lundi 25 octobre 2021

La quotidienne centriste du 25 octobre 2021. Sondages: l’étonnante décision de Ouest France

Le premier quotidien français par son tirage, Ouest France, a décidé de ne plus commander, publier et commenter les sondages concernant la présidentielle.

C’est son droit le plus absolu.

Ce n’est pas parce que sa rédaction estime qu’ils sont erronés et qu’ils induisent les citoyens en erreur mais parce que, selon elle, ils  les «détournent de l’essentiel» ce qui fait que «les élections se font de plus en plus sans les électeurs».

Cette opinion appelle trois remarques.

La première est que le sondage est une information comme une autre d’autant qu’on le rappelle ils ne se trompent pas généralement comme nous avons eu l’occasion de le dire ici.

Devant ce fait brut du résultat d’une enquête d’opinion, les analyses peuvent se faire pour coller au plus juste de ce qu’il veut dire, pas plus, ni moins, si l’on respecte la déontologie journalistique.

La deuxième est que les sondés étant des électeurs, on ne voit pas très bien ce que le quotidien veut dire en disant qu’à cause des sondages les élections se font sans les électeurs.

On peut même dire que la légitimité d’un sondage est plus grande que le commentaire d’un «expert» sorti ou non de nulle part sur un plateau d’une chaîne d’information en continue ou… des éditoriaux des responsables de la rédaction de Ouest France!

La troisième c’est que le sondage permet de savoir quelles sont les forces en présence et les enjeux.

Sans sondage, il est impossible de savoir qui a les plus de chance lors d’une présidentielle d’être au second tour et de gagner.

Ainsi, on peut supposer que si l’enjeu d’un second tour c’est de savoir qui d’un candidat défendant la démocratie ou d’un candidat extrémiste et populiste voulant la détruire ou la détourner à son unique profit, va l’emporter, alors la mobilisation du camp de la liberté, grâce au sondage pointant le danger imminent, peut avoir lieu considérant que celui-ci est majoritaire dans le pays.

Sans sondage, pas moyen de savoir donc de mobiliser.

De ce point de vue on peut dire que la décision de Ouest France est une erreur, voire une faute.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

 

Propos centristes. France – Pouvoir d’achat / Environnement et nucléaire / Education / Lutte contre la covid19 / Europe / Woke et cancel culture / agriculture…

Voici une sélection, ce 25 octobre 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

► Emmanuel Macron (Président de la République)
Vous avez 65 ans ou plus, ou vous présentez plus de risques face aux virus : votre dose de rappel de vaccin contre la covid19 est disponible. Pourquoi ce rappel est-il important? Parce que la covid19 n’a pas encore dit son dernier mot, non. Et parce que le vaccin reste notre arme absolue pour sauver des vies et sortir de la pandémie un jour prochain. Ce rappel, pour ceux qui en ont besoin, va nous permettre de ne pas redonner du terrain au virus.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)
- Je n'ai jamais changé d'avis sur le nucléaire et ses inconvénients (son coût, les déchets, la sûreté) mais la donne a changé depuis le début du quinquennat. Il y a encore peu de temps, on misait sur une évolution en légère hausse de la consommation d'électricité dans les décennies à venir. Ce n'est clairement plus d'actualité compte tenu de l'accélération de notre politique de lutte contre le changement climatique. Aujourd'hui, même si nous faisons des efforts d'économies d'énergie, on estime que la demande en électricité devrait augmenter de 15 à 20% d'ici 2035 et d'entre 40 et 50% d'ici 2050. C'est énorme ! Dans l'immédiat, il faudrait 10 à 15 ans pour construire de nouveaux réacteurs si on en prenait la décision. D'ici là, il faudra donc accélérer sur les renouvelables.

- J'ai l'impression qu'il y a eu une incompréhension sur ce qui est en train d'être fait avec les SMR [petits réacteurs nucléaires modulaires]. Sur les SMR, nous sommes au stade de la recherche et développement qui emmènerait à la création d'un prototype à l'horizon 2030. Ensuite, seulement, il pourrait y avoir une phase d'industrialisation à mettre en place. S'il y avait un choix de faire de la production d'électricité depuis les SMR, ce ne pourrait se faire avant 10 ans au minimum. 

- Ma priorité, c'est d'appliquer l'accord de Paris et de tout faire pour sortir au plus vite des énergies fossiles. C'est la première des batailles. Dans les quinze ans à venir, cela signifie investir massivement dans les énergies renouvelables. Sur les six scénarios de RTE, aucun ne table sur plus de 50% de nucléaire dans le mix en 2050 et tous évoquent une augmentation massive du renouvelable qui a vocation à devenir majoritaire dans le mix électrique. Avec France 2030, le président de la République a également lancé beaucoup d'investissements sur la gestion des déchets nucléaires. Car les inconvénients du nucléaire existent, c'est un fait. Par ailleurs, s'il fallait construire de nouveaux réacteurs, le président se réserve la possibilité d'avoir plusieurs outils à sa disposition : les SMR, les EPR. Toutes les options sont sur la table, y compris la construction de nouveaux réacteurs, parce que pour répondre au défi climatique et fournir aux Français une énergie décarbonée, nous devons tout regarder. 

- Aujourd'hui, les deux tiers de l'énergie que nous consommons viennent des fossiles : le pétrole, le gaz. Pour réduire cette dépendance, il faut réduire nos consommations d'énergie, mais aussi électrifier le parc automobile, l'industrie ou le chauffage. Dans ce contexte, je vois des candidats qui n'ont rien de responsables politiques. Marine Le Pen promet de déconstruire toutes les éoliennes de France : on se priverait alors de 8 % de notre électricité. Une telle mesure coûte 5 à 10 milliards d'euros pour se priver d'une énergie dont les besoins vont exploser. Personne ne croyait vraiment en sa crédibilité et ses compétences sur les sujets énergétiques mais là, c'est complètement irresponsable. Si on enlève les éoliennes, on les remplace par quoi ? Le retour du charbon ? Une dépendance accrue à l'étranger pour acheter notre électricité ? Ou on arrête juste la transition énergétique ? 

