vendredi 31 octobre 2008

Actualités – Etats-Unis

Présidentielle 2008

Selon des sondages, le vote anticipé est favorable à Barack Obama


Plus que quatre jours avant l'élection présidentielle américaine mais, selon les estimations, entre 12 et 13 millions d'Américains ont déjà voté. Un chiffre en nette augmentation par rapport aux précédents scrutins. En 1992, seuls 7 % des personnes inscrites avaient déposé leur bulletin dans l'urne en avance. Mais, en 2004, ils étaient 22,5 % et cette année ce chiffre devrait atteindre 33 % de l'électorat. "En se basant sur ces indications, ont peut dire que plus de gens voteront avant le jour de l'élection que lors de n'importe quel autre scrutin de l'histoire du pays", résume Michael McDonald, politologue à l'université George Mason, dans le Maryland. Républicains et démocrates ont appelé tôt à la mobilisation de leur électorat. Chaque camp a envoyé des militants aux quatre coins du pays, et plus particulièrement dans les Etats clés, pour inciter les électeurs à voter. A ce jeu là, Barack Obama semble être en meilleure position. A l'instar de Michael McDonald, qui recense quotidiennement les données du vote anticipé sur son site, les analystes estiment qu'"en Floride et en Caroline du Nord, les électeurs démocrates à avoir déjà voté sont deux fois supérieures aux républicains". Même si les résultats officiels ne seront connus que le 4 novembre, des instituts comme le Pew Center diffusent déjà des estimations précises au niveau national : 53 % des votes anticipés seraient en faveur d'Obama, contre 34 % pour John McCain. Les démocrates refusent pourtant de crier victoire trop tôt : l'électorat républicain est connu pour ses mobilisations de dernière minute.

Lors des scrutins précédents, seules certaines parties de la population (expatriés, militaires, jeunes gens aisés) votaient en avance. Mais cette fois-ci, ce sont les jeunes et les noirs qui se ruent vers les urnes. "Ils s'inscrivent en nombre, c'est du jamais vu", s'émerveille le gouverneur démocrate de l'Iowa, Tom Vilsack. 22 millions d'Américains âgés de 18 à 29 ans se sont ainsi inscrits sur les listes et, pour la troisième fois depuis 1972, le taux de participation de cette classe d'âgé pourrait dépasser les 50 %. Quant aux Noirs, qui représentent près de 12 % de l'électorat, le Centre d'études politiques et économiques américain affirme que "leur vote atteindra une participation record en 2008". Ce phénomène a été facilité par les nouvelles mesures électorales adoptées par une très grande majorité des Etats américains. Cette année, par exemple, quarante-six d'entre eux ont autorisé le vote anticipé. Et dans certains Etats, les électeurs peuvent le faire sans donner de justifications. Dans l'Ohio, la période d'enregistrement sur les listes chevauchait celle du vote anticipé, ce qui permettait de s'inscrire et de voter au même moment. Le Parti républicain a tenté, en vain, de faire annuler ces votes par la justice. Reste que l'écart qui semble se dessiner entre les deux candidats avant le scrutin peut remettre en question le déroulement du vote du 4 novembre. Comme le constate Justin Vaisse, politologue spécialiste des Etats-Unis, dans une tribune publié sur Rue89, John McCain ne devra plus seulement "obtenir une bête majorité de50 %" lors de cette soirée électorale, mais "au minimum 52,8 % des votes" afin de "compenser son retard existant parmi les votes anticipés", selon l'institut Gallup.

Actualités – Etats-Unis


Présidentielle 2008

Bill Clinton explique pourquoi il faut voter pour Barack Obama


Barack Obama a reçu un soutien de poids mercredi soir en la personne de l'ancien président Bill Clinton qui est apparu pour la première fois de la campagne à ses côtés lors d'un meeting en Floride, Etat qui pourrait décider de l'issue du scrutin du 4 novembre. Devant près de 30.000 personnes réunies dans le complexe sportif de Kissimmee, Bill Clinton a fait l'éloge du sénateur de l'Illinois. La tension, qui a pu exister entre les deux hommes lors des primaires démocrates où Barack Obama avait battu Hillary Clinton, semblait totalement disparue. Clinton et Obama sont apparus ensemble à la tribune, se tenant par l'épaule. L'ancien chef de l'Etat américain a salué le calme et la mesure dont le candidat démocrate a fait preuve face à la crise financière, estimant qu'Obama ferait un bon locataire de la Maison blanche. "Si nous avons appris une chose au cours de cette campagne, c'est que nous avons besoin d'un président qui veut comprendre et qui sait comprendre", a lancé Bill Clinton à la foule.

