samedi 11 mars 2023

Propos centristes. France – Mal-être des enfants / Hommage aux victimes du terrorisme / Egalité femmes-hommes / diplomatie féministe / Solidité de l’économie française / Réforme des retraites / Convention médicale / Transition agroécologique…

Voici une sélection, ce 11 mars 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Journée d’hommage aux victimes du terrorisme] Face à la fureur des assassins, nous avons mis au cœur de notre réponse ce que ces idéologues de haine exècrent: l'État de droit, la garantie des libertés, l'apaisement par la force de nos lois.
Malgré tous les obstacles, les contraintes, ces procès se sont tenus dans la dignité, avec la plus haute exigence d'humanité et de vérité. Ils ont permis l'éclosion de paroles nécessaires.
Le procès du 13 novembre a été par son ampleur, la magnitude de ce qui s'est dit, un moment important pour vous, pour toute la nation. Il restera comme un jalon exceptionnel.

> [Journée d’hommage aux victimes du terrorisme] Ces dix dernières années, près de 70 attentats ont été déjoués grâce à l’action des services de l’État.

> [Journée d’hommage aux victimes du terrorisme] Cette journée d’hommage doit  permettre de continuer de mobiliser tout ce qui nous permet de prévenir le terrorisme.

> [Réforme des retraites] Je laisse les sénateurs et sénatrices travailler avec le gouvernement et ensuite, il se trouve que le Parlement suivra les termes de notre Constitution pour qu’un texte législatif puisse aller à son terme (…) ni plus ni moins. Et cela dans un climat de calme, de respect des accords et des désaccords mais avec aussi le sens des responsabilités dans le contexte qui est le nôtre
Je ne vaux pas faire de la politique fiction, parce que ce n’est pas mon rôle. Il y a eu un temps de négociations syndicales, il y a ensuite eu un temps de travail de l’exécutif. Il y a ensuite le temps parlementaire à l’Assemblée et puis maintenant au Sénat. Et je respecte ce temps parlementaire.

> Les destins du Royaume-Uni et de la France sont liés. Nos défis, partagés. Préservation de notre planète, soutien à l'Ukraine, coopération en matière de sécurité et d’énergie : c’est ensemble que nous avançons.

