vendredi 7 juin 2019

Propos centristes. Amitié franco-américaine; morts de sauveteurs de la SNSM; biodiversité…

Voici une sélection, ce 7 juin 2019, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France et dans le monde.

► France
● Emmanuel Macron (Président de la République)
- Nous devons nous montrer dignes de l’héritage de Paix, dignes de la promesse de Normandie. Ne jamais oublier que les peuples libres, lorsqu’ils s’unissent, peuvent relever tous les défis.
- Animés par l’esprit de solidarité des gens de mer, trois sauveteurs de la SNSM ont perdu la vie ce matin alors qu’ils tentaient de sauver des marins en détresse. Je pense à leurs familles, à leurs équipiers, camarades de la SNSM, et à l’ensemble de la communauté maritime.
- Nous sommes là où, il y a 75 ans, le 6 juin 1944, près de 25 000 soldats britanniques ont débarqué pour libérer la France. C’est un honneur de lancer aujourd’hui la construction du mémorial britannique de Ver-sur-Mer.

● Gouvernement
Français de Rugy (ministre de la Transition écologique et solidaire)
Biodiversité: le gouvernement accélère! Nous lançons avec Emmanuelle Wargon 27 projets d'extension de réserves naturelles, des espaces où la nature est particulièrement riche et qui seront demain plus préservés. Objectif: 30% de territoires protégés en 2022, sur terre et en mer.

Agnès Buzyn (ministre des Solidarités et de la Santé)
Les professionnels le savent, Ma santé2022 va permettre de mieux organiser le système à l'avenir pour éviter la surcharge aux urgences. Mais des solutions immédiates sont également attendues. J'annonce aujourd'hui 5 actions prioritaires pour répondre à la détresse des soignants (ci-dessous extraits du communiqué de presse)
1. Une mission nationale confiée au CNUH et au Député Mesnier afin de construire une nouvelle stratégie d’ensemble d’évolution des services d’urgence : La ministre a décidé de missionner le Pr. Pierre Carli, président du Conseil National de l’Urgence Hospitalière et le député Thomas Mesnier pour mener une grande réflexion pour la refondation des urgences, intégrant les professionnels médicaux et soignants. Elle devra permettre 
• d’objectiver la situation actuelle, sur la base d’une typologie de structures des urgences en fonction de leur niveau d’activité, de leurs difficultés de recrutement, de leur place dans l’accès aux soins urgents et non programmés ;
• d’apprécier l’amélioration attendue des réformes en cours, à la fois sur la qualité du service rendu et sur les conditions de travail des professionnels ;
• d’identifier les travaux complémentaires à mener, notamment en termes d’information et de responsabilisation de la population sur ses demandes de soins, d’articulation des services d’urgences avec l’offre de ville, ou encore de prise en compte à l’échelle de l’établissement ou du territoire des solutions d’aval nécessaires aux patients passant par les structures des urgences, en particulier pour les parcours les plus courants.
Ces travaux s’inscriront dans le contexte de la mise en œuvre, plus que jamais nécessaire, des mesures de la stratégie Ma Santé 2022, en particulier l’organisation d’une meilleure prise en charge des soins non programmés en ville dans le cadre des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), et l’adaptation du modèle de financement des urgences dans le cadre des travaux menés par la task force dirigée par Jean-Marc Auber, de manière à recentrer ces services sur leur cœur de métier.
Leur rapport, comprenant un état des lieux ainsi que des propositions concrètes de mesures à mettre en œuvre, sera à remettre à l’automne 2019.
2. La mobilisation des ARS sur la poursuite du plan de modernisation des urgences : La ministre va mobiliser les ARS afin d’engager des travaux de rénovation architecturale des urgences qui le nécessitent, pour améliorer la qualité de l’accueil des patients et les conditions de travail des personnels hospitaliers.
3. Des financements en cas de situations exceptionnelles : Afin d’améliorer les capacités d’adaptation des services d’urgences aux situations exceptionnelles, des crédits spécifiques à la main des ARS seront désormais directement fléchés pour permettre aux établissements de santé concernés de faire face à augmentation très importante de l’activité d’un service d’urgence.
4. Une homogénéisation de la prime individuelle de risque pour le personnel paramédical : La ministre a annoncé la réalisation d’un état des lieux, pour homogénéiser son utilisation, de la prime individuelle existante visant à reconnaitre l’exposition des personnels à des conditions de travail difficiles, voire dans certaines situations à des agressions verbales et mêmes physiques.
5. Une prime de coopération pour le personnel paramédical : Pour réduire l’attente aux urgences, les médecins doivent pouvoir déléguer des compétences aux autres personnels soignants grâce à la mise en place des protocoles de coopération. La ministre a appelé les professionnels urgentistes à proposer des modèles de délégation de tâches, prévus dans la loi santé, qui aboutiront à la mise en place d’une prime de coopération pour les personnels paramédicaux concernés.

