expériences montrent sur le terrain que le médecin retrouve une qualité de vie au travail grâce à ces assistants médicaux. Ils font de la prévention, de la formation des malades et le médecin retrouve un confort de pratique inégalé. Puis, nous avons aussi la volonté de faciliter l'installation des médecins dans les déserts médicaux, avec tout un tas d'aides qui vont être recentrées et nous ouvrons plus de postes de formation des internes dans les territoires pour qu'ils découvrent les territoires en tension, ce que l'on appelle les déserts médicaux, pour qu'ils apprécient cet exercice en zone rurale ou en zone périurbaine, voire en zone urbaine parfois, car Paris est un désert médical s'agissant des généralistes. Nous ouvrons le numerus clausus de façon à former plus de médecins à l'avenir, mais ce n'est pas un problème d'argent. La volonté des jeunes de faire de la médecine, et on le sait car le nombre de jeunes s'inscrivant en première année de médecine est toujours aussi important, est intacte. C'est nous qui avons mis des barrières via le concours de première année et qui n'avons pas permis à toutes ces vocations de s'exprimer. Le numerus clausus a été très fermé dans les années 1990/2000 et nous en payons les conséquences aujourd'hui. Même s'il a été doublé, il y a plus de médecins qui partent à la retraite aujourd'hui que de jeunes formés dans les années 1980 pour prendre le relais. Nous avons donc une période de tension qui va durer une dizaine d'années, mais comme tous les pays du monde. Le Canada en parlait, et l'Allemagne aussi. L'Angleterre a deux fois moins de médecins par habitants que nous.

Marlène Schiappa (secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes femmes et contre les discriminations)
On l’a dit, on le fait: heureuse que l’Assemblée nationale vienne de voter l’ouverture de la PMA pour  toutes ! Pensées joyeuses en direction des couples de femmes qui attendaient depuis si longtemps de pouvoir légalement fonder une famille.