> [Discours à l'occasion des 40 ans du Comité consultatif national d'éthique (CCNE)]
Il y a 40 ans, le 23 février 1983, naissait donc une institution majeure de notre paysage républicain. Vous l'avez évoqué cet après-midi, vous venez, Président, à nouveau, de le ré-évoquer, le CCNE. Et c'est pour moi un honneur que de célébrer parmi vous aujourd'hui ces 40 glorieuses du CCNE et de vous remercier, membres d'hier et d'aujourd'hui, d'avoir apporté chacun votre pierre à cet édifice et de le faire ici à l'Institut de France dont vous avez rappelé l'importance et l'histoire. Et vous avez collectivement écrit à son fronton ces deux mots science et conscience qui, pour le bien de notre pays, ne devraient jamais être séparés. La vision inspirée de François MITTERRAND, le labeur de ces deux premiers maîtres d'œuvre, Philippe LAZAR et Jean BERNARD, en avait posé des fondations solides. Je veux à mon tour rendre hommage à la lignée de présidents du Comité consultatif national d'éthique qui ont repris et amplifié leurs efforts Jean-Pierre CHANGEUX, Didier SICARD, Alain GRIMFELD, Jean-Claude AMEISEN, dont certains sont présents parmi nous aujourd'hui. Sans oublier, bien sûr, celui qui est notre talentueux maître d'ouvrage depuis plus de 6 ans, Jean-François DELFRAISSY, auquel je voudrais exprimer une gratitude toute particulière pour le dialogue fécond que nous avons noué dans le cadre de vos travaux et dans quelques autres responsabilités qui ont pu vous être confiées. 
La fondation du CCNE était la conséquence, vous l'avez dit, en tous cas, le prétexte fut trouvé avec le premier bébé français conçu par fécondation in vitro. Mais il y avait en effet depuis plusieurs années, gros dans le débat public et la réflexion intellectuelle, la nécessité de pouvoir franchir ce cap. Mais la barrière presque prométhéenne de la création de la vie venait de tomber et le champ des possibles soudain se multipliait et imposait en quelque sorte, en effet, ce nouveau cadre. Et parce que tout accroissement de capacité implique celui de responsabilité, notre pays a senti la nécessité de se doter d'une structure qui soit une boussole et un garde-fou à la fois pour guider les pouvoirs publics et les citoyens. Avec cet esprit d’autocritique, qui fait honneur à celui des Lumières avec cette capacité de doutes, qui est parfois une faille pour certains, il se croit souvent une force de la France et qui est ici une raison d'être, repensé, pesé, précédé, soupeser, interroger nos grandes décisions, les orienter à la lueur de nos valeurs. Réécrire au fond l'éthique à l'heure de la civilisation technique. 
Le lieu où nous fêtons cet anniversaire, cet institut de France qui fut jadis le Collège des quatre Nations et qui a toujours été un lieu d'échanges et d'enrichissement, en est au fond une belle métaphore. Nous nous trouvons, vous le voyez, sous une coupole très haute, avec ce puits de lumière qui éclaire les délibérations. Et c'est un peu votre rôle au CCNE, donner de la hauteur, de la lumière au débat collectif et votre légitimité, vous la tirez non seulement de vos compétences, mais de la pluralité, si je puis dire, symphonique de celle-ci. Il y a parmi vous des têtes qui philosophent, qui prient, qui cherchent, qui calculent, qui légifèrent ou qui font appliquer la loi et qui toutes pensent, toutes différemment, et c'est bien pour cela d'ailleurs que vous avez été choisi. Depuis avril 2022, comme vous l'avez évoqué, six membres viennent du milieu associatif pour diversifier encore cette pluralité de regards qui assure votre complémentarité avec les instances de décision politiques. C'est pourquoi je suis aussi attaché que vous à votre indépendance pour offrir un gouvernement dans l'élaboration et la révision de ces lois, un guide en 1994, 2004, 2011, 2021. Et à chaque fois, ce fut ou une inspiration, un contrepoint au travail des parlementaires, mais une référence. C'est au fond ainsi pour ma part, j'y reviendrai tout à l'heure en essayant de vous répondre, comme cela que je qualifierais votre impact. Cette institution, la première au monde, à avoir cette mission, cette composition, ce fonctionnement, est devenue un exemple qui a fait des émules. D'autres pays nous ont bientôt emboîté le pas et je sais que vous tenez régulièrement des réunions avec les comités d'éthique d'Angleterre, d'Allemagne, dont la structuration est la plus proche de la nôtre, et même une fois par an avec l'ensemble de vos équivalents européens, faisant vivre au-delà de nos frontières ce dialogue des consciences dont vous étiez les premiers locuteurs. Et si, en quatre décennies, le CCNE s'est ouvert au monde, il s'est aussi rapproché de notre territoire, prouvant combien les mouvements d'ouverture et d'ancrage ne sont pas contradictoires mais complémentaire et depuis 2004, de la Corse au Grand Est, de la Normandie et à la Martinique, des espaces de réflexion éthique régionaux développent ainsi la formation des professionnels, crée des pôles d'observations et de débats au plus près des Français et vous en avez rappelé dans votre propos vous-même l'utilité pour nombre de vos travaux récents. Alors, je ne vais pas ici tout retracer, je vous rassure, 40 ans d’accomplissements et énumérer page après page les très riches heures de votre histoire. Le beau livre « Anniversaire » s’en charge mieux que je ne pourrais le faire. Mais je voudrais vous remercier pour cette attention particulière que vous avez eu à la dignité de la vie humaine dans son intégralité par ses deux bouts, si je puis dire, du début à la fin, mais en la prenant toujours, comme vous d'ailleurs reposez dans votre propos à l'instant Président, comme le sujet de la dignité de chaque vie individuelle, avec la solidarité indispensable sans laquelle on ne peut la penser. Vous n'avez en effet pas craint de vous plonger dans les profondeurs d'abord intra-utérines. Et depuis votre avis inaugural, le 22 mai 1984, qui portait sur l'embryon et le fœtus, vous y êtes revenu très régulièrement pour éclairer la France sur l'utilisation de leurs tissus à des fins scientifiques, 1997 sur le prélèvement de cellules souches sur le diagnostic prénatal à plusieurs reprises et les dernières lois de bioéthique doivent beaucoup à ces réflexions et leur évolution. Vous n'avez pas craint non plus de regarder la mort en face par votre avis sur l'expérimentation médicale et scientifique sur les sujets en état de mort cérébrale en 1988, la non-commercialisation du corps humain en 1990 et sur les situations de fin de vie dès 1991 et jusqu'à encore récemment. Et je vous remercie tout particulièrement, à l'heure où le débat investit les préoccupations collective, et vous y apportez une contribution majeure, pour permettre de les faire vivre et permettre aussi de donner un cadre, d'organiser ces réflexions. « L'avis 139 » que vous avez publié en septembre dernier joue d'ores et déjà ce rôle, là aussi, de référence dans le domaine. Parce qu'il interroge la fin de vie dans la pleine acception du terme et qu'il examine la possibilité de l'euthanasie sans oublier les problématiques d'autonomie, de vieillissement, de soins palliatifs, autant de sujets que nous aurons dans les prochaines semaines à convoquer. Et quand il a fallu questionner sans peur la pierre de rosette du génome humain, interroger le droit que nous avons à la déchiffrer avant la naissance, l'usage et le mésusage possible de la génétique, les dangers de l'eugénisme encore l'an dernier, vous avez été là, toujours. 
Au fond, vous avez fait de nombre de tabous votre quotidien parce qu'une société qui se veut héritière des Lumières ne peut pas ne pas élucider ces tâches d'aveugles, ne pas parler de ces non-dits. Et le danger aurait été de contempler la société de loin, de nous indiquer en quelque sorte vos caps depuis une tour d'ivoire, de ne plus sentir ni les vents, ni les courants. Mais vous vous êtes résolument plongée dans la houle des enjeux contemporains, vous avez sondé les nouveaux défis qui apparaissent, vous avez élargi sans cesse vos horizons. Et si la question que vous évoquiez était de savoir si oui ou non le CCNE avait vocation à sortir du champ du début et de la fin de la vie et à se confronter aux nouveaux défis de demain. Mon point de vue est très net et ma réponse le sera tout autant. Car tous les enjeux de la vie biologique sont désormais intriqués avec de nouveaux enjeux, de nouvelles transitions. Et on ne peut pas étudier les uns sans les autres. Et à partir du moment où la science avance, ouvre des champs de savoirs encore inexplorés, et donc des territoires d'action inédits, ce sont autant de terres vierges qu'il faut d'abord défricher par la pensée. 
En génomique, en neurosciences, en procréation médicalement assistée, la démultiplication des connaissances scientifiques nous donne à réfléchir et vous avez tracé quelques-uns de ces axes pour l'avenir. Je les partage totalement. Cela s'ajoute à la complexification de nos sociétés et de nos interactions avec notre environnement. Nous vivons et évoluons dans un système lui-même vivant. Marie GAILLE, l'a rappelé dans son intervention tout à l'heure, ce qui ne m'étonne pas. Mais très clairement aujourd'hui, nous devons nous pencher sur le lien entre la santé humaine, la santé animale, la santé humaine et l'écologie. Et je dirais, vous l'avez encore consolidée par vos avis et vos travaux durant la pandémie, permettant d'ailleurs de faire cette proposition au cœur du programme de l'Organisation mondiale de la santé avec ce projet One Health et les initiatives que la France a pu prendre en la matière pour permettre des interdisciplinarités nouvelles, la convergence d'instances qui jusqu'alors se parlaient trop peu et la nécessité de penser ces interactions. Et de ce millefeuille de facteur résulteront, on le sait bien, des nouvelles crises sanitaires encore plus épineuses. C'est pourquoi il nous faut dès à présent pouvoir prendre en compte ces interactions. 
Depuis quelques années, l'irruption du numérique dans nos quotidiens est aussi devenue un nouvel aiguillon, et non des moindres, de notre réflexion. Comment parler d'éthique de la santé sans parler de données de santé, de leur partage, de leur utilisation, de leur conservation, de la possibilité ou non de l'utiliser à d'autres fins que strictement scientifiques, de la clarté du cadre dans lequel on utilise ces données de santé, de la place croissante des ordinateurs dans les processus de soins, du développement des exosquelettes comme des prothèses améliorées. Le passage de l'outil à la machine que qu’Hannah Arendt décrivait comme une rupture fondamentale de l'histoire de l'humanité. En quelque sorte redoublée par le passage de la machine à l'intelligence artificielle. L'augmentation mécanique de nos forces se conjugue désormais à l'augmentation numérique de nos intelligences et nous ne savons plus toujours distinguer derrière une toile de maître, si ce n'est une main ou un algorithme qui a tenu le pinceau. Le volume mondial des données stockées par nos ordinateurs est en croissance exponentielle et devrait atteindre 180 zettaoctets en 2025, avec une accélération en effet toujours exponentielle. Et sans calcul de haute performance pour les exploiter, sans la simulation numérique, les jumeaux numériques de systèmes complexes et désormais ces intelligences artificielles, il n'est plus possible pour une nation de se situer à la pointe de la physique, de la biologie, des sciences, du climat et de bien d'autres disciplines. Et cela nous confronte à un choix : regretter ces évolutions et subir ou les saisir, participer de leur part d'accélération, mais chercher à les diriger, garder la main sur elle, faire en sorte qu'elle bénéficie à l'ensemble de nos citoyens et en définir un cadre qui est forcément évolutif et de manière là aussi très rapide dans les conséquences directes et indirectes de ses interactions et de ses évolutions technologiques qui sont multiples. En effet, le progrès n'est pas technologique, n'est pas sans risque pour notre sécurité, notre santé, nos droits, nos données, mais aussi pour nos institutions démocratiques. Et à cet égard, les conclusions de la Commission Bronner que nous avions lancé à l'automne 2021 étaient très éclairantes à ce sujet. 
Alors que faire ? Interdire peut-être parfois, mais toujours avec une main tremblante et en ayant, là aussi bien pesé, soupeser, éclairer le débat, savoir toujours ce que l'on interdit une pratique commerciale ou la recherche elle-même, en prenant en quelque sorte le risque que d'autres le continuent et que l'évolution technologique, ici jugée folle, puisse continuer de se faire ailleurs, ou que des intérêts scientifiques des acteurs industriels à des fins commerciales la porte à la place d'une recherche publique à laquelle on aurait dit non. Régulé, certainement, encouragé souvent quand cela paraît ajusté. Mais pour cela, il faut pouvoir anticiper, prendre du recul pour prendre de l'avance. C'est je crois, l'un des défis essentiels qui, au-delà des thématiques que je partage totalement et je me mets ici dans vos pas, ce sera notre capacité à penser suffisamment tôt pour avoir un impact utile sur les décisions politiques et qu'elles ne soient pas simplement françaises, mais qu'elles puissent être au maximum européennes, voire internationales. 
Nombreux sont les acteurs et penseurs du numérique dans notre pays qui travaillent chaque jour à apporter des réponses à ces questions et à apporter aussi de nouvelles questions de ces réponses nouvelles.  Et nous avons besoin que ces parties fassent un tout, nous puissent se dégager dans les solutions opérationnelles, que les directions au long cours sur ces sujets d'avenir, c'est exactement la feuille de route qui sera confiée à la rentrée au Conseil national du numérique, dont je salue le travail de fond au service de l'intérêt général. Et de manière complémentaire et non concurrente, il restait à lancer un travail sur les aspects plus spécifiquement éthique de la réflexion numérique. C'est à cette fin qu'a été lancé, en décembre 2019, à la demande du Gouvernement, un comité pilote de 22 personnes, non plus de bioéthique, donc mais d'éthique tout court appliquée au numérique. Laissez-moi remercier chaleureusement le président Delfraissy et le directeur du CNPEN Claude Kirchner, ainsi que l'ensemble de ses membres pour leur investissement. Alors, je pense que vous ne vous doutiez pas tout à fait que vous alliez alors faire si vite l'épreuve du feu. Vous ne pouviez pas deviner que votre première réunion physique de décembre 2019 serait la dernière avant très longtemps et qu'elle passerait comme celle de toute la France en réunion à distance, que vos réflexions, jusqu'alors assez prospectives, prendraient soudain en quelque sorte sous le coup d'accélérateur de la pandémie une forme d'urgence nouvelle. Mais au sein donc du CNPEN, il vous revenait de faire la part des fantasmes, des fantômes et du risque de dérive orwellienne que peuvent vraiment apporter les nouvelles technologies et de réfléchir donc aux richesses, aux solutions mais également aux limites à mettre sur les questions de numérique. Vous avez ainsi travaillé sur le véhicule autonome, la télémédecine, les intelligences artificielles, par exemple, en janvier de cette année, sur leur capacité à émettre des diagnostics médicaux. Le 3 février dernier encore, vous avez saisi par le ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications, Monsieur Barrot, sur l'encadrement des systèmes d'intelligence artificielle générative comme ChatGPT qui défraie la chronique et qui, en quelque sorte, ravissent les étudiants et inquiètent leurs enseignants tout en ouvrant des perspectives inexplorées. 
Ce comité pilote était une expérimentation. Et en bonne rigueur scientifique, quand l'expérience fonctionne, nous en tirons la conclusion adaptée. Une conclusion en forme de consécration. Nous allons donc pérenniser le Comité national pilote d'éthique du numérique, en faire un Comité consultatif national d'éthique numérique à part entière. Il sera une émanation du CCNE principal pour qu'il puisse s’appuyer sur ses fonctions supports, profiter de son expérience et de son émulation. Comme lui, il aura la capacité de s'autosaisir de certaines questions, en plus de la possibilité d'être saisi par lettre de mission de questions venues d'autorités publiques. Il sera composé de 33 membres, femmes et hommes, avec le même souci, là aussi, de croiser des horizons professionnels différents. Et le Gouvernement accompagnera la mise en œuvre de cette pérennisation. 
Alors, au fond, dans votre réflexion, Président, vous avez ouvert des questions et je ne peux pas terminer mon propos sans essayer à mon tour, à la marge du vôtre, d'y répondre. L'indépendance d'abord. C'est une question essentielle de notre vie démocratique. Il y a une réponse, je dirais, purement textuelle : la nomination et le cadre d'exercice, vous l'avez rappelé, et ce qui va avec toute autorité administrative indépendante, un cadre défini par la loi et qui vous donne la possibilité d'abord de la clarté sur la nomination, un cadre très clair sur la durée et le mandat, un cadre très clair à vos débats. Est-ce suffisant ? Et au fond, pourquoi cette question se pose ? Parce que c'est la question de la confiance qui, je crois, est posée derrière. Et je pense qu'il ne faut jamais perdre de vue cela parce que sinon nous avons dans nos démocraties constamment ce risque de chercher l'indépendance parfaite et le risque de l'indépendance parfaite, c'est qu'elle peut, au fond, finir par ne se bâtir qu'en dehors de la société et de toute forme de légitimité démocratique. C'est un débat qu'on a sur beaucoup d'autres choses. Il n'y a pas d'indépendance parfaite parce que nous sommes tous dans la même société, confrontés aux mêmes questions. Et vous l'avez d'ailleurs dit en posant au fond plus qu'au regard des autorités politiques, la question avec le reste de la société. Il n'y aura jamais d'indépendance parfaite parce que ni vous ni aucune autorité administrative indépendante, heureusement, ne vit dans un éther ni n'a le bien complet. Et c'est dans des frictions imparfaites qu'elle construit un avis, mais dont l'indépendance est garantie. Par quoi ?  Des procédures qui évitent que l'avis vous soit dicté par des autorités politiques qui voudraient le manipuler. Un cadre qui évite des interférences et des manipulations par des intérêts privés ou tel ou tel qu'il y aurait au fond des conflits d'intérêts avec les avis qui seraient les vôtres. Mais par le processus même de vos avis, c'est une confiance démocratique qu'il faut continuer de bâtir. C'est ça, je crois, le cœur et le socle même de la force du CCNE. Et je le dis d'autant plus que nous avons eu à vivre ensemble, vous et plusieurs des membres du conseil scientifique qui ont tenu à accompagner le Gouvernement et moi-même dans une période de pandémie. C'est que dans des sociétés démocratiques à systèmes d'information comme les nôtres et à réseaux sociaux permanents, oserais-je dire, ça parle et ça parle tout le temps. Et ce sont des machines à casser la confiance parce qu'elles créent du relativisme permanent. Et cette parole constante, en effet, recherche des formes d'indépendance en vous demandant « d'où parlez-vous » ? Et vous avez un cadre qui, je crois, vous donne cette indépendance. Il ne faut pas tout y céder parce que ça nivèle par le bas. Et oublie une chose qui est fondamentale - je le dis dans ce lieu et qui est constitutif aussi, je le crois, de votre indépendance et de votre force - c'est la légitimité qu'il y a derrière chacune et chacun d'entre vous. Et je crois que, en effet, vous l'avez dit par une formule qui a pu faire sourire certains, c'est notre intelligence qui nous rend indépendants. Oui. C'est votre légitimité. Oserais- je citer celui qui fut le maître de plusieurs dans cette salle, Paul Ricoeur, « J'ai de l'autorité parce que j'ai lu plus de livres ». Et dans les domaines qui sont les vôtres, il se trouve que celles et ceux qui sont choisis le sont aussi parce qu'ils ont lu plus de livres, ont une pratique, ont justement des connaissances reconnues par leurs pairs qui justifient une autorité scientifique, académique et donc de parler d'un endroit avec des compétences qui ne sont pas les mêmes que dans le reste de la société. 
Je crois important aussi de le redire ici parce qu'il est ensuite normal dans la société qu'on organise les débats, qu'il y a ensuite des citoyens qu'on puisse consulter dans un cadre que l'on veut le plus indépendant possible. Et c'est le cœur des travaux que nous faisons avec les conventions citoyennes. Qu'il y ait des représentants de la nation avec une légitimité démocratique qu'il ne faut pas oublier ou vouloir dissoudre dans ces temps d'hyper relativisme et de désordre. Mais il y a derrière votre indépendance un processus de confiance qui repose sur la manière dont vous êtes nommé, la manière d'interagir avec le reste de la société, votre légitimité scientifique et académique et la transparence des débats et de la maïeutique de vos travaux. Et je crois que c'est ce que vous avez su construire pendant les 4 décennies passées et qu'il nous faut consolider pour l'avenir et le défendre avec beaucoup de force. Sur l'impact, je l'ai dit, vous ne décidez pas, vous ne pouvez, par vos avis, imposer en quelque sorte ou lier les mains ni de l'exécutif, ni du législateur, mais vous produisez des avis de référence. Et cela rejoint ce que je viens d'évoquer en parlant de votre indépendance, c'est qu’il faut redonner cette juste place, ce n'est pas un avis parmi d'autres. Et pour moi, l'impact des travaux du CCNE est exactement celui qu'un ensemble, en quelque sorte, de sociétés savantes qui se sont mises ensemble et qui, croisant leur regard par multidisciplinarité et cherchant, en consolidant l'expertise scientifique à construire ce chemin éthique, produisent un avis qui est une référence dans le domaine public et qui fait que la décision politique ne peut pas être prise ensuite sans revenir à ce texte, sans revenir à l’avis, soit pour le réinterroger, soit pour le partager et de le donner au débat, soit pour décider des contrepoints, mais en le prenant comme un élément de référence qui, ce faisant, crée un cadre de référence au débat. Et je pense que c'est extrêmement important sur tous nos sujets car on le voit bien, c'est bien de cadre de référence dont la plupart des débats qui sont les nôtres ont besoin et vous les bâtissez. 
Alors, ensuite, sur le dernier sujet que vous avez évoqué, je crois qu'en quelque sorte, c'est le caractère insatisfaisant de votre tâche que d'être confronté à une société qui évolue mais à laquelle il vous faut continuer de vous frotter. Oserais-je dire que je partage cette condition ? Et je crois que c'est la grande humilité sur ces sujets qu'il nous faut continuer d'avoir. Au fond, nous vivons dans un monde où les changements ont sans doute rarement été aussi rapides, brutaux et anthropologiques et ils vont avec les grandes questions biologiques et numériques d'ailleurs, et leur convergence. Et vous en avez rappelé quelques-uns des points, je les ai évoqué, la question climatique et je dirai ce croisement justement de l'ensemble des composantes du vivant, là aussi en est une. Donc il y a une accélération des changements et il y a une forme d'hyper réduction du débat public. C'est cela le défi qui est le nôtre. Et on a en quelque sorte toujours sommé de choisir entre des alternatives simplistes. Interdire ou laisser faire. Il n'y aurait pas le choix entre ces deux postures. Et c'est pourquoi je crois très profondément que le rôle qui est le vôtre est en effet de bâtir un cadre. Il est toujours imparfait et il est sans doute toujours à revisiter. Mais de le faire en acceptant d'y revenir. Et en ayant cette humilité qui va avec celui ou celle qui cherche à suivre les avancées de la science et avec elle, de la société. Et je trouve que c'est exactement dans la chronique que vous et moi venons de faire des avis que vous avez pu prendre tant sur le début de la vie que sur la fin de vie, et la même chose nous arrivera sur les transformations de l'intelligence artificielle. Il y a des choses qui étaient impensables il y a 20 ou 30 ans que la société peut à un moment embrasser. Parce que d'abord, le cadre technologique s'est stabilisé, qu'un cadre de pensée a été conçu et qu'on peut accompagner un changement. Ça ne veut pas dire que la vérité scientifique, elle, a changé. Mais c'est précisément la matière dont vous avez à connaître, est le frottement entre un cadre technologique qui change, une étiquette, qui a des permanences, et une société qui, elle aussi, connaît des changements. Et la décision politique, le choix démocratique qui en découle a en quelque sorte le même caractère, si je puis dire imparfait. Et au fond, c'est ce qui vous condamne, ce qui nous condamne à assumer, de cristalliser à un moment ce qui est une décision, un avis. En tout cas la nécessité de faire l'état de l'art d'une société, de ce qui est acceptable et d'y mettre des limites. Et d'avoir l'humilité de le faire évoluer ensuite. Et c'est ce déséquilibre qui accompagne, je crois, la matière qui est la vôtre comme ce qui est le choix dans une démocratie, c'est une série de déséquilibres, déséquilibres souvent pour choisir ce qui est le moindre mal et dans beaucoup de vos décisions, nos avis et ensuite des choix qui en découlent, ce n'est pas entre le bien et le mal qu'il faut choisir, mais entre le moindre mot les uns par rapport aux autres. Décider de faire des choix entre en effet des conséquences sociales, d'injustice et des avancées technologiques, et tenir ensemble la technologie et ce qu'elle peut produire de bon pour la communauté humaine, la dignité humaine dans ce qu'elle a de tangible et les éléments de solidarité, et le souci des plus précaires et des plus vulnérables sans lesquels une nation ne se tient pas ensemble. Et c'est ce triptyque qui construit à la fois le caractère toujours insatisfaisant de vos avis, toujours contestables d'un choix démocratique, mais c'est ce déséquilibre qui fait, je crois, avancer une société. 
Depuis 40 ans, vous avez par vos avis, vos travaux résolument, fait avancer notre société, vous avez éclairé les choix démocratiques et je partage votre point sur le fait que si nous voulons maintenant, sur des sujets encore plus intimidants, réussir les décennies qui viennent, il nous faut nous engager bien plus résolument dans notre éducation nationale et la formation de toutes celles et ceux qui sont confrontés à ces sujets. J'ai noté votre interpellation, je la partage. Elle était, je crois, décisive. Vous aurez un rôle à jouer, mais nous avons nos responsabilités à prendre. Oui, il faut oser le savoir pour reprendre la formule de Kant dans le pays qui est le nôtre. Et partout en Europe et dans le monde, c'est la ligne que nous continuerons de défendre, oser savoir pour faire avancer l'humanité, mais oser pour mettre le savoir au service de l'égalité, de la liberté et de la fraternité. 
Et pour avoir fait de ce principe votre quotidien, pour avoir aidé la République depuis 40 ans à s’avancer hardiment sur ce chemin de crête, de progrès, de vérité, parfois de doutes, je tenais à être aujourd'hui des vôtres pour essayer d'abord de vous remercier, ensuite de vous dire ma confiance et aussi d'essayer de donner quelques lignes sur les questions numériques, le cap à venir, et de partager quelques réflexions libres, peut-être quelques doutes, en tous cas, avec beaucoup d'humilité la volonté de poursuivre ce chemin qui, je crois, rend notre pays plus grand. 