- Quand Xavier Bertrand propose son moratoire sur les éoliennes, il est totalement inconséquent. Jean-Luc Mélenchon, lui, veut mettre à l'arrêt la moitié des réacteurs nucléaire d'ici 5 ans. On tombe dans le grotesque ! Ces candidats gribouillent sur un coin de table des propositions inconséquentes parce qu'il faut satisfaire telle ou telle catégorie de population, ou tel ou tel dogme. Et ces gens-là veulent être président de la République ? Soyons sérieux deux minutes. Avec de telles idées, Marine Le Pen, Xavier Bertrand et Jean-Luc Mélenchon sont des candidats du black-out ! Dans dix ans, si on arrête le renouvelable ou qu'on ferme des réacteurs nucléaires de manière totalement démagogique, il y aura des coupures d'électricité. Moi, dans cette présidentielle, je veux faire barrage aux simplismes mortifères.  
Je ne mets pas tout le monde dans le même sac. Yannick Jadot veut répondre aux objectifs fixés par l'accord de Paris. Le problème que j'ai avec lui, c'est la mise en oeuvre concrète. Il propose de changer toutes les chaudières à fioul mais on en finance déjà le changement de plus 100 000 par an ! Il ne suffit pas de se fixer des objectifs, il faut aussi former et avoir suffisamment de professionnels de la filière capables d'orienter les Français vers les rénovations performantes. L'autre différence que j'ai avec Yannick Jadot, c'est que je ne suis pas prisonnière du carcan des Verts, et dieu merci. Comment gère-t-il, le pauvre, quand Sandrine Rousseau propose d'augmenter le prix de l'essence en ce moment ? Il doit se taper la tête contre les murs... 
(…) Et je suis d'accord avec Yannick Jadot  sauf que la sobriété et l'efficacité énergétique, on les met déjà en œuvre. Jamais Europe écologie-les Verts n'aurait espéré que l'on fasse 800 000 rénovations de logements par an, comme on va le faire cette année. Quand on développe le vélo, ça aussi c'est de la sobriété. Bien sûr qu'on peut faire encore plus mais, avec le gouvernement, nous sommes aussi dans la prise en compte du réel. Il est là, mon désaccord avec EELV. Ils me répondront que le réel, c'est la prise en compte de l'accélération du changement climatique. Je suis d'accord mais pour aller plus vite, il faut aller aux responsabilités, se confronter à la réalité et accepter d'avancer avec tous les acteurs. Le bilan du quinquennat d'Emmanuel Macron en matière de transition écologique, j'en rêvais quand j'étais chez les Verts : la loi sur l'économie circulaire, la lutte contre le plastique, la sortie de la société du tout jetable, la loi sur les mobilités, la loi sur le bien-être animal. Et nous avons aussi décidé d'abandonner les projets de Notre-Dame-des-Landes ou du Terminal 4 de Roissy qui symbolisaient l'artificialisation des sols et l'accroissement non maîtrisé du trafic aérien. Ministre, je ne peux me permettre d'être dans le dogme, la philosophie ou la religion politique. Je dois être ancrée dans le réel et le pragmatisme. Il va falloir remettre le sens du réalisme et du service public dans cette campagne présidentielle pour sortir de la démagogie. 

- C'est un point compliqué, délicat. Je n'ai pas toutes les réponses concernant cette contradiction entre le réel et le ressenti des gens. On a énormément protégé les Français pendant la crise Covid19, cela a été reconnu. L'écologie est un allié du pouvoir d'achat : quand nous aidons la rénovation des logements, quand nous faisons des primes pour les voitures moins polluantes, il y a des économies à la clé. C'est comme cela que nous préparons l'avenir. Mais il faut entendre aussi les préoccupations immédiates, et y répondre. C'est le sens des mesures annoncées par le Premier ministre : le bouclier tarifaire sur le gaz et l'électricité, et l'indemnité inflation qui permettra à 38 millions de Français de faire face à la hausse des prix, notamment des carburants. Et depuis le début du quinquennat nous avons agi plus globalement : des mesures pesaient très lourdement sur le portefeuille des Français, comme la taxe d'habitation, et elle sera bientôt entièrement supprimée. Ça a été vu, mais peut-être pas pris en compte dans le ressenti. 
Mon rôle aujourd'hui, dans la crise de l'énergie, c'est de répondre aux deux préoccupations qu'ont les Français : faire face à l'urgence, leur donner une réponse tout de suite ; et préparer l'avenir. L'inquiétude que je ressens, elle est globale : c'est le sentiment qu'on se prend crise sur crise, et que ça ne va jamais s'arrêter. Je crois qu'en tant que responsable politique, on se doit de répondre à ces inquiétudes, et non se vautrer dans le simplisme comme le font nos oppositions, alors que ces sujets sont complexes. Avec la majorité, nous voulons leur dire d'abord : on ne vous laisse pas tomber ! Le bouclier tarifaire est fait pour ça. 
C'est une mesure d'urgence, pour gérer cette explosion du prix du gaz et de l'électricité. Ils montent fortement d'un coup, les factures prennent des proportions délirantes pour les gens, il faut absolument les aider maintenant pour qu'ils puissent les payer. Avec le chèque énergie pour le chauffage, on touche les deux premiers déciles, les 6 millions de personnes les plus fragiles : d'avril 2021 à avril 2022, ces gens toucheront en moyenne 400 euros pour leur permettre de faire face. À côté de ça, il y a un blocage du prix du gaz et un plafonnement de la hausse de l'électricité, qui ne pourra pas dépasser 4% en février 2022.  
Mais au-delà de l'urgence, on doit préparer nos concitoyens à ne plus être dépendants de ces hausses que l'on ne maîtrise pas. Qu'on le dise : l'accroissement des prix des carburants que l'on connaît en ce moment est dû à des raisons exogènes, pas du tout, comme je peux l'entendre, à cause de la hausse des taxes. Elles n'ont pas augmenté depuis trois ans ! D'ailleurs, nous sommes dans la moyenne européenne en termes de taxation des carburants. Pour qu'on ne subisse plus ce genre de chose, il faut être plus souverain, plus indépendant énergétiquement, davantage maîtres de notre destin. Et pour cela, on doit se passer des énergies fossiles ! Je pense que cet horizon a vocation à rassurer les Français.  

