Contrairement à ce que croient ses contempteurs, l’Union européenne fait peur à ses ennemis.
Cette affirmation va sans doute susciter de la perplexité voire de l’hilarité.
Mais si cette union n’était qu’un marché ouvert aux quatre vents aux produits étrangers, elle n’inspirerait aucune crainte.
Si l’UE n’était qu’un «machin», pourquoi les Britanniques, majoritairement, souhaiteraient y revenir et pourquoi l’ensemble des partis politiques, exceptés l’extrême-droite de Farage, proxy de Trump, veulent que leur pays collabore avec les Européens en matière de défense.
Et si Trump et Poutine déclarent explicitement qu’elle est une ennemie à combattre et qu’ils veulent sa disparition alors que la Chine tente constamment de l’affaiblir tout en la gardant vivante pour écouler ses produits, c’est bien parce qu’elle a et qu’elle est une puissance et non un club de pays faibles en déclin irrémédiable.
Bien sûr, cette puissance est encore largement potentielle mais elle n’est pas qu’en devenir car elle s’est également grandement développée, connaissant des accélérations lors de la crise de la covid19 ainsi que ses conséquences économiques et, surtout, depuis l’agression de Poutine contre l’Ukraine.
Vouloir la détruire maintenant, c’est éviter qu’elle devienne cette puissance qui compte dans l’ordre mondial et qu’elle puisse imposer ses intérêts mais aussi ses valeurs ainsi que son modèle de démocratie républicaine libérale.
La résistance qu’elle offre déjà aux attaques dont elle constamment la cible montre, non seulement, sa résilience mais sa capacité à se défendre et à empêcher d’être marginalisée.
A chaque fois que Trump et Poutine avec l’assentiment de Xi se mettent d’accord sur son dos, ils ne peuvent avancer face à sa résistance.
En fait, l’Union européenne – objet unique dans le monde – remplit déjà sa fonction protectrice pour tous membres.
Imaginez si elle n’existait pas comme il serait facile de faire pression sur les pays européens, comme il serait aisé de les monter les uns contre les autres, comment on pourrait les ignorer et les instrumentaliser.
Or ce n’est pas le cas et ce qui enrage les Trump, les Poutine et les Xi.
Car même s’ils trouvent les failles qui existent dans cette union, s’ils tentent de les élargir et s’ils réussissent parfois à mettre de leur côté tel ou tel de ses membres, celle-ci fait plus que résister alors même qu’elle est l’objet de déstabilisation par ses ennemis intérieurs qui sont, comme par hasard, proches voire très proches de ses ennemis extérieurs.
Oui, l’Europe fait peur et encore plus par ce qu’elle peut devenir.
Une bonne raison pour continuer la construction d’une Europe unie et d’accélérer le plus possible le processus.
