samedi 7 mai 2022

La quotidienne centriste du 7 mai 2022. PS/LR: un déclin pour cause de positionnement intenable

Accuser les autres et principalement Emmanuel Macron d’être les responsables, est l’excuse facile et une manière simpliste de rejeter ses propres erreurs qu’ont choisies les responsables de LR et du PS pour expliquer leur déclin, voire leur possible disparition.

En réalité, les deux partis ont été incapables de choisir leur camp face à la montée des extrêmes et du populisme où vouloir être à la fois dedans et dehors, opposants et alliés dans une vision caduque du paysage politique est une erreur voire une faute qu’ils payent aujourd’hui au prix fort.

Obtenir moins de 2% (PS) et moins de 5% (LR) à la présidentielle est le résultat d’un aveuglement et d’un manque de courage ainsi que d’un manque d’une vision historique.

Parce qu’il faut savoir se déterminer face au réel et celui du moment que l’on vit est un affrontement entre des forces qui veulent abattre la démocratie républicaine et celles qui résistent à cet assaut extrême et populiste, représentées par l’axe central.

Le choix de la direction du PS de s’allier avec l’extrême-gauche, ce qui provoque une scission où les sociaux-démocrates vont nécessairement quitter un navire à la dérive qui a perdu le cap de ses engagements profonds démontre cet état de fait.

De même pour LR qui croit encore pouvoir affirmer que, face à ce qui est un véritable combat, il peut ne pas faire un choix ce qui signifie clairement qu’une partie va rejoindre l’extrême-droite tandis qu’une autre va s’allier avec les formations de l’axe central.

Il ne s’agit pas de gommer les différences qui existent entre les formations qui constituent ce dernier comme l’appréhendent faussement les dirigeants du PS et de LR qui sont encore à fantasmer sur leur pouvoir passé.

Non, l’important est de comprendre les enjeux du moment et les défis posés par les forces antidémocratiques qui obligent à dépasser ces différences afin de saver l’essentiel, la démocratie républicaine.

Manifestement voilà qui est au-dessus de leur compréhension ou de leur manque de courage ou des deux.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

Actualités du Centre. Macron définit la méthode du nouveau quinquennat: agir, regarder le réel, initier la renaissance démocratique

Emmanuel Macron

«Le peuple français n'a pas prolongé le mandat qui s'achève. Ce peuple nouveau, différent d'il y a cinq ans, a confié à un président nouveau, un mandat nouveau.»

Voilà comment Emmanuel Macron a introduit son discours lors de la cérémonie qui s’est déroulée à l’Elysée pour inaugurer son quinquennat qui débutera officiellement le 14 mai.

Puis il a défini la «nouvelle méthode» de la feuille de route des cinq prochaines avec quelques mots-clés: agir, regarder le réel, initier la renaissance démocratique, aimer la république, respecter la loi comme clé de voute du contrat social.

Il veut «agir sans relâche avec un cap, celui d’être une nation plus indépendante, de vivre mieux et de construire nos réponses françaises et européennes aux défis de notre siècle».

Nouvelle méthode qu’il veut néanmoins «inventer» collectivement «loin des rythmes et chorégraphies usées (…) car rassembler et pacifier ne saurait signifier accepter de ne plus rien faire ou oublier nos responsabilités».

Pour cela il veut faire «travailler ensemble le gouvernement, l’administration, le Parlement, les partenaires sociaux, les nations et en associant partout à travers le pays l’ensemble des forces vives politiques, économiques, sociales et culturelles pour décider et faire, en planifiant, en réformant, en associant, je suis sûr, notre pays peut en même temps décider de grandes ambitions nationales et libérer la créativité et les initiatives partout dans le pays».

Et ce pour qu’il puisse «servir notre pays servir nos concitoyens, servir nos enfants et notre jeunesse», sa seule «boussole», en vue de «bâtir un nouveau contrat productif, social et écologique».

Avec un serment aux jeunes générations: «léguer une planète plus vivable, et une France plus vivante, et plus forte».

Et avec «La conscience de la gravité des temps».