- Cent milliards. C'est ma réponse. C'est le total de mon budget depuis que je suis arrivée, plus trente milliards du plan de relance, plus quinze milliards de France 2030... Ça va, non ? En termes de poids, de poids réel pour faire des choses, ça me va très bien. Je vois aussi que les sujets que je porte sont de plus en plus au coeur des préoccupations des Français, j'ai réussi à mener à bien cette grosse loi qu'est Climat et Résilience qui va permettre de rentrer dans la vie quotidienne des gens en matière de logement, de transports, de lutte contre le gaspillage... En arrivant ici, je voulais sortir de cette espèce de défaitisme que pouvaient avoir certains de mes prédécesseurs - pas tous - pour entrer dans l'action ! Ça fait vingt ans que je fais de la politique, plus personne ne prend la question écologique à la légère, ce qui n'était pas le cas quand j'ai débuté. Bien sûr, j'aimerais aller plus loin, je pousse et je continuerai à pousser. Et avec Pascal Canfin, nous réfléchissons à la manière d'aller plus vite, d'être plus efficaces encore. On a réuni des gens de différentes couleurs de la majorité pour travailler sur ces questions-là.  Elles sont toutes représentées. Je ne vais pas y arriver toute seule, c'est un travail d'équipe à faire, car je connais les batailles et les rapports de force à gagner. Quand j'entends Bruno Le Maire dire que toutes les entreprises qui ne prendront pas le virage de la transition écologique sont des entreprises qui risquent de disparaître, je suis heureuse puisque c'est ce que je dis depuis des mois, des années.  

- Le président de la République a construit sa majorité, et sa candidature, sur le dépassement des clivages et des idéologies pour entrer dans le pragmatisme et l'envie de faire concrètement les choses. Et le dépassement, ça veut aussi dire avoir une majorité qui s'enrichit de ses différences. J'assume complètement d'incarner avec "En Commun" une sensibilité qui s'exprime et apporte des idées au débat public. Comment voulez-vous construire un projet présidentiel sans qu'il y ait des propositions qui soient débattues au sein de la majorité ? Moi je ne connais pas d'autres méthodes plus intéressantes. 

- Je n'ai jamais entendu quiconque parler d'un moratoire dans la majorité. Sur les éoliennes, il y a eu des erreurs dans le passé, sur lesquelles on travaille, j'ai fait des propositions pour qu'il y ait une meilleure acceptabilité, que l'on tienne davantage compte des populations concernées, que l'on fasse une cartographie, que les projets s'insèrent mieux dans les paysages... Bien sûr, il ne faut pas foncer tête baissée, il faut entendre ce que disent certains de nos concitoyens. En revanche, dire que l'on va arrêter de faire des éoliennes parce que des gens sont inquiets, ou gênés, ou parce qu'il y a eu quelques mauvais projets, cela renvoie à ma première interrogation : d'accord, soit, mais comment vous faites alors pour répondre à l'urgence climatique et à la demande croissante d'électricité? Comment vous faites !?  

- Je n'ai jamais cru à l'absence de débat politique. Ce serait la pensée unique, et c'est exactement ce qu'a voulu dénoncer le président de la République lorsqu'il parlait des vieux partis qui étaient toujours très repliés sur eux-mêmes. L'autre manière de faire la politique, c'est de faire cohabiter des gens qui ont des histoires et des sensibilités différentes, qu'ils puissent vivre et s'exprimer sur la base d'un socle de valeurs communes.  

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
- Maintenir les écoles ouvertes au service du bien-être et du progrès de chaque enfant mais aussi au service de la lutte contre les inégalités. Ce fut notre boussole en France. C’est aussi pour cela que, à l’échelle du monde, de grands investissements éducatifs doivent être faits.

- [Cancel culture] À chaque fois qu'on a brûlé des livres, c'est le signal du totalitarisme le plus abject.

- Certaines idéologies fragmentent les sociétés, singulièrement les sociétés occidentales, républicaines et démocratiques comme la nôtre. Il faut savoir regarder ce qui vient saper la démocratie et saper la République. Le wokisme est clairement cela. (…)Il y a un rapport à l'histoire qui est totalement délétère. Casser les statues, faire le procès de tous les personnages historiques en évitant aucun anachronisme est d'abord une démarche absurde sur le plan historiographique, et très dangereuse sur ce que cela signifie. C'est l'abolition du passé. (…) Ce sont des choses qui préparent toujours la démarche vers le totalitarisme (...). La vie publique est commandée par ces idées. Elles ont énormément progressé depuis une bonne vingtaine d'années et elles ont un impact sur la vie quotidienne. Elles rendent les gens malheureux, tout simplement.

- [Violences scolaires] La réalité n'est pas parfaite, mais les consignes sont très claires et appliquées.

- [Enseignants menacés] Personne ne doit s'auto-censurer, quand quelqu'un a peur il doit le dire.

