dimanche 17 janvier 2016

Présidentielle USA 2016. Les «machines à perdre» républicaine et démocrate à toute vapeur!

Bernie Sanders, Donald Trump, Ted Cruz
En regardant les sondages sur la présidentielle américaine, on peut se demander qu’elle «machine perdre», de la démocrate ou de la républicaine va l’emporter le 8 novembre prochain laissant ainsi gagner l’adversaire!
Tout le monde connait le fonctionnement d’une machine à perdre qui est en l’occurrence, pour un parti, de nommer un candidat à la présidentielle qui n’a aucune chance de l’emporter.
Une machine particulièrement efficace aux Etats-Unis pour couler un parti depuis que les primaires sont vraiment démocratiques, a qui a abouti à des situations où, du côte républicain, la candidature de Barry Goldwater face à Lyndon Johnson en 1964, et du côté démocrate, la candidature de George Mc Govern face à Richard Nixon en 1972, furent de véritables désastres.
Or, en cette année 2016 où le populisme et la démagogie sont présents en force du côté républicain mais aussi du côté démocrate avec cette «rage» de ces sympathisants des deux bords qui constituent la base de l’électorat des primaires, on pourrait aboutir à la nomination de ce que l’on appelle deux candidats inéligibles!
Bien évidemment, un de ces deux l’emporterait, à moins qu’un troisième larron ne sente le coup et se présente en «independent» avec une grande chance, pour la première fois de l’histoire politique des Etats-Unis, de se faire élire.
On n’en est pas encore là mais la domination de Donald Trump dans la course à la candidature républicaine (avec en second Ted Cruz, tout aussi «inéligible») et la remontée actuelle dans les sondages de Bernie Sanders dans la course à la candidature démocrate montrent que cette éventualité de deux candidats inéligibles n’est pas tout à fait une vue de l’esprit, loin de là.
Quant au candidat «independent», plusieurs personnalités y ont pensé même si aucune (à part Trump s’il n’obtenait pas l’investiture républicaine) n’y a fait réellement allusion jusqu’à présent sérieusement et/ou officiellement.
Mais, de l’ancien maire de New York, Michael Bloomberg, à l’ancien candidat républicain en 2012, Mitt Romney, les prétendants à cette candidature pourraient être nombreux.
Ils se présenteraient sans doute comme des candidats responsables, modérés, voire centristes pour contrer les candidats populistes.
S’il devait y avoir un duel Donald Trump ou Ted Cruz face à Bernie Sanders (et donc sans troisième homme) et si l’on se fie à ce que rejette en priorité la société américaine, les deux premiers devraient l’emporter.
Donald Trump, démagogue populiste, et Ted Cruz, démagogue conservateur voire proche de l’extrême-droite sur certains sujets, devraient faire moins peur que le socialiste Bernie Sanders même si les trois sont aujourd’hui des antisystèmes et des pourfendeurs de tous les «profiteurs» (même si ceux-ci ne sont pas toujours les mêmes…).
Mais rien n’est simple pour cette élection puisque des sondages ont montré que Bernie Sanders pourraient l’emporter plus aisément face à Trump ou Cruz qu’Hillary Clinton.
Ainsi, la moyenne des derniers sondages calculée par le site RealClearPolitics donne à Bernie Sanders une avance de deux points sur Donald Trump et plus de trois points sur Ted Cruz alors que la centriste Hillary Clinton possède moins de deux points d’avance sur Donald Trump et est en retard de deux points sur Ted Cruz.
Même si l’on sait que ces sondages sur l’élection générale ne veulent pas dire grand-chose aux Etats-Unis si loin de l’échéance et que ceux-ci donnent souvent des résultats peu fiables, le sénateur du Vermont de 74 ans, admirateur de l’ancien candidat radical du parti socialiste américain, Eugene Debs, s’en est évidemment emparé pour affirmer un peu partout, comme dernièrement sur CBS qu’il est le mieux placé pour gagner la présidentielle du côté démocrate.
Si l’on assiste à une duel Trump-Sanders, au-delà du fait qu’il s’agira des candidats qui n’étaient pas ceux de l’establishment de deux grands partis, on aura affaire à deux candidats qui ne viennent pas, non plus, de l’intérieur des partis.
Si Donald Trump se dit aujourd’hui républicain, il a été beaucoup plus longtemps démocrate, voire sans affiliation particulière.
De son côté, Bernie Sanders n’est pas membre du Parti démocrate mais seulement rattaché au groupe démocrate du Sénat à Washington.
L’élection d’un des deux serait à coup sûr une grande claque pour le Parti démocrate et le Parti républicain.
Sans doute ceux-ci la méritent-ils tant ils ont une image désastreuse dans l’opinion avec un Congrès souvent incapable de fonctionner normalement depuis des années à cause d’une incapacité à travailler ensemble et à des visions idéologiques de plus en plus clivées, surtout du côté républicain mais aussi présentes chez certains démocrates.
Néanmoins, ce serait une très mauvaise nouvelle pour les Etats-Unis (et le monde), car les programmes des deux hommes sont dangereux, particulièrement en matières économique et de politique étrangère.
Leur populisme et leur démagogie ainsi que leur isolationnisme les rend, néanmoins, largement inapplicables sauf à provoquer une grave crise qu’aucun ne prendra le risque de prendre, sans doute.
Mais les mesures emblématiques que les deux hommes pourraient prendre ainsi que l’atmosphère générale de leur présidence recèleraient un véritable danger.
Les observateurs avaient (à tort) la manie d’affirmer que les élections américaines n’étaient pas idéologiques comme en Europe et mettaient aux prises des candidats «blanc bonnet et bonnet blanc» qui étaient largement interchangeables et d’accord sur presque tout.
Cette élection pourrait être un exemple du contraire.
Malheureusement.

