mercredi 14 novembre 2018

Actualités du Centre. Bayrou: «pour moi la direction est la seule possible utile pour le pays»

François Bayrou
Invité de Radio classique, François Bayrou a, de nouveau, validé les choix d’Emmanuel Macron et de son gouvernement:
«La question est: est-ce que la direction est bonne ? Et pour moi la direction est la seule possible utile pour le pays.»
Et de poursuivre:
«Quelle est la question: est-ce qu’il y a des oppositions qui sont divisées, chaotiques, hostiles les unes contre les autres, et sans réels leaders d’alternatives? Est-ce que c’est la situation? La réponse est oui. Est-ce qu’il est normal dans un pays que ceux qui sont aux responsabilités rencontrent des difficultés d’opinions: oui! Dans les temps que nous vivons, comment en serait-il autrement? Dites moi un seul pays autour de nous qui ne l’ait pas. Ce que je sais, ce qu’on a vu ce week-end, c’est qu’il y a dans l’attitude, dans les mots et dans les choix du président de la République – face aux dangers les plus grands que la planète rencontre, face à Trump, à Poutine, face aux risques de chaos et de guerres – il y a chez cet homme en effet jeune, il y a une conscience et une hauteur de vue que je considère moi comme bienfaisante pour le pays. Il n’a pas que des qualités. Comment en aurait-il?»
Le leader centriste estime qu’Emmanuel Macron est à la hauteur de la situation d’un monde où les difficultés s’amoncèlent:
«Je pense et je trouve qu’il est à la hauteur, à la hauteur de la situation d’un monde complètement déstabilisé, dans laquelle nous rencontrons des risques considérables, et sa pensée et sa sensibilité du pays sont justes, plus encore qu’on ne le croit parce que je pense qu’il n’a pas exprimé encore la profondeur de ce qu’il pense et de ce qu’il a vu. Je pense, par exemple, que dans les 8 jours d’itinérance dans les régions françaises – y compris dans des régions dans lesquelles des difficultés se rencontrent – je pense qu’il a beaucoup vu, compris et appris. Et je ne sais pas si vous avez regardé dimanche mais j’ai trouvé que dans son expression, il y avait quelque chose comme une détermination et une maturité. Alors encore une fois, je ne suis pas son avocat. Si je pensais qu’il y a des choses qui ne vont pas – je l’ai fait à différentes reprises depuis son élection – je le dirais. Mais je pense que ce qui se joue là, dans ce dialogue entre cet homme et sa responsabilité et le peuple de citoyens que nous formons, est essentiel pour l’avenir.»
Un monde où les aventures populistes et les conflits se multiplient:
«Nous sommes dans un moment du monde qui est probablement le plus risqué, dangereux, déstabilisé que nous avons connu depuis très longtemps. Regardez, dans les 24 dernières heures, on a cette affaire du Brexit, autour de laquelle cet après-midi le gouvernement britannique va jouer son existence. Ils avaient dit : On sort, et en vérité ils sont, pour plusieurs années, obligés de rester. Ils ont exploré toutes les pistes, ils n’y sont pas arrivés. Vous avez des déchaînements de Trump, par des tweets interposés, qui sont incroyables. (…) On peut parler de ce qui se passe au Moyen Orient et en Iran. A l’instant même, l’Italie vient de dire: Nous ne respecterons pas les engagements que nous avons pris pour le budget, à l’instant même, à la seconde même. Qu’est-ce que ça veut dire? Ça veut dire qu’une des principales économies européennes va être soumise à des vagues, à des tensions, extrêmement fortes, que les Italiens vont en payer le prix, parce que, vous connaissez la conséquence inéluctable de ce genre de tension, c’est que l’argent qu’on doit prêter aux ménages pour consommer, ou aux entreprises pour investir, cet argent-là va devenir tout à coup beaucoup plus cher. Qui va souffrir? Les Italiens.»
François Bayrou, s’il reconnait les problèmes qui viennent du renchérissement du prix du pétrole pour la population (même si l’essence est moins chère qu’il y a trente ans…), valide les taxes écologiques au vu de l’urgence à adopter de nouveaux comportements face aux menaces du réchauffement climatique et ne croit pas dans une «colère» populaire qui menacerait le pays et le pouvoir en place:
«Un mouvement qui amalgame, sans aucune issue possible, parce qu’il n’y a aucune sortie possible, quand vous mettez toutes les colères, entre guillemets, d’un pays, toutes les difficultés d’un pays ensemble, dans la rue dit-on, j’attends de voir ce que ça va être, quand vous mettez tout ça en même temps, qu’il n’y a aucune sortie possible, parce que aucune alternative possible, de gouvernement, de majorité.»