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale)
- L'acte fondateur que j'ai appelé, en citant d'autres, l'Alliance ayant permis les victoires de 2017 et, aujourd'hui, alors que s'ouvre ce que l'on appelle communément l'acte 2 du quinquennat, avec une ligne claire, nous avons, les uns [LaREM] et les autres [MoDem], tout pour construire collectivement sa réussite, puisque, nous le savons bien, les réussites ne sont que collectives et c'est, par conséquent, par un travail partenarial, fraternel, ce qui lie et donne de la force, que nous pourrons réussir ensemble. Souvenez-vous que notre victoire est aussi née ou a été rendue nécessaire, car subsistaient deux pôles politiques qui, finalement, en leur sein, n'étaient d'accord sur rien, où plus personne ne s'entendait sur rien et où, en revanche, tout le monde s'entendait pour chroniquer sur le juste fondement des divisions. C'est, au fond, cela qui a fait s'effondrer deux grands courants de pensée qui ont, finalement, mis à jour tellement de divergences, tellement de divisions et tellement de détestations qu'alors, une nouvelle offre politique a pu jaillir et susciter l'adhésion des Français. Il nous faut nous souvenir de cela, que l'on ne peut pas, quand on ne s'aime plus, rester ensemble uniquement pour les enfants, c'est-à-dire le pouvoir, les élus, les fiefs ou les bastions. Il faut, en permanence, vérifier que l'on est d'accord sur un certain nombre d'objectifs, vérifier que l'on est d'accord sur un certain nombre de méthodes et vérifier que l'on est dans une capacité à partager les points d'accord et à discuter des points de désaccord, lorsqu'ils existent. Notre victoire, souvenez-vous, s'est aussi ancrée sur un cap européen assumé qui, d'ailleurs, nous a permis, ensemble, au plan européen, de briser le bipolarisme et l'attentif européens et cela aussi, c'est une victoire de l'alliance que nous allons exporter au plan européen et je veux saluer les Parlementaires européens qui sont ici, avec les Députés nationaux et les Sénateurs .Au fond, une offre  politique nouvelle, une dynamique nouvelle, une manière de travailler ensemble, une force de conviction, mais surtout l'idée que la bienveillance, qui a tant fait sourire, vaut toujours mieux que le rapport de force.
- La bienveillance, c'est quoi ? Ce n'est pas la naïveté, ce n'est pas être des sortes de «béni-oui-oui» face à l'adversité. Non, c'est croire que, lorsque l'on a un projet, lorsque l'on a une idée et la conviction que c'est bon pour l'intérêt général, alors, dans la manière de le mener à bien, le but n'est pas de savoir quelles hostilités il va falloir combattre, mais quelle énergie on met pour embarquer les Français et les convaincre que les projets que nous portons sont les bons pour la France. Ces réussites, tant au plan national qu'au-delà, ne peuvent être que collectives. (…) Au fond, on nous demande quoi ? On nous demande de mettre en œuvre ce sur quoi nous nous sommes engagés. On nous demande de jouer collectif et on nous demande d'aller expliquer et rendre compte sur le terrain. Je dis souvent aux députés, faisons ce boulot-là collectivement, portons-le. C'est comme cela que nous continuerons à conquérir les esprits et à tracer le chemin des victoires futures. Ma conviction est que l'union et le rassemblement sont les seules forces à notre disposition pour armer cette bienveillance, qui est la volonté de rassembler toujours plus largement.
- Ce que nous sommes, ce que nous avons bâti, il nous faut, chacune et chacun, travailler à son élargissement pour faire en sorte qu'au moment où les extrêmes souhaitent croître, notre force centrale, dans sa diversité, dans ses différences, soit toujours plus en capacité de faire que les Français s'engagent à nos côtés. Cela, nous devons le faire et, me semble-t-il, autour de quatre grands combats, des combats politiques, même si ce mot de combat me gêne toujours, car il a un côté belliqueux, mais en tout cas quatre objectifs qui, me semble-t-il, devraient cimenter notre action commune. Le premier, c'est le combat pour le réel, c'est tout simplement rendre visible, tangible et perceptible notre action de transformation profonde du pays. Lors de l'élection présidentielle, rappelez-vous, nous avons évité le piège majeur qui est de s'éloigner du réel. (…) Cela me paraît extrêmement nécessaire aujourd'hui pour l'ensemble des mouvements de progrès que de faire ce travail de conviction, d'écoute et de pédagogie, de savoir pourquoi on arrive à tel résultat et ce que cela va produire. (…) On voit bien que, lorsqu'une politique est bien expliquée, qu'elle produit des résultats concrets, alors elle devient crédible et que, lorsqu'une politique, même bien expliquée, ne produit pas les résultats escomptés, alors on l'oublie et on ne lui donne pas le crédit qu'elle mériterait pourtant. (…) Quand nous avons dit, et nous le faisons, que nous souhaitons remettre le travail au centre de notre action pour permettre de s'arracher à des systèmes de solidarité qui, parfois, enferment, quand nous avons dit que nous voulions travailler sur la lutte contre les inégalités à la racine et pas simplement les laisser prospérer et organiser la redistribution par le prélèvement, cette