dimanche 28 février 2021

Propos centristes. France – Covid19, vaccination et «pass sanitaire»; Protection de l’environnement et changement climatique; lutte contre l’extrême-droite; Europe…

Voici une sélection, ce 28 février 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.


► Emmanuel Macron (Président de la République)

- [Covid19 et passe sanitaire] Nous devons tous avoir une réflexion sur ce que j’appelle un «pass sanitaire» et je tiendrai une réunion avec les membres du gouvernement la semaine prochaine. Nous devons préparer, organiser la réouverture des structures comme les musées, les salles de spectacle, les restaurants, les lieux de convivialité, les festivals, quand ce sera possible. Il est évident que pour organiser ces réouvertures on va tout faire pour protéger en même temps la population et les professionnels. Nous allons mettre en place une organisation par ce que j’appelle un «pass sanitaire» c’est-à-dire que l’on va d’abord demander à ce que les gens s’enregistrent  pour faciliter le système d’alerte (…) avec sans doute l’intégration de tests négatifs récents (…) on pourra regarder si vous vous êtes fait vacciner. (…) c’est un sujet important pour permettre la réouverture de ces lieux qui va poser beaucoup de questions techniques, de respect des données individuelles, d’organisation de nos libertés. Il faut préparer dès maintenant techniquement, politiquement, juridiquement ce sujet. (…) J’attire tout de suite l’attention sur le fait que quand je dis «pass sanitaire», ça ne peut pas être soumis au vaccin. Parce que si l’on arrive à un moment donné au printemps à rouvrir certains de ces lieux, nous ne saurions conditionner leur accès à une vaccination alors même que nous n’aurions pas ouvert la vaccination aux plus jeunes d’entre nous. (…) Donc il ne faut pas le lier au vaccin, c’est plus complexe que cela.

- La lutte contre le changement climatique et pour la protection de l’environnement est clairement une question de paix et de sécurité à part entière. Je ne reviens pas sur tout l’agenda suivi des accords de Paris et ce que nous discuterons sans doute en virtuel le 22 avril puis à Glasgow et les objectifs qui sont les nôtres à l’égard des générations actuelles et futures. Mais très clairement, le lien entre climat et sécurité, s’il est complexe, est indéniable, en quelque sorte inexorable et au-delà même de ce qui peut être écrit. 

- Sur les 20 pays les plus touchés par les conflits dans le monde, 12 font également partie des pays les plus vulnérables aux impacts des changements climatiques. Dans le Pacifique et à défaut d’action résolue d’adaptation, les habitants de certaines îles n’auront d’autre choix que de quitter leurs terres. Et nous avons appris ces dernières années combien les conséquences des désertifications, de la réduction des réserves halieutiques comme des possibilités d’établir des cultures stables conduisaient à des conflits. La zone du lac Tchad en est la parfaite illustration, qui a subi des migrations et une large partie de la conflictualité, au-delà du fait terroriste islamiste, a été nourrie par des migrations forcées par le changement climatique. Il en est de même du succès de Boko Haram dans la région et du changement d'usage de certaines terres dans le Nord-est nigérian. Donc très clairement, nous voyons les conséquences dans ces zones d'un agenda climatique non maîtrisé sur l'insécurité et en quelque sorte sur la naissance de nouveaux conflits mais aussi sur un agenda, celui des déplacements de populations, des migrations subies et donc des réfugiés. 

- Les réfugiés climatiques sont de plus en plus nombreux. Les réfugiés climatiques sont en train aujourd'hui de devenir les premières cibles de la pandémie et de la crise alimentaire. Et nous voyons bien, en quelque sorte, le cumul de tous ces agendas. Et très clairement, un échec sur le front du climat saperait les efforts de prévention des conflits et de consolidation de la paix. C'est pourquoi je soutiens totalement l'initiative de saisir ces enjeux au niveau du Conseil de sécurité des Nations Unies dans le cadre de son mandat de maintien de la paix et de la sécurité internationale. L'action du Conseil doit être guidée par la nécessité d'atténuer les effets du changement climatique sur les populations et ses conséquences sur le développement des conflits. Cette action peut être conduite dans le cadre d'une diplomatie climatique multilatérale efficace, et en nous dotant aussi d'une palette d'outils à disposition. Après un événement climatique extrême, il faudra des mesures d'urgence qui sont humanitaires pour sauver des vies, assurer la sécurité, fournir aussi des moyens d'une reconstruction durable. Et dans d'autres cas, il faudra aider les communautés à s'adapter face à la montée inéluctable des eaux, la dégradation des sols. 

