jeudi 28 février 2019

Actualités du Centre. Pour Lagarde, l’UDI est «obligée» de présenter sa liste aux européennes

Jean-Christophe Lagarde
Voilà donc une nouvelle raison de la présence d’une liste autonome de l’UDI aux élections au Parlement européen de mai 2019: une obligation.
C’est en tout cas ce que son président, Jean-Christophe Lagarde, a prétendu dans un entretien au quotidien Ouest France.
Ainsi à la question de savoir que la liste qu’il conduira lui-même risque d’être ridicule (2% des intentions de vote et aucun élu), il répond à côté en expliquant:
«A l’intérieur, les extrémistes de droite comme MM. Orban et Salvini sont à l’œuvre. Dans notre pays, on a les complices de ces gens-là: Mme Le Pen, MM. Mélenchon, Dupont-Aignan et même Wauquiez qui propose de réduire l’Europe à cinq pays. Nous sommes bien obligés d’aller mener le combat.»
Cette «obligation» est une nouveauté dans le discours de l’UDI et elle n’apparaissait pas prégnante lors de l’élection présidentielle de 2017, bien plus importante pour l’existence d’un parti politique français, alors que les mêmes protagonistes cités par son président s’y trouvaient déjà (à part Wauquiez qui était remplacé par François Fillon soutenu par… l’UDI!).
Mais cette «obligation» est en train de devenir un cauchemar pour le parti centriste puisque celui-ci est incapable pour l’instant de dépasser les 2,5% des intentions de vote (le plus souvent se trouvant même à 2%), ce qui est une menace sur son existence et sa cohésion, surtout sur l’avenir politique de Jean-Christophe Lagarde qui a personnalisé à outrance et à son profit la liste qu’il se propose de conduire.
Enfin, cette «obligation» pourrait ne durer que le temps de trouver un accord avec un partenaire (LREM par exemple).
Sauf qu’il n’est plus du tout sûr que cela permettrait d’avoir des candidats en position d’être élus.
Et que cette volte-face apparaitrait bien comme de l’opportunisme mal placé et un aveu d’une terrible faiblesse de l’UDI.
Sans oublier que, pour exister aux yeux d’un électorat central, la principale cible de Lagarde est le Président de la république, encore une fois attaqué pour vouloir une Europe «ultralibérale».

