jeudi 25 mai 2017

Législatives 2017. Seuls 75 candidats MoDem et 112 candidats UDI

Pour les élections législatives de juin prochain, les candidats issus des deux grands partis centristes (MoDem, UDI) ne seront que 187, un nombre très bas puisqu’il y a 577 circonscriptions et qu’il aurait donc pu y en avoir 1154…
Le Mouvement démocrate aura ainsi 75 candidats, loin de la centaine qu’il revendiquait auprès de son allié La République en marche et l’UDI, 112 (dont 94 sous la bannière de l’alliance entre la formation centriste et LR).
On n’a pas décompté ici les candidats qui se revendiquent centristes et qui sont investis uniquement par La République en marche ou ceux qui pourraient se trouver sous la bannière de LR.
Il y aura également quelques candidats centristes notamment issus de l’Alliance centriste, ancienne composante de l’UDI qui en a été exclue après avoir décidé de soutenir Emmanuel Macron dès le premier tour.
Son président, Philippe Folliot, par exemple, se représente dans le Tarn mais n’a pu avoir l’investiture d’En marche! parce qu’il ne remplissait pas les critères pour cela (il a été élu plus de trois fois).
Néanmoins, il n’aura pas de candidat de La République en marche face à lui.
Quoi qu’il en soit, comme c’est le cas depuis plusieurs élections législatives, il n’y aura pas de candidat centriste dans chacune des circonscriptions, loin de là, ce qui démontre, une nouvelle fois, la faiblesse des partis du Centre alors même que les idées qu’ils défendent viennent de gagner la présidentielle avec Emmanuel Macron…
Pour bien comprendre cette faiblesse, il faut savoir que le Front national aura 571 candidats, la France insoumise 556, LR 480, La République en marche 461 et le PS 414.
Même le parti fantoche de l’UPR (Asselineau) aura 574 candidats!

Alexandre Vatimbella



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Une Semaine en Centrisme. L’axe central, processus historique commencé en 1983

Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a pu parvenir à l’Elysée et se retrouve en capacité de pouvoir refonder la vie politique française grâce à l’aboutissement d’un long processus alors qu’un nouveau est en train de débuter s’appuyant sur une situation politique particulièrement favorable pour y parvenir.
Pouvoir remporter l’élection présidentielle en se présentant comme «ni gauche, ni droite» dans un pays où la Constitution de la V° République a fait en sorte de créer un bipartisme (ou bi-coalition) de fait entre la Droite et la Gauche, est certainement un exploit politique mais qui n’est pas venu néanmoins, comme ça, de nulle part.
Il s’agit d’une lente maturation de décomposition d’un spectre partisan simpliste qui s’est montré incapable de structurer la vie politique sur le long terme et qui, en déliquescence depuis plusieurs années, s’est effondré en 2017, un peu pus tôt que prévu suite à de récents événements.
On pouvait en effet supposer que cette refondation aurait plutôt lieu en 2022, voire à partir de 2022 quand les divers acteurs de celle-ci seraient prêts à discuter et à se rapprocher selon un nouvel agencement partisan, plus en phase avec la société réelle.