- [Éric Zemmour] On n'a pas très envie de lui confier le bouton nucléaire quand on voit la façon dont il est une grenade dégoupillée sur le sujet historique.

 

Florence Parly (ministre des Armées)
La France vient de lancer un satellite militaire de nouvelle génération. Nom : Syracuse 4A. Mission : permettre à nos militaires de communiquer sur terre, en mer et dans les airs. Nous sommes une nation spatiale et tenons notre rang.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
- Un décès sur cinq sur la route implique un conducteur ayant consommé de la drogue. Le cannabis sème la mort. Ensemble, luttons contre ce fléau.

- Aucune impunité face aux rodéos urbains qui pourrissent la vie des habitants de certains quartiers.

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)
- Tous ceux qui reprochent à l’indemnité inflation d’être électoraliste sont ridicules. Qu’ils aillent dire en face aux 38 millions de Français qui en bénéficient qu'il faudrait renoncer à protéger leur pouvoir d’achat parce que nous avons des échéances électorales.

- Face à la hausse des prix, nous agissons vite et nous n’oublierons personne. Des milliers d’agents publics qui gagnent moins de 2000€ par mois, tout comme les apprentis et les retraités de la fonction publique, recevront l'indemnité inflation de 100 €.

- Ma seule boussole, c’est l’efficacité des services publics au bénéfice des Français. J’entends beaucoup dire qu’Emmanuel Macron n’aurait pas de doctrine. Sans pragmatisme, les doctrines conduisent à l’idéologie.

- .Emmanuel Macron ne s’est pas renié, il fait preuve de pragmatisme quant à la réalité du pays. Nous avons fait le choix de la stabilité en remettant des agents publics dans les territoires sans augmenter les effectifs globaux.

- Cela fait 25 ans que les présidents échouent à tenir la promesse de réformer la haute fonction publique. Emmanuel Macron, lui, la tient. François Hollande a tout fait pour la bloquer.

- [Services publics] Les Français nous demandent plus de proximité. Je suis le ministre de la Transformation publique, je sais qu’il y a des choses à changer. Les Français veulent de l’efficacité et de la proximité, on s’y attelle.

- La droite se bat sur le nombre de fonctionnaires à supprimer pour tenter de raccrocher un électorat qu’ils ont déjà perdu. (…) C’est une surenchère qui révèle un malaise profond de la droite française. Elle est manifestement en panne d’idées, déboussolée, elle n’a plus de vision. (…)J’observe d’ailleurs que quand je suis allée à l’Assemblée pour défendre le budget de la fonction publique, il n’y avait aucun député LR en commission pour nous opposer des arguments.

 

Marc Fesneau (ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation citoyenne)
- En plus de 30 ans, la politique de sécurité routière, c’est trois fois moins de morts sur les routes. C’est plus de 150000 vies épargnées. Et autant de malheurs dans les familles évités. La politique c’est la responsabilité, pas la facilité ni la démagogie au prix de la vie.

- Par construction et plus encore pendant les périodes de crises, les maires montrent combien ils sont de précieux tiers de confiance, auprès de l’État comme de leurs administrés.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)
Leviers forts d’innovation et de créativité, la diversité et l’inclusion sont les fondements d’une entreprise plus performante.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
- Les Français ont conscience que l’on a besoin de se déployer à l’international. Une partie de notre avenir passe par un déploiement de nos entreprises à l’international. Plus de 30 % de notre PIB est lié à nos exportations.

- Les sujets que je porte sont au cœur des enjeux de rayonnement de la France. Je serai jusqu’au dernier moment le porte-parole de notre excellence française partout dans le monde.

- Face à des pays qui sont sans scrupule sur la dette, sur la responsabilité sociale, sur les questions environnementales, sur la corruption, nous, nous sommes très attachés à ces dimensions. Nous devons nous appuyer sur nos atouts.

 

Emmanuelle Wargon (ministre chargée du Logement)
Les étudiants ont du mal à joindre les deux bouts. Dire que les aider n’est pas juste fait partie d’un des nombreux points de dissensus que nous avons avec Valérie Pécresse.

 

Jean-Baptiste Djebbari (ministre chargé des Transports)
- Des navettes autonomes, des droïdes de livraison, des camions alimentés en électricité par la route : on dirait de la science-fiction, mais la France les a déjà inventés. Nous allons investir 200 millions d’euros pour les développer. Le futur est déjà là.

- Ça y est : le train de marchandises Perpignan-Rungis vient de redémarrer. C’est du concret pour la planète : 26 000 camions en moins par an sur nos routes.

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)
- Reste à charge zéro, versement des pensions alimentaires, suppression de la taxe d'habitation, revalorisation de la prime d'activité... depuis 4 ans nous mettons tout en place pour améliorer le pouvoir d'achat des Français.

- Des milliers de travailleuses & travailleurs de la 1ère ligne, métiers du soin, ménage, commerce, garde d’enfants... ont tenu le pays pendant le confinement. J’ai proposé au Président de la République de les naturaliser. 12 000 sont donc devenus Français !

- Quand j’ai voté pour la première fois à une présidentielle, nous étions nombreux à manifester place de la Bastille pour dire non à Jean-Marie Le Pen. Aujourd’hui, n’acceptons pas la résignation face aux idées populistes et d’extrême-droite ! Combattons-les !

- Non, la France n’est pas un pays d’extrême-droite. J’ai par exemple lancé une plateforme de parrainage des réfugiés Afghans, de nombreux Français s’engagent pour les aider. Non, les Français dans leur ensemble ne sont pas racistes ! 

- Tout ce que j’ai fait depuis 4 ans et demi en tant que Ministre va dans le sens de combattre l’extrême droite : les droits des femmes notamment.