promesse initiale qui s'incarne dans un certain nombre de politiques, il faut chaque fois la rappeler et expliquer pourquoi ces politiques concourent aux objectifs que nous avons, ensemble, posés avant l'élection fondamentale de 2017. Tout cela, cela signifie qu'il ne faut pas perdre le fil du très fameux "en même temps", c'est-à-dire cette capacité à vouloir une société où l'on peut prendre des risques, une société où l'entreprise motive le plus grand nombre qui soit, mais aussi une société qui ne tourne le dos à aucune solidarité. Autre combat, c'est celui d'empêcher la déferlante néo-conservatrice qui, quoi que l'on en pense, menace la France comme d'autres pays et nous voyons bien ici des doutes, ici de la fébrilité, ailleurs de la frilosité, avec, en toile de fond, tous ceux, et ils sont encore nombreux, qui considèrent qu'ils devront, en 2022, corriger une anomalie de l'histoire. Le troisième combat, me semble-t-il, que nous devrions porter ensemble, c'est celui d'une République une et indivisible où, finalement, on ne puisse jamais se satisfaire de quartiers qui feraient quasi sécession ou d'une ruralité qui continuerait à se sentir oubliée. Nous ne voulons pas d'une France qui puisse se satisfaire qu'un certain nombre de concitoyens soient assignés à résidence, dans des banlieues sans transports, dans des ruralités ayant l'impression que trop de choses s'éloignent. Il nous faut être attentifs à construire, à renforcer cette France qui fait rempart de ses valeurs à tous les communautarismes, tout comme aux territoires ou aux quartiers qui se sentiraient oubliés du mouvement du monde. Autre chantier pour les générations futures, mais qui relève aussi de l'urgence, c'est évidemment le combat écologique. Nous devons choisir la voie de la responsabilité et ce que j'appelais tout à l'heure la méthode du "en même temps". Nous n'avons pas à choisir entre emploi et écologie. Ce serait un contresens. Nous n'avons pas à opposer le développement humain et le respect de l'environnement. Nous n'avons pas à céder à des injonctions productivistes, pas plus que nous n'avons à céder aux suppliques fondées de Greta. Enfin, comment ne pas évoquer ce combat militant [pour]un certain nombre de valeurs nous semblent précieuses. L'enjeu n'est pas non plus de consommer l'action publique, mais de porter des convictions, celles qui fondent notre engagement, de préserver ces biens précieux, qui sont constitutifs de notre identité collective, c'est notre attachement aux droits de l'homme, notre attachement à la justice sociale, au service public, au droit inaliénable, à l'asile, à la laïcité, aux libertés publiques et à la séparation des pouvoirs. Bref, il nous faut, en permanence, rappeler ces principes qui ont fait la France républicaine, telle qu'elle est aujourd'hui, et, là-dessus, ne jamais, jamais rien lâcher.
- Sans être dans la fébrilité, ni la crainte, je veux vous dire avec gravité, car je le ressens au fond de moi, nos responsabilités et que nous sommes, de mon point de vue, à un moment un peu charnière, non seulement en France, mais aussi en Europe. Le néo-conservatisme, c'est comme le nuage de Tchernobyl, cela ne s'arrête pas aux frontières de la France et on voit bien qu'il y a des Brexiteurs, qu'il s'agisse de l'AFD en Allemagne, de Victor Orban un peu plus à l'Est ou d'autres forces encore.
- Les mois qui viennent seront déterminants, non seulement pour ce qui nous attend en 2022 - cela, c'est plus loin -, mais aussi pour ce qui va se passer dans nos pays voisins. Plus que jamais, ce qui va se passer en France aura une portée extrêmement forte en Europe et, par conséquent, aussi dans quelques années en France. C'est pourquoi il nous faut déjouer les stratagèmes, notamment de l'extrême-droite, qui fait semblant de se normaliser en dévoyant les valeurs de la République comme la laïcité ou la justice. Nous devons porter ce combat pour la démocratie et ne jamais penser qu'il serait gagné d'avance.
- C'est quoi l'acte 2 ?". Au fond, c'est la prise de conscience qu'il y a eu une première phase où ceux qui nous gouvernent se sont dit – et nous les avons toujours soutenus –, qu'il nous faut réformer pour les Français, puis qui ont collectivement pris conscience qu'il fallait désormais transformer avec les Français. C'est cela, l'acte 2 et c'est là que nous devons prendre toute notre part. Nous devons y prendre notre part en étant unis, fraternels, car, nous le savons, seule l'union permet la victoire. La division garantit toutes les défaites. Cela nécessite donc beaucoup de travail, beaucoup d'abnégation, parfois beaucoup de disputes, pourvu qu'elles restent en famille et qu'elles ne soient pas exhibées un peu partout, qu'elles ne passent pas pour être l'essentiel de nos préoccupations, car, en plus, elles ne le sont pas. Il faut donc faire bloc, avec cette conscience que, dans les mois qui viennent, nous devons réussir, réussir pour l'Europe, j'en suis certain car nous pouvons donner un exemple et un espoir aux démocrates européens, nous devons réussir pour la France, évidemment d'abord pour les Français, mais, au fond de moi, et je sais que nous en sommes capables, nous devons réussir pour la démocratie et pour la République.