Bien entendu, il ne faut pas minimiser les facteurs extérieurs qui ont facilité cette montée plus rapide de prévue de l’axe central et qui a permis la victoire d’Emmanuel Macron.
Ainsi, la non-candidature de François Hollande, les défaites aux primaires d’Alain Juppé et de Manuel Valls, les affaires ayant plombé la candidature de François Fillon et la campagne désastreuse de Benoit Hamon ont, bien évidemment, joué en faveur d’Emmanuel Macron et permis sa révélation tout en faisant imploser les deux grands partis de gouvernement, LR et le PS tout en recomposant l’espace centriste.
Mais il ne faut pas non plus exagérer ces facteurs parce qu’alors il faudrait parler de circonstances chanceuses pour les élections du Général de Gaulle en 1958, de Valéry Giscard d’Estaing en 1974, de François Mitterrand en 1981 et 1988, de Jacques Chirac en 2002, de Nicolas Sarkozy en 2007 et de François Hollande en 2012.
Sans oublier que le facteur «chance» ou plutôt une situation particulière à un moment donné est toujours présent dans une élection.
En outre, les repositionnements politiques de Manuel Valls et d’Alain Juppé, ce dernier qui demeure une des personnalités politiques préférées des Français malgré sa défaite surprise à la primaire de LR, montrent que l’axe central était bien dans une dynamique et que s’il a bénéficié de circonstances favorables, elles n’ont que précipité son avènement plutôt que de le fonder.
Si on retrouve une configuration de l’espace politique qui peut rappeler la Troisième force de la IV° République où une coalition centrale gouvernait face à un Parti communiste sur sa gauche et un parti puis une mouvance gaullistes sur sa droite, elle est plus proche d’une Troisième voie mise en pratique par Bill Clinton aux Etats-Unis et Tony Blair au Royaume Uni dans les années 1990.
Cependant, de par son fondement basé sur l’émergence d’un centrisme moderne, ce processus à un aspect unique, c’est-à-dire nouveau.

Ce processus qui a permis l’émergence d’un axe central sur lequel s’est appuyé le nouveau président de la république a débuté en 1983 avec le virage de la rigueur du gouvernement socialiste de François Mitterrand (virage qui peut-être qualifié de conséquence de la victoire de la Gauche en 1981, c’est-à-dire de la première alternance politique sous la V° République).
Ainsi, les vingt-cinq années dans l’opposition de la Gauche avaient poussé cette dernière dans un idéologisme pur et dur sans prise avec le réel qui se solda par deux ans de gouvernement qui furent une catastrophe parce qu’uniquement dictés par une vision partisane enfermée dans des certitudes où l’on se faisait fort de plier la réalité à celle-ci.
Pour éviter que les trois prochaines ne deviennent cataclysmiques, Mitterrand du se résoudre à écouter ceux qui, dans son propre camp, l’exhortait à prendre enfin la voie social-démocrate comme un Jacques Delors.
Cela ne suffit pas à reconquérir la confiance des Français mais ce fut un véritable tournant dans la vie politique française où les deux camps qui prétendaient gouverner acceptaient dorénavant de le faire en se confrontant au réel et non en le déniant.
Ce processus a continué avec la première cohabitation en 1986 qui démontrait que ces deux camps n’étaient pas dans une opposition irréductible mais pouvaient gouverner ensemble quand les Français le décidaient et pour le bien du pays même s’il ne faut pas oublier, évidemment, les fortes tensions qui eurent lieu alors entre François Mitterrand et le gouvernement de Jacques Chirac.
Néanmoins, cela amena Mitterrand à changer complètement de stratégie pour sa réélection en 1988 par rapport à 1981.
Il centrisa son discours ainsi que ses propositions en évoquant quasiment un ticket entre lui et son ennemi intime du PS mais représentant emblématique de la gauche pratique, Michel Rocard, puis, une fois la victoire acquise, il fit entrer des centristes dans son gouvernement alors qu’il n’avait pu avoir qu’une majorité relative à l’Assemblée nationale ce qui ne l’empêcha de gouverner, démontrant une nouvelle étape dans le processus.
En 1989 la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’Union soviétique et du «communisme réel» (déjà traduite en France par une baisse historique du PC à l’élection présidentielle de 1988) valida un peu plus celui-ci.
Il se poursuivit ensuite en 1993 avec la deuxième cohabitation, plus apaisée que la première avec Edouard Balladur en premier ministre.
Et la troisième cohabitation qui débuta en 1997 et fut l’inverse des deux premières, avec un président de droite, Jacques Chirac, et un premier ministre de Gauche, Lionel Jospin, démontra que tous les cas de figure étaient viables dans la démocratie républicaine française.
En 2002, le processus est confronté à la présence au second tour de la présidentielle du candidat d’extrême-droite, Jean-Marie Le Pen qui a éliminé Lionel Jospin à a surprise de tous.
Mais il passe avec succès cet examen face à ce tsunami politique grâce à une mobilisation sans équivalent des démocrates qui permet à Jacques Chirac de gagner avec plus de 82% des voix.
Malheureusement, Chirac sera incapable de comprendre qu’il faut alors renouveler la vie politique et il s’enfermera dans la vieille opposition droite-gauche sans voir que cela va, à terme, consolider et conforter les populismes démagogiques qu’il prétend combattre.
Ce processus semble faire un retour au premier plan en 2007 avec l’entrée de personnalités de gauche dans le gouvernement de Nicolas Sarkozy mais il s’agit en réalité d’un simple débauchage et non d’une volonté de bâtir une nouvelle majorité présidentielle.
En revanche, il connait une nouvelle accélération en 2012 avec l’élection de François Hollande et de sa politique résolument social-démocrate voire parfois social-libérale ce qui a entraîné le phénomène des fondeurs du Parti socialiste et une montée en puissance du Front national, premier parti en pourcentage de voix aux élections européennes puis aux élections régionales tout en libérant la parole chez les réformistes de gauche et de droite.