- Les conséquences du changement climatique sont injustement réparties et nous devons prendre en compte, évidemment, ceci dans nos engagements. Il y a un mois, j’ai plaidé pour que la part de la France justement dans la finance climat dédiée à l’adaptation augmente. La France consacrera 2 milliards par an, soit 1/3 de la finance climat à l’adaptation. Et l’action doit être particulièrement mise sur plusieurs zones.
D’abord l’Afrique. Très clairement, c’est en Afrique, les deux exemples que je citais tout à l’heure l’ont montré que nous avons les conséquences parmi les plus criantes de ce lien climat sécurité. Le 11 janvier dernier, à l’occasion du One Planet Summit dédié à la biodiversité, nous avons lancé un accélérateur de la Grande Muraille verte. La Grande Muraille verte est une initiative qui existe depuis plus de 10 ans aujourd’hui qui regroupe 11 États du Sahel et je salue tous mes amis sahéliens que j’aperçois ici aussi. 11 États du Sahel avec un objectif de restaurer 100 000 000 d'hectares de terres pour l'agriculture et de créer 10 millions d'emplois tout en séquestrant 250 millions de tonnes de carbone, ce qui serait une contribution remarquable de l'Afrique aussi à la lutte contre le réchauffement climatique. Sur cet agenda-là, nous avons décidé de réinvestir, de remettre de la gouvernance et nous le savons bien compte tenu de ce que vivent les pays du Sahel aujourd'hui face à la menace terroriste, nous avons, en accélérant nos réponses pour la biodiversité et contre le réchauffement climatique dans le Sahel, un instrument très concret de la lutte pour le climat et pour la paix. Complètement, joint. Et c'est exactement le même esprit en Afrique qui a animé toutes les initiatives qui ont été prises pour la forêt tropicale.
Nous avons aujourd'hui dans la région Indopacifique, donc Pacifique-Océanie énormément d'États vulnérables. Nous le savons, des États-nations qui, aujourd'hui, auront énormément de mal à s'adapter si nous ne brisons pas le cours du réchauffement et des dérèglements climatiques. Les réponses sont apportées qui sont les conditions à la paix et la stabilité de toute cette région, et nous devons les apporter dans un cadre multilatéral, sinon l'anxiété climatique, les troubles climatiques viendront durcir une situation géopolitique que nous connaissons et seront en quelque sorte les instruments d'une diplomatie de l'adaptation climatique qui créera les guerres des prochaines années, en proposant des repeuplement, en proposant des aménagements à la main de l'un ou l'autre grand État souverain de la région. 

- L'agenda dans l'Arctique sera l'un des enjeux majeurs des prochaines années et sera un enjeu climatique et géopolitique, mariant les réponses qui devront être les nôtres pour prévenir, accompagner le réchauffement qui est aujourd'hui à l'œuvre et éviter les tensions géopolitiques qui sont en train de naître dans cette région.

- La bataille contre les fléaux du 21ème siècle doit être le ferment d'une unité retrouvée du Conseil de sécurité. La pandémie nous a montré la réconciliation de la lutte pour la santé mondiale, pour la biodiversité et pour la lutte contre le dérèglement climatique. Je crois qu'il en est de même en y adjoignant les sujets de paix et de sécurité. Nous sommes de plus en plus en train de réunifier ces agendas autour de la protection de l'humain et de créer aussi les voies et moyens d'une reconsolidation en quelque sorte d'un multilatéralisme efficace et d'une nécessité pour les membres permanents comme pour l'ensemble des membres du Conseil de sécurité, de coopérer sur cet agenda concret pour les prochaines années, car il en va non pas de conflits régionaux dont on pourrait accepter qu'ils se dégradent – encore que, je pense qu'on ne devrait jamais s'y résoudre – mais il en va de notre santé, de nos vies, de la stabilité de notre planète. 

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)

- La question n’est pas d’être pour ou contre le confinement mais de tout faire pour l’éviter. Les préfets réunis en visioconférence ce matin travaillent main dans la main avec les élus locaux pour renforcer territoire par territoire notre stratégie de lutte contre la covid19.

- La loi climat et résilience et France relance forment un tout.

- Le plan hydrogène présenté en septembre fera de notre pays un acteur mondial incontournable de cette filière.

