jeudi 2 décembre 2021

L’Humeur du Centriste. Eric Ciotti en tête de la primaire LR ou quand la Droite court après l’extrême-droite

Avec un peu plus d’un quart des voix au premier tour de la primaire LR (25,59%), Eric Ciotti est arrivé en tête des candidats devant Valérie Pécresse (25%), Michel Barnier (23,93%), Xavier Bertrand (22,96%) et Philippe Juvin (3,13%).

Celui qui flirte ouvertement avec les thèses d’extrême-droite de la famille Le Pen depuis des années et qui a déclaré qu’il voterait pour Eric Zemmour si celui-ci était opposé au second tour à Emmanuel Macron (et gageons qu’il fera de même pour Marine Le Pen) est donc adoubé par une part importante des militants d’une formation qui ne cesse de se rapprocher des thèses de la droite radicale, voire plus.

Les battus du jour – du renégat Barnier au pathétique Bertrand en passant par le crapaud Juvin qui s’est pris pour un bœuf – ont appelé, tous les trois, à voter pour l’inconsistante Pécresse au second tour face à Ciotti.

Mais il serait erroné de penser qu’il s’agit d’un duel entre la droite conservatrice et la droite extrême tellement Pécresse a adopté un discours radical et propose des mesures qui ont souvent le goût de celles du RN.

Toujours est-il que, quels que soient les résultats, LR a acté son positionnement loin d’une droite libérale et de progrès qu’incarnait Alain Juppé en 2017 et dont les héritiers se retrouvent aujourd’hui aux côtés d’Edouard Philippe dans Horizons ou à Agir, voire dans le soutien direct à Emmanuel Macron chez LaREM.

Le pronostic le plus raisonnable serait de dire que Valérie Pécresse sera élue comme candidate de LR à la présidentielle si l’on additionne son score à ceux qui la soutiennent désormais.

Mais, quoi qu’il arrive, la première place d’Eric Ciotti est emblématique de ce qu’est devenu ce parti et que, même s’il est battu à plate couture, il pèsera sur la candidate Pécresse qui pour assurer l’unité  de LR elle devra encore un peu plus radicaliser son discours.

Du coup, il sera sans doute de plus en plus difficile de distinguer entre les promesses de campagne de Le Pen, Zemmour et Pécresse.

Une mauvaise nouvelle pour la démocratie

Centristement votre.
Le Centriste

 

La quotidienne centriste du 2 décembre 2021. Bien sûr qu’il ne faudrait pas aller aux JO d’hiver de Pékin!

L’association des tenniswomen, la WTA, a décidé de suspendre son activité en Chine suite à l’affaire de Peng Shuai, cette joueuse chinoise que les autorités communistes ont fait disparaître parce qu’elle avait osé de plaindre d’avoir été violée par un haut cadre du parti et qui n’est réapparue qu’après une mobilisation internationale mais uniquement en vidéo sans que l’on puisse savoir si elle va bien.

Cette réapparition est un deal passé entre Chine et le CIO afin de ne pas mettre en péril les Jeux olympiques d’hiver qui se dérouleront à Pékin du 4 au 20 février 2022.

Ce n’est pas la première fois que les instances olympiques s’acoquinent avec des régimes totalitaires pour organiser des jeux et ensuite être la caution «morale» de tous les abus qu’ils commettent.

Cette honte est partagée par la FIFA dont on rappelle que la prochaine Coupe du monde de football aura lieu au Qatar, pays autoritaire s’il en est et un des principaux bailleurs de fonds du terrorisme islamiste…

Un porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères est intervenu pour dire que son pays s’indignait que la politique puisse interférer avec le sport.

On croit rêver alors même que l’organisation de tous ces événements sportifs par la Chine ont très peu avoir avec le sport et beaucoup avec la politique et la volonté des communistes de Pékin d’utiliser tous les moyens possibles pour démontrer que leur pays est une grande puissance, voire la plus grande puissance mondiale aujourd’hui et certainement demain, selon eux.

