lundi 16 avril 2018

Actualités du Centre. Pour Hervé Morin, Macron serait «en phase de giscardisation»!

Hervé Morin
Hervé Morin continue de naviguer à vue alors que le départ de l’UDI de la formation qu’il préside, Les centristes, s’avère pour l’instant un échec, celle-ci n’ayant aucune visibilité politique et n’a pas réussi à garder un certain nombre des ses membres demeurés du côté de Jean-Christophe Lagarde.
De même, et plus que son vieil ennemi Lagarde, il a énormément de mal à se positionner face à la présidence centriste d’Emmanuel Macron et à la recomposition politique.
Sur la chaine Public Sénat, il a, de nouveau, critiqué le pouvoir en place tout en le soutenant, dit du mal du Président de la république tout en disant du bien dans une sorte d’happening dont on cherche vainement les lignes directrices politiques claires et compréhensibles.
Quand il lui arrive de faire un compliment au chef de l’Etat, c’est pour poursuivre avec une litanie de critiques.
Il a ainsi estimé qu’il approuvait nombre de ses actions mais a immédiatement enchaîné pour expliquer que l’on n’était souvent que de «l’apparence des réformes»…
Il s’est même mis à critiquer Emmanuel Macron en le comparant à… Valéry Giscard d’Estaing, icône pourtant indépassable pour le centre-droit français dont il fait partie!
Pour lui, Macron serait «en phase de «giscardisation», ce qui signifie dans sa bouche qu’il serait «très élégant, intellectuellement brillant (…) mais un homme qui a perdu ce lien qu’il avait su créer avec les Français» que selon lui Giscard aurait perdu à la fin de son septennat.
Morin estime que «les deux exercices médiatiques de jeudi et dimanche (sur TF1 et BFMTV) m’amènent à le penser de plus en plus: l’Elysée ça isole considérablement».
Quant à l’avenir de son parti, Les centristes, sa première urgence est de bâtir un projet avant de parler de recomposition politique et d’alliances.
Par ailleurs, il a approuvé les frappes en Syrie car «la Communauté internationale face à l’abject doit répondre» et que «dès lors que le chef de l’État s’était engagé profondément sur cette question (…) on était en quelque sorte dans une canule, il était difficile ensuite de ne pas réagir».


Vues du Centre. Si Macron a voulu démontrer que la démocratie française est malade de ses «journalistes», il a réussi!

Par Jean-François Borrou

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.

D’u
Emmanuel Macron
n côté un président de la république, démocratiquement élu, de l’autre deux «journalistes», l’un idéologue d’extrême-gauche dont la recherche de la vérité n’a jamais été le but principal, l’autre un ancien reporter sportif devenu un populiste qui croit pouvoir interpeler tous les politiques parce qu’il serait une starlette du microcosme médiatique.
Voilà à quoi l’on a assisté lors de l’entretien d’Emmanuel Macron sur BFMTV, interrogé par Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin ou, plutôt, agressé sans cesse par deux agressifs.
Bon, Macron n’est pas tombé dans un piège puisqu’il avait lui-même choisi ses interlocuteurs.
Dès lors, il faut voir derrière ce choix une volonté politique évidente.
Plenel et Bourdin représentent aujourd’hui à eux deux tous les travers du journalisme en France où les faits n’ont plus guère d’importance, remplacés par des tribunes idéologiques ou populistes qui correspondent bien à un monde médiatique dominé par les réseaux sociaux et où l’insulte et l’irrespect sont les gloires de tristes sires dont certains ont une carte de presse.
Le passé des deux interviewers (on a du mal à les appeler journalistes) plaident évidemment pour ce simulacre de questions qui ne sont que des prises de position, des critiques et une mise en avant de celui qui devrait justement s’effacer devant de vraies questions.
Emmanuel Macron qui est attaqué de manière ultra-violente tous les jours dans la presse qui relaye avec délectation toutes les insultes dont il est la cible (avec une mention spéciale à la chaine d’information en continu du service public, franceinfo!) a sans doute voulu que les Français s’en rendent compte en ayant voulu être interrogé par ces deux personnages.
Espérons que l’entreprise aura réussi parce que cela permettrait de remettre à leur place nombre de «journalistes» qui, aujourd’hui, se parent d’une légitimité qu’ils n’ont pas pour être des commentateurs, pire des censeurs, alors qu’ils devraient être des observateurs avec, très souvent, un manque total de connaissance des sujets dont ils parlent.
Malheureusement, cette entreprise salutaire pour rappeler à sa responsabilité le quatrième pouvoir d’une démocratie républicaine aura une porté limitée parce que, comme je l’ai dit plus haut, nous sommes dans l’ère des réseaux sociaux, donc des communautés qui communiquent à coup de «fake news», qui se délectent d’une «vérité alternative» et qui n’ont que mépris pour les faits et adoubent des «journalistes» pour qu’ils leur racontent ce qu’ils veulent entendre.
Mais il faudra bien qu’un jour l’ensemble des citoyens de France mais aussi de toutes les démocraties républicaines ouvrent une vraie et profonde réflexion sur les dérives journalistiques dont l’émission de BFMTV en a été une caricature absolue.
Il en va de la pérennité de la démocratie républicaine.

Jean-François Borrou