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)

- Le projet de loi climat et résilience est un texte pionnier en Europe. Il est à l’image de notre action pour un continent aux politiques économiques, commerciales, agricoles structurées par l’écologie. L’ambition de la Convention citoyenne passe aussi par là.

- Remettre en cause ma loyauté est une absurdité totale. Je suis membre de ce gouvernement, je travaille par définition pour le Président de la République. Je me bats chaque jour pour qu’Emmanuel Macron ait le meilleur bilan écologique, pour le pays, pour nos enfants.

- L'interdiction de mise en location de passoires thermiques, 20% de vrac dans les supermarchés, le carbone score, etc.: la loi climat et résilience, ce sont des mesures concrètes pour changer la vie des Français. Elle peut redonner confiance en la politique.

- Mesurons l'action du gouvernement à l'échelle du quinquennat, de toutes les lois écologiques, du plan de relance. Peut-on tenir nos engagements climatiques ? Oui : c’est atteignable si nous mettons en œuvre les mesures sur la table de manière ferme. C'est bien mon intention.

- Les citoyens de la Convention citoyenne pour le climat ont accompli un travail remarquable. Ils laisseront un héritage démocratique et écologique considérable qu’il ne faut pas dévaloriser. Ils peuvent en être fiers.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)

Dessinons une École plus sûre, plus verte, plus ouverte, favorisant l’inclusion et le bien-être de tous. L’éducation nationale lance une grande enquête sur le bâti scolaire au moment où le plan de relance permet de nouveaux investissements.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)

- Heureux d’entendre Janet Yellen annoncer que les Etats-Unis renoncent au dispositif de "Safe Harbor" qui bloquait les négociations. C’est une avancée majeure. Un accord international sur la taxation minimale des entreprises et la taxation sur les services numériques est à portée de main.

- Avec France relance, nous nous engageons à accompagner les générations futures sur le marché de l’emploi. (…)  N’ayez pas peur de l’avenir qui vous attend. Il vous appartient. Ne laissez pas les discours négatifs vous dicter comment il sera. C’est vous qui décidez et personne d’autre.

 

Florence Parly (ministre des Armées)

L’Europe de la défense, c’est du concret. Au Sahel, dans le détroit d’Ormuz, en Méditerranée, sur notre sol, ce sont nos armées qui agissent et s’entraînent ensemble, les forces politiques de nos pays qui se mobilisent pour la sécurité des citoyens. Nous avançons.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)

Je suis une femme de gauche. La justice sociale et l’égalité des chances sont les combats de ma vie. Et c’est en Emmanuel Macron que j’ai trouvé leur meilleur défenseur. Alors je le dis aux électeurs de gauche : regardez ce que nous faisons, ne baissez pas les bras face au FN.

- Marine Le Pen est une femme dangereuse. Son vernis de respectabilité ne doit pas nous tromper : le Front national reste le parti qui cherche des boucs-émissaires et propose des solutions simplistes et démagogiques.

- Prolongation des droits des demandeurs d’emploi arrivés à échéance depuis le mois de novembre, création d’une aide d’urgence de 900€/mois pour les travailleurs précaires... Dire que l’on ne s’occupe pas des victimes de la crise économique est simplement faux.

 

Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)

Le Code de justice pénale des mineurs est promulgué. Aujourd’hui, des peines sont prononcées contre des jeunes de 22 ans pour des faits commis à 16. Le Code met fin à cela. La Justice des mineurs est faite d’un équilibre entre éducation et répression.

 

Roselyne Bachelot (ministre de la Culture)

Les librairies et les disquaires sont des commerces essentiels. Cela n’a jamais fait aucun doute. Aujourd’hui, le gouvernement a pris la décision de permettre aux librairies et aux disquaires de rester ouverts en cas de confinement, ce dont je me félicite!

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)

La puissance d'une nation, c'est aussi la force de son agriculture.

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)

- LaREM est devenue la dernière force politique à combattre le RN. À gauche comme à droite, on préfère parier sur la présence de l'extrême-droite au 2e tour de la présidentielle sans rien proposer.

- Au sein de la Fonction publique comme ailleurs, nous avons le courage de combattre tous les ennemis de la République : islamisme, sectarismes de tous ordres, extrême-droite.

- Le jeu qui consiste à jouer les élections de 2022 plutôt que d'agir en responsabilité en 2021 est dangereux.