> L'attachement des Géorgiennes et Géorgiens aux valeurs démocratiques, à la liberté de la presse et d’association, a été entendu. La Géorgie, tournée vers l'Europe, sait pouvoir compter sur l'amitié de la France.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> Pouvoir accéder à un lieu sûr, à des soins et à des conseils est essentiel pour les femmes victimes de violences. D’ici 2024, il y aura une structure dédiée par département, pour mieux les accompagner.
> Nous avons visité, la Maison de femmes Calypso dans les Yvelines, qui accueille des femmes victimes de violences conjugales, notamment. L’égalité entre les femmes et les hommes, c’est la grande cause que le président de la République a choisie pour ses deux quinquennats. Tout le Gouvernement est mobilisé sur ce sujet et c’est un combat que je porte naturellement à titre personnel.
On a agi sur plusieurs champs dans le précédent quinquennat, que ce soit précisément la lutte contre les violences faites aux femmes, l’égalité professionnelle, la santé des femmes, mais il fallait aller plus loin, et c’est le sens du plan Égalité 2027 que nous avons présenté hier autour de 4 axes : la culture d’égalité, l’égalité professionnelle, la lutte contre les violences faites aux femmes et la santé des femmes.
Sur la lutte contre les violences faites aux femmes, c'est évidemment la base, on a un début d'année marqué par 27 féminicides qui sont à chaque fois des drames. Donc, on doit renforcer notre action pour mieux prévenir. C'est notamment permettre aux femmes de se protéger d'un conjoint violent ; c'est le pack « nouveau départ » qui va se déployer dans les toutes prochaines semaines. C'est aussi mieux répondre d'un point de vue judiciaire avec la mise en place de pôles spécialisés. Et puis, on veut aussi mieux accueillir ces femmes qui sont victimes de violences.
Et donc on veut, dans chaque département, déployer une Maison des femmes, comme celle que nous avons visitée ce matin. On voit à quel point ça suppose une coordination entre des professionnels de santé, des intervenants sociaux. Et donc, c'est ce modèle que nous voulons déployer dans chacun des départements.
Peut-être sur la santé des femmes, puisqu'on est aussi sur un centre de santé sexuelle, ici, j'ai eu l'occasion de le dire, c'est évidemment un enjeu important. On va poursuivre le plan qui a été lancé sur la lutte contre l'endométriose.
Et puis, par ailleurs, j'ai annoncé aussi que nous allions, dès l'an prochain, assurer le remboursement par la Sécurité sociale des protections périodiques réutilisables pour les femmes de moins de 25 ans.
Donc, c'est une action globale que nous voulons continuer à déployer d'ici la fin du quinquennat. Peut-être, dire aussi que c'est important que la France soit le pays des droits et des libertés. Le président de la République a annoncé hier l'inscription dans la Constitution du droit à l'interruption volontaire de grossesse. Je pense que c'est un message fort, puisque c'est aussi un signal que l'on envoie à tous les pays, au moment où on peut voir qu'il y a des remises en cause de ces droits fondamentaux.
Je peux vous assurer que tout le Gouvernement est vraiment très mobilisé pour assurer une égalité réelle entre les femmes et les hommes.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique)
> 5 bonnes raisons qui confirment que l’économie française est solide.
1. La France se rapproche du plein emploi :
- Près d’1,8 million d’emplois créés en 5 ans,
- En 2022, c'est 337 000 créations d'emplois,
- Le chômage atteint son niveau le plus bas depuis 2008 et le taux d’emploi est à son plus haut niveau depuis 1975.