Du coup, comme il ne fallait pas aller aux Jeux olympiques de Moscou en 1980 après l’invasion de l’Afghanistan par les troupes soviétiques, comme il n’aurait pas fallu aller à au Mondial de football en Argentine en 1978, pays alors gouverner par les généraux où les morts et les disparitions se comptaient par milliers, il ne faut pas aller aux Jeux olympiques de Pékin si l’on défend la démocratie et les valeurs humanistes, c’est-à-dire si l’on croit en ce que l’on prétend être.

Que valent quelques médailles d’or, d’argent ou de bronze face à la défense de la dignité humaine?

Comme un sportif peut se satisfaire d’avoir gagné une compétition dans un pays au régime totalitaire?

Comment des gouvernements et des associations sportives peuvent envoyer des délégations nationales pour glorifier des autocrates et des dictateurs?

En 1936, les Jeux olympiques, grâce à monsieur de Coubertin qui avait des sympathies avérées pour le régime nazi allemand, eurent lieu à Berlin au grand plaisir d’Adolph Hitler qui parvint à ce que les noirs et les juifs soient des sportifs de seconde zone.

Et cet événement de «paix et de fraternité» selon ses promoteurs, n’empêcha pas, quatre ans plus tard au même Hitler de jeter la planète dans une apocalypse qui fit plus de 50 millions de morts.

Oui, il ne faut pas aller à Pékin servir la soupe au régime criminel de monsieur Xi et de ses compères.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

 

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Pour un rêve universaliste

Les tenants du communautarisme ne comprennent pas qu’à l’opposé de leurs revendications, l’universalisme leur permet de vivre leurs différences mais dans le cadre d’une humanité regroupée et unie autour de valeurs et de principes humanistes dont la seule contrainte est le respect de la dignité de l’autre.

Parce que le rêve universaliste, le plus beau de tous car qu’il n’a pas de frontières et ne fait aucune hiérarchie entre les humains à propos de leurs couleurs de peau, leurs origines, leurs statuts sociaux, leurs goûts et leurs aspirations, est bien le seul qui est capable de réunir tout le monde tout en faisant en sorte que chacun puisse vivre la vie qu’il souhaite.

L’universalisme, ce n’est pas la réduction des différences, c’est, au contraire leur multiplication puisqu’à l’opposé du communautarisme, il réfute le classement et l’enfermement dans des cultures de masse étriquée mais veut émanciper chacun dans sa culture personnelle, dans son individualité propre.

Ainsi, l’universalisme est composé de toutes les cultures personnelles qui, au lieu, de réduire l’ouverture à l’autre et le foisonnement créateur d’idées et d’initiatives de toutes sortes, les multiplie à l’infini, qui au lieu de se télescoper, s’enrichissent mutuellement pour donner une culture universelle d’une vitalité sans pareille.

Pour que le rêve universaliste soit une réalité et que son fondement, la dignité de chaque humain, soit respecté, il faut bien sûr des personnes libres et égales dans une société fraternelle.

Il faut des citoyens du monde qui soient responsables de leur existence, dans les deux sens du terme, c’est-à-dire qui ait la responsabilité de prendre les décisions qui les concerne en toute autonomie mais qui assume les choix qu’ils font notamment vis-à-vis de ceux des autres sans attenter à leur liberté et à leur intégrité humaine.

Certains estimeront que ce rêve universaliste est une utopie irréalisable et que le comportement de l’humanité nous montre par l’Histoire et le présent son impossibilité.

Ils n’auront pas tort mais je rappellerai que tous les rêves qui parcourent la planète de l’américain au français en passant par tous ceux se réduisent à la promotion d’une culture nationale, pire d’une idéologie totalitaire, sont des buts à atteindre, sont des étoiles dans le ciel dont les peuples s’inspirent pour bâtir leurs existences et leurs espoirs dans le lendemain.

Tel est aussi le rêve universaliste qui doit être cet aiguillon qui nous guide dans nos vies et dans cette recherche de créer ce monde de concorde et d’harmonie grâce à la volonté de chacun et de tous dans le respect de la dignité de chacun et de tous.