lundi 28 mai 2012

L’Editorial du CREC. Pourquoi une pétition pour refonder et réunir le Centre

Le CREC (Centre de recherche et d’étude du Centrisme) a décidé de lancer une pétition afin de demander aux leaders des partis centristes d’entamer un processus qui doit aboutir à refonder et à réunir le Centre autour d’un parti ou d’une confédération de partis.
Ce n’est pas la première fois que nous intervenons en ce sens.
Pourquoi, à nouveau, maintenant?
Parce que nous sommes à un moment critique pour l’existence à court et moyen terme d’une force centriste dans le paysage politique français.
Il y avait un doute (malgré tous les mauvais sondages de ces dernières années) sur la capacité de François Bayrou de pouvoir rééditer son score de la présidentielle de 2007.
Le frémissement dans les sondages qui eut lieu après sa déclaration de candidature en décembre 2011 laissait espérer qu’il pourrait, peut-être, être un compétiteur crédible pour la victoire.
Mais cela ne s’est pas passé et n’est évidemment pas étonnant.
Depuis cinq ans, les centristes ont été désunis, se sont tirés dans les pattes plutôt que de combattre leurs adversaires de droite et de gauche et ont prôné l’unité tout en pratiquant la désunion totale et l’invective les uns vis-à-vis des autres qui permettaient à chacun des leaders autoproclamés du Centre de s’accaparer un peu de pouvoir et un peu de présence médiatique.
Cette déshérence centriste a même permis à certains aventuriers politiques – tel un ancien premier ministre de Jacques Chirac - de vouloir faire main basse sur l’espace politique centriste.
Dès lors, penser que d’un coup de baguette magique le Centre redeviendrait crédible pour la présidentielle ou que la stature revendiquée d’«homme providentiel» permettrait de masquer la faiblesse des centristes, étaient sans doute naïf pour ne pas dire plus.
Les élections législatives qui s’approchent vont se dérouler dans la désunion totale avec, à la clé, la possibilité d’un laminage historique des centristes qui pourraient se retrouver une poignée à l’Assemblée nationale.
Bien sûr, les jeux ne sont pas encore faits.
C’est d’ailleurs pourquoi nous avons voulu lancer notre pétition aujourd’hui, entre la présidentielle ratée et des législatives de tous les dangers.
Nous ne voulions pas attendre une bérézina le 17 juin prochain pour agir, tels des vautours sur une proie agonisante.
Mais que l’on ne s’y trompe pas, le Centre est dans un état critique.
Bien sûr, nous savons que le processus de refondation et de réunion ne se fera pas, non plus d’un coup de baguette magique.
Nous savons que les égos et les ambitions personnelles vont encore troubler la volonté forte des militants centristes de retrouver un parti centriste uni et pouvant peser sur le cours de la politique française.
Signer cette pétition, c’est dire à ceux qui se prétendent être les responsables du centre qu’il faut agir.
Non pas faire des déclarations de bonnes intentions mais agir.
Quant à nous, au CREC, l’important n’est pas de savoir qui sera, demain, le ou les chefs d’un Centre refondé et réunifié.
Notre combat est, d’abord, de reconstruire un parti (ou une confédération) centriste fort autour d’un programme cohérent et qui suscitera l’adhésion des Français.
Que tous ceux qui partagent cet objectif signent cette pétition.

L’équipe du CREC