mardi 18 avril 2017

Actualités du Centre. Juppé dans l’opposition à Fillon s’il gouverne avec Sens commun

Alain Juppé
Voilà une information qui va encore plus déstabiliser la Droite mais aussi ces centristes de l’UDI qui se sont faits une spécialité de soutenir François Fillon quels que soient ses déclarations et ses agissements, même ceux qui sont contraire à leurs soi-disant convictions politiques.
Selon le Canard Enchainé, citant des amis d’Alain Juppé, celui-ci ne soutiendrait pas un gouvernement dans lequel se trouverait Sens commun, cette association proche des milieux catholiques les plus intégristes et de l’extrême-droite alors même que Fillon a expliqué qu’il n’était pas opposé à ce cas de figure, déclarant même que «Sens commun fait partie des hommes et des femmes qui sont fiers de leur pays, attachés à leurs traditions, pour lesquels j'ai beaucoup de respect» et ajoutant, «J'ai dans ma majorité potentielle (…) Sens Commun».
Juppé aurait affirmé que si tel était le cas, «c'est simple, je serai dans l'opposition».
Même s’il est probable que le maire de Bordeaux démente de tels propos à quelques jours du premier tour de la présidentielle pour ne pas apparaître comme celui qui serait le responsable de la défaite annoncée de Fillon, ceux-ci sont d’autant plus crédibles qu’il a toujours été opposé à cette association, que celle-ci a joué un rôle majeur dans sa défaite lors de la primaire LR (par les boules puantes qu’elle a répandues à son encontre et par un vote massif en faveur de Fillon) et que sa philosophie politique est contraire à ce qu’elle défend.
On aimerait également entendre les dirigeants de l’UDI à ce sujet, étrangement silencieux alors que son président Jean-Christophe Lagarde déclarait en mars dernier que Sens commun était «la fraction la plus droitière de la Droite»...

Présidentielle 2017. Macron en tête de tous les sondages cette dernière semaine de campagne

Selon la nouvelle vague du sondage Kantar-Sofres pour RTL, LCI et Le Figaro, Emmanuel Macron est désormais seul en tête des intentions de vote au premier tour de la présidentielle avec 24% devant Marine Le Pen (23%), confirmant ainsi l’ensemble des sondages publiés en cette dernière semaine de campagne (les sondages «rolling» et Odoxa publiés lundi et mardi).
Il devance en outre François Fillon (18,5%) et Jean-Luc Mélenchon (18%).
On trouve ensuite Benoit Hamon (8%), Nicolas Dupont-Aignan (4%) et Philippe Poutou (2%), les autres candidats à 1% ou moins.
Au second tour, Emmanuel Macron l’emporte avec 61% des intentions de vote contre 39% à la candidate d’extrême-droite (il bat également Fillon avec 65% des intentions de vote et Mélenchon avec 58%).
Par ailleurs, Emmanuel Macron possède le potentiel électoral (ceux qui votent pour vous ou qui pourraient voter pour vous) le plus élevé de tous les candidats (45%).
Il est également en tête pour le souhait et le pronostic de victoire.
Enfin, il est en tête pour la stature présidentielle.
A noter que Marine Le Pen est en chute dans les intentions de vote et dans tous les autres items de ce sondage, confirmant les résultats d’autres études ce qui pourrait bien avoir comme conséquence qu’elle ne soit pas présente au second tour si cette tendance se confirmait dans les cinq jours qui nous séparent du premier tour.
(Sondage Kantar-Sofres réalisé du 14 au 17 avril 2017 par internet auprès d’un échantillon de 1530 personnes âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Alexandre Vatimbella



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Présidentielle 2017. Sondage «rolling»: Macron fait la course en tête

Emmanuel Macron
Voici les résultats du sondage Ifop «rolling» (quotidien) pour Paris Match, CNews et Sud radio publié aujourd’hui.
Il met Emmanuel Macron, le seul à proggresser, en tête avec 23,5% des intentions de vote devant Marine Le Pen à 22,5% au premier tour et 60,5% pour Macron contre 39,5% pour Le Pen au second tour.
Emmanuel Macron est donc devant Marine Le Pen au premier tour tout en distançant François Fillon et Jean-Luc Mélenchon et possède une avance substantielle de 21 points sur la candidate d’extrême-droite au second tour.
Viennent ensuite, au premier tour François Fillon à 19,5%, Jean-Luc Mélenchon à 19%, Benoit Hamon à 7,5%, Nicolas Dupont-Aignan à 4%, Philippe Poutou à 1,5% (les autres candidats à 1% ou moins).
Pour information, voici les résultats du sondage Opinionway «rolling» pour Les Echos et Radio classique (pour lequel nous avons émis quelques réserves) publié aujourd’hui avec Emmanuel Macron également en tête et avec 28 points d’avance au second tour.
Emmanuel Macron (23%) et Marine Le Pen (22%), François Fillon (20%), Jean-Luc Mélenchon (19%), Benoit Hamon (8%), Nicolas Dupont-Aignan (4%), Philippe Poutou, les autres candidats à 1% ou moins.
Au deuxième tour: Macron (64%), Marine Le Pen (36%).
Macron est désormais devant Le Pen au premier tour et la devance de 26 points au second tour.
(Sondage «rolling» Ifop réalisé quotidiennement par internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes – dont 500 interrogées quotidiennement par roulement –  âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage «rolling» Opinionway réalisé quotidiennement par internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes – dont 500 interrogées quotidiennement par roulement – âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Alexandre Vatimbella



