jeudi 31 octobre 2019

Vues du Centre. Enfin, la procédure de destitution de Donald Trump est déclenchée


Par Jean-François Borrou & Alexandre Vatimbella

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.
Alexandre Vatimbella est le directeur du CREC

Donald Trump
Bonne nouvelle pour la démocratie (ou mauvaise si l’on estime que la procédure qui vient d’être mise en route montre l’échec d’une élection): le mécanisme institutionnel qui devrait aboutir à la destitution (impeachment) de Donald Trump a été officiellement déclenchée par un vote de la Chambre des représentants.
Elle l’est à propos de l’affaire ukrainienne – où Trump a demandé au président de ce pays de l’aider à déconsidérer le favori de la présidentielle 2020, le démocrate Joe Biden, en échange d’une aide militaire déjà votée par le Congrès et qu’il ne pouvait légalement bloqué dans un chantage – mais il n’est pas inutile de rappeler qu’elle l’aurait pu l’être dès l’élection du populiste démagogue de par ses violations de la loi, de ses infractions financières et de la fameuse aide qu’il a reçu lors de sa campagne présidentielle de la Russie, directement de Vladimir Poutine, comme l’a si bien démontré le rapport de Robert Mueller il y a peu.
Les défenseurs de la démocratie dans le monde et les humanistes attachés à ses valeurs, dont les centristes évidemment, ne peuvent que se réjouir qu’une telle procédure soit mise en route avec l’espoir – raisonné – que celle-ci aille jusqu’au bout et destitue le président ou, à tout le moins, l’oblige à ne pas se représenter en 2020 et que les Etats-Unis sortent enfin du cauchemar qui a commencé en 2016.
Parce qu’il faut bien appeler les choses par leur nom.
Il serait trop fastidieux de rappeler tous les agissements et les comportements d’un personnage malsain qui a érigé l’insulte, le mensonge, la vulgarité, la prévarication et la lâcheté en mode de gouvernement dans ce qui est la plus grande puissance de la planète mais aussi, la plus grande démocratie jusqu’à présent (et la plus vieille en activité).
On citera, au hasard, ces 13.500 mensonges proférés en deux ans et demi de présidence (comptabilisés par plusieurs médias), son lâchage des Kurdes qui ont aidé les occidentaux à se débarrasser de l’Etat islamique, de son entourage présent et passé fait d’affairistes, d’incompétents et d’extrémistes dont plusieurs ont des comptes à rendre à la justice, certains étant même en prison comme son avocat personnel pour avoir agi à sa demande de manière illégale (qui sera peut-être suivi par le nouveau, Rudi Giuliani…).
Oui, il est temps que la démocratie se ressaisisse.
Cependant, de par ce qu’elle est, elle ne peut le faire que par ceux qui la composent.
Or, avec ou sans Trump, les sirènes des populistes, des démagogues et des extrémistes vont rester fortes et continuer à séduire beaucoup.
Et ceci, en grande partie, grâce à Donald Trump qui restera dans l’Histoire comme un président minable mais aussi celui par qui la démocratie, en ce début de XXI° siècle a vacillé.
Ou vacillera car, ne l’oublions pas, il est toujours là…

Jean-François Borrou & Alexandre Vatimbella