Stanislas Guerini (délégué général)
- La Convention de la Droite [de Marion Maréchal-Le Pen] me fait horreur et me rassure. Elle me fait horreur dans la haine qu'elle déverse. Elle me rassure, car elle prouve qu'ils n'ont rien compris, ni à la France, ni aux Français. Nous serons toujours mobilisés pour garantir l'échec de votre projet.
- Aujourd'hui, avec vous MoDem, je me sens comme en famille.
- [Loi de bioéthique : l'Assemblée nationale vote l'ouverture de la PMA à toutes les femmes] C'est un très grand jour pour notre société et pour les milliers de femmes dont la vie va changer. Fierté !

Aurore Bergé (porte-parole)
- C'est voté ! La PMA sera ouverte à toutes les femmes, quelle que soit leur orientation sexuelle, quel que soit leur statut matrimonial !
- [Journée de rentrée du parti Agir] Nous avons besoin de partenaires solides et sincères. C'est le cas d’Agir. Le soutien au président de la République n'est pas un horodateur qui viendrait vous certifier en fonction de votre ancienneté. Je suis heureuse que nous nous retrouvions aujourd'hui.
- Nous croyons fermement à nos démocraties libérales, à l'Europe, à l'émancipation. Nous refusons l'assignation à résidence identitaire et nous combattons le communautarisme. Notre seule opposition, celle choisie par les Français, c'est le RN.

Emilie Cariou (députée)
- Le Conseil Constitutionnel juge conformes à la Constitution les dispositions de la loi Fraude qui réorganisent les transmissions des dossiers de fraude fiscale au pénal. Une victoire de notre majorité dans la lutte contre la grande fraude financière.

●MoDem
François Bayrou (président)
- Il n'y aura de réforme positive de la retraite par points que si on respecte un pacte : les droits acquis sont acquis ! Et nous allons devoir par ailleurs surveiller la défense du pouvoir d'achat des retraités, c'est-à-dire la valeur du point !
- Il y a les gens qui baissent les bras et ceux qui croient qu'on peut - et on doit, si on est un citoyen -, choisir de changer le monde ! C'est de la résistance... Pas de la résistance bêtement angélique, mais de la résistance courageuse et infatigable !
- Je regarde cette évolution du monde, avec ces menaces qui viennent de partout. Il existe une voix, dans un pays, qui résiste à cette dérive continue vers l'échec et l'impuissance. Ce pays est la France. La voix, celle du Président de la République
- Il est le moment de rappeler que la démocratie est d'abord la protection des faibles. Or, la démocratie souffre d'abord de l'idée qu'elle est impuissante !
- Marc Sangnier disait : 'La démocratie c'est l'organisation sociale qui porte à son plus haut niveau la conscience et la responsabilité des citoyens'. C'est un projet de société !
- Ma conviction est que c'est l'attention à la dimension humaine qui est la condition même de la réussite des réformes. Les réformes ne valent que si les peuples ressentent qu'elles sont conduites pour eux !
- Nous sommes un mouvement désormais reconnu dans la place centrale. Avec chacun une identité propre, nous avons pu construire dans cette majorité nouvelle un esprit de solidarité face aux défis auxquels nous faisons face
- La protection de l’environnement est un pari sur l'avenir, pas un retour en arrière.
- Dans un contexte géopolitique mondial déstabilisé, nous pouvons compter sur la figure de proue du Président de la République suite à son action au dernier G7.

●UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]

Jean-Christophe Lagarde (président)
Infox 1) le différend avec Agir portait sur le règlement de l’AN 2) être un groupe minoritaire ne signifie pas majorité si les mots ont un sens.Nous actons simplement que les députés Agir sont passés de l’opposition à la majorité, les UDI restant dans une opposition constructive.



Actualités du Centre. UDI : l’opportunisme de Lagarde c’était avant ou maintenant ?