 

Brigitte Bourguignon (ministre chargée de l'Autonomie)
Nous allons ouvrir le congé de proche aidant indemnisé à une population beaucoup plus large et nous le revaloriserons au niveau du SMIC, pour le rendre plus attractif. Notre objectif : faciliter la conciliation entre la vie personnelle et professionnelle des aidants salariés.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
- Oui, élargissons les droits fondamentaux en Europe (...) Je pense que le droit à l'avortement, j'espère qu'il sera intégré.

- Soyons cohérents. Marine Le Pen, qui se fait maintenant l’avocate des femmes en France, s’acoquine avec des gouvernements qui suppriment le droit à l’avortement… Et propose le retour du Frexit par la fenêtre !

- [Brexit] Sur la pêche, le dialogue a repris car nous avons haussé le ton. Nous préparons les mesures de rétorsion que nous mettrons en place si, au 31 octobre, les licences ne sont pas là.

- Sur l'Union européenne, on a fait une consultation de 50 000 jeunes. Leurs 3 préoccupations clé : les sujets environnementaux, sociaux, la question des valeurs et des droits. Il faut sortir des débats sur les prénoms et avoir une âme pour la jeunesse.

- [Immigration] L’Europe ne s’est pas construite pour ériger des murs. Protéger nos frontières extérieures avec des mesures humaines et concrètes, oui, les barbelés, non.

- Nous nous souvenons aujourd’hui [23 octobre] de l’Insurrection de Budapest, qui commençait il y a 65 ans. Et nous célébrons avec respect le courage admirable des Hongrois qui se sont alors levés pour la liberté, face à l’oppression.

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
Trop de jeunes femmes n’ont pas accès aux méthodes de contraception pour des raisons financières. 3 millions de femmes de 18 à 25 ans seront concernées [par la contraception gratuite]!

C’est une réalité, il y a de moins en moins de titulaires du Bafa. En 2011, ce brevet était attribué à 53 000 personnes. En 2019, ce chiffre est tombé à 43 000. Et la crise du covid19 est venue compliquer les choses, en empêchant la tenue de nombreuses sessions de formation. Résultat : selon un rapport dévoilé aujourd’hui par l’organisation professionnelle Hexopée, 74 % des structures de l’éducation populaire disent rencontrer des difficultés à recruter des animateurs. Beaucoup d’élus locaux assurent avoir du mal à garder ouverts des accueils périscolaires. L’été dernier, certaines colonies de vacances ont même dû être annulées, faute d’animateurs ou d’encadrants en nombre suffisant. Ce sont 50.000 postes qui ne trouvent pas preneurs à ce jour ou vont être ouverts dans l’année. La situation risque d’être intenable, alors qu’il y a là de magnifiques opportunités pour des jeunes en recherche de sens.
Dès 2022, nous accorderons une aide de 200 € à 20 000 jeunes pour leur permettre de préparer le Bafa. Cela représente un budget de 4 millions d’euros. Cette aide viendra en complément de celles souvent accordées par les CAF ou les collectivités territoriales, parfois en échange d’heures d’engagement citoyen. Dans bien des cas, ces 200 € couvriront la somme qui jusqu’ici restait à la charge des jeunes. Les bénéficiaires n’auront pas à faire l’avance.

(…) L’État ne peut intervenir directement sur le montant de la rémunération. En revanche, je réunirai prochainement les collectivités territoriales et les organisations d’employeurs pour travailler sur cette question et agir notamment sur les temps partiels subis. Un aspect essentiel quand on sait par exemple qu’en périscolaire, on a besoin d’animateurs le matin pour la garderie, sur le temps de cantine, puis en fin de journée… Le but est d’amener les différents acteurs à se coordonner pour proposer par exemple des temps complets partagés entre plusieurs structures.
(…) Je soumettrai aussi à ces acteurs l’abaissement de 17 à 16 ans de l’âge à partir duquel on peut préparer le Bafa et travailler comme animateur dans des centres de loisirs ou des colonies de vacances. Par ailleurs, 200 jeunes passeront dès l’an prochain un Bafa « option Service national universel » : la troisième phase de préparation (après la formation théorique, puis le stage) sera consacrée à une spécialisation dans le domaine des valeurs de la République, de la laïcité, du fonctionnement de l’État. Une fois le brevet obtenu, les titulaires pourront, en complément des intervenants extérieurs, animer des sessions du Service national universel.

 

Olivia Grégoire (secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable)
- Le rôle de l'État a été revu : on est passé d'un État très proche d'une forme d'austérité budgétaire à un État qui a dû se réarmer pour donner les moyens aux entreprises de traverser la crise sanitaire et économique, indique-t-elle à L'Express. J'ai été aux premières loges, j'y ai contribué : j'ai vu le volontarisme politique s'appliquer à l'économie et l'économie se plier à la volonté du politique. Non pas décideur, mais pivot, le rôle de l'État est de construire les rails, pas les locomotives.

- Je voudrais souligner un point important : il y a déjà énormément de TPE, de PME, d’ETI qui pratiquent la RSE [Responsabilité sociale et environnementale] sans le savoir : en développant, par exemple, une chaîne d’achat responsable, en cherchant à être paritaire dans leur gouvernance ou en prenant en compte des problématiques sociales fondamentales comme l’intégration de la question du handicap. Moi, j’aimerais d’abord saluer ces démarches qui ne se font pas parce qu’elles sont obligatoires mais parce que ces boîtes ont compris que c’était là le sens de l’Histoire.