Il a également souhaité le rassemblement des Français face aux défis de la période actuelle car «l'action, en ces temps, est jumelle du rassemblement, du respect, de la considération, de l'association de tous».

Une action qui «s’inscrit dans un moment de notre nation où les peurs sont là, nombreuses, autant que les fractures.»

Dès lors «agir ne signifiera donc pas administrer le pays, enchaîné des réformes comme on donnerait des solutions faites à notre peuple.»

 

 


Propos centristes. France – «Ensemble», l’alliance centrale pour les législatives / Renaissance succède à LaREM / Le danger Mélenchon et le reniement PS / Guerre de Poutine et aide de la France à l’Ukraine…

Voici une sélection, ce 7 mai 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> 70 jours de guerre. Les conséquences humanitaires et les destructions suscitées par l’agression de l’Ukraine par la Russie sont insupportables. La détermination et la dignité des Ukrainiennes et des Ukrainiens forcent l’admiration de tous.
La mobilisation des voisins européens de l’Ukraine, la solidarité du peuple polonais qui a accueilli depuis le 24 février plusieurs millions d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens, est exceptionnelle. Voilà le vrai visage de notre Europe. Des peuples unis et solidaires.
Pour les Ukrainiennes et les Ukrainiens, la France va augmenter son soutien de 300 millions de dollars, ce qui porte notre aide à 2 milliards.

> il est de notre devoir collectif d’apporter une aide immédiate et soutien économique massif à l’Ukraine. En sa qualité de présidence du Conseil de l’Union européenne, la France salue cet élan de solidarité sans précédent qui nous unit depuis les premiers jours du conflit.
Nous voyons chaque jour s’accumuler les conséquences humanitaires et les destructions suscitées par l’agression de l’Ukraine par la Russie et subies par le peuple ukrainien. Elles sont insupportables.
Dès le déclenchement de cette guerre, la France a débloqué 100 millions d’euros pour l’aide humanitaire, qui servent notamment à financer les organisations internationales et les ONG présentes sur le terrain. Déjà, 800 tonnes de biens humanitaires et médicaux ont été acheminés en Ukraine et dans les pays de la région. La France est au rendez-vous, aujourd’hui encore.
Au total, la France a débloqué en 2022 une somme de 1,7 milliard de dollars en faveur de l’Ukraine. Au-delà de l’aide humanitaire, nous avons en effet mis à disposition du gouvernement ukrainien des dispositifs d’aide budgétaire directe, et nous continuons de soutenir et de garantir les investissements et les exportations en Ukraine. Ces derniers sont essentiels pour la reconstruction de l’économie ukrainienne à un moment critique, et pour renforcer sa résilience sur le long terme.
Plus de deux mois après le début de l’agression russe, les besoins humanitaires de la population et la situation économique du pays appellent un nouvel effort de la communauté internationale, qui soit à la hauteur des destructions d’infrastructures civiles. Aujourd’hui, je souhaite vous annoncer que la France portera son appui global à 2 milliards de dollars afin de répondre aux besoins exprimés par le président ukrainien. La France continuera à agir de manière concertée dans le cadre de l’Union européenne, avec nos partenaires européens, dans le cadre aussi du G7 et des institutions financières internationales, afin d’être collectivement à la hauteur des besoins de l’Etat ukrainien face à la catastrophe de cette guerre.
La guerre en Ukraine entraîne par ailleurs de graves répercussions économiques sur le plan international, et fait peser un poids injuste sur les économies les plus vulnérables, notamment à travers la hausse des prix des produits de base essentiels, dans les domaines de l’alimentation et de l’énergie. La France est à l’initiative avec ses partenaires pour minimiser l’impact de l’agression russe sur ces pays. A travers l’initiative FARM en particulier, endossée par toute l’Union européenne, que nous souhaitons déployer en lien avec l’Union africaine dans le cadre à la fois du G7 et du G20 et de nos partenariats, nous travaillons avec l’ensemble de nos partenaires pour apaiser les tensions sur les marchés agricoles mondiaux, renforcer la solidarité vis-à-vis des pays les plus impactés, et continuer d’investir dans la production agricole locale. FARM est une réponse internationale que nous avons conçue, voulue avec le Président Macky Sall, qui a vocation à répondre à la crise alimentaire qui sera une conséquence directe de la guerre en Ukraine. 
Je veux également, à l’occasion de cette conférence qui nous réunit à Varsovie, saluer la mobilisation exceptionnelle des voisins européens de l’Ukraine, et parmi eux celui en particulier du peuple polonais qui a accueilli depuis le 24 février dernier plusieurs millions d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens. La Pologne s’est mobilisée à tous les niveaux pour faire face à la détresse, au malheur de ces personnes qui ont été contraintes de quitter l’Ukraine. La solidarité exprimée par la Pologne, la Slovaquie, la Roumanie, la Hongrie, la République Tchèque, la Moldavie, est exceptionnelle et il est juste et normal que nous puissions, collectivement, les appuyer dans leur effort de solidarité au même titre que l’appui direct que nous apportons à l’Ukraine. J’ajoute que nous devons nous organiser et être prêts à assumer cet effort dans la durée, dans le contexte d’un conflit qui, malheureusement, risque de se poursuivre et dont nous n’avons pas encore vu toutes les conséquences dramatiques.
La détermination et la dignité de la population et des autorités ukrainiennes forcent l’admiration de tous. La France entend leur montrer toute sa solidarité en agissant, en prenant ses engagements aujourd’hui à vos côtés et en le faisant dans l’avenir. 