Jacqueline Gourault (ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales)
Profondément attristée d’apprendre que 3 marins de la SNSM sont décédés aujourd'hui alors qu’ils partaient secourir un bateau en difficulté. J'ai une pensée émue pour leurs familles. La France est redevable à tous ceux qui quotidiennement bravent le danger pour aider les autres.

Roxana Maracineanu (ministre des Sports)
À travers le football féminin, on parle également de la place de la femme dans la société.

Marc Fesneau (ministre auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement)
Pour que l'eau salée n'ait jamais le goût des larmes ». La devise des sauveteurs en Mer. Elle a ce goût aujourd’hui. Celui des sauveteurs qui ont perdu leur vie pour en sauver. Pensées, émotions et gratitude immense aux disparus et à ceux que l’on recherche encore.

Brune Poirson (secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire)
La pollution plastique en Méditerranée est un fléau majeur. Oui la France en est en partie responsable mais nous ne nous satisfaisons pas de la situation et travaillons pour la changer: en supprimant des plastiques, en intensifiant leur réemploi, en favorisant leur recyclage.

Marlène Schiappa (secrétaire d'Etat égalité femmes-hommes & lutte contre les discriminations)
La France lance en partenariat avec les Nations unies la grande consultation des organisations féministes du monde entier en préparation du Forum mondial des femmes de 2020 à Paris !

● LREM
Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale)
Honoré d’accueillir Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, en visite officielle à l’Assemblée nationale, accompagnée d'une importante délégation. Au lendemain des commémorations du Débarquement, saluons la vitalité de l'amitié franco-américaine.
Le président de l’Assemblée Nationale a remis à Nancy Pelosi la résolution de «Reconnaissance de l'Assemblée nationale aux forces alliées», adoptée le 7 juin par les députés dont voici le texte:
«Considérant que le 6 juin 2019 marque le soixante-quinzième anniversaire de l’assaut lancé en Normandie, en France, par les troupes alliées, notamment américaines, britanniques, canadiennes et françaises, connu sous le nom d’Opération « Overlord », avec le soutien indispensable des forces australiennes, belges, grecques, hollandaises, néo-zélandaises, norvégiennes, polonaises et tchécoslovaques ;
Considérant qu’avant l’Opération « Overlord », la France était encore occupée et l’Europe subissait le joug du régime nazi ;
Considérant que le débarquement du « Jour J » a constitué l’opération amphibie la plus importante de l’histoire, marquée par le déploiement de plusieurs dizaines de milliers de soldats sur les plages portant les noms de code « Utah », « Omaha », « Gold », « Juno » et « Sword » ;
Considérant que les forces françaises ont pris toute leur part au Débarquement, notamment grâce aux actes de bravoure des 177 Français du 1er bataillon de fusiliers marins commandos, sous le commandement du capitaine de corvette Philippe Kieffer ;
Considérant la participation décisive de la Résistance française à la libération de la France ;
Considérant que le déploiement des forces américaines sur le sol européen et le succès de l’opération conduite en Normandie, bien qu’ayant entraîné de très fortes pertes, furent décisifs pour les Alliés et permirent de remporter la victoire contre le régime et l’idéologie nazis ;
Considérant que le sol français abrite les corps de plusieurs dizaines de milliers de soldats alliés, dont 9 000 Américains, ayant donné leur vie pour libérer l’Europe du joug de la tyrannie nazie ;
Considérant la nécessité d’intensifier la transmission de leur mémoire, en particulier en direction des plus jeunes ;
Considérant l’engagement et l’implication des jeunes générations pour commémorer ces combats, rendre hommage aux anciens combattants et célébrer la paix qu’ils ont apportée en 1944 ;
Considérant que les nombreux vestiges de ces combats témoignent de l’ampleur et du caractère unique du Débarquement de Normandie dans l’histoire du monde et doivent être protégés ;
1. Soutient et s’associe aux initiatives tendant à commémorer le soixante-quinzième anniversaire du Débarquement allié du 6 juin 1944 en Normandie pendant la Seconde Guerre mondiale ;
2. Manifeste la gratitude et la reconnaissance de la représentation nationale aux membres des forces armées alliées, notamment américaines, qui ont participé aux opérations du « Jour J » ainsi qu’aux membres de la Résistance et à l’ensemble des civils ayant contribué au succès de l’opération Overlord et à la victoire contre le régime nazi et les forces de l’Axe ;
3. Souhaite que les anciens combattants survivants soient particulièrement salués à l’occasion des commémorations du soixante-quinzième anniversaire du Débarquement ;
4. Appelle à conforter les actions pédagogiques et éducatives permettant d’assurer un enseignement de haut niveau de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et d’entretenir le devoir de mémoire ;
5. Adresse ses remerciements aux jeunes du monde entier qui contribuent au succès des commémorations du soixante-quinzième anniversaire du Débarquement de Normandie, participant ainsi à la perpétuation du souvenir des actes d’héroïsme accomplis et des sacrifices consentis par les soldats ayant pris part à la libération de la France et de l’Europe;
6. Soutient les actions entreprises par les autorités locales, nationales et internationales ainsi que par les acteurs de la société civile pour préserver le patrimoine mondial exceptionnel que représentent les plages de Normandie dans la perspective de leur inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco ;
7. Affirme son attachement au multilatéralisme, seul à même de résoudre durablement les conflits mondiaux ;
8. Invite le peuple français à prendre part aux cérémonies organisées pour rendre hommage à ces femmes et à ces hommes qui ont libéré l’Europe.»

