jeudi 6 avril 2017

Présidentielle 2017. Que faut-il retenir des sondages?

Les 11 candidats à la présidentielle 2017
Tous les jours des sondages sortent et leurs résultats permettent des accroches dans les médias qui sont très différents.
Comment cela est-il possible alors que les chiffres sont les évidemment identiques pour un même sondage et que les écarts entre tous les sondages existent mais pas au point de faire des analyses complètement différentes avec des conclusions opposées.
Bien sur, quelques instituts connus sur la place de Paris ont des résultats parfois en dehors des clous mais il faut rappeler que le sondage n’est pas un instrument scientifique sans faille même si la technique sondagière est aujourd’hui largement maîtrisée.
On ne verra le sérieux d’un institut lors des résultats et encore.
Toujours est-il que des tendances longues et caractéristiques à tous les sondages peuvent être dégagées à vingt jours du premier tour non pas pour défendre un camp mais pour remettre les choses en place tout en demeurant factuel, c’est-à-dire sans faire de plan sur la comète comme un vulgaire voyant.
- Il y a deux personnalités en tête sans aucune discussion possible, Emmanuel Macron et Marine Le Pen avec tantôt l’un devant, tantôt l’autre, dans la marge d’erreur et parfois les deux sont à égalité.
- Macron et Le Pen devancent le troisième au-delà de la marge d’erreur c’est-à-dire que si on l’applique, François Fillon ne les rattrape pas et demeure derrière les deux favoris actuels.
- Benoit Hamon s’est effondré puisqu’il a perdu presque dix points depuis qu’il a gagné la primaire socialiste de façon constante même s’il y a eu quelques paliers et il se trouve aujourd’hui en cinquième position avec peu de chance de voir évoluer sa situation et son score.
- Jean-Luc Mélenchon est désormais en troisième position avec une marge importante sur Hamon et il se rapproche de Fillon, son score et celui du candidat LR étant désormais dans la marge d’erreur, toutefois il est impossible de dire actuellement s’il reste encore beaucoup de réserves de voix pour le candidat de la gauche de la Gauche qui lui permettrait de prendre la troisième voire la deuxième place.
- Nicolas Dupont-Aignan sera sans doute le «petit» candidat qui fera le meilleur score (entre 3% et 6%) alors que tous les autres ne devraient pas dépasser les 1% in fine, ce que leur donnent l’ensemble des sondages actuellement.
- Au second tour Emmanuel Macron est crédité d’une avance très large sur Marine Le Pen qui oscille entre 20 et 30 points, ce qui est irrattrapable, c’est-à-dire que l’on ne connait pas de remontée telle à un mois de second tour dans l’histoire électorale.
- L'importance des indécis, de ceux qui veulent s'abstenir et de ceux qui veulent voter blanc semblent donner une plus grande incertitude à ce scrutin mais rien ne le prouve sachant que, généralement, les indécis se portent sur les différents candidats avec une certaine distribution proportionnelle à leurs intentions de vote; par ailleurs, seule une très forte mobilisation des abstentionnistes et de ceux qui votent blanc pour un candidat (en l'occurrence beaucoup pensent que celui qui pâtit le plus de ce phénomène est Fillon dont, à cause des affaires, nombre d'électeurs de droite ne veulent pas voter pour lui) pourrait booster celui-ci, sauf qu'aucun élément nouveau ne donne actuellement envie à cet électorat de se mobiliser et d'infirmer sa vision sur le candidat en question.
Tout ce que l’on vient de dire est la certitude du moment uniquement.
Cela veut dire deux chose qui semblent paradoxales: la première est que les lignes auront du mal à bouger en profondeur si près du scrutin (rien ne changera fondamentalement si l'un perdu deux points alors que l'autre en gagne deux, par exemple; la deuxième c’est que si cela semble très difficile, ce n’est pourtant pas impossible et cette photographie faite aujourd’hui peut ne pas être celle de dans quinze jours.
Dès lors, les médias qui annoncent en fanfare la chute des uns et la montée des autres quand les pourcentages d’intentions de vote baissent ou montent de 1% ou de moins que cela ne font que de l’information spectacle à but commercial ou de l’information partisane.
Voici, par ailleurs, les résultats du sondage Ifop «rolling» (quotidien) pour Paris Match, CNews et Sud radio publié aujourd’hui, ils donnent 24,5% pour Le Pen et 24% pour Macron au premier tour et 60% pour Macron contre 40% pour Le Pen au second tour.
Emmanuel Macron est donc derrière Marine Le Pen au premier tour tout en distançant François Fillon de 6 points et possède une avance de 20 points sur la candidate d’extrême-droite au second tour.
Viennent ensuite, au premier tour François Fillon à 18,5%, Jean-Luc Mélenchon à 16,5%, Benoit Hamon à 9,5%, Nicolas Dupont-Aignan à 4,5% (les autres candidats à 1% ou moins).
Pour information, les résultats du sondage Opinionway pour Les Echos et Radio classique (pour lequel nous avons exprimé quelques réticences, voir ici):
Au premier tour: Marine Le Pen (26%), Emmanuel Macron (24%) François Fillon (20%), Jean-Luc Mélenchon (16%), Benoit Hamon (10%), Nicolas Dupont-Aignan (3%) et les autres candidats à 1% ou moins.
Au deuxième tour: Macron (60%), Marine Le Pen (40%).
(Sondage «rolling» Ifop réalisé quotidiennement par internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes – dont 500 interrogées quotidiennement par roulement –  âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage «rolling» Opinionway réalisé quotidiennement par internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes – dont 500 interrogées quotidiennement par roulement – âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Alexandre Vatimbella



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