- L'Etat a besoin des collectivités, comme les collectivités de l'Etat. J'en ai assez du double discours irresponsable des élus qui sont hors caméra dans la concertation avec le gouvernement, pour jouer ensuite l'opposition systématique devant les médias.

- Les déclarations d'Anne Hidalgo sur un confinement de Paris tiennent de la démagogie et d'un climat préelectoral qui n'a pas lieu d'être. Paris n'est pas une île déconnectée de sa banlieue et des milliers de gens qui y travaillent. Ça ne tient pas debout.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)

- Nous voulons davantage simplifier la vie des entreprises, que les choses aillent plus vite quand elles veulent investir ou réinvestir.

- La France est un grand pays d’agriculture et les investisseurs étrangers le savent : nos agriculteurs ont du talent, portent l’innovation et l’attractivité!

- Ces investissements étrangers sont clés pour la relance, pour la croissance et même pour les exportations françaises puisque 30 % de nos exportations sont réalisées par des entreprises détenues par des étrangers.

 

Emmanuelle Wargon (ministre chargée du Logement)

Quel rempart la gauche au pouvoir avait-elle dressé contre le FN ? Quelles avancées pour rattacher les classes populaires au projet républicain ? Femme de gauche, j'ai rejoint Emmanuel Macron pour mener ce combat au quotidien. Tout nous sépare du RN. Ne nous résignons pas.

 

Jean-Baptiste Djebbari (ministre chargé des Transports)

- La promesse républicaine, c’est : où que vous naissiez, l’école doit vous permettre de vous en sortir.

- Dans une course, l’école doit nous mettre tous sur la même ligne de départ. Ça n’empêche pas la course d’avoir lieu.

- Notre problème n’est pas la formation mais la rétention de nos élites.

- Face à un marché mondial, on a un intérêt objectif à agir en Européens. Si on ne le fait pas, on sera beaucoup moins forts. L’Europe est un amplificateur de puissance.

- Je ne suis pas béat sur la libéralisation du transport aérien. Elle a des vertus : c’est ce qui a permis à la classe moyenne de voyager. Elle a aussi des travers : le dumping social et fiscal.

- L’Europe n’a pas su réguler le dumping social dans l’aérien. J’ai fait des propositions à la Commission européenne. La concurrence sans équité sociale n’est pas acceptable.

- J’ai lancé un plan pour sauver les petites lignes de train. Là où ça circule le plus, l’Etat reprend la main. Sur le réseau intermédiaire, Etat et régions co-investissent. Sur le réseau d’intérêt local, on donne aux régions la possibilité de trouver de nouveaux modèles.

- En 2017, on a trouvé une SNCF surendettée et un réseau qui privilégiait le TGV. Nous avons fait pause sur les grands projets. Assaini la SNCF. Réinvesti dans les petites lignes.

- La France et l’Europe ont tout pour devenir des champions de l’hydrogène.

- On entend beaucoup : « l’hydrogène, c’est l’avenir ». Mais pourquoi ? 1 électrolyseur de 20MW produit 8 tonnes d’hydrogène par jour. C’est assez pour alimenter 12 000 voitures. Et donc éviter 27 000 tonnes de CO2 par an. Notre objectif : 6,5GW de capacité d’électrolyse en 2030.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)

- Faisons campagne en #2022 projet contre projet. Nous portons un projet ambitieux pour la France et je souhaite vivement que nous gagnions la prochaine élection présidentielle contre un autre candidat que Marine Le Pen.

- En 3 mois, nous avons engagé 10 milliards € du plan de relance sur les 100 milliards prévus jusqu'en 2022. Et Bruno Le Maire a été très clair sur nos objectifs : nous aurons engagé 40 milliards € du plan à la fin 2021. L'enjeu est de permettre à notre économie de rebondir.

- [Vaccins covid19] La responsabilité que j'ai et sur laquelle je suis pleinement mobilisée est de négocier la production avec les laboratoires, de faire inspecter leurs usines lorsqu'elles rencontrent des difficultés, et d'anticiper des goulets d'étranglement.

- La France est l'un des rares pays en Europe en situation de produire 5 des 6 premiers vaccins qui seront mis sur le marché en Europe. Cette production française représentera des centaines millions de doses de vaccins sur 2021.

