vendredi 23 décembre 2016

L’Humeur du Centriste. Pour la démocratie, Trump ne peut être qu’un usurpateur

Bon, d’accord, les règles des élections aux Etats-Unis font intervenir des grands électeurs qui élisent in fine le président.
Ces règles ont été acceptées de facto par tous les candidats qui se sont présentés à la présidentielle, aucun d’entre eux ne les remettant officiellement en cause avant l’élection ou après même si tous – le vainqueur inclus! –, ont, un jour ou l’autre critiqué le mode de désignation finale du chef de l’Etat le plus puissant de la planète.
Donc, Donald Trump a obtenu 306 grands électeurs ce qui était nettement suffisant pour être le nouvel hôte de la Maison blanche (il en faut 270).
Mais ce n’est pas parce que quelqu’un est élu selon des règles que celles-ci sont justes.
Et c’est effectivement parce qu’elles sont totalement iniques en regard de ce qu’est la démocratie républicaine à l’époque moderne que monsieur Trump ne peut se targuer d’être légitime face à cette dernière comme il tente de le faire désespérément – ce qui montre qu’il sait parfaitement qu’il sait qu’il ne la possède pas – en mentant effrontément en affirmant qu’il a gagné le vote populaire alors qu’il a près de 3 millions de voix de moins que sa concurrente démocrate, la centriste Hillary Clinton!
Concrètement, légalement, Donald Trump est le président des Etats-Unis mais légitimement il n’est pas le président du peuple américain.
En obtenant le nombre de grands électeurs nécessaires, il n’accède pas au pouvoir contre le système mais par le système contre la démocratie.
Ce qui pose, au-delà du cas de Trump la question de l’équité du système politique américain aujourd’hui évidemment.
Une question sur laquelle les Américains auraient intérêt à se pencher au plus tôt…
Mais, pour en revenir à monsieur Trump, ses décisions devraient prendre en compte qu’il est minoritaire, ce qu’il ne fait pas.
Au contraire, il agit comme s’il avait reçu un mandat clair et net du peuple américain, comme s’il l’avait emporté par un raz-de-marée.
Il agit ainsi comme un usurpateur digne de tous qui l’ont précédé dans l’histoire, certains ayant terminé en dictateurs sanguinaires…
Néanmoins, on aurait supposé qu’il aurait agi selon ce qu’il avait promis qu’il ferait.
Or, c’est tout le contraire.
Non seulement Donald Trump est au pouvoir grâce à des règles antidémocratiques mais, en plus, tout ce qu’il a décidé depuis sa victoire va à l’encontre de tout ce qu’il avait promis à ses électeurs.
En nommant nombre de militaires autoritaires, de financiers véreux et d’idéologues d’extrême-droite, tous faisant partie d’un «système» qu’il avait promis de détruire en «assainissant le marais» de Washington, il va mener une politique pour laquelle il n’a pas été élu par ses propres sympathisants.
Oui, par tous les côtés qu’on le prenne «le Donald» est vraiment un usurpateur.

Centristement votre.

Le Centriste