> Alors qu’ils célébraient l’anniversaire de l’indépendance de leur État, les Israéliennes et les Israéliens ont été frappés, une nouvelle fois, par une attaque terroriste ignoble hier à El’ad. Nos pensées vont aux victimes et à leurs familles.

> Il y a 30 ans, alors que se jouait la demi-finale de la Coupe de France à Furiani, une tribune s’effondra. La Corse, Marseille, et avec elles la France tout entière étaient en deuil. Pensées pour les victimes, les familles et tous les blessés.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
> Au cours des 5 dernières années, nous avons encouragé la généralisation du « quart d’heure lecture » dans les écoles, collèges et lycées. Pendant un quart d’heure, tout le monde, adultes et élèves, fait silence et lit. Vive la lecture ! Grande cause nationale. Et maintenant vers un quart d’heure de lecture européen !

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
> Bonne nouvelle : l’emploi salarié dans le secteur privé poursuit sa croissance avec 66.000 salariés de plus au premier trimestre 2022. Malgré la guerre en Ukraine, les entreprises gardent confiance dans leurs perspectives d'activité.

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)
> À mes anciens camarades qui s’interrogent : ce n’est pas vous qui quittez le parti socialiste, c’est lui qui vient de vous quitter.
J’ai quitté le parti socialiste en 2016. J’avais la conviction qu’Emmanuel Macron était le mieux à même d’incarner nos valeurs de progrès social et d’ouverture sur l’Europe. Face à un PS tiraillé de l’intérieur sur ses fondamentaux et incapable de s’entendre, de s’écouter, lui prônait le dépassement par-delà les clivages traditionnels autour de socles communs, pour faire de nos différences une force pour le pays. Je n’ai jamais regretté cette décision. Social-démocratie, social-libéralisme, social-écologie, quel que soit le terme choisi, quelles que soient les nuances et les subtilités, l’idée de progrès n’a pas été la grande absente de ce quinquennat, par-delà les obstacles et les épreuves. Et le quinquennat qui s’ouvre sera écologique, n’en doutons pas.
Beaucoup nous ont rejoint depuis 2016, et sont restés. D’autres ont fait le choix de ne pas quitter le Parti socialiste. C’est évidemment respectable, et je serais bien mal placé pour donner quelque leçon que ce soit. J’ai pour eux conservé respect, estime et amitié. Il est d’ailleurs sain que s’exprime une opposition républicaine dans notre pays, même si j’ai pu déplorer qu’elle se fasse par endroits excessive, et systématique.
L’accord de fusion – ou soumission, chacun est libre d’en juger, à l’extrême-gauche est l’ultime étape de l’entreprise visant à liquider la gauche de gouvernement dans notre pays. Jean-Luc Mélenchon s’y est attelé méthodiquement en trois candidatures successives. Il vient de réussir. Servitude volontaire ou syndrome de Stockholm, une majorité de dirigeants socialistes a voté en ce sens. L’aspiration à des postes de députés aura été plus forte que l’inspiration et les idées. Cet accord ne signe pas un nouveau Front populaire, mais un affront populaire. Un affront à celles et ceux qui croient en une politique verte et européenne, en une énergie nucléaire pérenne, en un système de protection sociale adapté aux défis du temps et bâti pour durer. Un affront aux électeurs de gauche intransigeants sur la laïcité et les valeurs républicaines.
Beaucoup se sentent apatrides aujourd’hui. D’aucuns pressentent que cette fois, la fin du Parti socialiste sous sa forme historique est devenue inéluctable. Faut-il quitter ce parti en pleine errance idéologique, qui acte son incapacité à demeurer un parti de gouvernement ? Et dans ce cas, où militer désormais ? A ceux-là, je dis d’abord : ce n’est pas vous quittez le Parti socialiste, c’est lui qui vient de vous quitter, par ce choix désespéré.
Aujourd’hui comme hier, je reste convaincu que les combats que nous avons menés ensemble, c’est au sein de la majorité présidentielle que vous pourrez les porter demain. Je fais appel à vos convictions, parce que je les connais, pour beaucoup je les partage, et je sais qu’elles ne sont pas solubles dans ce pacte improbable, dans cette alliance baroque et déséquilibrée.

