dimanche 16 novembre 2008

L'Editorial d'Alexandre Vatimbella. Centrisme n’est pas Socialisme mais Bayrou et Royal labourent les mêmes terres


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François Bayrou et Ségolène Royal poursuivent tous deux la même ambition, devenir Président de la République française. Pour cela, ils ont besoin de ratisser large car leurs partis respectifs ne sont pas en état de gagner la bataille seuls. Pour chercher un réservoir d’électeurs, Bayrou doit aller voir à gauche, vers le Parti socialiste, et Royal à droite, vers le Mouvement démocrate. Voilà ce qui les rassemble, une stratégie politique. Tout le reste les divise. Enfin, c’est ce que l’on pourrait croire car la réalité est toute différente même si leurs circonvolutions idéologiques tentent de faire croire que Centrisme et Socialisme sont solubles l’un dans l’autre. Celles-ci sont aussi pathétiques que mensongères mais cache, surtout, une autre réalité.
Entre un Libéralisme social et un Socialisme libéral, rappelons qu’il existe bien sûr des ponts mais il continue néanmoins à couler une rivière entre les deux. Et, aujourd’hui, entre le Centrisme à la française et le Socialisme à la française, il vaut mieux parler d’un fleuve en crue… Car le Socialisme français n’a rien à voir avec la Troisième voie chère aux Travaillistes britanniques et aux Démocrates américains. Quant au Centrisme français, ses fondements n’ont guère à voir avec la pensée de plus en plus affichée par François Bayrou et le Mouvement démocrate qui, eux, professent, une sorte de catholicisme social laïcisé où la stigmatisation de la réussite personnelle et de l’individualisme n’a rien à voir avec l’éthique de responsabilité prônée par le Centrisme.
La réalité est donc qu’aujourd’hui nous sommes dans une sorte de supercherie où le Mouvement démocrate n’est pas un parti du Centre malgré ses dires mais plutôt un parti plus proche d’une Gauche « centrisée » à la Ségolène Royal ou, plus, d’une charité chrétienne anticapitaliste que d’un centre-gauche, François Bayrou, ne l’oublions pas, est issu de la Démocratie chrétienne la plus conservatrice. Dès lors, il existe effectivement une proximité idéologique entre le socialisme mou de Ségolène Royal et le catholicisme social conservateur et anticapitaliste de François Bayrou. Reconnaître cette réalité serait évidemment une honnêteté vis-à-vis des électeurs. Ne nous leurrons pas, cela ne se passera pas parce qu’en politique nous nous trouvons face à des positionnements idéologiques qui n’ont souvent rien à voir avec la réalité que ce soit à droite, au centre ou à gauche Ce qui permet d’ailleurs de trouver paradoxalement des personnes de droite à gauche et au centre, de gauche à droite et au centre et du centre à gauche et à droite.
Reste une autre réalité : Ségolène Royal a besoin de François Bayrou et François Bayrou a besoin de Ségolène Royal mais il n’y aura qu’une place à l’Elysée. La lune de miel sera donc de courte durée dès que seront annoncées les fiançailles car le mariage sera bien sûr impossible tant les deux labourent les mêmes terres.
Alexandre Vatimbella

Actualités – France

Ségolène Royal veut que les militants socialistes se prononcent sur une alliance avec le Mouvement démocrate


Sous les huées d'une partie de la salle, Ségolène Royal a proposé d'accueillir "le plus grand nombre" d'adhérents en diminuant la cotisation. Elle se prononce pour une consultation directe des militants sur la question des alliances du PS avec le centre. C'est devant une salle houleuse, partagée entre huées et applaudissements, que Ségolène Royal a pris la parole, samedi 15 novembre, lors du congrès de Reims. Elle a défendu une stratégie d'alliances avec le MoDem: "notre position n'a pas changé" mais "je m'y engage: le jour venu, c'est vous les militants qui en déciderez", a-t-elle dit, "il y aura une consultation directe de militants sur la question des alliances". Ainsi, "cette question ne pourra plus servir de prétexte au refus du rassemblement", a-t-elle lâché, à l'adresse de Bertrand Delanoë ou de Martine Aubry. "Sommes-nous donc si faibles (...) que la seule idée d'une alliance éventuelle dans trois ans nous jette hors de nous-mêmes, alors que certains parmi les plus enflammés la pratiquent chez eux?", a-t-elle lâché. Ségolène Royal a réaffirmé sa volonté "d'ouvrir les portes" du PS et d'accueillir "le plus grand nombre" d'adhérents en diminuant la cotisation.