lundi 9 décembre 2013

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Nous chérissons une histoire que nous ne connaissons pas!

49% des Français (pourcentage le plus élevé), interrogés en novembre dernier par l’institut de sondage CSA, considèrent que son histoire est ce qui définit le mieux la France devant sa gastronomie (46%), ses paysages et ses terroirs (40%), son modèle de protection sociale (38%) et sa devise républicaine «Liberté, égalité, fraternité» (33%). A noter que le chauvinisme arrive dans les derniers avec 7% de citations…
Tout cela serait parfait si les Français connaissaient leur histoire ce qui malheureusement est très loin d’être le cas!
Ce qu’ils célèbrent dans ce sondage, c’est plutôt le fait que l’histoire de France est glorieuse parce qu’on le leur dit (et non parce qu’ils le considèrent comme tel) et que nous avons été, grâce à Charlemagne, Richelieu, Louis XIV, Napoléon et quelques autres personnages plus ou moins controversés, une des plus grandes puissances mondiales voire la plus grande.
Tout cela a plus à voir avec de la légende nationaliste qu’avec l’histoire.
Pourtant, savoir d’où nous venons et ce qui est survenu dans le passé est d’une grande importance pour qui veut être capable de conduire sa vie en toute connaissance de cause et pour qu’une communauté puisse faire des choix collectifs responsables.
Sans discuter ce que veut dire raconter l’histoire d’un pays, d’une civilisation ou du monde avec tous les problèmes que cela pose, tant du point de vue de l’objectivité, de la véracité, de la manière dont on le raconte et d’où on se place pour le faire, la connaissance du passé nous permet de nous appuyer sur l’expérience afin d’explorer les possibles acceptables et refuser les aventures dont le passé nous montre tous les dangers.
Comment apprécier à sa juste valeur le régime démocratique et rejeter un nouvel Hitler lorsque l’on se rend compte qu’à peine près de soixante-dix ans après sa mort, beaucoup de jeunes allemands ne savent pas ce que le dictateur nazi a fait quand ils ne connaissent même pas son nom?!
Et l’on pourrait multiplier les exemples tout aussi édifiants.
Les «grandes leçons» de l’histoire ont pour but de nous faire progresser vers une plus grande humanité.

C’est la raison pour laquelle le Centre dans sa démarche humaniste estime que la réflexion historique la plus honnête doit être un outil pour construire le présent et imaginer le futur.