Jean-Christophe Lagarde

De par son positionnement au centre-droit, il semblait naturel à nombre d’observateurs de la vie politique que la place de l’UDI était dans la majorité présidentielle dès 2017 après les législatives qui avaient suivi la victoire d’Emmanuel Macron à la présidentielle.
Au lieu de cela, son président, Jean-Christophe Lagarde avait choisi de caler son parti dans une «opposition constructive» qui était plus opposition que constructive.
Pour cela, il s’était allié aux LR dissidents, des libéraux de droite, qui ne voulaient pas demeurer dans un parti aux dérives radicales et qui fondèrent ainsi Agir.
Cette alliance avait surtout pris la forme d’un groupe commun à l’Assemblée nationale, UDI, Agir et Indépendants dont le rassemblement était pour le moins paradoxal puisqu’Agir se montrait, lui, plus dans le constructif que l’oppositionnel face au président de la république et au gouvernement dirigé, il est vrai, par un des leurs (non pas encarté mais du même courant de pensée), Edouard Philippe.
Une alliance qui s’est disloquée lorsque l’un des leaders d’Agir, Franck Riester, est entré au gouvernement en tant que ministre de la Culture, puis lorsque la formation libérale s’est alliée avec LaREM et le MoDem pour les européennes.
Du coup, l’UDI s’est retrouvée seule sur une ligne de plus en plus dure contre la majorité en place – comme Agir, le Mouvement radical, à l’origine de la création de l’UDI, se rapprochant de plus en plus de la majorité et faisant alliance avec LaREM pour les européennes – avec un discours où elle se plaignait de ne pas être aimée par Emmanuel Macron alors qu’elle critiquait la plus grande partie de sa présidence.
Faute de trouver des alliés, la formation centriste se lança seule dans les élections européennes (première élection où elle le faisait depuis sa création en 2012…) pour un résultat extrêmement décevant mais pas surprenant pour ceux qui connaissaient depuis longtemps son potentiel électoral national, en ne récoltant qu’aux alentours de 2,5% des voix ce qui ne lui permettait pas d’avoir de députés mais aussi d’être remboursée de ses frais de campagne.
Après un long silence, Lagarde repris la parole… pour dire du bien d’Emmanuel Macron!
Avec cette affirmation que l’UDI pourrait même voter le prochain Budget (action qui qualifie un parti comme étant dans la majorité ou alliée avec elle).
Puis ce fut le soutien du candidat LaREM à la mairie de Paris, Benjamin Griveaux.
Et voilà maintenant, comme nous l’apprend le JDD, que l’UDI n’est plus officiellement (le J.O. en faisant foi) un mouvement d’opposition mais «minoritaire» (avec, concomitamment une nouvelle alliance avec Agir).
Concrètement, cela permet à Jean-Christophe Lagarde de jouer sur tous les tableaux à la fois…
Parce que la grande question concernant l’UDI et son président, c’est à quel moment que le positionnement a été un simple opportunisme ?
Après les élections de 2017 où l’UDI a voulu récupérer les centristes qui ne se sentaient pas compatibles avec Macron mais surtout la droite modérée et libérale qui ne voulait plus être affiliée à LR et à ses dérives radicales, dans une volonté de recréer… l’UMP, alors même que les amis de Lagarde avaient refusé d’y entrer en 2002!
Ou maintenant, où, constatant sa faiblesse intrinsèque et son avenir électoral bien sombre, il lui faut bien entamer un rapprochement avec une majorité présidentielle qui est prête à l’accueillir (mais peut-être pas encore à lui garantir cet avenir électoral même si des maires UDI sortant seront soutenus par LaREM lors des municipales de l’année prochaine).
Cette question simple mérite d’être posée et une réponse simple semble difficile à donner et, sans doute, même par les membres de l’UDI, son président compris !
Car, il est évident que Lagarde avait une autre ambition personnelle (et pour son parti), c’est-à-dire être le rassembleur de tout ce qui était à droite de Macron et à gauche de Wauquiez, l’ancien président de LR.
Mais l’UDI n’a jamais été vue comme un réceptacle légitime à ce mix entre ce centre-droit et à cette droite libérale parce qu’elle n’a jamais réussi à être une organisation politique avec un positionnement clair, à la stabilité nécessaire pour bâtir sur le long terme, dynamique pour amener vers elle les personnalités nécessaire à séduire les électeurs et vue comme ayant un avenir quelconque.
De même pour Jean-Christophe Lagarde qui se voit sans doute trop beau depuis quelques années et dont l’élection à la présidence de l’UDI en remplacement de Jean-Louis Borloo démissionnaire lui avait fait croire qu’il jouait désormais dans la cour des grands.
Aujourd’hui, donc, retour sur terre mais sans savoir si cet atterrissage plus ou moins d’urgence correspond à une nouvelle posture ou à un retour au bercail.
Les semaines et les mois à venir devraient néanmoins donner des clés à ce que veut l’UDI… ou pas.