- La question de l’attractivité est une problématique essentielle. Depuis dix ans, toutes les études sociologiques le montrent : la jeunesse, que vous représentez, celle des trentenaires diplômés par exemple, a désormais l’intelligence et le courage de dire que la rémunération n’est plus la seule variable d’ajustement dans le choix de son job. L’exigence de sens est partout, ce qui est complètement à rebours des choix que pouvait faire ma génération. Cette émergence extrêmement forte du sens fait que la grande bataille qui vient est de réussir à attirer les talents : au-delà de la rémunération, il faut pouvoir leur montrer et démontrer le sens de ce que l’on fait. Et je pense que les PME, les TPE se saisissent aussi de la RSE parce qu’elles ont compris que la seule rémunération ne serait pas suffisante pour attirer les talents.
C’est l’une des choses pour lesquelles je me bats, notamment à travers le chantier de la future directive européenne CSRD [sur le reporting extra-financier visant à améliorer l’information émanant des entreprises en matière de critères ESG], dont je parle dans mon ouvrage et qui devrait imposer à toutes les entreprises de plus de 250 salariés la publication de leurs indicateurs extra-financiers, c’est-à-dire écologiques et sociaux. 

- Je pense qu’il faut être pragmatique. La politique, c’est d’abord et avant tout du bon sens. Observez le tableau mondial : à l’heure actuelle, de l’Asie aux États-Unis en passant par l’Europe, l’ensemble des continents se pose la question de l’intégration de nouveaux critères extra-financiers dans l’orientation des investissements. Il ne faudrait surtout pas croire qu’il n’y a que l’Europe qui, dans son coin, décide de créer ses petits indicateurs La question, maintenant, c’est de savoir qui aura la norme la plus largement partagée et, à cet égard, tous les pays européens ont intérêt à avoir un référentiel commun pour leurs entreprises. Dans la bataille économique mondiale, une chose est désormais actée : il y a la lucrativité et le profit, certes, mais le profit seul ne peut incarner la performance globale de l’entreprise. Il n’y a plus uniquement l’impact financier, tout le monde est en train de prendre à bras le corps l’enjeu de la performance environnementale. Y compris des pays qui ne sont pas franchement considérés comme des parangons de l’écologie ou du social. Mais la crise sanitaire a joué un rôle d’accélérateur fondamental.
(…) C’est la seule crise contemporaine dont l’origine n’est ni économique, ni financière. Il est impossible de la comparer à la crise des années 1930 ou même aux crises de la révolution industrielle. Il faudrait remonter avant l’Europe moderne pour trouver une origine exogène à une crise dont l’impact est aussi gigantesque sur le plan économique. C’est une cause environnementale qui a causé l’arrêt de la planète; donc, dans la matrice des entreprises et des États, il est devenu évident qu’il fallait ouvrir une nouvelle case. Le risque environnemental est désormais au cœur de la tectonique des plaques géopolitiques.

- [Union européenne] dans cette nouvelle dynamique géopolitique, la norme, c’est la règle du jeu. Chaque continent est en train de bâtir sa norme, et ces normes vont devoir s’articuler et fonctionner ensemble. La question clef qui se pose – notamment aux pays de l’Est – est la suivante : est-ce que vous préférez une norme à laquelle vous contribuez, que vous coconstruisez avec d’autres États membres ? Ou bien préférez-vous être soumis à une norme imposée par la Chine ou les États-Unis ? C’est tout simplement une question de souveraineté. Et, en réalité, je vous assure que tous les États membres préfèrent être partie prenante de la construction des normes. La question n’est plus : est-ce que vous voulez ou pas une norme ?  Il y aura une norme. La question est plutôt : voulez-vous une norme écrite sur notre continent ou préférez-vous une norme imposée par une autre puissance économique ?

- Nous sommes tout de même les champions du monde du verre à moitié vide alors qu’il faudrait considérer tout ce qui a été fait, ne serait-ce que dans les dernières années. La critique est aisée mais l’art est difficile. Il a fallu trois siècles pour bâtir la comptabilité financière d’aujourd’hui mais il faudrait bâtir la comptabilité intégrée du XXIe siècle en trois ans ? Le monde, la recherche, la définition de règles financières mondiales ne marchent pas au rythme de Twitter. Quand vous travaillez profondément sur ces sujets, vous savez que les choses bougent : qui parle de la TNFD (Taskforce on Nature-related Financial Disclosures) ? Le monde entier se pose actuellement la question de savoir quelles priorités nous devons nous fixer en matière de sauvegarde de la biodiversité. De quoi on part ? Quelles sont les urgences, les priorités ? Qu’est-ce que les fonds souverains, les fonds de capital-risque, les investisseurs institutionnels décident de faire pour réorienter les investissements ? 
Mais parlons des progrès. La TCFD (Taskforce on Climate-related Financial Disclosures) a été créée en 2015 pour aligner investisseurs et fonds souverains sur les Accords de Paris ; le président de la République a relancé cette dynamique lors du One Planet Summit, en 2017. On a fait en sorte que les plus grands assureurs, les plus grandes banques se mettent d’accord sur le type d’énergie dans lequel nous décidons tous d’arrêter d’investir. Lorsque j’ai pris mon poste, l’ensemble des membres du CAC 40 n’étaient pas membres de la coalition TCFD. Ils en sont tous membres désormais ! Ça, ce sont des progrès concrets. Encore une fois, le temps de la politique et de la mise en œuvre n’est pas la temporalité des réseaux sociaux. Sinon il y a une autre option : une économie administrée à la chinoise, là ça va vite, mais je ne suis pas certaine que la France soit prête pour cela.

- Ce dont je suis certaine, dans tous les cas, c’est que la France n’est certainement pas le bon échelon pour prendre des décisions qui impliquent toute la planète. Au vu de l’urgence, on ne va pas faire des petites législations dans notre petit pays qu’on va porter ensuite à l’UE et à l’ONU. Le temps de la France du XVIIIe siècle qui ordonnançait le mouvement du monde par le biais des encyclopédistes des Lumières, c’est du passé. Il faut construire des coalitions mondiales, européennes : nous sommes membres d’une Europe mondialisée, notre seule chance de survie, c’est de pousser nos idées directement à l’échelon européen, puis mondial. 