- Sanofi produira dès septembre 27M de doses / mois des vaccins contre la covid19: BioNTech, Janssen, et le sien s'il obtient la mise sur le marché. L'enjeu : être capable d'apporter des solutions à court-terme mais aussi sur la durée, sur les variants et les éventuels rappels.

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)

L’extrême droite : « Les étrangers ne doivent pas vivre des aides sociales ils doivent s’intégrer et travailler ! » Le gouvernement : met en place des programmes d’intégration pour permettre aux étrangers de travailler. L’extrême droite: « Quel scandale ce privilège ! »

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)

- [Macronisme] C’est un progressisme réformiste au niveau économique, l’attachement à la République sur le plan de nos valeurs et l’engagement européen du pays.

- La proportionnelle est une bonne réforme, c’est l’équilibre entre un pays gouvernable et une respiration démocratique. Préparons ce débat. Travaillons de manière transpartisane sur ce sujet. 

- La présence de l’extrême-droite dans notre vie politique : ne croyons pas que c’est normal, inévitable, ou sans risque. Le combat contre l’extrême-droite se mène tous les jours, en expliquant ses mensonges et ses incohérences. C’est une girouette dangereuse.

- L'extrême droite au 2e tour, ce n'est pas une fatalité. Ce n'est ni normal, ni inévitable, ni sans risque.

- En Europe, nous avons une culture du risque et de l’innovation moins grande que d’autres pays. On a beaucoup accéléré, en respectant des procédures sanitaires très strictes. 

- On a proposé au Conseil européen de travailler ensemble sur un pass sanitaire, autour des questions scientifiques, éthiques et techniques qu’il pose. Nous devons anticiper.

- La vaccination ne peut pas être le sésame unique de la réouverture des activités sinon on créé une société à deux vitesses, très injuste.

 

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)

Le numérique a pris une dimension essentielle aujourd’hui dans nos vies. C’est un pourvoyeur massif d’emplois, même en cette période de crise. En 2020, il en a créé entre 20 000 et 30 000 en France. Le numérique pèse plus désormais que l’aéronautique dans notre économie : il représente 500 000 emplois. Et, c’est une dynamique qui est à l’œuvre dans tous les territoires.

 

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)

Grâce au nouveau service public, la pension alimentaire ne pourra plus être utilisée comme levier de pression, une source de tensions pour les parents et les enfants.

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)

[Front républicain contre l’extrême-droite] J’ai déjà fait barrage. Et je le ferais encore. Ceux qui épargnent les extrêmes, toujours et encore, portent une responsabilité.

 

Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)

- En 2012, le RN c'est 6 421 426 voix au 1er tour. En 2017, c'est 7 678 491. Sans la candidature d'Emmanuel Macron, qui était en capacité de créer un barrage au second tour ? Entre la radicalisation des uns et les affaires des autres. La responsabilité pour 2022 sera collective.

- Je n'ai jamais donné dans la "morale républicaine". On ne fait pas la morale aux Français comme s'ils votaient "bien" ou "mal". Combattre le RN, ce n'est pas refuser le débat face à lui ou ceux qui de facto le représentent. Ce n'est pas leur laisser le champ républicain libre.

- On vit le même débat depuis la présidentielle : LREM serait responsable de l'affaissement idéologique et politique des forces d'opposition à gauche et à droite. Comme si ça les exonérait d'une autocritique sérieuse. Comme si leur incapacité à s'allier était notre responsabilité.

- On est tous responsables. Tous. On peut éviter le prophétie auto réalisatrice disant matin, midi et soir, jusqu'à la nausée, qu'il est inévitable que le RN soit au second tour. On peut aussi tous combattre le RN plutôt que mettre en cause ceux qui se sentent seuls à le faire.

 

Jean Baptiste Moreau (député)

Libé à raison de nous alerter sur l'état de l'opinion et de l'électorat. Il n'y aura plus de front républicain, c'est un fait. Le RN au pouvoir serait une catastrophe. Nous ne l'empêcherons pas par l'incantation mais par notre action, notre humilité et notre force de conviction.

 

Laurianne Rossi (députée)

"Les discours identitaires ne font que renforcer le discours identitaire de l’extrême droite." Les mots si justes de Caroline Fourest sur le danger de l’identitarisme pour notre démocratie. Il ne porte pas la cause des minorités : il les désigne, il les assigne, il nous divise.