Au-delà d’un bilan du quinquennat qui s’est achevé et de savoir si l’action de Hollande était pensé comme une volonté de recomposition de la vie politique, force est de reconnaître que sa présidence a produit un axe central de fait, c’est-à-dire une convergence politique entre les réformistes progressistes de droite, de gauche et du centre positionnés dans l’espace central (lieu politique de l’humanisme progressiste et réformiste) mais pas d’une alliance concrète qui n’est d’ailleurs pas encore scellée avant le premier tour des élections législatives de juin prochain et ne le sera pas.
Bien sûr, les événements que nous venons de citer sont la partie visible d’un iceberg qui a travaillé la société française depuis ces vingt-cinq dernières années et à amener les démocrates républicains à se rapprocher pendant que sur leur droite et leur gauche les radicaux et les extrémistes se rapprochaient à leur tour.
La présidence d’Emmanuel Macron devrait être celle de l’axe central même s’il est encore trop tôt pour savoir si cela se fera dans une alliance en bonne et due forme ou dans une configuration post-partisane où des majorités conjoncturelles se créeront pour voter les lois si le gouvernement est minoritaire.
Et l’on devrait assister à terme à cette recomposition politique autour d’une tri-coalition (et peut-être ensuite d’un tripartisme) avec une coalition de droite et une coalition de gauche regroupant les radicaux et les extrémistes ainsi qu’une coalition de l’axe central.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC


Législatives 2017. Sondage: 33% pour La République en marche

Selon un sondage Elabe pour BFMTV pour les législatives, La République en marche est à 33% d’intentions de vote.
Ce haut pourcentage correspond à ceux relevés par les derniers sondages publiés (32% pour Harris-Inrteractive et 31% pour Ifop).
Les républicains se retrouvent à 13 points (20%), le Front national à 14 points (19%) et la France insoumise à 21 points (12%).

Voici les résultats:
- Front national, 19%
- Debout la France, 1,5%
- Les républicains (& Union des démocrates et indépendants), 20%
- La république en marche (& Mouvement démocrate), 33%
- Parti socialiste (& Parti radical de gauche), 6,5%
- Europe-écologie-les-verts, 2,5%
- France insoumise, 12%
- Parti communiste, 2%
- Extrême-gauche, 0,5%
- Autres candidats, 3%

La république en marche recueillerait 83% des électeurs d’Emmanuel Macron au premier tour, 26% de ceux de Benoit Hamon, 21% de ceux de François Fillon et de ceux de Jean-Luc Mélenchon et 24% des abstentionnistes du premier tour de la présidentielle.

Par ailleurs, 67% des sondés estiment qu’Emmanuel Macron va dans la bonne direction et 56% qu’il faut une majorité de députés qui lui sont favorables (ce qui ne signifient pas qu’ils soient tous de La république en marche).

(Sondage Elabe réalisé les 23 et 24 mai 2017 par internet auprès d’un échantillon de 1011 personnes âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)



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