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Présidentielle 2017. Pour Macron, «en même temps» est bien le cœur de sa vision politique

Emmanuel Macron à Bercy
Le dernier grand meeting d’Emmanuel Macron s’est déroulé ce lundi 17 avril à Paris au Palais omnisports de Bercy où plus de vingt mille personnes sont venues écouter un discours essentiellement tourné vers l’espérance, ce qui caractérise depuis le début de la campagne électorale les propos du candidat d’En marche! surtout par rapport à ses concurrents qui pointent du doigt tout ce qui va mal plutôt que ce qui pourrait aller bien.
Cet optimisme a d’ailleurs été reproché au candidat comme s’il fallait broyer du noir pour s’adresser à tous les Français en particulier à ceux qui sont dans les difficultés.
Mais son discours a été marqué par son focus sur son «tic de langage» qu’on lui a plusieurs fois reproché comme une incapacité de décider, le désormais fameux «en même temps».
Il s’en est d’abord amusée tout en expliquant très sérieusement que celui-ci était au centre de sa réflexion politique où, face aux clientélismes de droite et de gauche qui critiquent systématiquement ce que fait l’autre bord, son positionnement, qu’il partage avec le Centre et les centristes, n’est pas binaire entre ce qui est bien parce que cela vient d’un côté et ce qui est mal parce que cela vient de l’autre.
De plus, le monde n’est pas aussi simpliste que le prétendent les idéologues de droite et de gauche, ce qui signifie que l’on peut être d’accord avec des propos et des mesures proposées, venus de tous les bords s’ils reflètent la réalité de la situation et apportent les bonne solutions.
Oui, a-t-il précisé, il faut prendre ce qu’il y a de meilleur partout sans se poser la question si cela est une mesure venue de la Droite, de la Gauche et du Centre.
Voici son explication de texte qui rappelle pourquoi tant de centristes mais aussi de réformistes de droite et de gauche l’ont rejoint.
«’En même temps’ signifie simplement que l’on prend en compte des impératifs qui paraissaient opposés mais dont la conciliation est indispensable au bon fonctionnement d’une société. Oui, je choisis la liberté et l’égalité, oui, je choisis la croissance et la solidarité, oui, je choisis l’entreprise et les salariés, oui, je choisis, comme le général de Gaulle, le meilleur de la Gauche et le meilleur de la Droite, et même le meilleur du Centre. Oui, je choisis l'amour de notre Histoire et l’ambition du changement, oui, je choisis la France forte et l’Europe ambitieuse. Oui je choisis en même temps les racines et les ailes parce que la grandeur de la politique, c’est l’art de respecter les différences, de concilier les aspirations, de fédérer les valeurs et de réunir les hommes.
Par ailleurs, Macron s’est inquiété des possibles victoires de ses opposants et de l’alliance de François Fillon avec Sens commun, une association proche de l’intégrisme catholique et de l’extrême-droite, issue des manifestations contre le mariage gay.
Un rapprochement qui ressemble à une dernière tentative désespérée pour le candidat LR de grappiller quelques voix afin d’espérer être au deuxième tour.
On se demande, d’ailleurs, ce qu’en pensent les centristes de l’UDI que l’on n’entend plus du tout et qui servent seulement de potiches dans les meetings de Fillon où celui-ci les fait assoir, chacun leur tour, bien en vue pour appâter les électeurs centristes si tant est que ceux-ci puissent être bernés par cette supercherie consternante.
Mais également quelle est l’opinion de tous les militants de centre-droit et de droite modérée de LR qui sont très éloignés des thèses de cette organisation.
Un Fillon que Macron a épinglé en même temps que Mélenchon en parlant de ceux qui «voudraient nous enfermer dans un choix simple, Margaret Thatcher ou Trotski, Fidel Castro ou Maurras».
En ce qui concerne le candidat de la gauche de la Gauche, il a rappelé que celui-ci était un admirateur des pires dictateurs et autocrates de la planète en déclarant «pour certains ce sera Cuba sans le soleil ou le Venezuela sans le pétrole».
En outre, Emmanuel Macron a également beaucoup insisté sur la nouvelle génération qu’il représente dont c’est, selon lui, le tour d’être, à la fois, l’avant-garde de la société et celle qui prend ses responsabilités dans la direction du pays.

Alexandre Vatimbella



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