 

Laurent Saint-Martin (député)

- Pour protéger davantage notre économie, le Fonds de solidarité évolue. Nous indemnisons mieux, avec des montants plus élevés. Depuis ce matin, les entrepreneurs peuvent solliciter cette aide pour le mois de janvier.

- France relance, c’est aussi agir concrètement pour la formation et l’emploi des plus fragiles. La relance de notre pays sera économique, environnementale et sociale.

 

Pieyre-Alexandre Anglade (député)

Reconfinement à Paris: la Mairie rétropédale. Voilà ce qui arrive quand la gestion du COVID19 est directement indexée sur l’ambition présidentielle de la Maire de Paris.

 

● MoDem

Bruno Millienne (député)

Souveraineté alimentaire et souveraineté agricole vont de paire. Privilégions le local et durable.

 

● UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]

Jean-Christophe Lagarde (président)

- Covid19: on voit que l’Europe manque d’un pouvoir issu des citoyens. Alors que l’Europe est à la traîne, les pays dotés d’un vrai pouvoir politique valident les différents vaccins 3-4 semaines avant nous en pressant leurs autorités sanitaires. Personne ne peut le faire dans l’Europe.

- Pour lutter contre les variants du Covid19, il faut se baser sur l'agilité de duo Maire-Préfet pour que les mesures soient les mieux adaptées aux territoires.

- Le passeport vaccinal est le seul moyen de retrouver une vie normale. Préparons-le maintenant pour qu’il soit efficace en mai / juin. La Grèce, l’Italie et le Royaume-Uni sont déjà entrain de le mettre en œuvre. Anticipons !

- [Pass sanitaire] Ce qu'on nous propose, c'est un peu n'importe quoi ! Ce qu'il [Emmanuel Macron] nous propose en réalité c'est une nouvelle application anti-Covid un peu améliorée, juge-t-il. Je rappelle qu'il n'y a que 13 millions de Français qui ont téléchargé cette application, c'est-à-dire très peu de Français. (…) Si je comprends bien: si vous êtes vacciné, vous aurez un passeport vaccinal pour aller librement en vacances en Grèce, en Italie, au Portugal etc. Faire ce que vous voulez, mais vous ne pouvez pas aller au restau, à la salle de sport, à un concert ? Vous êtes la même personne avec le même vaccin ! Ça n'a aucun sens. Cela "revient à dire : «que vous soyez vaccinés ou pas, ça ne fait pas de différence». (…)Moi, je ne suis pas obtus. Je dis simplement qu'évidemment, les gens qui ne sont pas encore vaccinés doivent avoir des droits. On peut leur demander d'avoir un test. C'est le cas aujourd'hui si vous prenez l'avion pour aller aux Antilles, en Corse, etc. On vous demande d'avoir un test PCR, mais si vous avez eu le vaccin, vous n'avez pas besoin de test PCR ! (…) Une fois de plus, comme cela a été le cas pour les masques, comme c'est le cas pour les vaccins, on est tout le temps en retard d'un train. (…) On ne va quand même pas emmerder les gens qui se sont fait vacciner parce qu'il y a des gens qui ne veulent pas se faire vacciner, il faut arrêter, dit-il. Les gens qui se sont fait vacciner ont pris cette responsabilité. Ceux qui ne se sont pas fait vacciner ont pris la même responsabilité.

 

► Autres

● Organisations centristes
Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)

 

Nathalie Loiseau

Il y a des moments où on ne peut pas laisser dire n’importe quoi. Quand j’entends dire, par une députée européenne de la gauche, que le terrorisme n’est pas une préoccupation majeure en Europe, je pense à toutes les victimes que mon pays et d’autres à travers le continent déplorent.

 

Pascal Canfin

Après quatre ans de négociations, l’accord trouvé hier entre les États membres pour mettre en place un reporting pays par pays des activités et des profits des grandes entreprises est un pas en avant déterminant contre l’évasion fiscale.

 

● Personnalités centristes
Jean-Pierre Raffarin (ancien premier ministre)

- L’avenir de notre République n’est pas écrit. Mais l’avenir hors de la République ne sera pas heureux!!

- La société respecte-t-elle la pensée? Celui qui ne pense pas comme nous est plus attaqué, personnellement, que ne l’est sa pensée, dialectiquement. La société préfère-t-elle accuser que contredire? Attention le débat c’est la dynamique de la démocratie. L’injure c’est sa négation.

