samedi 16 juillet 2022

La quotidienne centriste du 16 juillet 2022. Plus la Chine ira mal économiquement, plus elle sera dangereuse militairement

Le nationalisme est brandi par tous les pouvoirs, et plus particulièrement les autocraties et les totalitarismes, quand la situation, notamment en matière économique et sociale, est préoccupante ou critique.

On le voit bien en Russie avec Poutine, en Turquie avec Erdogan sans oublier Johnson et son désastreux passage comme premier ministre au Royaume-Uni où le Brexit, un renouveau britannique et la soi-disant hostilité de l’Union européenne ont été constamment brandi par le populiste démagogue de bas étage.

Et cela pourrait bien être le cas en Chine avec toutes les conséquences terribles que cela pourrait amener.

L’exacerbation du nationalisme par le Parti communiste chinois, surtout depuis la prise du pouvoir du dangereux Xi Jinping, n’est pas nouvelle, bien sûr.

Mais elle est, jusqu’à présent, plus une posture qu’un agir même si les provocations contre Taïwan mais aussi l’ensemble des voisins de la Chine, de l’Inde au Japon en passant par le Vietnam ou les Philippines, sont quasi-quotidiennes.

Cependant, la Chine a plus à perdre dans son plan de développement à une confrontation frontale qu’à une coexistence, si ce n’est pacifique, en tout cas à l’agressivité maitrisée.

Pour autant, tout cela ne vaut que si le Parti communiste parvient à maintenir ce qui assure la paix sociale et une certaine cohésion d’un pays – rappelons-le morcelé par les différentes ethnies et les anciennes divisions territoriales qui ne sont pas éteintes, loin de là – c’est-à-dire la croissance économique.

Or, celle-ci s’effrite, se fragilise et les chiffres maquillés depuis des années par les pouvoirs locaux et repris par Pékin pour gruger la communauté internationale ne peuvent même plus cacher cette réalité.

Dès lors, la fuite en avant nationaliste à l’instar de celle de Poutine en Russie, est une option pour Xi, d’autant plus tentante que son «rêve chinois» est de faire de la Chine la première puissance mondiale qui dicterait son agenda au reste de la planète, qui aurait (re)conquis un certains nombre de territoires que le despote estime revenir de droit à celle-ci.

D’autres raisons peuvent faire craindre cette fièvre nationaliste dont on a vu qu’elle peut mobiliser une partie de la population.

Celle par exemple du déficit en femmes du pays dont l’Histoire nous montre qu’elle est un motif prééminent de guerre, à la fois, pour aller «se servir» en femmes et pour canaliser une population largement masculine qui, ne trouvent pas de compagnes, développe une agressivité qu’il vaut mieux tourner contre l’extérieur pour éviter qu’elle ne se retourne contre le pouvoir en place.

La Chine joue actuellement profil bas mais n’a renoncé à rien de ses rêves de grandeur et de sa volonté de vengeance contre l’Occident dont elle estime qu’il est responsable de son déclassement à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle.

S’y ajoute cette détestation de la liberté et de son régime, la démocratie d’autant plus que ceux-ci démontreraient dans toute son imposture, l’affirmation que la Chine est depuis toujours un seul pays uni et qui serait comme prétendre que l’Europe l’est également…

Au-delà des différences entre les Cantonais, les Shanghaïens et les Pékinois, la rivalité entre le pays des Hans et la Mandchourie, le Tibet et le Xinjiang sont deux nations annexées de force par la Chine.

Alors, la Chine s’est peut-être un peu assoupie ces derniers temps – sauf à Hongkong évidemment – mais cela ne durera qu’un temps et il serait heureux de ne pas l’oublier quand elle se réveillera.

 

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