2. Depuis 2017, la tendance sur la création des emplois industriels s’est inversée après 16 ans de destruction massive. Plus de 40 000 emplois ont été créés dans l'industrie entre 2017 et fin 2019. Près de 80 000 emplois industriels ont été créés entre 2021 et 2022.
3. Oui, sous l’impulsion d'Emmanuel Macron, la tendance de 30 ans de désindustrialisation dans notre pays s’est inversée. Il y a plus d’usines qui ouvrent que d’usines qui ferment grâce aux mesures prises en faveur des entreprises.
4. La France est l’un des pays les plus attractifs pour les investisseurs étrangers en Europe. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 1 725 décisions d'investissement en 2022 qui ont permis la création ou le maintien de 58 810 emplois, un record.
5. Contrairement à ce que disaient les Cassandre il y a quelques semaines, nous aurons une croissance positive en 2023.
Donc oui, nous pouvons avoir confiance dans les capacités de l’économie française. Les chiffres montrent qu’elle résiste et qu’elle est solide.

Le président de la République a proposé à tous les syndicats d’être reçus au printemps et à l’été dernier. Je rappelle que certains, comme la CGT, ont refusé. À ce moment-là, c’était le temps des syndicats et de la discussion pour préparer le projet de loi de réforme des retraites. La CGT a refusé l’invitation du président de la République.
Maintenant, c’est le temps du Parlement. C’est aux parlementaires, qui représentent le peuple français, de prendre des décisions sur cette réforme des retraites. S’il y a des débats à avoir, c’est au ministre du Travail, Olivier Dussopt, d’avoir ces discussions avec les représentants des syndicats. Mais nous sommes dans le temps du Parlement.
Emmanuel Macron écoute comme nous écoutons tout ce que disent les Français. Mais, maintenant, c’est le temps du Parlement, du Sénat et de l’Assemblée nationale. Nous écoutons aussi les Français qui soutiennent cette réforme. Nous soutenons ceux qui veulent travailler. Nous écoutons tous ceux qui veulent avoir la liberté de se rendre sur leur lieu de travail.
La politique c’est tenir compte des avis de l’ensemble des citoyens français et ne pas se mettre sous pression des uns ou des autres.

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Je suis intervenu au Conseil des ministres de l'intérieur de l’UE pour exiger qu’en aucun cas, l’Europe ne finance des organisations ou associations islamistes ou séparatistes. Il en va de la crédibilité de nos institutions, et de la défense de nos valeurs.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> La diplomatie féministe est un concept essentiel qui signifie que nous élevons la promotion des droits des femmes au rang de priorité, que nous l'intégrons dans toutes les actions de politique étrangère de la France et que notre pays s'engage à agir pour défendre les droits des femmes partout dans le monde.
Ce concept concerne tous les domaines de notre action : la réduction des inégalités et le développement durable, puisque nous consacrons 50% de notre aide publique au développement, via l'Agence française de développement, à des actions ayant un impact sur l'égalité femmes-hommes, les enjeux de paix et de sécurité où nous promouvons le rôle des femmes dans la résolution des conflits armés, mais aussi la santé.
Comme le disait Simone Veil, il suffit souvent d'une crise pour que les droits des femmes reculent. Le paysage international n'est que trop marqué par les crises et, qu'il s'agisse de la pandémie de Covid, de la crise alimentaire ou de l'urgence climatique, les femmes sont les premières victimes et leurs droits ne sont jamais acquis. Nous nous battons donc pied à pied contre ces reculs, notamment contre les menaces qui pèsent sur le droit à l'avortement, aux Nations unies, auprès de nos partenaires, y compris les plus proches.
Nous défendons et promouvons les droits des femmes, qui, je le rappelle, font partie intégrante des droits de l'homme, dans un contexte international où, malheureusement, ces droits sont gravement remis en cause. Tous ces aspects sont couverts par la stratégie internationale de la France pour l'égalité entre les femmes et les hommes, que tous nos diplomates à travers le monde sont chargés de déployer activement. Je lance une nouvelle stratégie sur la santé et les droits sexuels et reproductifs et nous y consacrerons 400 millions d'euros pour la période 2021-2025.
L'égalité femmes-hommes est une grande cause des deux mandats du président de la République. Sa traduction internationale a donc été au coeur de l'agenda international de la France : nous avons, par exemple, coprésidé avec le Mexique et les Nations unies une initiative majeure, le Forum Génération Egalité, qui a permis de débloquer plus de 40 milliards de dollars de financements inédits et de recueillir plus de 1.000 engagements pour soutenir un plan mondial d'accélération pour l'égalité entre les femmes et les hommes.
Nous avons aussi élevé l'égalité femmes-hommes au rang de priorité du G7 lors du sommet de Biarritz, avec le lancement et le soutien au Fonds mondial pour les survivantes de violences sexuelles dans les conflits créé par le docteur Mukwege et Nadia Murad ou encore la promotion de l'entrepreneuriat féminin en Afrique avec l'initiative Afawa, qui facilite l'accès au crédit des femmes entrepreneuses et que la France soutient à hauteur de 125 millions de dollars. Sous la présidence française du Conseil de l'Union européenne, nous avons également fait aboutir des négociations bloquées depuis des années sur l'égalité en matière salariale dans l'Union européenne ou l'obligation de représentation des femmes dans les conseils d'administration : autant d'avancées extrêmement concrètes pour nos concitoyennes européennes.
Nous soutenons concrètement les femmes qui risquent leur vie pour la liberté et la défense des droits fondamentaux. Nous avons lancé le Fonds de soutien aux organisations féministes (FSOF), doté de 120 millions d'euros, pour appuyer leurs initiatives à travers le monde. Nous pérenniserons notre soutien financier et réformerons ce fonds. Le programme Marianne permet par ailleurs d'accueillir en France chaque année, pour plusieurs mois, une quinzaine de défenseurs des droits de l'homme, issus de tous les continents.
Ce concept de diplomatie féministe n'existait pas il y a dix ans. La France a annoncé qu'elle mènerait une diplomatie féministe dès 2018, à l'instar de la Suède, du Canada et du Luxembourg. Depuis, onze pays nous ont rejoints, comme l'Allemagne récemment, et j'ai eu l'occasion de m'exprimer aux côtés de mon homologue Annalena Baerbock à de nombreuses reprises sur ces sujets. La France travaille à élargir les coalitions d'acteurs favorables à l'égalité femmes-hommes : je mentionnais le Mexique, avec qui nous avons étroitement travaillé, ou encore le G7, mais nous poursuivons aussi ce travail au niveau européen ou dans le cadre du G20. Que ce soit en Inde ou au Brésil, j'ai eu l'occasion ces dernières semaines de rencontrer des acteurs de terrain engagés sur ces questions. Je rassemblerai en 2023 les onze autres pays ayant annoncé qu'ils portaient une diplomatie féministe pour que nous puissions coordonner cette action internationale.

