mercredi 8 juillet 2020

Actualités du Centre. Jean Castex veut un gouvernement de combat, efficace et de dialogue qui ne laisse «personne au bord du chemin»

Jean Castex

A défaut de savoir encore exactement quelle sera l’orientation politique majeure de son gouvernement – on en saura un peu plus les 14 et 15 juillet avec une intervention d’Emmanuel Macron pour la Fête nationale puis son discours de politique générale à l’Assemblée nationale –, Jean Castex a donné quelques précisions ce jour lors d’une interview à la télévision puis des interventions devant les députés et les sénateurs.
Selon lui, son gouvernement sera «un gouvernement de combat, qui sera un gouvernement tourné vers l'efficace, qui sera un gouvernement de dialogue, qui sera un gouvernement des territoires. Parce que cela ne répond pas simplement à une conviction dans le cadre des orientations dégagées par le président de la République. Parce que, surtout, ce sera un gage d'efficacité pour lutter contre la crise.»
«Mon obsession, ajoute-t-il, faire en sorte qu'il y ait personne au bord du chemin. Le fil conducteur, je le répète, c'est la vie des gens, la vie quotidienne des gens».
Et de préciser:
«Il n'aura échappé à personne que ce nouveau gouvernement entre en fonctions dans un contexte très particulier. Une crise sanitaire d'une ampleur exceptionnelle qui n'est pas terminée. Une crise économique et sociale qui a déjà commencé et qui s'annonce comme étant sans doute la plus difficile que la France, l'Europe et le monde auront à affronter depuis la crise de 1929.»
Pour y faire face, le gouvernement va «engager un plan de relance ambitieux qui sera à la fois marqué par la nécessité de faire face aux drames humains que vont rencontrer des personnes et des territoires (...) Nous investirons dans l'avenir, la transition écologique, les territoires, la solidarité nationale.»
Pour autant, il n’est pas question de «renoncer à un certain nombre de réformes qui ont été entreprises, même si certaines «peuvent se discuter», voire «devront être réorientée dans le cadre de cette crise et de ce contexte nouveau».
«Mais rien ne serait pire, explique Castex que de faire face à la crise qui s'annonce en retournant à une forme d'immobilisme».
Concernant spécifiquement la réforme des retraites, le premier ministre a souligné qu’elle sera poursuivie:
«Nous ne renoncerons pas à un système de retraites plus juste (…) qu'attendent de leurs vœux tous les Français.»
D’autant que «la situation financière de ce système n'est pas tout à fait la même depuis qu'il subit lui aussi de plein fouet l'impact de la crise économique (...) Nous devons donc, avec les partenaires sociaux et dans un cadre concerté, prendre les dispositions nécessaires pour en assurer la sauvegarde».
En matière d’écologie, il a indiqué:
«On va s'occuper de tout : des pistes cyclables, de l'isolation thermique, des bâtiments, des énergies renouvelables, de l'artificialisation des sols, des circuits courts, tout est là. Vous verrez que toutes les prétentions idéologiques - les convertis, les anciens, les nouveaux, les modernes -, toutes se mettront d'accord».
Mais, selon Jean Castex, pour que son gouvernement réussisse, «nous devrons être unis».
Peut-être sa tâche la plus difficile à réaliser.


Vues du Centre. Si j’étais Bayrou, je ne serais pas content non plus!



Par Jean François Borrou

François Bayrou
Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.

Il se croyait incontournable et il  été contourné d’un claquement de doigt!
Le nouveau gouvernement dirigé par Jean Castex est une véritable gifle dans la fierté et l’égo du président du Mouvement démocrate.
Non seulement François Bayrou  a vu la nomination d’un sarkozyste à la tête de gouvernement – et il s’est cru obligé d’approuver cette décision et dire du bien du bonhomme -- mais son parti, donc lui, a été particulièrement mal servi dans la composition de la nouvelle équipe..
Ainsi, il n’y a toujours que trois personnalités du MoDem au gouvernement, les mêmes et aux mêmes postes alors même que le nombre de membres est passé de 19 à 31…
Pourtant, Bayrou faisait en sorte depuis des mois d’être le bon petit soldat d’Emmanuel Macron, le couvrant sans cesse de compliments, approuvant sa politique sans réserve ou presque, le défendant contre les attaques venues de partout et se targuant d’être son confident et, surtout, d’avoir l’oreille du président.
Il semble bien que ce dernier ait un problème d’audition parce qu’il n’a strictement rien entendu des desideratas du centriste alors même que le MoDem est devenu un partenaire qui a pris du poids dans la majorité présidentielle depuis que LaREM a perdu la majorité absolue à l’Assemblée nationale.
Du coup, Bayrou et ses amis se croyaient devenus les faiseurs de roi et, en la jouant modestes, espéraient en tirer de substantiels avantages.
Pour l’instant c’est bien le contraire qui s’est passé.
Ce qui a déclenché l’ire du maire de Pau qui, selon certains médias, aurait même menacé de ne pas faire partie du gouvernement.
Sauf que cette décision aurait été aussi catastrophique pour Bayrou que pour Macron car un échec du Président de la république entrainerait mécaniquement celui du président du MoDem.
Reste qu’aucun membre du parti centriste ne s’est félicité de la constitution de ce gouvernement si ce n’est Geneviève Darrieussecq.
Il faut dire que le très discrète secrétaire d’Etat à la Défense a connu une promotion en devenant ministre déléguée…
Il parait que pour apaiser l’ire de François Bayrou, son parti sera bien servi pour ce qui est des secrétaires d’Etat.
Mais, quoi qu’il en soit, cela ne lui donnera pas plus d’importance politique dans le gouvernement.
Et puis, il y a la possible nomination du président du Mouvement démocrate en tant que Haut-commissaire au Plan.
On sait que le centriste a plaidé pour que cet organisme emblématique qui fonctionna de l’après-guerre aux années 1980, soit réactivé pour faire de la prospective et guider l’action du gouvernement à moyen et long terme.
Mais on doute un peu que son ambition ultime soit d’en être le responsable.
Cerise sur le gâteau ou  autre humiliation en perspective?

Jean François Borrou