jeudi 7 septembre 2017

Actualités du Centre. L’UDI en quête de nouvelle identité et d’un futur

Dans la majorité ou dans l’opposition? Dans un grand parti de droite modérée, dans une alliance plus ou moins informelle avec Les constructifs ou dans une indépendance? Et avec quelle ligne politique? Les membres de l’UDI n’ont toujours pas réglé leurs questions existentielles depuis l’élection d’Emmanuel Macron et leur défaite «raisonnable» aux législatives même si le parti centriste a publié en mars 2017 un «projet», largement ignoré, dont beaucoup de mesures préconisées sont un simple copier-coller de celles contenues dans le «manifeste» établi par le Parti radical en septembre 2016…
Réunis avec les dissidents de LR dans Les Constructifs à l’Assemblée nationale mais pas au Sénat, ils avaient rendez-vous avec ces derniers pour un séminaire ces mercredi et jeudi à Trouville (Calvados).
Si, aujourd’hui, la composante radicale de la confédération centristes penche pour une réunification du Parti radical avec les radicaux de gauche qui pourrait intervenir avant la fin de l’année, les deux frères ennemis, Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin veulent un nouveau parti mais sans doute pas le même!
Et ils ne sont même pas d’accord avec leurs troupes.
Ainsi, Morin, président de Les centristes, autre composante de l’UDI, plaide pour un grand parti de droite situé à la gauche d’un LR dirigé sans doute par Laurent Wauquiez, mais un de ses bras droit, Philippe Vigier, député d’Eure-et-Loir rappelle sans détour que ceux qui ont créé l’UDI ne voulaient pas d’un grand parti de droite et du Centre: «j’ai refusé l’UMP hégémonique, ce n’est pas pour créer de nouvelles chapelles».
Et de pointer l’absence actuelle d’un accord sur «notre corpus politique, notre ligne idéologique et nos propositions».
Quant à Lagarde, le président de l’UDI, il oscille constamment entre une opposition dure au gouvernement et une volonté d’«opposition constructive» et se verrait bien en leader «d'un grand mouvement de centre et de droite progressiste», situé entre le MoDem et LR et pendant à La République en marche.
En attendant de savoir qui ils sont réellement et quel est leur avenir (avec ou sans les radicaux), les membres de l’UDI présents à Trouville ont pris la décision, selon les propos de Franck Riester, ancien LR et coprésident du groupe Les constructifs à l’Assemblée nationale «de structurer la fédération d'une nouvelle union de la Droite et du Centre. Dans cette fédération, il y aura des partis, dont l'UDI, mais ce sera plus qu'une simple alliance».
Reste qu’aujourd’hui, comme le reconnaissait récemment Stéphane Demilly, coprésident UDI du groupe de députés Les constructifs, «Ce n’est pas simple, on pèse peu» et surtout pas auprès du gouvernement d’Edouard Philippe car, ainsi que l’explique Jean-Christophe Lagarde, «Rien de ce que nous avons défendu n’a été pris en considération» par celui-ci.
D’où évidemment des questionnements sur l’existence même d’un futur de la confédération centriste qui n’a jamais réussi à avoir une réelle identité politique évidente et reconnaissable par les Français.