 

Marc Fesneau (ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation citoyenne)
> Je sais que certains veulent en faire un rattrapage, mais les législatives ne sont pas un rattrapage de la présidentielle. Il y a des gens qui essaient de rejouer le match présidentiel. Je rappelle que j'en suis désolé. J'en suis confus, mais il n'y a qu'un vainqueur et le vainqueur, c'est Emmanuel Macron.

> Personne ne peut croire que ça soit l'objectif de juin 2022 que de déstabiliser ce que les Français aussi ont choisi. La vérité, c'est qu'il faut qu'on trouve une majorité, qu'il y ait une majorité qui permette au président de la République, y compris dans les dispositifs internationaux européens, à imaginer quelque chose qui vienne dans le débat européen. Aujourd'hui, on voit bien que c'est plutôt la solidarité européenne qui règne et pas le délitement européen, ce que nous propose Monsieur Mélenchon.

> [Union de la majorité présidentielle sortante] les discussions se sont passé tranquillement. Personne n'a été humilié, n'a eu à claquer des portes, personne n'a eu à renoncer à ce qu'il est, et c'est déjà pas mal.

> Je sais le prix que ça coûte de tenir ses idées et ses opinions. C'est dommage pour le PS (...) J'espère qu'on n'aura pas d'obstruction à l'Assemblée nationale.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)
> [Journée mondiale de la sage-femme] Merci à toutes les sages-femmes pour leur rôle essentiel et pour le bien-être qu’elles apportent au quotidien à leurs patientes.

 

Emmanuelle Wargon (ministre chargée du Logement)
> Parmi les candidats NUPES [Union de la gauche], on trouve : un repris de justice condamné pour injure raciste, un «journaliste» voulant en finir avec le suffrage universel et une députée qui revendique fièrement ne pas avoir pleuré Charlie. Elle a changé la «gauche plurielle».

> Le quinquennat s'ouvrira sûrement avec un premier texte en faveur du pouvoir d'achat des Français. Avec l'indexation des pensions sur l'inflation, la question du point d'indice des fonctionnaires et la suite du bouclier tarifaire pour compenser l'augmentation des prix de l'électricité et du gaz. Ensuite, il faudra ouvrir d'importants chantiers comme la planification écologique. C'est le discours de politique générale du prochain premier ministre qui en fixera le cadre.

> Dans la période qui s'ouvre nous n'avons besoin ni de cohabitation ni d'opposition systématique. Le programme de la France insoumise remet en cause notre place dans l'Union Européenne et dans l'OTAN, ce que dans leur grande majorité, les Français ne souhaitent pas. La retraite à 60 ans, la proposition principale de Jean-Luc Mélenchon, n'est pas finançable.

