vendredi 9 novembre 2007

Actualités du Centre. Nouveau Centre : Nicolas Perruchot démissionne de son poste de porte parole du groupe parlementaire

Le député du Loir-et-Cher Nicolas Perruchot, qui avait critiqué la veille le manque de « cohérence » et de « lisibilité » de l'action du gouvernement, a annoncé mercredi sa démission de sa fonction de porte-parole du groupe Nouveau centre, a-t-on appris auprès du président du groupe François Sauvadet. « C'est une décision personnelle que je respecte », a déclaré M. Sauvadet à l'Associated Press, en se refusant à tout autre commentaire. Dans un communiqué, M. Perruchot explique que le « fonctionnement d'un groupe parlementaire nécessite un partage d'objectifs entre ses membres, et notamment entre le président et le porte-parole ». « Ainsi, n'étant manifestement pas sur la même ligne que François Sauvadet sur différents points, je lui remettrai ma démission de porte-parole du groupe mardi 13 novembre prochain », ajoute le député-maire de Blois. Lors de son point-presse hebdomadaire à la suite de la réunion mardi des 21 députés du Nouveau centre, qui réunit les anciens UDF ralliés à Nicoals Sarkozy, M. Perruchot avait regretté le « manque de cohérence » et de « lisibilité » de l'action du gouvernement, jugé « qu'il est temps » que François Fillon « revienne sur le devant de la scène » et alerté sur le pouvoir d'achat et le hiatus avec le triplement du salaire du président de la République. François Sauvadet a jugé que ces déclarations allaient trop loin par rapport aux propos tenus lors de la réunion du groupe. « J'avais l'illusion de penser que cette liberté de parole était partagée par mes collègues du Nouveau centre, il n'en est rien », explique M. Perruchot. Le député-maire de Blois considère que l'utilité politique du groupe NC « ne se fera pas uniquement dans une attitude trop systématiquement similaire à celle du groupe UMP » et que le soutien apporté à Nicolas Sarkozy et au gouvernement « impose le respect de toutes les sensibilités, et donc de toutes les expressions, mêmes critiques ». Selon un proche du président du NC Hervé Morin, Nicolas Perruchot reste porte-parole du parti. Cette démission illustre la difficulté du groupe Nouveau centre à exister de manière autonome dans la majorité. Mercredi, les centristes se sont abstenus lors du vote du budget des Sports. « Nous ne serons pas un Modem bis », prévient M. Sauvadet. « Cette liberté de ton qu'on a, on entend l'assumer. On est dans la majorité une voix libre, constructive, et on ne veut pas y renoncer ».

L'Editorial d'Alexandre Vatimbella. Tout le monde a raison… mais la raison a le dernier mot

Il y a ceux qui pensent qu’il faudrait plus de liberté et de responsabilité car ils veulent que tout individu puisse prendre le maximum de décisions concernant sa vie en pleine responsabilité. Et ils ont raison. Il y a ceux qui pensent qu’il faudrait plus de solidarité car ils demandent à ce que les plus faibles soient aidés ainsi que ceux qui connaissent des problèmes à un moment difficile de leur existence. Et ils ont raison. Il y a ceux qui veulent plus d’équité et de méritocratie car ils pensent qu’il faut récompenser ceux qui veulent réussir quel que soit leur origine sociale. Et ils ont raison. Il y a ceux qui veulent plus d’égalité car ils pensent qu’il faut donner la même chance à tout le monde au départ. Et ils ont raison. Il y a ceux qui estiment que l’économie doit être totalement ouverte pour permettre la croissance et l’innovation. Et ils ont raison. Il y a ceux qui estiment que l’on doit protéger certains secteurs vitaux pour une société. Et ils ont raison. Et l’on pourrait continuer cette énumération des contraires encore longtemps.

Oui, tout le monde a raison. Car les choses ne sont jamais blanches ou noires. Tout le monde a raison parce que les situations sont souvent complexes. Tout le monde a raison parce qu’à côté de la raison, il y a le cœur et inversement. Tout le monde à raison parce qu’à côté de l’individu-roi, il y a la société-refuge.