 

 

L’Humeur du Centriste. Mettre Borloo dans les pattes de Macron, le rêve de la Gauche et de la Droite

Jean-Louis Borloo et Emmanuel Macron

Voici un autre production lunaire d’un ex-«quotidien de référence», Le Monde, pour ne pas le citer.

Résolument à gauche – avec les mêmes tentations post et décoloniales, intersectionnelles, racialistes, indigénistes, etc. que son modèle américain le New York Times – et plus encore résolument anti-Macron, le journal vient de publier un article sur Jean-Louis Borloo lui prêtant nombre de propos et d’envies alors même que la journaliste reconnait que l’intéressé lui a pratiquement raccroché au nez en lui indiquant qu’il n’avait rien à dire et qu’il n’entrerait pas dans un jeu politicien où ses propos seraient évidemment déformés pour servir certaines causes partisanes…

Oui, Borloo connait bien le «nouveau journalisme» du Monde et de quelques autres médias!

Alors, au lieu de ne rien publier, la journaliste en question a fait comme d’habitude: elle est allée interroger des politiques et des «amis» de Borloo, la plupart qui n’ont pas de noms – c’est tellement plus facile de mettre des mots sur des anonymes qui ne viendront pas se plaindre que l’on a déformé leurs propos! –, la plupart étant bien entendu des opposants à Macron et qui fustigent le président de la république en utilisant l’ancien ministre et fondateur de l’UDI…

Pour bien enfoncer le clou, notre journaliste rappelle à pratiquement toutes les lignes le ressentiment personnel de Borloo envers Macron notamment parce qu’il n’aurait pas repris son plan banlieue que la plupart des experts ont à l’époque estimé irréalisable et d’un coût prohibitif.

Mettre un centriste – plutôt homme de droite avec un tropisme centriste – dans les pattes de Macron en vue de 2022, quoi de meilleur pour semer la zizanie dans les soutiens du président de la république!

D’autant qu’il parait – on n’a évidemment pas de citation puisqu’il a refusé de répondre – que Borloo songerait à se présenter parce qu’il pense que Macron serait battu par Marine Le Pen.

Quand on sait son aversion répétée pour cette élection, on reste interdit quant à cette «révélation».

Jean-Louis Borloo a beaucoup de choses intéressantes à dire en public et en privé.

Peut-être même que ce que rapporte Le Monde est exact voire en-dessous de la réalité.

Peut-être.

Car – comme pour tout autre responsable politique – je préfère quand c’est lui qui s’exprime directement et non ses porte-paroles autoproclamés surtout lorsque l’on sait le peu d’estime qu’ils portent à certains d’entre eux, le tout passé à la moulinette d’une partialité journalistique…

Ceux qui, à Gauche et à Droite, cherchent à le mettre dans les pattes du président, comme ils tentent de créer systématiquement des dissensions entre ce dernier et François Bayrou ou sortent Jean-Christophe Lagarde de la naphtaline lorsqu’il l’insulte pour les mêmes objectifs, parviendront peut-être à semer la zizanie dans le camp centriste et empêcheront in fine la réélection d’Emmanuel Macron s’il se représente.

Et, peut-être même, que grâce à eux, Marine Le Pen entrera à l’Elysée…

 

Centristement votre.

 

Le Centriste

 

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Le populisme est la négation de la démocratie

Si la démocratie est définie par la formule un peu trop lapidaire (il faut y ajouter ce qu’en disait Albert Camus: «la démocratie ce n’est pas la loi de la majorité mais la protection de la minorité») mais néanmoins puissante du président américain Abraham Lincoln, comme «le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple», dans sa dérive populiste, elle devient ce que l’écrivain Irlandais Oscar Wilde pensait de ce régime, «l’oppression du peuple par le peuple pour le peuple».

Dans le premier cas, l’individu s’y retrouve, pas dans le deuxième.

Et, pour Wilde, cette situation imposait la révolte de l’individu.

Non pas celle des populistes – qui n’est en fait qu’une litanie d’insultes suivie, parfois, d’émeutes violentes – mais de ces personnes libres qui refusent le diktat de la foule qui veut régir et assujettir tous les esprits affranchis parce qu’elle ne supporte pas les différences même si elle prétend se révolter contre un Léviathan mais qu’en fait elle veut simplement en prendre la direction pour ses propres fins.