> [Réforme des retraites] Le président veut une concertation avec les partenaires sociaux. Tant sur la vitesse de la mise en œuvre de la réforme, que sur la question de la pénibilité. La recherche de l'équilibre est importante pour moi.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
> Ensemble, pour bâtir une France et une Europe plus fortes. Ensemble, pour une société plus juste, qui donne sa place à chacun, contre les fausses promesses destructrices des extrêmes. Ensemble, pour relever le défi des transitions écologiques et énergétiques.

> Réunion hebdomadaire du comité de suivi des relations commerciales relatif à la guerre en Ukraine. Nous continuons de suivre au plus près les remontées des distributeurs, des industriels et des filières.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
> [Tribune: «La “désobéissance européenne”, un “gloubi-boulga” mensonger et dangereux»]
Jean-Luc Mélenchon, après les hypothèses vaseuses du « plan A » et du « plan B », étrenne un nouveau concept : la désobéissance européenne. Comprenant, à la suite de Marine Le Pen, que l’immense majorité des Français ne voulait quitter ni l’Union européenne ni l’euro, le chef des « insoumis » a trouvé un mot qui présente le triple avantage de jeter un flou commode (comment et à quoi désobéit-on ?), d’offrir à ses alliés ex-écologistes et ex-socialistes un cache-sexe pudique (« nous n’avons rien renié de nos convictions ») et de flatter un certain romantisme national (« nous ne nous soumettrons pas »).
Ce gloubi-boulga est mensonger et dangereux. D’abord parce qu’il entretient le mythe infantilisant d’une Europe punitive, d’une France rebelle tancée par un instituteur sévère surgi de Bruxelles ou de Berlin. Or, l’Union européenne, nous l’avons souverainement choisie, depuis plus de soixante-dix ans ; la France y est engagée au premier rang. L’Europe, ce n’est pas les autres. L’Europe, c’est nous !
Notre Europe est la somme de nos choix depuis 1950. Confirmé à chaque élection présidentielle depuis 1965, ce choix d’intérêt national a été au cœur du vote du 24 avril. Rappelons ce qui devrait être une évidence : la France ne subit pas l’Europe, elle la bâtit. Première armée du continent, plus grande puissance politique de l’Union, deuxième économie de la zone euro, deuxième par sa population et ses droits de vote… seuls les démagogues veulent faire croire que notre pays serait impuissant ou isolé dans le concert européen.
Oui, l’Europe implique des compromis. Par construction, car l’Union européenne est un collectif, une démocratie de démocraties. Elle ne peut être une France en grand, pas plus qu’elle n’est une Allemagne en grand. Mais elle fait la France plus forte. Le projet européen a remplacé les rapports de force par des rapports de droit. Procédures, compromis, alliances… sont l’essence de cette construction pacifique inédite. Pourquoi accepter ces directives complexes ou ces sommets sans fin ? Parce que sur tant de sujets, un compromis à vingt-sept vaut mieux qu’une décision tout seul. Si on ne croit pas à cela, il ne faut pas tergiverser et quitter la famille européenne. Si on pense que l’on peut arriver à des actions majeures à vingt-sept, alors il faut persévérer.
Nous en avons fait la démonstration depuis 2017, en proposant des idées, en assumant des tensions, en forgeant des accords : achat collectif des vaccins qui a protégé toute l’Europe et nous-mêmes face au virus, endettement commun pour amplifier notre plan de relance, réforme du travail détaché pour poursuivre l’activité de nos frontaliers tout en combattant le dumping social, régulation des géants du numérique, neutralité carbone en 2050 pour 450 millions d’Européens… Pense-t-on que l’on peut protéger le climat sans avoir des règles communes à vingt-sept ? Cet accord sur la suppression de nos émissions de gaz à effet de serre, en une génération, sur tout un continent, a été porté par la France ; il est la réussite européenne dont je suis le plus fier.