Voici les principaux extraits de cette interview:
Vous conduisez une liste indépendante aux Européennes. Vous prenez le risque d’un tout petit score et de ne pas avoir d’élu ?
Nous sommes les héritiers de Valéry Giscard d’Estaing, de Simone Veil et Jean-Louis Borloo, aux avant-postes du combat européen. À l’extérieur - avec Trump aux États-Unis, Jinping en Chine et Poutine en Russie - il y a des forces puissantes qui veulent détruire l’Europe.
À l’intérieur, les extrémistes de droite comme MM. Orban et Salvini sont à l’œuvre. Dans notre pays, on a les complices de ces gens-là : Mme Le Pen, MM. Mélenchon, Dupont-Aignan et même Wauquiez qui propose de réduire l’Europe à cinq pays. Nous sommes bien obligés d’aller mener le combat. D’autant que l’Europe dysfonctionne et ne s’occupe pas de ce qui serait utile.
Ce serait quoi une Europe utile ?
Elle n’est pas faite pour calibrer la taille des bulbes de tulipes ou pour imposer le nom latin sur les étiquettes des poissons vendus sur les étals. L’Union européenne s’occupe de plein de choses pour lesquelles on n’a pas besoin d’elle. Il faut rendre du pouvoir aux États. Et là où ils n’ont pas la puissance, il faut faire ensemble.
Quels sont les domaines où il faut faire ensemble ?
La protection de nos frontières. Cela nécessite que tout le monde ait la même règle. Nous voulons des garde-côtes, une police de l’air et des frontières européennes, un FBI et un parquet européen. Aujourd’hui, les terroristes et les réseaux traversent nos frontières alors que nos magistrats y sont arrêtés.
La question des migrations doit se traiter ensemble ?
Bien sûr, parce que ce n’est ni un problème français, ni un problème européen : regarder ce qui se passe entre les États-Unis et le Mexique, entre la Colombie et le Venezuela. C’est un phénomène mondial, nouveau et durable qu’il faut apprendre à gérer plutôt qu’à subir. Quand quelqu’un a mis le pied sur une plage grecque, il traverse les Alpes s’il en a envie. Mais le système doit être très clair : chaque pays décide de qui et combien de personnes il accueille.
Des quotas ?
Des quotas nationaux que l’Europe est chargée d’appliquer, car elle ne peut pas imposer à un peuple d’accueillir qui il ne voudrait pas. Ensuite, elle délivre les visas. Ce système fonctionne déjà au Canada. Autre domaine stratégique, la défense. On ne peut plus dépendre à ce point des Etats-Unis qui sont devenus un allié imprévisible. Il faut qu’on mutualise sur la cybersécurité, le spatial…
Que préconisez-vous dans les domaines économique et social ?
L’Europe doit imposer la loyauté dans les échanges. En son sein, le système du travailleur détaché est une arme de destruction massive du sentiment européen. Ce travailleur est mis en concurrence avec les salariés du pays parce qu’il est moins payé et moins protégé socialement. Ça a un lien avec les revendications d’emploi et de salaire des gilets jaunes. Même salaire, même protection.
Dans sa vision ultralibérale de l’Europe, Emmanuel Macron n’a pas réglé le problème. A l’extérieur, il faut que l’Europe cesse d’être la grande naïve du commerce mondial : des sociétés japonaises obtiennent des marchés publics européens alors nous n’avons pas le droit d’aller concourir là-bas.
Autre exemple récent : on vient d’interdire le rapprochement de Siemens et d’Alstom nous empêchant d’avoir «un grand Airbus européen du ferroviaire». Sans projets de recherche communs, on va se faire bouffer.
Vous dites qu’Emmanuel Macron est en échec sur l’Europe. Que lui reprochez-vous ?
Contrairement à tous les autres, il veut, comme nous, que l’Europe se construise, se transforme, mais il la laisse dans un culte exagéré de la libre concurrence. Aucune de ses initiatives n’a été suivie par nos partenaires et il se retrouve isolé.
Enfin, il y a des sujets qu’il n’aborde pas. Pas une seule fois il n’a fait une proposition environnementale ou sociale. Il parle d’unifier la fiscalité mais pas le système social. L’un ne peut se faire sans l’autre.
Vous ne vous allierez pas avec une autre liste ?
Je conduirai une liste qui ne sera pas qu’UDI. Elle est ouverte à tous les gens de droite qui ne peuvent se reconnaître dans la dérive de M. Bellamy (LR). Ni sur les droits des femmes, ni sur le combat européen, M. Bellamy ne peut rejoindre les valeurs de Mme Veil que nous défendons. Nous n’avons pas la même vision que M. Macron, mais au moins, lui, n’est pas un ennemi.


Actualités du Centre. Sondage européennes: LREM-MoDem en tête à 22%, UDI à 2,5%

Selon un sondage de l’institut Elabe (dont les résultats sont souvent matière à controverse sur leur fiabilité) concernant les prochaines élections au Parlement européen de mai et réalisé pour BFMTV, la liste LREM-MoDem est en tête à 22% des intentions de vote devant celle du RN à 21,5%.
En troisième position se trouve la liste LR à 12%, suivie par la liste EELV (9%) et la liste FI (7%) puis celles de Debout la France et du PS (5%).
Viennent ensuite les listes de Génération.s et des gilets jaunes (3%) devant celle du PC (3%) et celle de l’UDI (2,5%).
Une liste «d’extrême gauche» et celles de Les patriotes et de l’UPR sont à, 1%.
Le total des intentions de vote pour les listes centristes est de 24,5%.
A noter que 72% des sondés se disent insatisfaits du fonctionnement de l’Union européenne mais que 61% des sympathisants de LREM se disent, eux, satisfaits (contre 30% pour ceux du MoDem et 45% des électeurs d’Emmanuel Macron en 2017).
Rappelons que le seuil de remboursement de campagne est à 3% et le seuil d’élection de députés est à 5%.
(Sondage Elabe réalisé par internet du 25 au 2 février 2019 auprès d’un échantillon de 1201 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / Méthode des quotas / Marge d’erreur d’environ 3 points)


mercredi 27 février 2019

Actualités du Centre. Paroles centristes: Brexit, gilets jaunes, casseurs, agriculture, baisse du chômage…

Voici une sélection des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux.