Mais, comme dans tous ces paradoxes, si tout le monde a raison, c’est que tout le monde a tort. Car, aucune de ces affirmations sans l’autre n’est raisonnable. C’est de par leur mixité qu’elles acquièrent ce côté raisonnable, ce côté central – c’est-à-dire éloigné des extrêmes – qui les rend valides.

De même, tout le monde ne peut pas avoir raison en même temps. D’où le rôle éminemment important du politique et du choix politique. Car la politique est l’art de prendre des décisions suivant les circonstances. Et la meilleure politique c’est celle qui prend pragmatiquement les bonnes décisions au bon moment dans une vision de juste équilibre. C’est ici que la raison a le dernier mot.

Si nous devons obligatoirement faire des choix pour construire une politique efficace, il n’en reste pas moins qu’il ne faut pas oublier les options qui ne seront pas prises en compte pour la mener, sachant qu’elles sont tout aussi légitimes que celles retenues mais pas efficaces pour mener une bonne politique à une époque donnée.

Car, dans la durée c’est bien vers l’équilibre que tout doit tendre parce que nous devons construire une société harmonieuse où comme le dit un proverbe de la dynastie des Tang, « L'harmonie est nécessaire pour la prospérité des choses, l'uniformité au contraire entrave toute création. L'harmonie consiste en l'unité des différences. C'est seulement lorsque cette unité existe que les choses peuvent prospérer et qu'un souverain en tire avantage. À l'inverse, la simple accumulation des choses toutes identiques ne mène à rien. »

Se trouver au milieu , c’est-à-dire loin des extrêmes, ce qui représente la meilleure position politique possible pour les Chinois, c’est à la fois prendre en compte toutes les opinions, tenter de concilier le maximum d’intérêts divergents mais aussi prendre des décisions.

Toutes les bonnes raisons doivent se fondre dans la raison et celle-ci prend appui sur le réel.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC

Une Semaine en Centrisme. L’internationale du Centre

Au moment où le Mouvement démocrate et le Nouveau Centre vont tenir leurs congrès constitutifs, il n’est pas inutile de faire le point sur l’existence du Centre et du Centrisme dans le monde. Car le Centre et le Centrisme sont souvent l’objet d’attaques, voire de railleries, de la part de gens de Gauche et de Droite qui nient jusqu’à leurs existences. Oui mais voilà ces attaques n’empêchent nullement de nouveaux partis d’émerger dans le monde entier et de se réclamer du Centrisme et du Centre et des électeurs de voter pour eux.
Aux quatre coins du monde, sous toutes les latitudes et sur tous les continents, de l’Espagne à la Côte d’Ivoire en passant par le Japon de nouveaux partis centristes se créent et prennent rapidement une position importante dans la vie politique locale. De plus, après une relative éclipse, le Centrisme revient en force dans de nombreux pays au premier rang desquels les Etats-Unis. L’expérience de droite parfois extrême de George Bush et les échecs des « libéraux » (gauche) démocrates ont remis en selle le « Third Way », la Troisième voie chère au président Bill Clinton et dont sa femme, favorite pour la présidentielle de 2008, est la principale leader.
Bien sûr, les programmes politiques et les plates-formes électorales peuvent varier d’un pays à l’autre. Mais n’est-ce pas aussi le cas avec la Droite et la Gauche ? La diversité du Centre est aussi une marque de son pragmatisme et de sa capacité d’adaptation. Car c’est bien là une des clés de la pérennité d’un mouvement centriste au niveau mondial. Plus que la Droite et le Gauche, le Centre véhicule une pensée politique qui est capable de s’adapter à toutes les situations et qui ne demeure pas prisonnière de schémas dépassés qui datent pour la plupart du XIX° siècle. De ce point de vue, le Centrisme est bien la pensée politique de l’avenir, celle qui permet de dépasser les clivages idéologiques en offrant la possibilité de créer une société harmonieuse débarrassée des confrontations passéistes. Car le projet centriste est le seul qui offre à tous de se réaliser dans le cadre de la liberté et de la solidarité. C’est tellement vrai que la Droite et la Gauche, une fois au pouvoir gouverne au centre. Mais elles ne sont pas du Centre, de cette culture de la réunion, du consensus et du compromis. Et c’est toute la différence…