samedi 8 avril 2017

Une Semaine en Centrisme. Dédiabolisation: quand Mélenchon imite Le Pen

Jean-Luc Mélenchon
Où sont passées les diatribes et les insultes contre la presse, contre les personnes qui ne sont pas de son avis, contre ses adversaires politiques, contre les membres du gouvernement, contre les Américains et leur «alliés», contre l’Europe de Bruxelles et on en passe et des meilleures?
Où sont passées ses propos admirateurs sur Hugo Chavez et ses partisans qui ont dévasté le Venezuela, sur la famille Castro qui a ruiné Cuba, sur le Parti communiste chinois qui impose une dictature à son pays, sur Vladimir Poutine le nouveau tsar qui veut faire revivre l’empire de l’Union soviétique et supporte les assassins du monde entier comme Assad en emprisonnant tous ses opposants à l’instar de Xi Jinping en Chine?
Où sont passées son projet avec ses mesures irresponsables qui vont abattre l’économie française avec leurs taxes, leurs dirigisme et leurs nationalisations, qui vous nous faire sortir de l’Union européenne et mettre la France en faillite, qui vont désigner à la vindicte populaire les «super-riches» et les «profiteurs»?
Oui, monsieur Mélenchon où sont passées toutes vos idées d’extrême-gauche, de trublion gauchiste qui a le même extrémisme, la même radicalité que Marine Le Pen mais de l’autre côté de l’échiquier (comme on dit, les extrêmes se rejoignent…)?
Oui, monsieur Mélenchon, où sont passées toutes vos sorties populistes, vos propos démagogiques les plus violents?
On a bien compris que, comme lors des débats télévisés, vous voulez devenir un gentil Mélenchon, qui fait rire la salle, qui prend la défense de la veuve et de l’orphelin, qui fustige seulement et avec humour les méchants, qui vient raconter qu’il admire François Mitterrand et le tout à l’avenant.
Belle entreprise de dédiabolisation, monsieur Mélenchon – dont malheureusement une partie des Français et des médias sont dupes – qui vous permet aujourd’hui de monter irrésistiblement dans les sondages jusqu’à, désormais être troisième ex-aequo avec François Fillon et, peut-être, demain devant lui avant, qui sait?, de se qualifier pour le second tour.
Cependant, sur le fond, Jean-Luc Mélenchon, vous n’avez n’a pas changé.
Vous êtes toujours le populiste démagogue extrémiste qui serait aussi dangereux que Marine Le Pen s’il accédait au pouvoir, une catastrophe pour la démocratie républicaine libérale et pour l’avenir du pays.
Bien sûr, il suffit d’écouter ses proches collaborateurs – ou camarades, comme on veut – pour comprendre que tout cela n’est que du camouflage éhonté et primaire d’un candidat à la présidentielle qui tente de passer par un discours mensonger, cachant le plus possible ce qu’il est et ce qu’il veut vraiment.
Exactement comme Marine Le Pen le fait depuis maintenant longtemps.
Sans doute que Jean-Luc Mélenchon a compris l’air du temps avec l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis et la montée des populismes dans les démocraties occidentales.
Alors, il ne veut pas rater son tour et tout est bon pour flatter l’électorat dans le sens du poil tout en se montrant comme un type sympathique dont on n’a rien à craindre alors que son image, auparavant, était celle d’un Robespierre, voire d’un Fouquier-Tinville.
Rien n’est plus faux et les Français ne doivent pas être trompés.
Ceux qui ne le sont pas, comme nous le rappelle fort opportunément l’Obs, ce sont les communistes chinois qui considèrent Jean-Luc Mélenchon comme leur ami et qui le saluent comme «le Français qui fait rayonner la pensée-Mao Zedong», lui qui n’a pas de mot assez sympathique pour le régime de Pékin.
Ceux qui ne le sont pas, ce sont ces journalistes qui continuent en faisant leur travail à se faire insulter quand ils ne posent pas les bonnes questions à l’instar de celui de France 5 qui s’est ait traité de «connard» et dont le «gentil» monsieur Mélenchon a demandé à son service d’ordre qu’on le «dégage».
Et on se rappelle que le candidat Mélenchon est le promoteur en chef du «dégagisme» qui veut mettre dehors tous ceux qu’ils considèrent comme ses adversaires.
Ceux qui ne doivent pas l’être, ce sont les centristes car, pour eux, Jean-Luc Mélenchon est, tout comme Marine Le Pen, un danger pour la France et les libertés, pour l’économie du pays et son avenir.
Le journaliste Alain Duhamel parlait l’autre jour sur LCI de son cauchemar: un second tour Le Pen-Mélenchon.
Il n’y a pas que lui qui le fait…

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC