mercredi 17 mai 2017

Une Semaine en Centrisme. Refondation: Macron respecte tous ses engagements

Emmanuel Macron sur les Champs-Elysées
Emmanuel Macron avait annoncé la couleur, sa refondation politique passait par le rassemblement et le renouvellement avec la mise en place d’une union des progressistes réformistes, cet axe central, au-delà des engagements partisans passés et avec un apport important de la société civile.
De même, on avait compris que le rassemblement se manifesterait d’abord au gouvernement et que le renouvellement se déroulerait avant tout à l’Assemblée nationale.
La composition du gouvernement après le dévoilement des candidats aux législatives entre ainsi dans le cadre de cette refondation.
Et comme Macron l’avait annoncé, c’est d’abord le rassemblement qui a été privilégié même si le renouvellement n’a pas été oublié.
Ainsi, les trois ministres d’Etat, Gérard Collomb (intérieur), Nicolas Hulot (transition écologique et solidaire) et François Bayrou (justice) viennent de trois horizons différents, de la Gauche pour le premier, de l’écologie politique (et la société civile) pour le second et du Centre pour le troisième.
Avec le premier ministre, Edouard Philippe, venant de la Droite on a donc tout le spectre politique rassemblé à la tête de ce gouvernement.
Et si ce dernier n’a pas l’expérience et l’étoffe d’un vieux briscard de la politique comme on pensait que serait le profil de l’hôte de Matignon, l’expérience est là avec Gérard Collomb, François Bayrou mais aussi Jean-Yves Le Drian (affaires européennes et étrangères) ainsi que Bruno Le Maire (économie).
Quant au renouvellement il concerne évidemment Nicolas Hulot mais aussi Sylvie Goulard (armées) ainsi que tous les représentants de la société civile d’Agnès Buzyn (solidarités et santé) à Laura Flessel (sports) en passant par François Nyssen (culture) ou encore Muriel Pénicaud (travail).
Une refondation qui est très prégnante au niveau des candidats aux élections législatives et qui, malgré quelques couacs, symbolise d’abord le renouvellement même si le rassemblement est présent avec tout le spectre politique une nouvelle fois représenté (sauf évidemment les extrêmes) et des circonscriptions où il n’y aura pas de représentants de La République en marche et où se présenteront des hommes et des femmes de gauche et de droite qui ont décidé de se présenter sous la bannière de leur propre parti mais aussi de la majorité présidentielle.
Quant aux nouvelles pratiques, on en a eu déjà quelques exemples avec le temps politique qui n’est plus calqué sur le plan médiatique, on privilégie donc le fond à l’effet d’annonce (cela est d’autant plus facile que l’information en continue et les réseaux sociaux n’imposent plus des rendez-vous formatés avec la presse afin, par exemple, de passer aux journaux télévisés de 20 heures…) et avec la parole rare du président afin que celui-ci retrouve son rôle de grand ordonnateur  que lui donne la Constitution de la V° République et non celui de VRP de son propre gouvernement.
Sans oublier cette moralisation de la vie politique qui commence à se déployer avec les différentes vérifications, souvent poussées, de tous ceux qui vont occuper des fonctions gouvernementales et législatives.
La prochaine étape sera, bien entendu, la mise en place du programme et le respect des promesses de la campagne présidentielle.
Mais, la bonne gouvernance qui est souvent aussi importante que les mesures prises semblent être une réelle priorité d’Emmanuel Macron, plus seulement dans les propos mais aussi dans les faits.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC


Actualités du Centre. 5 centristes dans le premier gouvernement Macron

Emmanuel Macron
Le gouvernement d’Emmanuel Macron dirigé par Edouard Philippe a été dévoilé aujourd’hui.
Il comporte vingt-deux membres dont dix-huit ministres et quatre secrétaires d’Etat.
La parité hommes-femmes est respectée puisqu’il y a onze femmes et onze hommes (+ un avec le premier ministre).
On compte, outre le premier ministre membre de LR, six membres d’En marche!, deux membres de LR, deux membres du MoDem, deux membres du Parti radical de gauche, un membre du Parti socialiste et neuf membres de la société civile.
Il ya trois ministres d’Etat avec, par ordre d’importance, le ministre de l’Intérieur, le ministre de la Transition écologique et solidaire, le ministre de la Justice, garde des sceaux.
On peut considérer qu’il y a cinq membres du gouvernement qui sont centristes stricto sensu.
C’est le cas de François Bayrou et Marielle de Sarnez du MoDem mais aussi de Sylvie Goulard ex-MoDem et aujourd’hui La République en marche ainsi que des deux membres du Parti radical de gauche, Jacques Mézard et Annick Girardin, situés au centre-gauche.

Voici la liste des ministres par ordre d’importance:
- Gérard Collomb, ministre d’Etat, ministre de l’intérieur (En marche) ;
- Nicolas Hulot, ministre d’Etat, ministre de la transition écologique (société civile)
- François Bayrou, ministre d’Etat, garde des sceaux (MoDem) ;
- Sylvie Goulard, ministre des armées (MoDem & En marche) ;
- Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères (PS) ;
- Richard Ferrand, ministre de la cohésion des territoires (EN) ;
- Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé (société civile) ;
- Françoise Nyssen, ministre de la culture (société civile) ;
- Bruno Le Maire, ministre de l’économie (LR) ;
- Muriel Pénicaud, ministre du travail (société civile) ;
- Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale (société civile) ;
- Jacques Mézard, ministre de l’agriculture et de l’alimentation (PRG) ;
- Gérald Darmanin, ministre de l’action et des comptes publics (LR) ;
- Frédérique Vidal, enseignement supérieur (société civile) ;
- Annick Girardin, ministre des outre-mer (PRG) ;
- Laura Flessel, ministre des sports (société civile) ;
- Elisabeth Borne, ministre de la transition écologique chargée des transports (société civile;
- Marielle de Sarnez, ministre chargée des affaires européennes (MoDem).

Voici la liste des secrétaires d’Etat:
- Christophe Castaner : chargé des relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement (EM) ;
- Marlène Schiappa : chargée de l’égalité des femmes et des hommes (EM) ;
- Sophie Cluzel : chargée de personnes handicapées (société civile) ;
- Mounir Mahjoubi : chargé du numérique (EM).


Actualités du Centre. Etats-Unis – La centriste Clinton crée «En avant ensemble»

Hillary Clinton
«Onward together» que l’on peut traduire par «Ensemble vers l’avenir» ou, plus littéralement «En avant ensemble» est la nouvelle organisation qu’Hillary Clinton vient de fonder et qui marque son retour concret dans la bataille politique après plusieurs discours où elle expliquait les raisons de sa défaite et sa volonté constante de s’engager pour son pays qu’elle a toujours manifestée dans les victoires comme dans les défaites.
La démocrate centriste et candidate malheureuse à la dernière élection présidentielle, battue non pas par le vote populaire (elle a obtenu près de 3 millions de voix de plus que Donald Trump) mais par le système électoral américain a décidé son retour sur le devant de la scène politique parce que, dit-elle dans un tweet, «cette année n’a pas été ce que je prévoyais mais je sais pourquoi je me bats encore: pour une Amérique meilleure, au grand cœur, inclusive. En avant!»
Cette structure est, selon elle, «dédiée à la promotion de la vision progressiste qui a récoltée 66 millions de votes à la dernière élection».
Elle a ajouté que «de la marche des femmes (NDLR: après l’élection de Trump pour protéger leurs droits) aux aéroports à travers le pays où les communautés accueillent les immigrants et des réfugiés (NDLR: après le décret anti-immigration de Trump) aux réunions publiques dans chaque communauté (NDLR: où les élus viennent rendre compte de leur action et où les pro-Trump sont systématiquement pris à partie par la grande majorité des citoyens présents), les Américains se prononcent comme jamais auparavant. Je crois plus avec d’acharnement que jamais que l'engagement citoyen à tous les niveaux est central pour une démocratie forte et vivante».


L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Macron: pas de débauchage mais construction d’un axe central progressiste



Les adversaires d’Emmanuel Macron tente de faire croire que la recomposition politique que l’on voit actuellement sous nos yeux depuis et, surtout, grâce à son élection, ne serait qu’une petite tactique électorale afin d’obtenir uniquement une majorité à l’Assemblée nationale pour les cinq prochaines années en pratiquant le débauchage par des promesses politiciennes à ceux qui le rejoignent, le tout dans la volonté de détruire ses adversaires politiques.
Or, cette analyse pourrait être qualifiée de vision venue de la «vieille politique».
L’ambition du nouveau président de la république, c’est celle qu’il annonce très clairement depuis le début de sa campagne puis de son élection, c’est une vraie refondation politique autour d’un vrai rassemblement qui a du sens et qui recompose le paysage partisan en profondeur et d’un vrai renouvellement, à la fois, de la manière de gouverner et de ceux qui vont exercer le pouvoir.
Ainsi, Emmanuel Macron estime qu’il va désormais y avoir un pôle progressiste et réformiste qui doit se constituer autour d’une droite et d’une gauche modernes et d’un Centre revenant à ses fondamentaux.
Face à celui-ci, un pôle de droite constitué d’une droite radicale et d’extrême-droite et un pôle de gauche constitué d’une gauche radicale et d’extrême-gauche.
De ce point de vue, d’ailleurs, et contrairement à ce que l’on entend du côté du PS et de LR, il ne souhaite pas un tripartisme composé de La République en marche, du Front national et de la France insoumise.
En revanche, il souhaite une clarification politique nécessaire pour les citoyens et indispensable pour mener une action gouvernementale efficace.
On aurait donc trois pôles, un progressiste, celui de l’axe central, et deux conservateurs voire réactionnaires à droite et à gauche.
Dans l’esprit du nouveau président de la république, cela passe, au niveau du pôle progressiste et réformiste qu’il veut incarner par un parti fort, La République en marche mais pas hégémonique comme tentent de le faire croire ses opposants.
Autour de ce parti fort, il peut et doit y avoir plusieurs formations de droite, de gauche et du Centre qui forment avec lui une coalition des progressistes réformistes.
Dès lors, lorsque le Parti socialiste et LR dénoncent un débauchage de militants et d’élus de leurs partis et un simple ralliement à La République en marche, au minimum, ils se trompent, au maximum, ils mentent.
Mais l’on comprend que cette recomposition est extrêmement déstabilisante pour eux, voire mortifère pour ces deux partis qui étaient devenus des rassemblements sans aucune cohérence idéologique et uniquement tournés vers la prise du pouvoir pour la prise du pouvoir, s’engluant ensuite dans une incapacité à prendre des décisions claires puisque n’ayant aucun projet commun.
On l’a vu sous l’ère Hollande avec les fameux «frondeurs» qui n’ont cessé de vouloir empêcher leur propre gouvernement de prendre des décisions allant même jusqu’à présenter des motions de censure à l’Assemblée nationale.
Quand Macron décide de ne pas présenter de candidats de son mouvement face à des députés socialistes ou LR, ils ne demandent pas à ces derniers de prendre leur carte à En marche! mais de se réclamer d’une future majorité présidentielle ou d’une volonté ferme et sans équivoque de travailler avec lui.
Ce qui évidemment est le contraire d’un débauchage  et d’un «dynamitage» politiciens.
D’ailleurs, le nombre, tant à gauche qu’à droite, de gens, d’élus jusqu’aux simples citoyens, qui veulent cette recomposition et cette capacité de travailler ensemble pour une majorité progressiste, pour un axe central, le démontre avec une évidence sans équivoque.
Pour autant, ceux qui rejoignent actuellement le nouveau président de la république ne doivent pas tromper, non plus.
S’il ne leur demande pas de prendre la carte d’En marche!, ni même de devenir des macronistes purs et durs, en revanche, sa démarche n’est pas conjoncturelle, c’est-à-dire au nom de la nation en danger et d’une unité nationale de circonstance pour le sauver à la manière de François Bayrou.
Car, ici ou là, on entend des propos du style «plutôt mon pays que mon parti» qui sont très responsables et honorent ceux qui les tiennent mais ne correspondent pas au dessein de long terme d’Emmanuel Macron.
Ici, il s’agit de bâtir le paysage politique moderne du XXI° siècle.
Cette démarche rappelle moins celle d’un Valéry Giscard d’Estaing – dont Emmanuel Macron est assez éloigné – que celles plus novatrices et progressistes d’un Pierre Mendès-France dans les années 1950 mais aussi celle d’un Jean-Jacques Servan-Schreiber à la fin des années 1960 et au début des années 1970.
Néanmoins, tout cela est actuellement en construction et rien n’assure pour l’instant que ce sera cette recomposition qui va s’imposer.
Pour autant, afin que le pays aille de l’avant, ce serait un événement considérable.