Emmanuel Macron (Président de la république)
Lorsqu'on va le samedi dans des manifestations violentes, on est complice du pire.
C'est un miracle qu'après autant de samedis avec cette violence, il n'y ait eu aucun mort à déplorer de la part des forces de l'ordre.
Nous ne pouvons, de manière raisonnable, pas interdire les manifestations. Par contre, il faut un message clair de tout le monde (pour dénoncer la violence). A côté de ça, la vitalité, la force, le caractère incontestable de la demande légitime de millions de Français qui ont pu participer ou être sympathisants de ce mouvement est pleinement reconnu.
On ne doit pas tout confondre, il faut être clair. Jamais l’état ne s’est autant mobilisé.
La place doit être au débat et elle sera ensuite aux urnes mais on ne peut pas être dans une démocratie de l’émeute.

Edouard Philippe (Premier ministre)
En 2018, nous avons engagé une réforme en profondeur du système d’apprentissage et de formation professionnelle. Résultats : une hausse sans précédent depuis 1996 des contrats d’apprentissage; une baisse du chômage qui se confirme (8,8%).

Julien Denormandie (LREM, ministre)
Il n’y a pas matière à polémiquer sur la maraude du président de la République. Jamais un gouvernement n’a fait autant d’efforts pour l’hébergement d’urgence. L'Etat finance 136 000 places en hébergement soit 5 000 de plus qu’il y a un an.

Elisabeth Borne (LREM, ministre)
Je pense aussi que tout le monde commence à en avoir marre de voir des dégradations tous les samedis.

Benjamin Griveaux (LREM, ministre)
Il y a une attitude indigne de la part du groupe Ford. Tous les éléments étaient réunis pour que l’offre soit acceptée. Le gouvernement consacrera toute son énergie pour imaginer l’avenir industriel du site.

Mounir Mahjoubi (LREM, secrétaire d’Etat)
C’est le salon de l’agriculture le plus connecté de l’Histoire. Le numérique est une chance car il apporte de nouvelles opportunités aux agriculteurs pour qu'ils puissent produire une alimentation saine et de qualité.

Aurore Bergé (LREM, porte-parole)
«Quand on va dans des manifestations violentes, on est complices du pire». Manifester est un droit. Casser, intimider, non.

François Bayrou (MoDem, président)
(Hijab de running) La société française refuse qu'on couvre le corps humain à l'excès.
(Hijab de running) C'est un peu provocateur. Les jeunes femmes musulmanes qui veulent faire du sport, elles mettent un bonnet, ça fait longtemps que ça dure, et ni leurs obligations de vêtement ni leur pudeur n'est atteinte.
Il y a un monde fou au salon de l’Agriculture. Ça traduit un attachement profond de la société aux agriculteurs, à la nature, à la terre, à la vie animale et végétale.
La France se reconnaît dans ses paysans.
Tous ceux qui dénigrent l'agriculture se trompent.

Jean-Christophe Lagarde (UDI, président)
(Brexit) C’est l’évènement le plus grave, le plus lourd sur l’Union européenne, que nous connaissons depuis la création de l’Union européenne et ici, on en parle pas, et ici, il n’y a pas de débat. Tout se passe en catimini sans que l’on sache réellement ce qui va se passer dans 31 jours. Et moi je demande au Gouvernement d’organiser un débat à l’Assemblée nationale pour qu’on puisse dire ce qu’est la position de la France, l’attitude de la France et ce qu’on attend des Britanniques.


lundi 25 février 2019

Actualités du Centre. Sondage européennes: LREM-MoDem en tête à 23%, UDI à 2,5%

Le parlement européen
Selon le sondage de l’institut Ipsos concernant les prochaines élections au Parlement européen de mai – sondage réalisé pour le Cevipof (centre d’étude de la vie politique de Sciences Po Paris), la fondation Jean Jaurès et le quotidien Le Monde –, la liste LREM-MoDem obtient 23% des intentions de vote devant celle du RN qui en obtient 19,5%.
En troisième position se trouve la liste LR à 12%, suivie par les listes EELV et FI (8%) puis celles de Debout la France (6%) du PS et de Génération.s (toutes deux à 5%).
La liste «gilets jaunes» est à 4,5%, celles de l’UDI à 2,5%, celle PC à 2%.
Résistons obtient 1,5%, le NPA et Les patriotes, 1%, et l’UPR, 0,5%.
Le total des intentions de vote pour les listes centristes est de 25,5%.
Rappelons que le seuil de remboursement de campagne est à 3% et le seuil d’élection de députés est à 5%.
(Sondage Ipsos réalisé par internet du 5 au 21 février 2019 auprès d’un échantillon de 10002 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / Méthode des quotas / Marge d’erreur d’environ 3 points)