Stanislas Guerini (délégué général)
- Trois sauveteurs de la SNSM sont morts en portant secours à un bateau de pêche en pleine tempête Miguel. Je salue leur courage et adresse toutes mes pensées à leurs proches.
- Le nombre de contrats professionnels signés en 2018 a progressé de 7,5 %. Une hausse inédite depuis 10 ans pour une formation qui reste l’un des meilleurs tremplins vers l’emploi.

● MoDem
Nathalie Avy-Elimas (députée)
- Visite aussi bouleversante qu’enrichissante à la pouponnière de Saint-Gratien, où le dévouement du personnel force l’admiration. Nous avons encore beaucoup à faire pour mieux aider ces enfants : c’est l’objet de la mission parlementaire sur l’aide sociale à l’enfance.
- Il y a tout juste un an, mon amendement fixant un seuil plancher de 6% pour l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés était adopté. Un an après, malgré les nombreux progrès, beaucoup reste à faire. Continuons à bâtir une société plus inclusive.

● Mouvement radical social libéral
Le Mouvement radical salue la mémoire des soldats débarqués sur les plages normandes le 6 juin 1944 pour libérer l’Europe de la barbarie nazie. A l’heure de la résurgence des nationalismes cette commémoration prend tout son sens et nous appelle à la plus grande vigilance.

Bertrand Pancher (député)
C’est un grand honneur de vous accueillir à l’Assemblée Nationale. Je voulais vous remercier pour vos combats qui sont aussi ceux de l’Europe et de la France. Je viens de saluer Nancy Pelosi, la Présidente démocrate de la Chambre des représentants des Etats-Unis, aujourd’hui à Paris.

► Monde
● Canada
Justin Trudeau (Premier ministre)
- Bonne rencontre avec Emmanuel Macron à Paris, axée sur l’AECG qui créera des emplois et des opportunités pour la classe moyenne des deux pays, les progrès du partenariat franco-canadien pour le climat et le travail à faire pour protéger nos océans et réduire la pollution.
- Moment sombre et puissant sur la plage Juno, aux côtés de nos alliés, où nos braves soldats se sont battus pour la liberté il y a 75 ans aujourd'hui.
- En ce 75e anniversaire du jour J, on rend hommage aux héros canadiens qui ont servi leur pays et fait des sacrifices ce jour-là, et on promet de préserver leur héritage et les valeurs qu'ils ont défendues.
- Merci Edouard Philippe d’être venu à la cérémonie commémorative canadienne du 75e anniversaire du jour J pour honorer les soldats canadiens à la plage Juno. Nos pays seront toujours unis par le courage de nos citoyens qui ont combattu ensemble durant la Deuxième Guerre mondiale.

● Etats-Unis
Barack Obama (Parti démocrate, ancien président des Etats-Unis)
La semaine dernière, c'était Virginia Beach. Mais jour après jour et année après année, trop de familles et de communautés sont brisées par une violence insensée au moyen d'armes à feu. Nous ne pouvons pas nous endormir face à cette situation. Lors de la Journée nationale de sensibilisation à la violence armée, engagez-vous à prendre la parole, portez de l’orange et votez pour protéger des vies.