> La France plaide en faveur des droits des femmes dans les grandes enceintes multilatérales et de la reconnaissance de leur rôle dans la résolution des conflits. C'est ce que l'on appelle l'agenda "Femmes, paix et sécurité", que la France porte au Conseil de sécurité des Nations unies. Nous avons ainsi fait adopter des résolutions qui appellent les Etats à renforcer la protection des femmes et des filles pendant les conflits et à renforcer la participation des femmes dans les opérations de maintien de la paix, aux négociations de paix et aux processus décisionnels, dont elles sont trop souvent absentes. Nous devons aller plus loin et je souhaite que l'ONU nomme une ou un émissaire pour accélérer les progrès.
Agir pour les droits des femmes, c'est évidemment condamner avec la plus grande fermeté les violences intolérables qui leur sont infligées dans le cadre de ces conflits et lutter contre l'impunité des auteurs de crimes, notamment sexuels. Les troupes russes en Ukraine utilisent le viol comme arme de guerre. Nous soutenons les femmes ukrainiennes victimes de violences sexuelles et les femmes ukrainiennes réfugiées : cela passe par un financement à hauteur de 4 millions d'euros du fonds dédié de l'ONU, le FNUAP, mais aussi par un appui de la France aux policiers ukrainiens qui enquêtent sur les viols. Ce soutien, nous l'apportons, quel que soit le conflit, via notre contribution au Fonds mondial pour les survivantes. J'ai d'ailleurs décidé que nous augmenterions notre aide à ce fonds afin de soutenir les femmes ukrainiennes victimes de viols.
Mais les femmes ne sont pas seulement victimes des conflits. Elles sont des actrices essentielles de leur résolution et ne peuvent pas être laissées en dehors des processus de négociation ou de réconciliation. J'étais en Ethiopie en début d'année et c'est l'un des points que j'ai évoqués avec la présidente Sahle-Work Zewde, qui joue un rôle crucial pour appuyer la présence des femmes dans la mise en oeuvre de l'accord de paix signé à Pretoria en décembre 2022.

> Les droits des femmes doivent être défendus partout, et c'est ce que la diplomatie française s'attache à faire, particulièrement dans les pays où les droits des femmes sont menacés. La mobilisation de nos ambassades partout dans le monde est essentielle pour mener sur le terrain des actions au bénéfice des populations locales, en lien avec les acteurs et actrices de la société civile. Vous le savez, la France accueillera en 2024 le Sommet de la francophonie, un moment majeur qui doit être aussi le début d'un dialogue continu entre les organisations féministes francophones. J'ai demandé à nos ambassades d'œuvrer dès à présent en ce sens en identifiant les organisations concernées sur le terrain, en lien avec l'Organisation internationale de la francophonie.

> Vous savez que certains dirigeants refusent de serrer la main d'une femme en public mais le font en privé lors d'audiences ! Plus sérieusement, pour faire avancer les débats, il faut respecter les règles de nos interlocuteurs. Cependant, il me semble que peu de pays exigent le port du voile à l'heure actuelle. J'étais récemment en Arabie saoudite, par exemple, et je n'ai pas eu de requête sur ce point.

> [Diplomatie féministe] La France peut être fière d'avoir fait bouger les choses à cet égard. Regardez les Etats de l'Union européenne : la France y comptait 50% d'ambassadrices au 1er janvier 2022. Le nombre de nos ambassadrices dans le monde était de 11% en 2011 ; il est aujourd'hui de 36%, avec notamment des femmes à la tête de nos ambassades à l'OTAN, à Londres, au Brésil, etc. L'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes constitue une priorité pour le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères. Il s'agit d'assurer l'égal accès des femmes et des hommes à l'emploi, mais aussi à la formation, à la mobilité, à la promotion et, bien sûr, à l'égalité salariale. Je veux que ce mouvement se poursuive. Je lance aujourd'hui le programme Tremplin, qui s'adresse aux femmes du ministère pour les accompagner vers des fonctions supérieures afin d'étoffer le nombre de candidates à ces postes, qui reste insuffisant.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> [Sommet franco-britannique] Réaffirmer les liens historiques et d’amitiés qui nous unissent et renforcer notre coopération en matière de sécurité.
- Soutien à l’Ukraine
- Consolider les liens entre nos armées
- Avancer ensemble sur des programmes d’armement.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> [Réforme des retraites] Vous voulez que le Sénat se voit confisquer sa capacité à délibérer et à le faire démocratiquement. Vous opposez ce que vous appelez la légitimité de la rue à celle du Parlement. Nous croyons à celle du Parlement. 

> [Réforme des retraites] Il n’y a pas de volonté de débat, il n’y a pas de volonté de construction, il y a une volonté de blocage. Ce blocage se mesure par les chiffres : 5800 amendements ont été déposés.

 

Pap Ndiaye (ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> La lecture, porte ouverte sur le monde !

 

Sylvie Retailleau (ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Renforcement de notre recherche pour lutter contre l’endométriose. Je me suis rendue à l’Institut Cochin pour échanger avec les chercheuses et chercheurs investis sur ces actions. Le programme « Santé des femmes, santé des couples », financé par l’État via France 2030 à hauteur de 30M€, va permettre d’accélérer cette recherche !

 

François Braun (ministre de la Santé et de la Prévention)
> De façon générale, il existe plusieurs problématiques liées à la santé des femmes. Pour un certain nombre de pathologies, non genrées, les signes cliniques observés sont distincts de ceux des hommes. Ce qui peut affecter la prise en charge. L’infarctus du myocarde en est un exemple; schématiquement, il est associé à une douleur dans la poitrine et au bras. Mais, chez la femme, la maladie peut simplement se manifester par de la fatigue. Il est essentiel de mener des actions de sensibilisation sur les maladies cardio-vasculaires notamment, première cause de décès chez les femmes.

> Les fausses couches sont le premier motif de consultation aux urgences gynécologiques; en France, une grossesse sur cinq est interrompue par une fausse couche. Un texte historique a effectivement été adopté, à l’unanimité, la nuit dernière à l’Assemblée, qui prévoit pour ces femmes un arrêt maladie spécifique rémunéré sans carence et un accompagnement psychologique.

> Le projet de convention médicale, envisage des droits et des devoirs pour les médecins libéraux. Or, l’attitude du syndicat majoritaire des médecins généralistes a été la suivante: «Nous voulons une consultation à 30€ sans contrepartie». Et pendant trois mois, il n’a pas bougé de cette ligne. Quand on négocie, on fait chacun un pas vers l’autre; j’ai fait de nombreux pas vers eux, ils n’en ont fait aucun vers moi.

> Une augmentation des tarifs des médecins est néanmoins nécessaire mais, j’insiste, sous conditions. Qui accepterait aujourd’hui que l’on augmente de 20% les revenus d’une profession – et c’est ce à quoi aboutirait la convention – du jour au lendemain, sans contrepartie? Comment expliqueriez-vous demain à vos lecteurs que le ministre de la Santé a fait un chèque en blanc de 1,5 milliard d’euros aux médecins de ville en leur disant simplement: «Soyez gentils, faites un effort»?

> [Contrat avec les médecins libéraux] C’est à la base de la réforme du système de santé que j’essaie d’impulser. Je propose un contrat individuel dans le cadre de résultats à l’échelle collective. Mais je comprends que c’est très compliqué à intégrer pour des médecins libéraux. Ils m’ont répondu: «On est libres, on ne veut pas de contrainte». Mais ce n’est pas possible. Dès l’instant où on doit répondre aux besoins de santé de la population, on rentre dans le cadre de contrats. (…)
Les forfaits constituent 20% des revenus des médecins. Ce n’est pas moi qui ai signé la convention avec les forfaits «médecin traitant», les forfaits «objectifs de santé publique», forfait «numérique»... Ils existent, il s’agit simplement de renforcer cette logique. De sortir du tout financement à l’activité, comme c’est aussi le cas à l’hôpital. On répond mieux ainsi aux besoins de santé de la population. Et c’est tout ce qui m’importe.