- La loi PACTE peut bien inspirer la Chine ou les États-Unis, elle ne peut pas les contraindre. Dès lors, nous devons encourager des politiques qui aident la planète mais sans pénaliser nos entreprises qui sont dans une compétition mondiale féroce. La meilleure solution pour ne pas tuer notre compétitivité, c’est évidemment que nous ayons tous les mêmes obligations, sinon cela revient à se tirer une balle dans le pied. C’est tout l’objet de la directive CSRD qui arrive au Parlement européen en novembre prochain.

- La coalition « One Planet Summit » des fonds souverains a commencé avec 3 000 milliards de dollars sous gestion, prenant des engagements pour le climat. Aujourd’hui, l’extension de la coalition permet qu’un total de 30 000 milliards de dollars soient concernés par les engagements climat de ces États. Le Koweït souhaite désormais s’appliquer la taxonomie européenne en matière d’environnement. S’ils sont déjà au diapason de l’Europe sur le charbon, c’est un progrès. Encore une fois, c’est du pur pragmatisme.

- Sur l’éco-conditionnalité, je me méfie de la prise d’otage politique de ce concept. Je crois que la pire des choses à l’endroit de la nouvelle génération, ce serait de mener cette révolution sous contrainte. Et puis, il y a aussi une méconnaissance ahurissante des règles du jeu chez ceux qui nous présentent leurs séduisants concepts. Au cœur de l’abstention, il y a ça : arrêtez de prendre les gens pour des imbéciles en leur soumettant des propositions irréalisables. Les citoyens ne méritent pas ça. Mais concernant l’éco-conditionnalité des aides publiques, dans notre plan France relance, à l’exception de la ligne concernant la diminution des impôts de production, tout est conditionné. Derrière chaque aide du plan de relance, il y a l’engagement pour les entreprises de faire la transparence sur l’utilisation des fonds auprès de leur comité économique et social, composé de salariés, mais aussi sur l’index d’égalité femmes/hommes ou encore sur leur bilan d’émissions de gaz à effet de serre.
- Shutdown total en mars 2020. Si on avait mis des conditions pour obtenir le fonds de solidarité et les diverses aides versées à des centaines de milliers d’entreprises et de dirigeants, c’est bien simple, nous aurions eu 500 000 faillites et un chômage à 12 %. Il faut bien comprendre que l’excès de contraintes crée un signal de marché : une grande partie des entreprises aurait plié bagage devant un conditionnement excessif des aides. Je suis d’accord pour orienter les financements de l’État en fonction des résultats : décarbonation, partage de la valeur, mais qu’on punisse et qu’on retire leur financement aux autres au plus dur de la crise, ça, fondamentalement, je suis contre. 
Nombre de personnes n’ayant jamais travaillé dans une entreprise ne se rendent pas compte des mécanismes de la psychologie entrepreneuriale. Les signaux que certains dispositifs étatiques enverraient peuvent casser la dynamique économique. Nous n’allons tout de même pas nous couper les jambes et les bras, seuls dans notre coin, nous mettre du plomb aux jambes, face à nos voisins. Je suis très frappée de l’absence de considération de cet aspect de compétitivité. Sous prétexte de vouloir éclairer le monde, qu’on puisse envisager de se créer des règles uniquement pour nous, c’est proprement ahurissant. Donc, la priorité, c’est d’évacuer la démagogie politique. Je me répète, mais il faut accepter que la France ne puisse pas édicter seule les règles du monde entier.

 

► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
[Agriculture] Exigences de quantité et de qualité, en tenant compte à la fois de la demande mondiale et de l’évolution de la demande intérieure qui réorientent les productions : c’est une entreprise de reconquête des territoires abandonnés depuis des années dans une dérive continue, acceptée comme une fatalité, et qui n’est ni plus ni moins que l’érosion interne de l’agriculture française. Cette politique de reconquête ne peut se concevoir sans le double impératif d’une action publique déterminée et d’une capacité à fédérer les grands acteurs de la filière. Ce devrait être a priori plus facile dans le monde agricole que dans le monde industriel car l’organisation de la production et des grands réseaux, notamment de coopératives, sont les héritiers d’une volonté partagée dès les années 1920 -1930, qui a permis de porter la révolution agricole française du XXe siècle à partir des années 1950. Ces réseaux subsistent et la volonté partagée qui les habite peut être réanimée plus facilement que dans des secteurs où la production est éclatée.
Les organismes de recherche, notamment l’INRAE, peuvent être des atouts majeurs pour le réarmement technique, génétique et technologique de cette agriculture de production, tournée vers le XXIe siècle et décidée à en relever les défis nationaux et planétaires.
 Cela devrait passer aussi par une restauration de l’image de la profession agricole et des agriculteurs.
Le procès en trahison de la nature qui leur a été fait a été pour eux tous une blessure considérable. Ils se vivaient depuis le début des temps comme les amis et les experts de la nature. Se trouver mis en accusation comme au mieux des indifférents et au pire des prédateurs de la nature a été pour eux une offense et un motif de découragement insupportables.
Il est vrai aussi que dans une société qui a fait du temps libre et des loisirs une préoccupation cardinale, le mode de vie de celui qui est attaché jour et nuit à un troupeau de vaches laitières est dans le cadre familial lui-même un irritant et très vite un facteur de découragement. Peut-être ne faut-il pas chercher beaucoup plus loin l’effondrement du nombre d’exploitations de production laitière dans notre pays et le déclassement relatif de cette production par rapport à nos voisins européens.
Un tel découragement ne se résoudra pas seulement par de bonnes paroles mais par des progrès décisifs dans l’organisation coopérative, technologique, des modes d’élevage de troupeaux. Parallèlement, les modes de production notamment dans l’élevage doivent évoluer et évolueront à coup sûr dans le sens du bien-être animal : élevage plus extensif, élevage en plein air, accès direct à l’herbe... Ce seront des signes de qualité revendiqués et vérifiables.
Mais si ces signes de qualité ne sont pas matérialisés, précisés et par voie de conséquences garantis, il est vain d’imaginer que le prix supplémentaire des produits proposés puisse rémunérer l’exploitation.
De même, à la fois pour la quantité et la qualité, la maitrise de l’eau est un facteur de réussite du nouveau projet agricole nécessaire à ce tournant du XXIe siècle.
L’observation approfondie des évolutions de la consommation alimentaire, des attentes et des exigences de tous ceux qu’il faut nourrir, sur l’ensemble de la planète comme dans une société développée comme la nôtre, fournit un guide et une boussole à cette stratégie nécessaire de reconquête.
C’est dans les évolutions de l’alimentation que les producteurs agricoles français doivent puiser les éléments stratégiques propres à fédérer tous les maillons de la chaîne, de la production au marché et à la table, pour que la France redevienne ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : le pays qui dispose de la terre la plus fertile, des connaissances agronomiques les plus avancées et du projet agricole et agro-industriel durable et exigeant écologiquement le plus en phase avec les temps qui viennent.