La désobéissance européenne s’appuie sur un autre mensonge : « Tout le monde désobéit aux règles européennes, les Allemands, les Danois ». Si les tribunaux allemands plaçaient la loi nationale au-dessus de la règle européenne, ce n’est plus le cas depuis 1986… Quant aux Danois, comme quelques autres pays, ils ont négocié dans les traités – par la règle et non en dehors – des dérogations, en matière de défense par exemple ; ils sont d’ailleurs en train d’y revenir, par référendum. Bien sûr, comme dans toute collectivité, il arrive que les membres n’appliquent pas, ou mal, les règles communes. Cela arrive aussi – de moins en moins – à la France. Puisque nous sommes un Etat de droit, les juges font alors respecter les règles, y compris contre les gouvernements en place. Les écologistes sincères devraient se réjouir que la France ait été ainsi conduite à améliorer ses règles environnementales, sur les pratiques de chasse, les zones protégées ou la qualité de l’air. Grâce à l’Europe !
Dans la méthode, cette désobéissance européenne est un terrible aveu de faiblesse : elle nous dit que la France ne serait pas capable de changer le cours de l’Europe, là où tous nos partenaires savent, eux, que l’Union n’a jamais été autant marquée par nos idées.
Cette désobéissance est une malhonnêteté : si l’on pense que la France est écrasée par une Europe ultra-libérale ou atlantiste, que face à cette contrainte elle n’a que le choix de désobéir, alors pourquoi cette demi-mesure ? Si les « insoumis » et les alliés soumis pensent que l’Europe est une camisole, alors déchirez-la, quittez-la !
Cette désobéissance est une irresponsabilité : si on choisit ses règles à la carte, chacun fera de même et la destruction de l’Union européenne est inévitable. Le « Frexit » arrivera ; ce n’est pas une prédiction dramatique, c’est une conséquence logique de la désobéissance érigée en principe.
Au-delà de la question européenne, c’est le rapport à la démocratie qui est posé : quand on veut conquérir le pouvoir par les urnes, c’est pour faire les lois, changer les règles et non pour y désobéir. Ces mots d’« insoumission » et de « désobéissance » disent quelque chose : Jean-Luc Mélenchon ne veut pas changer le réel et s’y confronter, il veut se réfugier dans le confort égotique de l’agitation et de la dénonciation morale. Il est certes plus difficile d’assumer la responsabilité du vrai changement.
Dans son contenu, le programme de désobéissance européenne poursuit cette ambiguïté mensongère. On peine à dépasser les slogans vides, intégralement négatifs. « Le carcan budgétaire nous enferme dans l’austérité »? Cela tombe bien, nous avons décidé un endettement commun massif, suspendu pendant la crise les règles budgétaires, dépensé plus de 400 milliards pour protéger l’emploi et le pouvoir d’achat. « L’Europe de la défense nous enferme dans les velléités belliqueuses de l’OTAN » ? Peinant à cacher ses connivences avec la Russie poutinienne, M. Mélenchon mélange tout ; c’est par l’Europe de la défense que nous avons commencé à bâtir, que notre continent assurera sa sécurité de manière plus indépendante. « Les traités de libre-échange s’opposent au protectionnisme écologique » : que proposez-vous ? Concrètement, le président de la République s’est opposé à l’accord avec le Mercosur et nous mettons en place, entre autres, une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne. Ce flou est délibéré, faute de vrai programme commun entre les gauches. Il est l’étendard romantique d’un nationalisme caché, auquel les sociaux-démocrates ne peuvent souscrire sans se trahir.
Jean-Luc Mélenchon a raison sur un point : ces élections législatives sont essentielles. Comme lors du scrutin présidentiel, l’enjeu de l’Europe est central, sur le fond et par ce qu’il dit de notre rapport à la démocratie. Gouverner, c’est choisir ; légiférer, c’est changer. Ce n’est pas désobéir. Notre pays mérite mieux qu’un débat déguisé : ceux qui changent la vie et l’Europe, c’est nous.

 

Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
> Depuis cinq ans, nous travaillons ensemble. La majorité présidentielle dans sa pluralité est rassemblée, unie et forte, derrière le Président de la République . Une seule bannière «Ensemble» pour mener campagne!

 

Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini (délégué général)
> Je veux que nous ayons, à l’été, une majorité pour pouvoir prendre des premières décisions très concrètes. Nous devons aux Français de répondre aux grandes urgences : l’urgence d’améliorer le pouvoir d’achat mais aussi l’urgence climatique.