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC


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Présidentielle 2017. Une majorité écrasante de centristes ne veut plus de Sarkozy

Jean-Christophe Lagarde & Nicolas Sarkozy
Un sondage BVA pour iTélé et Orange indique que 80% des Français ne veulent pas d’une candidature de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2017.
Cette opinion est majoritaire dans tous les électorats, 55% des sympathisants de LR (contre 45%) ne souhaitent pas que l’ancien président de la république se présente.
Chez les centristes, les pourcentages sont nettement plus élevés puisque 93% des sympathisants du Mouvement démocrate (contre 6%) et 83% des sympathisants de l’UDI (contre 17%) rejettent la candidature de Nicolas Sarkozy.
Rappelons qu’un récent sondage réalisé par l’IFOP pour le Figaro montrait que les sympathisants du Centre qui se disaient prêts à voter à la primaire de LR, n’étaient que 7% à choisir Nicolas Sarkozy.
Les chiffres globaux de soutien étant particulièrement bas à droite, il est difficile de savoir si le choix des centristes serait décisif dans sa défaite possible à la primaire.
Toujours est-il que l’on peut se poser la question de la tactique suivie par Nicolas Sarkozy par rapport au Centre dans sa stratégie globale.
Celle-ci était d’intégrer les partis centristes le plus rapidement possible dans le camp de la Droite en leur offrant, notamment, des élus en nombre lors des élections régionales afin de créer un bloc gagnant à la présidentielle mais aussi en retirer des bénéfices pour la primaire, même s’il savait qu’Alain Juppé en obtiendrait plus que lui en terme de voix centristes à la primaire.
Mais elle a mécontenté son camp et mêmes ses proches tout en ne bénéficiant d’aucune sympathie particulière des centristes
Sans doute souhaitait-il également et surtout que le camp de la Droite parvienne en tête dans les élections locales qui se sont déroulées dernièrement, devant le FN, afin de démonter son leadership à la tête de LR, ce qui aurait un effet positif sur sa candidature, en particulier auprès des sympathisants de son parti – qui seront évidemment les électeurs les plus nombreux à la primaire – qui pourraient le voir en vainqueur et estimer qu’il était donc le mieux placer pour 2017.
Mais cette stratégie à plusieurs entrées qui, selon son point de vue, devait le booster pour la primaire ne semble pas du tout fonctionner pour l’instant mais offrir un boulevard à son adversaire principal, Alain Juppé qui caracole en tête de tous les sondages et qui bénéficie d’une très grande popularité auprès des centristes.
(Sondage BVA réalisé les 14 et 15 janvier 2016 par internet auprès d’un échantillon de 1048 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)


Alexandre Vatimbella


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