lundi 17 novembre 2014

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Le Centre et le courage

L’UDI, le parti du courage? C’est en tout cas la mission que s’est donné Jean-Christophe Lagarde, son nouveau président.
Et il est vrai que le courage est une des principales vertus en politique, qu’elle est essentielle de la part des représentants élus dans une démocratie représentative.
C’est pour qu’ils aient le courage de dire ce qui est, le courage de dire ce qu’il faut faire et le courage d’agir que l’on vote pour eux.
Sans oublier que le courage est également de mettre en œuvre la bonne mesure quelle que soit sa provenance, quel que soit son porte-voix.
De ces points de vue, il est une qualité éminemment centriste.
Centriste parce que le Centrisme est un réformisme qui s’appuie sur la responsabilité.
De ce fait, il estime que le courage politique est un ingrédient indispensable pour que les réformes nécessaires puissent être mises en œuvre et donnent des résultats mais aussi pour que les citoyens puissent savoir où on les emmène et dans quel état se trouve le pays.
Beaucoup trop d’hommes et de femmes politiques ont peur de ce courage qu’ils assimilent à une sorte de suicide politique.
Du coup, ils préfèrent se taire ou promettre des lendemains qui chantent, sachant qu’ils refilent la patate chaude à leurs successeurs, aux prochaines générations!
Et puis, c’est plus facile d’être (ré)élu sans aborder les questions qui peuvent fâcher...
Alors que si l’on dit ce qui est et ce qu’il faut faire sans tenter de caresser les électeurs dans le sens du poil, il est évident que l’on prend un risque.
Mais celui-ci, inhérent à la vie, fait partie de la responsabilité d’un élu du peuple ou de celui qui sollicite le devoir d’en devenir un.
C’est aussi son honneur.
D’autant plus que la facture de la lâcheté politique est bien supérieure à terme pour le monde politique et, bien sûr et surtout, pour la société toute entière.
Ne pas dire, ne pas décider et ne pas faire représentent un coût énorme qui se rattrape difficilement.
Et l’empilement de tous les renoncements rend la réforme de plus en plus difficile mais aussi de plus en plus indigeste car, au bout du compte, on demandera au citoyen bien plus de sacrifices qu’on aurait dû lui demander si la bonne décision avait été prise au bon moment, si le courage de la prendre avait été au rendez-vous.
Pour autant, le courage du politique n’est rien sans le courage des citoyens.

Car, en démocratie républicaine, il n’est de grande politique sans grand peuple.