mardi 6 mai 2014

L’Humeur du Centriste. Bayrou, l’opposant éternel

Il était contre Sarkozy, le voilà contre Hollande, ce qu’il vient de rappeler au micro de la radio RTL dimanche dernier.
Au-delà de ses convictions et de ses ambitions politiques, François Bayrou depuis presque deux décennies, s’est toujours mis dans l’habit de l’opposant au pouvoir en place que ce soit sous la présidence de Jacques Chirac (son quinquennat puisqu’il fut un de ses ministres sous son septennat!), sous celle de Nicolas Sarkozy ou de François Hollande.
Au cours de cette période, il a eu, comme adversaire, un président de droite molle, un président de droite dure et un président de gauche molle.
Aucun n’a trouvé grâce à ses yeux même s’il s’est prononcé pour le vote Hollande en 2012 surtout – comme pour la majorité des Français – pour faire perdre Nicolas Sarkozy.
On sait bien que l’ambition de François Bayrou est de devenir président de la république et qu’il doit donc s’opposer à celui qui est en place s’il vaut avoir une chance de le remplacer.
Tel le grand vizir Iznogoud, qui veut devenir calife à la place du calife, il doit donc se débarrasser de tous les Haroun El Poussah qui sont au pouvoir.
Mais, tel Iznogoud, ses choix le conduisent toujours à être dans le camp des perdants, ce qui en fait, alors que a Droite et la Gauche se sont succédées au pouvoir et que nombre de centristes y ont participé, un opposant éternel qui n’a plus eu de responsabilités gouvernementales depuis 1997…
Certes, on pourrait en conclure que le président du Mouvement démocrate est un pur chez les pourris ou encore un homme de conviction face à des politiciens prêts à tout pour se faire élire.
Et, sur ce site, il a souvent été dit que son positionnement était celui qui était le plus proche du Centre et du Centrisme, que les centristes doivent être indépendants (mais non isolés).
Tout cela pouvait encore tenir debout (ou presque) jusqu’à son élection à la mairie de Pau où il lui a fallu renier ce qu’il disait la veille de l’UMP et de la Droite en général pour accepter le soutien du parti de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy qui, depuis la présidence de Jean-François Copé s’est tout sauf rapproché des thèses centristes...
Dès lors, il ne peut plus clamer sa «différence», son «extrême centrisme» et son refus du jeu politicien et faire un parallèle entre son parcours politique et celui du Général de Gaulle, l’homme du recours face à l’hostilité du microcosme politico-médiatique.
Pour autant, le voilà toujours dans l’opposition alors que l’on aurait pu croire qu’il aurait pu obtenir beaucoup plus pour un ralliement au pouvoir en place.
En réalité, il a bien essayé le rapprochement avec François Hollande mais celui-ci ne pouvait pas lui ouvrir la porte… avant les municipales catastrophiques et la nomination du social-libéral Manuel Valls.
Mais, là, François Bayrou avait décidé, quelques semaines auparavant, de se tourner vers sa droite.
On ne se refait pas…

Centristement vôtre

Le Centriste