On le constate tous les jours dans les pays qui ont installé par les urnes des populistes au pouvoir comme le Brésil, l’Inde ou la Hongrie (et, bien entendu, les Etats-Unis pendant la présidence de Trump) où les attaques continuelles contre l’Etat de droit démocratique ont pour but de museler tous ceux qui ne pensent et ne votent pas «correctement» avec leur stigmatisation et leur érection en boucs émissaires de tous les tourments possibles et imaginables.

De mauvais citoyens en quelque sorte.

On le constate dans les différents mouvements populistes qui ont vu le jour ces dernières décennies et qui n’étaient ni plus ni moins que la négation de la démocratie et non pas comme certains le prétendent dans des thèses abscondes, des rappels démocratiques voire des approfondissements de la démocratie.

A moins que selon eux la démocratie ne soit un grand carnaval permanent où l’on a le droit de faire n’importe quoi, de se prendre pour n’importe qui et d’agir en toute impunité en s’en prenant à tous ceux que l’on considère comme les «responsables» d’un monde que l’on fuit plutôt que de le bâtir pour qu’il soit meilleur.

Les slogans éructés lors des manifestations des gilets jaunes ou de l’assaut du Capitole n’ont rien d’une demande de plus de démocratie, n’ont aucun élément équivoque qui pourrait laisser penser à un message subliminal en la matière.

Pendre le président français ou le vice-président américain ne semblent pas des revendications qui l’a font avancer!

A tout le moins ce sont des avertissements sur l’irresponsabilité, l’immaturité et la dangerosité d’une partie de la population.

D’où des mesures urgentes qui passent, d’abord, par la neutralisation des séditieux qui veulent détruire la démocratie – la justice américaine semble plus efficace en la matière que la française –, ensuite, par toute une série de mesures de moyen-long terme sur la formation et l’information citoyennes pour enfin les sortir de leur obscurantisme qui se nourrit d’élucubrationisme (complotisme), d’ignorance et de haine.

A l’inverse du populisme qui a besoin d’un individu le moins formé et informé possible et qu’il déresponsabilise en lui faisant d’abord adopter une posture de revendications irréalisables, d’oppositions systématiques et de négation des réalités pour ensuite, une fois le pouvoir acquis, le diluer dans une masse informe de partisans marchant au pas, la démocratie, elle, a besoin de son adhésion effective et concrète en le faisant participer à son fonctionnement ce qui signifie d’impliquer sa responsabilité dans la décision politique prise et de lui faire accomplir un service civique, c’est-à-dire littéralement de rendre service à la communauté de laquelle il reçoit des droits mais qui également lui enjoint des devoirs de solidarité.

In fine, le but d’un régime populiste, c’est bien de faire du «peuple», un objet, alors que celui d’un régime démocratique, c’est de faire des individus, des citoyens actifs, des sujets.

Sans se leurrer qu’il y aura toujours des ennemis de la démocratie et qu’une partie d’entre eux sont les populistes.

Croire qu’il peut y avoir alliance entre les démocrates et les populistes, pire, que les populistes peuvent être une sorte de révélateur ou d’avant-garde qui permet à la démocratie un examen de conscience puis une régénération qui apportera un approfondissement de ses pratiques sont des vues de l’esprit, des fantasmagories coupables parce qu’elles donnent une légitimité à des gens qui instrumentalisent cette démocratie à des fins partisanes et surtout pour la détruire de l’intérieur.

D’ailleurs, l’on peut même dans ce contexte, rapprocher la définition de Lincoln de celle de Wilde.

Si le pouvoir est donné au «peuple», notion que dénie par exemple Hans Kelsen comme légitime parce que ne recouvrant pas la diversité de ses constituants, alors il est possible à celui-ci de l’utiliser comme oppression à ceux qu’il considère comme ne faisant pas partie de cette communauté.

D’où le contrôle de ce peuple dans ses dérives par la protection de la liberté et du respect de la dignité de chacun qui empêche la majorité d’asservir la minorité.

Encore une fois, il faut écouter les aboiements des gilets jaunes et des partisans de Trump contre tous ceux qui n’étaient pas d’accord avec eux dans cette formule totalitaire bien connue «qui n’est pas avec moi est contre moi».

Le populisme est une tare de la démocratie, une déviance qui ronge celle-ci avec des crises plus ou moins fortes à périodes répétées avec le risque que l’une d’elles emporte tout l’édifice patiemment construit.

C’est pourquoi il est, avec l’extrémisme, le repoussoir indiscutable de tous les démocrates.