Alors que le républicain John McCain multiplie les attaques contre son adversaire dans une fin de campagne de plus en plus agressive, Obama continue d'afficher une attitude pondérée. "Il (McCain) occupe ces derniers jours de campagne à me traiter de tous les noms. Je suis désolé de voir que mon adversaire tombe aussi bas", avait déclaré Obama devant 28.000 supporters lors d'un rassemblement à Raleigh en Caroline du Nord, un peu plus tôt dans la journée. "A la fin de la semaine, il finira par m'accuser d'être un communiste masqué parce que je partageais mes jouets lorsque j'étais à l'école maternelle", a-t-il ajouté. "Finissons-en avec les attaques négatives et sans fondement - avec John McCain, la richesse prendra le pas sur le travail, les emplois seront délocalisés à l'étranger et le coût de la santé et de l'éducation crèvera le plafond", a-t-il encore dit. Tandis qu'il enchaînait les meetings, Obama est également apparu sur les chaînes nationales NBC, CBS et Fox, auxquelles il avait acheté 30 minutes d'antenne en prime-time. Au cours de cette émission de publicité politique, le sénateur de l'Illinois a expliqué aux électeurs américains que "cette élection est un moment déterminant." "C'est l'occasion pour nos dirigeants de faire face aux exigences d'une période de défis et de garder foi en notre peuple", a-t-il expliqué. Un dernier sondage Reuters/C-SPAN/Zogby donnait jeudi une avance de sept points à Obama au niveau national. Le démocrate est crédité de 50% des intentions de vote contre 43% à McCain, avec une marge d'erreur de 2,9 points.

jeudi 30 octobre 2008

Actualités – Etats-Unis

Présidentielle 2008

Barack Obama déclare qu’il formera un gouvernement bipartisan


Le candidat démocrate à la Maison Blanche Barack Obama a indiqué mercredi qu'il placerait des républicains dans son administration s'il est élu président, sans préciser s'il proposerait à l'actuel secrétaire à la Défense Robert Gates d'en faire partie. Interrogé sur la chaîne de télévision ABC pour savoir s'il constituerait son administration sans tenir compte des affiliations politiques, Barack Obama a répondu qu'il voulait "absolument" avoir des républicains autour de lui, et "pas seulement pour faire bonne impression". "Sur une multitude de sujets, les républicains ont de bonnes idées. Et vous savez, je suis toujours très content de chiper de bonnes idées, quelle qu'en soit la source", a-t-il dit. M. Obama a expliqué qu'il n'avait pas encore établi la liste finale de son éventuelle future équipe à la Maison Blanche, mais qu'il avait "une assez bonne idée" des personnes qui pourraient l'intégrer. "Je n'entrerai pas dans les détails mais je peux vous garantir qu'il est très important pour nous, en particulier en ce qui concerne la sécurité nationale, de revenir à une tradition non partisane", a-t-il dit. A ce sujet, il a refusé de dire s'il proposerait à Robert Gates de poursuivre ses fonctions au poste de secrétaire à la Défense. L'idée de maintenir M. Gates dans ses fonctions dans le prochain gouvernement, qu'il soit républicain ou démocrate, avait déjà été émise auparavant. Mais ce dernier a fait savoir qu'il ne comptait pas rester au-delà du 20 janvier, quand le nouveau président prendra ses fonctions. M. Obama a également indiqué qu'il était pour un deuxième plan de relance de l'économie américaine. "Je pense qu'il était absolument nécessaire que nous ayons un second plan de relance", a-t-il précisé. Les démocrates, qui contrôlent le Congrès, se sont prononcés en faveur d'un plan de relance de 150 milliards de dollars. Un premier plan de relance d'un montant de 168 milliards de dollars avait été adopté par le Congrès en janvier et mis en place au printemps. Il avait eu un effet jugé positif par les économistes, mais très provisoire.

mardi 28 octobre 2008

Actualités – Etats-Unis

Présidentielle 2008

John McCain joue sur la peur alors que Barack Obama continue sa course en tête dans les sondages