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
J'en suis convaincu : une campagne commence sur le terrain, par l'écoute et le contact ! C'est ce qu'avait fait Emmanuel Macrondès 2016 et c'est ce que les députés de mon groupe font au quotidien. Notre projet pour 2022, nous le construirons avec les Français!

 

● MoDem
Jean-Noël Barrot (secrétaire général)
Notre histoire politique est traversée par un grand courant, radicalement différent de la droite et de la gauche, qui a beaucoup apporté à la France, notamment depuis 2017 avec Emmanuel Macron: le courant démocrate.

 

► Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
- Bonne nouvelle: j’alerte depuis des mois sur l’ingérence croissante de pays étrangers dans nos universités et nos centres de recherche. La DGSI a décidé d’agir.

- Si le racisme et l’homophobie ne sont pas seulement des opinions mais des délits, c’est qu’ils tuent. Si les collèges doivent enseigner la lutte contre les discriminations, c’est que la haine tue. Et s’il faut faire barrage à l’extrême-droite, c’est qu’elle refuse de l’admettre.

- Un virus frappe l’Union européenne: le dédoublement de personnalité. Orban siège au Conseil, participe aux décisions européennes, reçoit des fonds européens mais dénonce « l’attitude ennemie » d’une UE dont il est l’un des dirigeants. Un peu comme Barnier, pour la Cour de justice de l’UE sauf quand il est contre.

 

 

Vues du Centre. Rien n’est anodin dans le comportement de Zemmour, tout est chargé de sens

Par Jean-François Borrou

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.

Affiches d'Eric Zemmour

La campagne d’Eric Zemmour a au moins une rationalité, celle de multiplier les dires et les gestes chargés de sens pour parler à son électorat potentiel.

Toutes les postures, toutes les outrances, toutes les provocations, toutes les propositions les plus radicales et surtout populistes cherchent à séduire cette frange de la population en rupture avec la réalité, qui vit dans un monde fantasmé où domine les théories élucubrationistes (complotistes) et qui est réceptive à tout ce qui lui permet de confirmer sa déshérence, son ressentiment, voire sa haine ainsi que ses certitudes d’une domination de forces maléfiques qui la persécutent tout en se remplissant les poches.

Tout est donc bon pour désigner ces dernières à sa vindicte.

L’exemple où le populiste extrémiste a pointé un fusil d’assaut en direction des journalistes ces malfaisants dont il a pourtant si besoin pour exister tout en faisant une «plaisanterie» y participe bien évidemment d’autant qu’il avait affirmé peu de temps auparavant qu’il fallait enlever le «pouvoir aux contre-pouvoirs» dont faisaient partie selon lui les médias.

Et le fait de traiter d’«imbécile» Marlène Schiappa, la ministre de la citoyenneté tout en expliquant que c’était une blague fait partie du message reçu cinq sur cinq par ses partisans qui ont compris que les journalistes étaient des adversaires, que la liberté de la presse – donc d’opinion et d’expression – était trop grande, que ceux qui s’opposaient à Zemmour n’étaient pas légitimes de s’exprimer, n’avaient aucun droit à être traités dignement et que cette supposée farce avait, bien entendu, comme objectif de révéler ce «marais» -- pour reprendre un terme utilisé par Trump en 2016 – politico-médiatique malfaisant qui est l’ennemi à abattre prioritairement.

Ces mécanismes ne sont évidemment pas nouveau et on ne les découvre pas tout d’un coup, ils sont à la base des succès du fascisme, du nazisme, du communisme, entre autres et de personnages comme Mussolini, Hitler, Staline sans oublier les actuels Erdogan, Bolsonaro, Poutine, Orban et Trump.

C’est pourquoi on peut, non seulement, les pointer quand ils surviennent mais les décrypter et les analyser.

Celui du bouc-émissaire est un de ceux qui fonctionnent le mieux pour rejeter toute la responsabilité de ses frustrations sur d’autres que l’on s’empresse de bien identifier.

C’est pourquoi Zemmour comme tous les extrémistes et populistes, y recourt si souvent et continuera à le faire tout au long de sa campagne électorale même si celle-ci n’a pas encore «officiellement» démarré.

On peut qualifier cette stratégie et cette mécanique de primaires et elles le sont mais elles marchent.

Jean-François Borrou