> l y aura un grand parti présidentiel qui s'appellera Renaissance et une confédération qui réunira Horizons, le Modem et puis bientôt Renaissance. Pour permettre à chacun de rejoindre Emmanuel Macron en respectant les différences des uns et des autres.

> L'ADN d’En Marche c'est le dépassement et le rassemblement de ceux qui viennent d'horizons politiques différents. Nous voulons amplifier ce mouvement. C'est la raison pour laquelle nous avons décidé de lancer la création d'un nouveau parti politique qui s'appellera Renaissance.

> Ceux qui croient à l’Europe, à la valeur du travail, qui veulent faire de façon efficace la transition écologique. Ceux qui veulent agir concrètement pour le pays, qui ne font pas le choix de l'insoumission, mais de l'action : je leur dis que nos portes sont grandes ouvertes.

 

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Ensemble nous sommes plus forts, ensemble nous irons plus loin ! Aux côtés de tous nos partenaires, continuons l’élargissement politique pour porter un grand mouvement d’unité et d’action au service de tous les Français !

 

Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
> Ensemble ! Pour porter une majorité claire et forte à l'Assemblée nationale, pour rassembler les Français, pour faire vivre notre projet politique !

> Ensemble pour aller aux législatives et porter le projet du Président de la République Emmanuel Macron. Ensemble pour construire une nouvelle majorité au service de la France et du projet européen.

> Jean-Luc Mélenchon est dangereux au regard de son projet politique.

> Le projet politique de l'extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon est dangereux pour le pays. Ce serait une implosion économique et une liquidation de notre héritage universaliste et laïque.

> Nous aurons une majorité pour agir pour les Français. Et nous agirons dès cet été : réindexation des retraites sur l'inflation, triplement de la prime Macron, etc. La protection du pouvoir d'achat reste notre priorité.

> La France est obligée, par son histoire et par ses valeurs, d’accompagner l’Ukraine et d’accompagner la résistance ukrainienne.

> Simone de Beauvoir mettait en garde: il suffira d'une crise politique pour que les droits des femmes soient remis en question. Ce qui se passe aux USA sur l'IVG c'est la conséquence directe des populistes au pouvoir et une condamnation pour des milliers de femmes.

> Les rapports entre la presse écrite et les plateformes sont très inégaux. Nous avons essayé de résoudre ces problèmes via la directive sur le droit d’auteur et les droits voisins, adoptée et transposée en droit national depuis maintenant 2 ans. Elle a donné lieu à des accords avec certains éditeurs de presse dits d’intérêt politique et général. Mais des irrégularités persistent, malgré la volonté du législateur de rééquilibrer les rapports de force entre les créateurs de contenus et ceux qui tirent des profits directs de leur diffusion. Les plateformes numériques doivent encore rémunérer équitablement ceux qui créent les contenus. Il s’agit d’un enjeu majeur de soutien du financement de l’information.

 

Pieyre-Alexandre Anglade (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> Le projet qu'on portera aux élections législatives c'est le projet d'Emmanuel Macron.

> «Ensemble! Majorité présidentielle» c’est le rassemblement de celles et ceux qui derrière Emmanuel Macron croient dans une Europe puissance, qui veulent mener la lutte pour le climat, atteindre le plein emploi et ne rien céder des valeurs de notre République.

> Je suis heureux et honoré de porter à nouveau les couleurs de la majorité présidentielle dans la 4ème circonscription des Français de l’étranger. Je défendrai le projet de progrès du Président Emmanuel Macron pour la France, l’Europe et le climat.

 

● MoDem
Jean-Noël Barrot (secrétaire général)
> Cette nouvelle Union populaire qui se constitue, c’est un triple reniement. C’est le Parti Communiste qui se renie sur le nucléaire. Europe-Écologie Les Verts qui se renie sur l’Europe, puisque le programme commun, c’est plus ou moins le Frexit. Et le Parti Socialiste qui s’apprête à se renier sur la laïcité, sur la question des retraites. Tout ça, c’est le symptôme de responsables politiques, de formations politiques qui ont complètement perdu leurs boussoles. 