> Les médecins [qui prônent le déconventionnement] sont-ils capables d’assumer le fait de créer une médecine à deux vitesses? Sont-ils capables d’afficher qu’ils ne veulent plus soigner les 80% de la population française qui n’auront pas les moyens de payer 60€ en étant remboursé 0,60€? En tant que ministre de la Santé, je juge cela inacceptable, je m’y oppose. Je ne rentrerai pas dans ce chantage au déconventionnement.

> Il nous faut redonner du temps médical, avec les ressources dont on dispose aujourd’hui. En commençant par supprimer toutes les tâches bureaucratiques inutiles: les certificats médicaux pour des activités physiques, pour l’enfant qui doit retourner à la crèche... En résumé, en délestant les médecins de tout ce qui n’est pas obligatoire et leur empoisonne la vie. On a évalué le temps dévolu à ces tâches à 2 heures par semaine au minimum et par médecin.

> Une autre piste pour gagner du temps médical, c’est travailler avec un assistant médical, une plateforme de rendez-vous… C’est déjà 10% de patients en plus que l’on peut ainsi recevoir, sans travailler plus. Car, contrairement à ce qui a été rapporté, je ne demande pas aux médecins de travailler plus, mais de travailler autrement. Pour répondre au mieux aux besoins de la population à l’échelle territoriale.

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Roland Lescure (ministre délégué chargé de l’Industrie)
> [Journée d’hommage aux victimes du terrorisme] Aujourd’hui aux Invalides nous rendons hommage aux victimes du terrorisme. La République et ses valeurs sont plus fortes que l’obscurantisme et l’horreur. Je pense avec émotion aux victimes et à leurs proches.

 

Jean-Noël Barrot (ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> Notre ambition : faire de la France une Deeptech Nation. C'est le message que j'ai adressé aux doctorants et chercheurs qui seront les entrepreneurs de demain.

> Inspirons les jeunes filles de France à s'orienter vers les métiers des sciences et des technologies, en valorisant le parcours de celles qui montrent la voie.

> Sous l'impulsion d'Emmanuel Macron, nous avons bâti l'un des premiers écosystèmes tech au monde : avec des solutions qui changent la vie des français, avec des entreprises qui adressent les grands défis de demain.

 

Clément Beaune (ministre délégué chargé des Transports)
> [Journée d’hommage aux victimes du terrorisme] Aux Invalides, aux côtés du Président de la République, en hommage aux victimes du terrorisme. Cette journée nationale du souvenir nous la vivons en Européens , en mémoire de l’épaisseur des drames et avec l’exigence de justice pour les familles.

 

Olivier Klein (ministre délégué chargé de la Ville et du Logement)
> [Journée d’hommage aux victimes du terrorisme] En cette Journée nationale d’hommage aux victimes du terrorisme, je pense aux victimes, à leurs familles, leurs amis... Notre combat contre le terrorisme et tous les fanatismes doit être solide et intact : nous le leur devons.

 

Charlotte Caubel (secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Les constructeurs automobiles se sont adaptés à notre cadre légal pour faciliter le respect des limitations de vitesse et la sécurité routière. Les réseaux sociaux doivent faire de même avec la majorité numérique pour protéger nos enfants.

> Les écrans peuvent devenir la chance mais aussi le mal du siècle.

> Un enfant de 2 ans, c’est deux heures devant des écrans. On met le téléphone au-dessus des berceaux comme mobile.

> De plus en plus d’enfants ne vont pas bien. Les effets de la crise sanitaire sur la santé mentale des enfants sont délétères : dépression, anxiété chronique, phobies, pensées suicidaires… La surexposition aux écrans et l’influence des réseaux sociaux y contribuent aussi.

> On a des signes angoissants: les chiffres de tentatives de suicide et de troubles alimentaires qu’on avait sur les 16-18 ans sont passés sur les 13-16 ans.

> A treize ans, 1500 images d’un enfant se baladent sur Internet. En matière de pédocriminalité, la moitié des photos sont des photos manipulées d’enfants transformées en photos pornographiques.

> Vous entrez dans une classe aujourd’hui, vous avez probablement deux enfants qui sont victimes d’inceste.

 

Laurence Boone (secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> [Journée d’hommage aux victimes du terrorisme] En ce 11 mars, je pense avec émotion à toutes les victimes de la barbarie terroriste et leurs proches, en France et en Europe. Leur mémoire nous oblige : nous continuerons de nous battre pour nos valeurs, pour la liberté, la paix et la tolérance.

 

Bérangère Couillard (secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> Pour contrer l’industrie polluante de la fast fashion, nous agissons :
- En allongeant la durée de vie de nos vêtements avec la réparation
- En collectant mieux les vêtements jetés
- En finançant une filière de recyclage efficace (jusqu’à 80%)
Je veux favoriser les entreprises françaises de la
mode qui respectent l'environnement. Nous accompagnons à hauteur de 300 millions d’euros tous les acteurs et les producteurs qui réalisent des vêtements qui sont eco-conçus.
Les consommateurs vont devenir des consom’acteurs. Un affichage environnemental sera déployé à partir de 2024 (sur la base du volontariat puis deviendra obligatoire). Il permettra de mieux informer les Français sur l’impact environnemental des produits qu’ils consomment.

 

Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> [Journée d’hommage aux victimes du terrorisme] Je pense aux victimes. Je pense aux enfants, aux sœurs, aux frères et à tous ceux marqués dans leur chair par la haine aveugle. Je pense à tous ceux qui ont survécu au terrorisme. Face à la barbarie, la France est unie. Et se souvient.

> Ils furent parmi les premiers à choisir la cause de la Liberté, ils furent parmi les premiers à lui sacrifier leur vie. Le 9 mars 1942, 7 membres des Bataillons de la Jeunesse furent fusillés au Mont-Valérien. Au nom de l'Assemblée nationale, je leur rends aujourd’hui hommage.

 

Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> [IVG] Faut être précis. C'est la réaffirmation que c'est une liberté reconnue en France pour les femmes. Et pour moi, il y a un point positif dans cette affaire, c'est que si on en était resté à l'idée d'une proposition de loi, alors ça signifiait un référendum obligatoire sur ce sujet.
Et pour moi en tout cas, c'était un très grand risque. Parce que se saisir de sujets qui emportent autant la conscience personnelle, les interrogations d'un certain nombre de courants d'opinion. C’est inscrit dans la loi et c'est remis en cause par personne. Et ce que le président de la République propose selon une rédaction que je trouve alors celle-là tout à fait acceptable, c'est on réaffirme et ceux qui ont proposé ça ont eu raison de le faire, on réaffirme que cette liberté est protégée.
Je pense que le fait que le président de la République n'imagine pas qu'on ait un référendum sur ce sujet, non pas qu'il y aurait des doutes sur le résultat, mais à la fois l'opinion très profondément eet favorable depuis longtemps. C'est maintenant établi depuis des décennies et en même temps, vous voyez bien qu'il y a des milieux qui, spirituels, religieux, pour qui c'est un cas de conscience et donc inutile d'en faire un sujet d'affrontement dans le pays, alors que c'est désormais une zone de rencontre des opinions.

> La démocratie française et la démocratie parlementaire française filent du mauvais côté, ça ne va pas. Il y a des mots, des invectives, des gestes qui sont profondément déplacés et qui ont deux effets qui sont délétères l'un et l'autre. Le premier, c'est que les Français regardent ce spectacle stupéfaits en se disant mais où on va ? Où cela va t il s'arrêter ? Est ce qu'il y a des limites ou on va encore chaque jour découvrir un psychodrame nouveau ?
Sous la troisième et la quatrième République, il n'y avait pas de télévision. Les mots n'entraient pas dans les foyers français. Sous la troisième République, on fumait dans l'hémicycle, on se voyait à peine tellement c'était. Et donc, cette dérive-là, le premier effet, c'est que les Français en sont abasourdis et que sa mine l'idée qu'ils se font de la démocratie. Il y a un deuxième effet, c'est que les parlementaires sont déstabilisés, désabusés et pour certains, désespérés. Je pense que c'est une très mauvaise pente et cette pente, si on pouvait essayer d'y échapper, ce serait la moindre des choses qu'on pourrait faire. (…)
Je dis simplement que la pente qui a été prise est une pente dangereuse pour tout le monde. Je suis stupéfait. Je n’ai jamais entendu autant de députés qui disent : c'est le contraire de ce que j'attendais. Je ne me reconnais pas du tout dans tout ça. C'est la première fois que je vois ça depuis très longtemps, il y a là quelque chose que nous ne devrions pas accepter.

> Il y a probablement des réformes très importantes à faire, qui ne peuvent se faire qu'avec l'accord de tous les groupes ou en tout cas d'une grande majorité des groupes pour changer le mode de fonctionnement des assemblées. On vient de voir encore, ça dérape au Sénat et pourtant le Sénat. Et aujourd'hui, on en vient aux mêmes difficultés ou aux mêmes excès. 

> Aucun principe n'est plus respecté. Mais il y a quand même la séparation des pouvoirs qui fait que normalement, un membre du gouvernement ne peut pas sanctionner un député. Et les députés ne peuvent pas sanctionner un membre du gouvernement.