"Dans une semaine, vous pourrez mettre fin à une politique qui cherche à diviser le pays dans le but de gagner une élection, qui essaie de dresser une région contre une autre, une ville contre une autre, les républicains contre les démocrates, qui joue sur la peur quand nous avons tant besoin d'espoir", a dit M. Obama dans la ville industrielle de Canton (Ohio, nord) dans un discours présenté par son équipe comme le plaidoyer final de sa campagne présidentielle. A quelques jours de l'élection présidentielle américaine, le candidat démocrate a choisi de reprendre les thèmes de l'espoir et du changement sur lesquels il avait lancé sa campagne en février 2007. M. Obama et le républicain John McCain faisaient campagne lundi dans l'Ohio, l'Etat qui fit la différence en 2004. Tout au long de la semaine, les deux candidats devaient se croiser dans une poignée d'Etats clefs où se jouera l'élection du 4 novembre. Outre l'Ohio, ils étaient attendus en Pennsylvanie (est), en Virginie (est), en Floride (sud-est), en Caroline du Nord (sud-est). Sur la défensive, M. McCain a prévu également de se rendre dans le Missouri (centre) et dans l'Indiana (nord), deux Etats qui étaient considérés comme "sûrs" pour les républicains mais semblent désormais à la portée du candidat démocrate. M. McCain veut convaincre les Américains que l'élection de M. Obama représenterait un risque pour le pays en raison de l'inexpérience supposée de son adversaire. Il dépeint aussi M. Obama comme un partisan de l'interventionnisme étatique et d'une hausse généralisée des impôts. Lundi, à Dayton, M. McCain a utilisé un discours prononcé par M. Obama en 2001 sur la radio publique NPR, où le jeune parlementaire du Sénat de l'Illinois qu'il était alors, aurait qualifié, selon lui, de "tragédie" le fait que la Cour suprême n'ait pas garanti la distribution de la richesse aux Etats-Unis. "Dans un entretien à une radio révélé aujourd'hui, (M. Obama) a dit que la tragédie du mouvement des droits civiques était de ne pas avoir réussi à assurer la redistribution des richesses dans notre société", a dit M. McCain citant des extraits de ce discours abondamment diffusés sur des sites internet de droite. "C'est Barack le Redistributeur. Il veut vous prendre votre argent pour le redistribuer à d'autres", a ajouté M. McCain devant environ 2.000 de ses partisans. "Il croit en la redistribution, pas dans la politique qui permet l'accroissement des richesses et crée des emplois. Il est plus intéressé dans le contrôle des richesses que dans leur création, il veut redistribuer l'argent plutôt que d'augmenter les occasions de s'enrichir", a dit M. McCain. En fait, selon la retranscription intégrale de l'entretien, M. Obama constatait simplement que la plus haute juridiction ne s'était pas exprimée sur la question de la redistribution de la richesse. Ce qu'il considérait comme une "tragédie" était le fait que le mouvement des droits civiques ait surestimé le pouvoir de la Cour suprême de combattre les inégalités économiques. L'équipe de M. Obama a qualifié de "fausse controverse" les attaques de M. McCain et souligné qu'elles se basaient sur des informations tronquées relayées par des médias de droite et d'extrême droite. "Apparemment, M. McCain a décidé de terminer sa campagne avec les mêmes attaques erronées et désespérées qui ont échoué ces derniers mois", a indiqué Bill Burton, un porte-parole de M. Obama. Le sondage quotidien publié lundi par le Washington Post et ABC News accordait 7 points d'avance à M. Obama (52% contre 45%). Les baromètres quotidiens de Rasmussen, Gallup et Zogby donnaient quant à eux une avance de 5 à 10 points au candidat démocrate.

lundi 27 octobre 2008

Actualités – Lituanie

Victoire du centre-droit aux élections législatives


L'opposition démocrate chrétienne a remporté dimanche soir les élections législatives en Lituanie et se prépare à des négociations délicates pour former un gouvernement de coalition. Après le décompte des voix dans l'ensemble des 1.910 bureaux de vote, à l'issue du second tour, l'Union de la mère-patrie obtient 26 sièges qui viennent s'ajouter aux 18 remportés lors du premier tour. Avec un total de 44 élus, le parti de centre-droit d'Andrius Kubilius est très loin de disposer d'une majorité au Parlement qui compte 141 représentants. Les sociaux-démocrates du Premier ministre sortant, Gediminas Kirkilas, au pouvoir depuis 2001, sont les grands perdants de ces premières élections générales depuis l'entrée de la Lituanie dans l'Unions européenne en 2004. Ils obtiennent un total de 26 sièges et sont la deuxième formation politique en importance au sein du Parlement.

Toutefois, Kubilius, leader de l'Union de la mère-patrie et ancien Premier ministre, a déjà fait savoir qu'il n'envisageait pas d'alliance avec ses rivaux de centre-gauche. "Nous avons une excellente occasion de former un gouvernement qui va travailler au changement", a déclaré Kubilius. "Je possède une expérience personnelle depuis 1999 et 2000. A l'époque, nous devions déjà faire face à une crise et le nouveau gouvernement sera d'une nature similaire." Kubilius qui espère former une coalition rassemblant 79 parlementaires va devoir engager des négociations avec le nouveau parti Résurrection nationale, emmené par le présentateur et producteur de télévision Arunas Valinskas. Ce parti avait créé la surprise du premier tour en arrivant en deuxième position avec un score de 14,7% des voix. Il dispose de 16 députés. Kubilius envisage également de tendre la main aux deux petites formations de centre-droit, le Mouvement libéral, d'une part, et l'Union du centre de Lituanie, membre de la coalition sortante. A eux deux, ces partis représentent 19 députés.

Les dirigeants de ces quatre formations se sont réunis dimanche soir au moment où étaient publiés les résultats définitifs, mais il semble que les discussions officielles ne doivent débuter que lundi. Avant même que soit engagé le premier tour de table, Kubilius a fait savoir que son parti exigeait de récupérer les ministères des Finances, de l'Economie, de la Défense et des Affaires étrangères.