> Encore faut-il que la nouvelle union populaire puisse convaincre les électeurs, rien n'est moins sûr quand on voit le fond de ce projet qui est un projet de sortie de l’Europe, de sortie du nucléaire et donc de régression écologique, et un projet d’atteinte aux valeurs de la République.

> Il faut changer un peu les grilles de lecture : quand on voit les résultats du premier quinquennat, les grands gagnants sont les classes populaires et les classes moyennes. C'est elles qui ont bénéficié le plus de la baisse du chômage, qui est aujourd'hui à un niveau tel qu'on ne l'avait pas connu depuis 15 ans. C'est elles qui ont bénéficié le plus des baisses d'impôts, même si effectivement la hausse du coût de la vie a effacé une partie de ces baisses.
La poursuite de cette politique économique qui vise le plein emploi continuera de bénéficier aux Français les plus modestes et aux territoires les plus fragiles.

> Emmanuel Macron a déjà dit que dès les premières semaines et peut-être dès les premiers jours du mois de juillet qu’un certain nombre de décisions seraient prises s’agissant du pouvoir d'achat, avec la revalorisation des pensions de retraite, la revalorisation du point d’indice, le triplement de la prime Macron payée par les entreprises, et la prolongation du plan de résilience pour faire face à la flambée des prix.

> Le chantier des retraites doit être engagé dès le début du quinquennat, c'est au début d'un quinquennat qu'on peut mener les réformes les plus ambitieuses. La réforme des retraites, c’est une manière à la fois de sauver le système de retraites par répartition, mais aussi de dégager des marges de manœuvres pour réussir un certain nombre de défis, celui de la transition écologique et celui de la préservation de notre modèle social, de la santé, de l’école.
> Les Français attendent des services publics de meilleure qualité, tout cela appelle une richesse plus importante qui ne peut être créée qu'en travaillant un peu plus longtemps.
Travailler un peu plus longtemps, c'est aussi pouvoir être en mesure d'apporter des réponses aux Français dans les cas de crises et sauver des emplois. Ce qui a permis le "quoi qu'il en coûte", c'est en partie le fait que les finances publiques avaient été assainies pendant les premières années du quinquennat. De la même manière, nous avons là une crise qui appelle des réponses fortes, qui supposent d'avoir une trajectoire pour les finances publiques - passant notamment mais pas seulement - par la réforme des retraites.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Stéphane Séjourné (président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
> Aujourd'hui, avec Renaissance nous lançons un nouveau parti politique autour du projet d’Emmanuel Macron. Cette refondation doit nous donner une nouvelle dynamique pour défendre notre vision du pays et de l’Europe.

 

Nathalie Loiseau
> Aymeric Caron veut décider qui est un bon citoyen, Jean-Luc Mélenchon décide qui est un mauvais journaliste…La « nouvelle union populaire » a des allures de camp de redressement.

> Écoutez, regardez les résistants de Marioupol. Chaque jour nous devons nous demander si nous faisons assez pour aider le peuple ukrainien et nous convaincre : leurs vies valent plus que nos profits.

> Déclaration problématique du ministre serbe, qui refuse de suivre la politique étrangère de l’Union européenne. Impossible de laisser un pays candidat s’adonner à la désobéissance européenne.

> Encore une fois Israël est visé par un attentat terroriste. 3 civils sont morts. J’adresse mes condoléances à leurs familles et au peuple israélien. Aucune cause ne justifie de semer la mort à l’aveugle. Le terrorisme est l’arme des lâches, pas des héros.

> Les partis qui composent la majorité sont ensemble depuis le début. Ils ont décidé de rassembler leurs énergies pour l’avenir des Français, et cela s’appelle Ensemble. Quoi de plus logique ? Les cinq ans qui commencent ne seront pas faciles. Autant les aborder rassemblés.
Ceux qui ont distillé de petites phrases assassines ces derniers jours se sont trompés. Ceux qui parlaient ne savaient pas. Ceux qui savaient ne parlaient pas. Pas de guerre fratricide, pas de tambouille. Fière qu’
Horizons s’engage pour la réussite du pays.