Une semaine en Centrisme. L’«effet programme commun» joue à l’envers en faveur d’Emmanuel Macron

Emmanuel Macron
Lorsque le Parti socialiste dirigé par François Mitterrand a décidé d’une alliance avec le Parti communiste en signant un Programme commun de gouvernement en 1972 (stratégie qui s’est révélée payante pour le PS et lui-même), les centristes mais aussi beaucoup de personnalités de centre-gauche n’ont pas accepté cette décision et ont décidé de s’allier avec la Droite face à la menace qu’un parti extrémiste d’essence totalitaire n’arrive au pouvoir.
Ce qui aboutira, après la victoire de Valéry Giscard d’Estaing en 1974, à une coalition et, surtout, à la création de l’UDF pour les législatives de 1978 remportées par la majorité présidentielle d’alors.

On est sans doute en train d’assister au même phénomène à droite.

Avec la montée en puissance de l’extrême-droite représentée dorénavant par le RN et auparavant par le FN, nombre de centristes et de personnalités de centre-droit, ne veulent pas être les complices de la dérive radicale de LR que portait jusqu’à sa démission Laurent Wauquiez et qui faisait du parti de droite de plus en plus un clone du RN sur nombre de positionnements mais aussi de plus en plus, dans un avenir plus ou moins proche, un allié potentiel de ce dernier.

«Trop c’est trop» disent nombre de représentants de centre-droit et de la droite libérale qui préfèrent une alliance avec le Centre représenté par l’alliance LREM-MoDem qui forme la majorité présidentielle qui soutient Emmanuel Macron.

Si beaucoup d’entre eux ainsi que leurs électeurs se tournent vers le Président de la République, ce n’est pas parce qu’il est devenu un homme de droite comme se plaisent à le présenter ses adversaires de gauche mais bien parce qu’il tient le lieu central de la politique avec sa coalition qui représente ce que nous avons défini ici depuis quelques années comme le fameux «axe central» réunissant les libéraux de droite, les libéraux sociaux du centre et les sociaux libéraux de gauche (tous les défenseurs intransigeants de la démocratie républicaine libérale).

Cet axe central est directement issu de la montée des extrêmes et des populistes tant à gauche qu’à droite et aux potentielles alliances qu’ils pourraient faire avec les partis classique de droite et de gauche.

C’est pour cela que beaucoup d’élus et de personnalités de centre-gauche avaient rejoint Emmanuel Macron en 2017 face à la montée en puissance des «frondeurs» au Parti socialiste et du Front de gauche (devenu la France insoumise).

Ce même mouvement se réalise maintenant à droite depuis la défaite à la primaire LR lors de la présidentielle de 2017 d’Alain Juppé face à François Fillon qui représentait déjà un virage vers la droite radicale de la formation de droite, virage qui s’est accentué de manière dramatique avec l’élection de Laurent Wauquiez à tête.

Quant à savoir s’il s’agit d’une recomposition politique (progressistes contre populistes, axe central contre extrémismes…), il est trop tôt pour le dire.

En 1972, il semblait bien que le nouveau paysage politique avec, d’un côté, le PS et le PC, de l’autre les gaullistes (ce qui deviendrait le RPR) et les centristes avec les droitistes libéraux (ce qui deviendrait l’UDF), serait une permanence.

Or, si ce duo a fonctionné, bon gré mal gré, pendant plus de quinze ans, il connu ses premières failles avec la lente mais constante montée en puissance d’un troisième larron, le Front national, mais aussi dans le délitement d’alliances qui n’avaient plus grand-chose à voir avec la réalité politique du moment.

Ce qui a permis, par exemple, à François Mitterrand de se faire réélire en 1988 avec un positionnement au centre-gauche, la promesse durant sa campagne présidentielle de nommer Michel Rocard, le réformiste assumé, comme Premier ministre et d’ouvrir sa majorité au centre.

Le mouvement qui est en train de s’enclencher après la déculottée de LR couleur Wauquiez aux européennes n’est donc qu’un nouvel épisode d’une recomposition commencée après la défaire d’Alain Juppé et la montée en puissance d’Emmanuel Macron en 2017.

On se gardera de dire, pour l’instant, s’il réussira à coup sûr ou s’il est un phénomène profond et de long terme mais c’est vrai qu’il possède intrinsèquement ces deux caractéristiques.

L’appel de maires de droite et de centre-droit (venus de LR, de l’UDI ou non-encartés) qui doit être bientôt lancé en faveur d’un soutien à Emmanuel Macron en est une nouvelle preuve.



Alexandre Vatimbella

Directeur du CREC