Le mouvement de protestation d'hier, vous voyez bien ce que c'est un peu au-dessous de ce que les syndicats avaient annoncé ville par ville. Et en tout cas pas le grand blocage qui avait été promis par certains. Ça ne veut pas dire du tout que ça soit une victoire pour le gouvernement. C'est d'une certaine manière, je pense pour certains des organisateurs un peu décevants et parce qu'ils attendaient.
Et puis l'arrêt de tout, de toute la vie du pays, qu'on allait mettre l'économie à genoux. Toutes ces choses qu'on avait entendues, qui étaient d'ailleurs un peu naïves sans doute, ou qui étaient du wishful thinking, comme on dit. Des vœux, bien sûr, des souhaits, mais ce n'est pas parce que ça n'était pas la vague de rejet annoncé qu'il y avait dans beaucoup de secteurs moins de grévistes que prévu, e n'est pas pour autant un succès pour le gouvernement.

Je regrette beaucoup qu'on n'ait pas présenté aux Français la vérité de la situation et la vérité des arguments, parce que cette espèce d'habileté qui a fait que tous les responsables n'avaient, avant que le plan, n'intervienne pour donner des chiffres qui n'ont été contredits par personne. Tout le monde disait au fond, c'est un déficit de quelques milliards ou dizaines. Donc ce n'est pas grave, il n'y a pas le feu au lac comme certains disaient. Et tout ça est une vaste blague. Parce que la vérité qui est scandaleuse, qui devrait être honteuse pour les générations qui sont au pouvoir et pour les générations même qui sont en situation de responsabilité aujourd'hui.
La vérité, c'est qu'il y a d'ores et déjà au moins 30 milliards d'euros de déficit par an et que ces 30 milliards d'euros sont compensés par le gouvernement. 30 milliards d'euros, c'est 30 000 millions d'euros tous les ans, on voit passer les milliards. Et au fond, on ne fait pas de grande différence entre les milliards et les millions.
Que l'État, le gouvernement, l'exécutif décide de compenser les déficits des retraites, soit, et ça pourrait être une discussion utile et intéressante si ces milliards-là, on les avait. Le problème qui doit faire honte aux générations de responsables aujourd'hui, et ça n'a pas été expliqué aux Français et je n'arrive jamais à comprendre pourquoi ce n'est pas expliqué. Le problème, c'est que ces milliards-là, nous ne les avons pas, nous les empruntons tous les ans. Ce qui fait regarder que pour payer les pensions d'aujourd'hui, on charge les générations actives d'aujourd'hui et de demain qui vont avoir des centaines de milliards à rembourser sans avoir le premier sou pour le faire. Donc on est dans une situation d'irresponsabilité absolue et j'espère qu'on va échapper en partie, parce qu'on n'est pas encore au chiffre de très loin, j'espère qu'on va échapper en partie à cette irresponsabilité en allant vers un meilleur équilibre.

> La démocratie, qu'est-ce que c'est ? Personne n'y pense plus jamais. La démocratie, c'est considérer que les citoyens sont coresponsables de l'avenir. Qu’ils ne sont pas des sujets à qui on donne des ordres. Ils n’obéissent pas à des injonctions. Ils sont des décideurs. 

C’est une réforme équitable donc une réforme juste parce qu'elle partage la charge en ne laissant pas aux générations qui viennent l'obligation de signer des chèques pour les pensions actuelles. Ceci n'est jamais expliqué. Comme si, au fond, on s'était habitué à une situation qui fait que tous les ans, nous plombons entre 30 et 40 milliards d'euros supplémentaires la dette de la France. Est-ce que c'est acceptable ? Nous sommes père et mère de famille, vous et moi. Est-ce que c'est acceptable ? Est-ce qu'on peut regarder les générations les plus jeunes dans les yeux et leur proposer ou les enjoindre de venir manifester pour défendre une situation qui plombe leur situation pour très longtemps ?Mais je dis que nous ne devrions pas accepter de voir la situation du pays, les milliers de milliards qui constituent la dette de la France s'aggraver encore par une ignorance ou une volonté de cacher ou de ne pas regarder en face les choses.

> Dans les polémiques. Dans les périodes tendues, on utilise des mots, on choisit des expressions qui parfois dépassent sa pensée. Ça peut arriver au meilleur d'entre nous.

> Vous choisissez le 49-3, quand vous n'êtes pas absolument sûr de la majorité. Ce n'est pas un hold up, c'est une prudence et c'est une prudence qui montre que personne n'est tout à fait certain de la situation.

> C'est la société française tout entière qui est aujourd'hui dans une espèce de soupçon, de doute, de mise en cause des règles que nous nous nous sommes données nous-mêmes pour vivre ensemble, pour faire fonctionner la souveraineté populaire. Et on ne peut en sortir, à mon avis, que en choisissant deux attitudes.
Et je ne dis pas que ce sera facile. La première attitude, c'est reformuler un projet pour le pays qui s'attaque aux plus difficiles de nos faiblesses ou aux plus pénalisantes de nos faiblesses et nos faiblesses, vous savez bien, on a de très gros problèmes d'éducation, on a de très gros problèmes d'industrialisations.
Donc peut-être que ce qui n'a pas été formulé au moment de l'élection présidentielle devrait être repris aujourd'hui à frais nouveau. Je suis persuadé de ça. C'est une expression que vous souvenez, j'avais utilisé il y a des années dans la mission de ministre de l'Éducation. J'avais fait un nouveau contrat pour l'école. C'est une expression que le président de la République avait reprise dans la période des gilets jaunes. Un nouveau contrat avec les Français.
Mais ce n'est pas sur les retraites que je dis que j'ai essayé de braquer le projecteur. On est un pays en panne. C'est pour beaucoup de Français désespérant. On ne s’en rend pas compte, mais vous savez, l'abstention par exemple, ça n'est que le symptôme de ce désespoir-là, de cet éloignement des Français, de la réalité politique. Parce qu'ils pensent que la politique est impuissante à changer des choses fondamentales. (…)
Pour moi toutes les forces sociales et politiques devraient d'une certaine manière préparer ensemble. Même si on est en désaccord. L'idée de la démocratie que je défends, ce n'est pas l'affrontement systématique. J'ai toujours été opposé à l'affrontement systématique. On sait que avant qu'ils ouvrent la bouche, on sait ce qu'ils vont dire. Ceux qui sont dans la majorité sont pour, ceux qui sont dans l'opposition, sont contre et c'est ridicule. Et ça nous a conduits à la situation où on est. Si vous regardez les pays qui se portent bien, ce sont des pays dans lesquels on a su faire vivre le dialogue, l'entente.
> [Réforme des retraites] Parce que pour moi, qu'on soit dans la majorité ou dans l'opposition, qu'on soit dans un syndicat, qu'on soit dans les syndicats ou dans les organisations économiques ou patronales, on est coresponsables de l'avenir du pays.

> Quand cette séquence actuelle sera accomplie, j'espère qu'elle le sera sans drame et sans casse. Alors oui, il sera temps d'ouvrir une page nouvelle et c'est la responsabilité du président de la République de l'ouvrir et c'est la responsabilité de tous ceux qui sont partie prenante de la réflexion sur l'avenir du pays d'en prendre leur part. Que chacun s'exprime et dise ce qu'il attendrait.

> Je vais vous redire les choses que j'ai souvent dites, y compris à votre micro. Il y a en France un grand courant réformiste. C'est un courant démocrate et social, social-démocrate, démocrate de toutes sensibilités. Ce grand courant là a la responsabilité de faire évoluer le pays et nous avons la responsabilité de ne pas laisser ce courant se diviser.
> [Réforme des retraites] C'est le cas aujourd'hui et je ne pense pas que ce soit une bonne chose. Je pense, moi, que tous ceux qui ont cette sensibilité, il n'y a pas que la CFDT, il y a d'autres syndicats. La CFTC, l'Unsa, des organisations patronales qui ont marqué très souvent et FO quelquefois aussi qui ont marqué très souvent leur attachement à cette vision de l'avenir. Il y a des syndicats qui choisissent la confrontation. C'est le cas de la CGT. C'est le cas de SUD. En tout cas, dans certaines expressions, ce sont des syndicats qui pensent que le mieux est d'organiser la confrontation.
Mais le grand courant réformiste du pays qui a son expression dans le monde syndical et dans le monde politique. Le courant dans lequel je me reconnais, ce courant-là, il a une responsabilité particulière et il devrait avoir la responsabilité de ne pas se diviser ou de se diviser le moins possible.

> La décision de justice nous renvoyant devant un tribunal dans "l'affaire" des assistants parlementaires de députés européens a été prise. Un seul mot me vient : «Enfin!». Six années d'enquête et d'instruction, pour que, année après année, la plupart des accusations disparaissent. Nathalie Griesbeck, Robert Rochefort, Mme Goulard, Maud Gatel et deux ans après sa mort Marielle de Sarnez sont lavés du soupçon de détournement. Ne restent mis en cause que quatre ou cinq contrats (à temps partiel) datant d'il y a quinze ans, et représentant moins de 2 % de la masse salariale des deux partis successifs, l'UDF et le MoDem. Et sur tout cela aussi, nous ferons triompher la vérité. Enfin nos arguments vont être entendus et nos preuves mises au jour ! Six années de gâchis judiciaire et hélas humain !
Au passage, pour preuve supplémentaire d'une enquête qui se dégonfle à vitesse grand V, l'accusation prétendait qu'il y avait un préjudice de 1,4 millions d'euros. Il ne reste aujourd'hui que quelque 300 000 € sur douze années, et que nous contesterons de toutes nos forces.

