mercredi 13 décembre 2023

Editorial du CREC. Le «en même temps» comme le «ailleurs» n’ont jamais existé, le Centrisme oui!

Les médias ont donc, à l’occasion du refus de l’opposition de discuter du projet de loi sur l’immigration, enterré une nouvelle fois le «en même temps»!

Cette devise d’Emmanuel Macron, apparue lors de la campagne présidentielle de 2017 connaît depuis son heure de gloire, non pas par sa réalité, mais par son utilisation et son référencement communicationnels constant ainsi que dans les controverses que cela a induit.

On rappelle, d’ailleurs que ce «en même temps» allait de pair avec un «ailleurs» où voulait se positionner Macron pour apparaitre nouveau sur la scène politique.

Parce qu’également le «en même temps» est un concept qui lui permettait de ratisser très large auprès des électeurs et, éventuellement, auprès des élus.

Or, au CREC, nous avons toujours affirmé que le «en même temps» était un simple slogan qui, au mieux, décrivait de manière primaire ce qu’est le Centrisme, au pire, était la description d’un simple opportunisme ou bien qu’il disait la nécessité du compromis mais alors il n’y avait aucun besoin d’inventer une nouvelle appellation.

On rappelle également qu’Emmanuel Macron, venant alors de la Gauche – il avait été membre du gouvernement de François Hollande – ne voulait pas se déclarer centriste, un terme qui n’était pas très vendeur à l’époque et ne l’est toujours pas d’ailleurs parce que constamment décrié de manière diffamante par ses adversaires.

Soyons clairs: on ne peut être en même temps de gauche et de droite, tout simplement parce que les notions de gauche et de droite sont des conventions adoptées afin de caractériser des idéologies politiques contraires.

C’est un peu comme si on prétendait que l’on était à la fois en haut et en bas!

En revanche, on peut se positionner sur une politique du juste équilibre qui est la définition de ce qu’est le Centrisme.

Nous renvoyons le lecteur à notre explication détaillée de cette notion: http://www.lecentrisme.com/p/le-centrisme-du-juste-equilibre.html

Pour les paresseux, voici sa définition:

Le juste équilibre est une bonne et pertinente répartition harmonieuse.

- Equilibre, c’est-à-dire répartition harmonieuse et juste répartition des forces ; un équilibre c’est-à-dire une harmonie, une symétrie, une pondération, un accord, une plénitude, un compromis.
L’équilibre, donc.

- Juste, c’est-à-dire conforme à la justice, à la morale, à la raison, à la vérité, à la réalité, à la règle, qui est tel qu’il doit être, qui est exact.

Juste parce qu’il est équitable, vrai, bon, exact, intègre, légitime et pertinent.
Juste, donc.

Juste équilibre : une exacte répartition harmonieuse conforme à la morale, à la raison et à la réalité.
Le « Juste équilibre » est ainsi une bonne et pertinente répartition harmonieuse.
Une politique intègre où se réalise le compromis mais où n’ont pas leur place la compromission et l’instabilité.

Le Centrisme du juste équilibre inclut évidemment quelques équilibres fondamentaux comme l’équilibre des pouvoirs, c’est-à-dire l’harmonie entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, l’équilibre économique, c’est-à-dire l’harmonie entre l’offre et la demande, l’équilibre budgétaire, c’est-à-dire la concordance entre les dépenses et les recettes du budget annuel de l’Etat et il se bat pour le meilleur équilibre naturel possible afin de préserver l’environnement.

Peu avant l’élection présidentielle de 2022, Emmanuel Macron est d’ailleurs revenu aux bonnes définitions politiques en se disant centriste.

Malheureusement, il a ajouté un adjectif qui est à l’opposé même ce que l’est le Centrisme, en l’occurrence «extrême».

D’autant que l’«extrême centrisme», invention de la gauche est utilisée par tous les adversaires du Centre pour le calomnier.

Pour ceux que cela intéresse nous les renvoyons à notre article:

«Extrême-centre» et «centrisme révolutionnaire», fâcheux oxymores

Enfin, nous avons démontré maintes fois que la politique d’Emmanuel macron était centriste dans l’esprit et que le président de la république actuel, s’il n’était pas strictement centriste était «central» et était au cœur de l’axe central qui aujourd’hui est composé de tous ceux qui défendent la démocratie républicaine libérale.

 

 

La quotidienne centriste du 13 décembre 2023. Refuser de discuter au Parlement est une négation de la démocratie

Le débat public est au cœur de la démocratie parce qu’il est l’élément concret qui démontre l’existence de la liberté de pensée, donc de la liberté d’opinion qui se matérialise dans la liberté d’expression.

Dans sa dimension politique, il y a un lieu privilégié pour sa tenue, c’est le Parlement.

Ici, les divers courants ayant obtenu une représentation grâce aux élections peuvent confronter leurs opinions, leurs accords et désaccords.

Sans discussion à l’Assemblée nationale et au Sénat, pour ce qui est de la France, la démocratie est amputée d’un de ses éléments essentiels.

Discuter et parlementer n’est pas une concession faite à l’autre camp mais un devoir de la représentation nationale vis-à-vis des citoyens.

Discuter n’est ni approuver ou désapprouver mais échanger avant de décider.

Ensuite, chacun prend ses responsabilités pour voter ou non un projet ou une proposition de loi, pour accorder ou non sa confiance au gouvernement en place.

Le refus de discuter n’est pas prévu par la Constitution qui permet, néanmoins, en son article 34 aux chambres du Parlement d’adopter leur propre règlement de fonctionnement.

C’est en son articler 94 alinéa 5 que le règlement de l’Assemblée nationale permet une «motion de rejet préalable» afin «de faire reconnaître que le texte proposé est contraire à une ou plusieurs dispositions constitutionnelles ou de faire décider qu'il n'y a pas lieu à délibérer».

Bien sûr, on peut trouver moult exemples qui légitiment l’existence d’une telle possibilité de la part des députés.

En revanche, lorsqu’il s’agit d’un projet de loi déposé par le gouvernement, celle-ci semble une sorte d’excès de pouvoir à disposition des députés.

D’autant si le sujet est particulièrement important.

Non pas parce que les députés sont aux ordres du gouvernement mais parce que ce gouvernement est soutenu majoritairement par les députés qui, s’ils n’ont plus confiance en lui, peuvent voter une motion de censure.

Dès lors, on voit bien que cette «motion de rejet», en l’espèce, est une manière de contourner le débat démocratique pour des raisons plus politiciennes qu’autre chose.

C’est une sorte de motion de censure de ceux qui manquent de courage…

Et c’est ce qui s’est passé avec le refus de discuter le projet de loi sur l’immigration, refus qui n’est pas tant un coup dur pour la gouvernement que pour le fonctionnement de la démocratie.

Car certains voudraient faire croire que ce refus est une «crise politique» alors même qu’il s’agit d’une crise démocratique parce qu’il y a ici déni de débat dans l’enceinte d’une assemblée dépositaire du pouvoir législatif.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]