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Prisca Thévenot (députée, porte-parole)
> [Réforme des retraites] La réforme des retraites s’inscrit dans une politique globale cohérente menée depuis 2017 qui nous permet de défendre notre héritage social tout en portant des ambitions de progrès. Plein emploi, ré-industrialisation, défense de notre système de solidarité : le cap est clair.

 

Pieyre-Alexandre Anglade (député)
> La seule chose qui anime la majorité c’est de travailler au service du pays. Le plein emploi est à portée de main, le chômage est au plus bas depuis 2008, nous avons plus d’usines qui ouvrent que d’usines qui ferment, et les investissements étrangers reviennent.

> Ne pas aider militairement l’Ukraine c’est l’abandonner aux mains des soldats de Poutine.

 

Matthieu Lefèvre (député)
> [Réforme des retraites] La gauche et l’extrême-gauche ne peuvent s’en empêcher. A ce stade d’obstruction permanente, ça devient pavlovien ! Quand on dépose des centaines d’amendements pour changer des virgules, on n’améliore pas la loi. Le Parlement, ça n’est pas un jeu.

 

Sabrina Agresti-Roubache (députée)

> [Réforme des retraites] Emmanuel Macron a-t-il raison de respecter le fonctionnement de notre démocratie ? Bien évidemment, la réponse est dans la question ! Après les concertations, après l’examen à l’Assemblée, le projet de loi est au Sénat. C’est comme ça que marchent nos institutions.

 

Paul Midy (député)
> La meilleure façon de créer de l’emploi c'est d’investir dans nos jeunes entreprises innovantes !
- La création nette d’emploi se fait dans les jeunes entreprises.
- La création d’emplois indirects est 2 à 3 fois plus forte dans les entreprises des nouvelles technologies.

 

Violette Spillebout (députée)
> [Réforme des retraites] Le blocage durable, les coupures d’électricité ne sont pas des méthodes acceptables. Les syndicats organisent bien les manifestations pour faire valoir leurs points de vue, les salariés ont le droit de grève, mais non aux blocages !

 

● MoDem
Sandrien Josso (députée)
> Cette proposition de loi doit permettre l’adressage à un psychologue par les sages-femmes des personnes qui ont vécu une fausse couche, et qui en manifesteraient le besoin. Il y a dix mois a été mis en place le dispositif MonParcoursPsy qui permet aux médecins généralistes de le faire, pour toute personne qui en auraient la nécessité. Là, vous vivez une fausse couche, c’est difficile pour vous, vous pourrez directement [à partir de 2024] demander à la sage-femme de bénéficier de ces huit séances remboursées par la sécurité sociale. Il faut savoir qu’une femme sur dix vit une fausse couche dans sa vie, et qu’il y en a de plus en plus en raison de l’âge de procréer qui augmente. Il était donc temps d’accompagner sérieusement celles qui le souhaitent sur le plan psychologique.

> En France, si une femme fait une interruption médicale de grossesse, c’est-à-dire après trois mois, il y a des dispositifs. Mais une fausse couche à quelques semaines de grossesse, il n’y a rien… Pourtant, que ce soit au bout de quelques jours ou de deux mois, on peut parfois déjà se voir avec un bébé dans les bras, donc l’impact psychologique est le même. Ce qui fait que si certaines arrivent bon an mal an à surmonter cette épreuve, d’autres ont beaucoup plus de mal et sont confrontées, ainsi que le couple, à beaucoup de détresse, tout de suite après, ou bien plus tard. Il a été prouvé qu’une femme qui aurait eu besoin d’un soutien mais qui ne l’a pas eu avait des risques de développer des angoisses, une dépression, voire de faire une tentative de suicide.

> Les agences régionales de santé (ARS) vont organiser tout un parcours « fausse couche » dans le but de mieux former les professionnels susceptibles d’aider ou d’accompagner les femmes et les couples : les radiologues, les échographes, les sages-femmes, les médecins, etc. Aujourd’hui, il y a des disparités, avec certains praticiens qui ne sont même pas formés à l’annonce d’une fausse couche, ce n’est plus possible ! Il faut leur donner des outils et des moyens pour ne plus la banaliser. L’objectif est que se développe autour des couples confrontés à cet événement une société de l’empathie plutôt que du jugement. Aujourd’hui, on entend encore des phrases peu adaptées, comme « vous en ferez d’autres », ou « le bébé n’était pas viable ». Mais quand les personnes souffrent, ce n’est pas entendable.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> [Journée d’hommage aux victimes du terrorisme] Des visages inoubliables, victimes d’un crime impardonnable. En cette journée internationale d’hommage aux victimes du terrorisme, ne baissons pas la garde contre toutes les formes de terrorisme, notamment le terrorisme islamiste.

> Le Parlement belge vote une résolution condamnant le crime stalinien de l’Holodomor, après le Parlement européen et quelques autres en Europe. A quand le tour du Parlement français ?

> Les frappes dont l’Ukraine est victime mettent en danger la sûreté de la centrale nucléaire de Zaporizhzhya. Seule une démilitarisation de la zone (occupée par la Russie) peut éviter cette folie.

 

Pascal Canfin
> [Transition agroécologique] On est encore souvent dans un schéma qui oppose un conservatisme qui nie le problème et un simplisme avec une approche moralisatrice, insupportable pour les agriculteurs. Je propose de m’inspirer de ce qui a fonctionné en termes de transition écologique en dehors de l’agriculture, notamment dans l’énergie où un consensus s’est installé dans l’opinion autour du triptyque sobriété, renouvelables, nucléaire. (…)
Je suis convaincu que c’est absurde d’opposer les solutions plutôt que de les additionner. Nous avons besoin de changer nos pratiques agricoles pour faire plus de rotations et avoir plus de diversité culturale par exemple, et aussi d’utiliser le potentiel technologique à son maximum dès lors que cela s’inscrit dans nos objectifs environnementaux. Les NBT font partie de la solution, de la même manière que le numérique ou les drones.
Leur utilisation doit être associée aux objectifs du Green Deal comme la réduction des pesticides, la limitation du recours aux engrais de synthèse ou bien la réduction des besoins en eaux des plantes. Politiquement, il faut changer de philosophie en se concentrant sur les alternatives et non sur la baisse elle-même. C’est la seule façon de réussir.

> Environ 70 % de la SAU européenne est utilisée pour nourrir les animaux. Cela représente une part significative des surfaces disponibles. Si nous souhaitons développer un plan protéines européen, augmenter la part du bio, ou faire des énergies renouvelables, nous aurons besoin de plus d’espace. Aujourd’hui, l’élevage intensif n’a pas de chemin de soutenabilité évident. Ce modèle est à l’aube d’une disruption technologique liée au lait sans vache et à la viande de synthèse.
Ces technologies sont en train d’arriver et vont changer la donne. Il vaut mieux investir dedans pour les maîtriser plutôt que de les subir. C’est une des façons de réduire fortement l’empreinte carbone de l’élevage intensif. En parallèle, il faut favoriser fortement l’élevage extensif, car il fait partie de la solution pour stocker du carbone dans les prairies et pour faire de la polyculture-élevage.

> Je propose qu’à côté de la Pac, on mette en place un marché du carbone pour l’industrie agroalimentaire comme cela existe aujourd’hui pour les industriels. Puisque 70 à 80 % des émissions de CO2 (dioxyde de carbone) de ces industriels viennent de l’amont agricole, s’ils ont des contraintes de réduction, ils devront accompagner les agriculteurs à diminuer leurs émissions. Cela permettra de transformer de la contrainte en valeur dans les fermes.
Cela s’inscrit également dans le « carbon farming » qui rémunère les agriculteurs qui stockent du carbone dans les sols. Aujourd’hui, la tonne de CO2 est payée 20 €, ce n’est pas assez. On sait que pour un agriculteur cela commence à être intéressant à partir 50 ou 60 €/t de CO2. Avec un marché du carbone qui génère ce prix-là, on pourra transférer de la valeur dans les fermes. L’idée est loin d’être utopique quand on sait que les industriels, hors agroalimentaires, payent déjà 100 €/t de CO2.

> Je partage l’objectif politique du «n’importons pas l’agriculture dont nous ne voulons pas». Depuis quatre ans, on se bat en Europe pour gagner progressivement des clauses miroirs. Et cela commence à porter ses fruits. Les premières sont effectives depuis le janvier 2023. Évidemment, ce n’est que le début de l’histoire.
La question fondamentale qui se pose est comment contrôle-t-on ? Pour la prochaine mandature, je porte l’idée d’un FrontEx du Green Deal : un corps européen de douane qui contrôle l’entrée sur le marché européen des denrées alimentaires afin de s’assurer que les nouvelles normes que nous imposons soient bien respectées, sans prendre le risque de concurrences par le bas entre les grands ports européens.

> La Pac actuelle pose les bases de ce que devrait être la future Pac pleinement adaptée à la transition agroécologique. Ce sont les écorégimes du premier pilier qui permettent de contractualiser vers des pratiques jugées pertinentes et cohérentes avec les objectifs collectifs. Mais le Pac doit être complétée par d’autres outils : le carbon farming, le marché du carbone pour les industries agroalimentaires, ou bien les clauses miroirs dans les accords commerciaux. Cette panoplie d’outils pourra assurer une transition juste et efficace pour les agriculteurs. »